Si ça vient à durer tout l été...
321 pages
Français

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Si ça vient à durer tout l'été... , livre ebook

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Description

Cyrille Ducruy a 26 ans lorsqu'il est mobilisé. Marié, père d'une petite fille de 3 ans, il est arraché aux siens et à son village ligérien, Ecoche. Traînant les pieds pour aller combattre face à des "paysans ou des ouvriers bons pères de famille comme lui", il nous livre ici un témoignage bouleversant, au travers de 270 lettres écrites à son épouse, et une description particulièrement fiable, lucide et pertinente de la condition du simple soldat français pris dans "la tourmente 14-18".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2010
Nombre de lectures 91
EAN13 9782296261754
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire de la défense
Collection dirigée par Sophie de Lastours
Cette collection se propose d’étudier les différents aspects qui composent l’histoire de la défense. La guerre, la technologie, la sécurité n’ont cessé de se transformer, de se construire et même de se détruire les unes par rapport aux autres. Elles sont en perpétuelle mutation. L’apparition de nouvelles menaces a toujours conduit les sociétés à tenter de s’adapter avec plus ou moins de succès et parfois à contre-courant des idées reçues.
Des questions seront soulevées et des réponses données, même si beaucoup d’interrogations demeurent. L’histoire, la géographie, le droit, la politique, la doctrine, la diplomatie, l’armement sont tous au cœur de la défense et interfèrent par de multiples combinaisons.
Ces sujets contribuent à poser les défis et les limites du domaine de la défense à travers le temps en replaçant les évènements dans leur contexte. On dit par exemple que dans ce XXIe siècle naissant, les guerres entre Etats sont en train de devenir anachroniques au bénéfice de conflits tribaux ou religieux, mais seules des comparaisons, des études détaillées qui s’étendent sur le long parcours de l’histoire permettront de le vérifier.
Déjà parus
Xavier LAVIE, Une garde nationale pour la France, 2010.
Souvenirs croisés de la première guerre mondiale : correspondance des frères Toulouse (1914-1916) et souvenirs de René Tognard (1914-1918), 2008.
Général Maurice SCHMITT, La deuxième bataille d’Alger (2002-2007) : la bataille judiciaire, 2008.
Dominique CARRIER, « On prend nos cris de détresse pour des éclats de rire » André Tanquerel, Lettres d’un poilu (1914-1916), 2008.
P. PAPA-DRAME, L’Impérialisme colonial français en Afrique ,2007. Marcelin DÉFOURNEAUX, L’Espagne de Franco pendant la Seconde Guerre mondiale, 2007.
Jean-Louis BEAUFILS, Journal d’un fantassin : campagnes de France et d’Orient (1914-1919), 2006.
Marcelin DÉFOURNEAUX, De l’esprit de Munich au syndrome de Bagdad , Prix de l’Académie des sciences morales et politiques, 2006. Hartmut PETRI, Journal de marche d’un fantassin allemand, 1941-1945, 2006.
Si ça vient à durer tout l'été...

Christophe Dargere
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296124127
EAN : 9782296124127
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Préface Avant-Propos de Sophie de Lastours Dedicace Préambule de l’auteur Cyrille Ducruy, les correspondances, et la guerre I) Correspondance chronologique II) Correspondance Thématique III) Correspondances et événements historiques Retours au pays Cyrille Ducruy, un héros ordinaire Annexe photographique Postface Remerciements Postface des descendants de Cyrille Ducruy Sources documentaires Annexes
Préface
Ce superbe ouvrage retrace le parcours de Cyrille Ducruy, un soldat de notre village, embarqué comme tant d’autres dans la Grande Guerre. Cette démarche a été réalisée grâce à une famille qui a soigneusement conservé la précieuse correspondance de son ancêtre. Je salue cette belle initiative nous permettant de bénéficier d’un document riche, qui illustre cette période noire traversée par notre pays. La volonté d’apporter des traces écrites pour rendre hommage à des figures oubliées de l’histoire est fondamentale.
On découvre avec intérêt la vie de cet homme : l’évocation de l’incroyable destin de ce père de famille, paysan écochois, est très émouvante. Au travers de ses nombreux courriers envoyés à son épouse, il raconte ce qu’il vécut au jour le jour avec un réalisme étonnant. Son témoignage est particulièrement bouleversant. Bien qu’étant les deux pieds dans les tranchées, il avait encore le courage, la lucidité pour penser à l’évolution de sa famille, et à la gestion de sa ferme. Les lettres adressées « à sa chère Marie » décrivent la guerre dans son ensemble, puisqu’il a été à l’arrière pendant plus d’un an, au front deux années durant, et à l’hôpital près d’un an. Je suis profondément touché par les écrits qui décrivent son quotidien lorsqu’il se trouvait en première ligne, qu’il était soumis à la dure réalité des combats, et aux conditions climatiques parfois épouvantables. Je citerai un extrait du courrier du lundi 6 août 1917 : « Je suis en ce moment dans la boue et dans l’eau jusqu’au ventre, mais tout s’est bien passé jusqu’à présent (…) ». Je reprendrai également le courrier du lundi 20 août 1917 : « (…) nous avons resté sous un bombardement affreux jours et nuits pendant toute la semaine dernière. On ne pouvait guère se ravitailler et on recevait tous les jours des gaz asphyxiants qui nous tortillaient les boyaux. » Comment peut-on rester insensible à une telle lecture ?
Dans son profond malheur, Cyrille Ducruy a tout de même eu la chance de retourner au pays. Mais ce ne fut pas le cas pour plus d’une cinquantaine de soldats écochois, dont les noms figurent sur notre monument aux morts. C’est pour moi l’occasion de saluer leur mémoire. J’adresse mes plus vifs remerciements à la famille Ducruy, toujours présente à Ecoche, pour avoir autorisé la publication de ce livre. Je tiens à féliciter Christophe Dargère, écochois d’adoption, pour l’aboutissement de cet important travail de mémoire honorant la vie de nos soldats qui, pour plus d’un million d’entre eux, ont fait le sacrifice de leur vie. Pour cela, je souhaite qu’un grand nombre de personnes lise cette contribution historique, afin de remettre à sa place un passé oublié, qui nous permettrait cependant d’envisager l’avenir avec davantage de sérénité, car comme le disait l’écrivain George Santayana 1  : « Ceux qui oublient le passé sont condamnés à le revivre. »
Jean-Paul Defaye

Maire d’Ecoche, Conseiller général du canton de Belmont de la Loire
Avant-Propos de Sophie de Lastours
Lorsque Christophe Dargère m’a sollicitée pour publier l’ouvrage « Si ça vient à durer tout l’été » avec le sous-titre : « Lettres de Cyrille Ducruy, soldat écochois dans la tourmente 14-18 », j’ai vite été conquise par son enthousiasme et par la qualité du travail qu’il avait effectué au cœur de cette correspondance entre un « poilu 2 » et sa femme.
J’ai aussi été émue lors de cette lecture, car petite-fille de soldats de la première guerre mondiale, j’y ai trouvé deux faits qui m’ont rappelé mes grands-pères avec intensité, eux qui ne parlaient que très rarement de ce à quoi ils avaient survécu !

- Mon grand-père paternel jugé à tort mourant après la première vaccination de typhoïde à laquelle on l’avait soumis, avait été très vite démobilisé et renvoyé dans ses foyers afin qu’aucune pension ne soit versée à sa famille, lui qui était chargé de subvenir aux besoins de sa mère adoptive et de sa jeune sœur.
Les campagnes de vaccination massives ont parfois entraîné le décès de certains hommes, car leur organisme était affaibli par la fatigue et les dosages souvent approximatifs pouvaient se révélés fatals :
« Chère Marie 3
Cette nuit où nous sommes il y a beaucoup tombé de neige. C’est la première fois qu’il en est retombé cet hiver. On nous a tous revacciné hier. Je ne sais quel espèce de vaccin ils nous ont foutu, cette fois nous avons tous manqué de claquer. Cette nuit nous avons tous eu la fièvre. Pendant la nuit nous avons souffert, cela nous avait paralysé le corps et aujourd’hui il y en a beaucoup qui reste encore couché sur la paille toute la journée. Il y en a même qui en meurt. Il y a à peine 3 mois qu’on m’a déjà vacciné 4 fois de suite pour la typhoïde mais cela n’avait pas fait le même effet que cette fois. D’habitude ceux qui ont eu la thypoïde on les vaccinait pas, et cette fois tout le monde y passe. Ça doit pas être le même vaccin. (…) »
(lettre du 22 février 1916, partie Correspondance chronologique )

- Cyrille Ducruy fait mention de la souffrance de ceux qui eurent les pieds gelés, ce qui fut son cas et celui de mon grand-père maternel :
« Ma chère Marie,

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