Souvenirs de la Révolution en Anjou
35 pages
Français

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Souvenirs de la Révolution en Anjou , livre ebook

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Description

Dernièrement le hasard a fait tomber entre nos mains un manuscrit relatif à l’histoire de la Révolution en Anjou. C’est la collection, malheureusement incomplète, des procès-verbaux des séances tenues par la Société Populaire de Saumur en l’an II et en l’an III. La lecture de ce document, curieux et inédit, nous a suggéré l’idée d’en publier quelques extraits qui nous ont paru intéressants à étudier. En effet, dans les temps troublés où nous vivons, alors qu’on entend déjà souffler le vent d’une tempête révolutionnaire, peut-être prochaine, l’esprit se reporte fatalement vers les souvenirs qui se rattachent à la révolution : on cherche dans le passé des enseignements pour l’avenir.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346117598
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Albert Bruas
Souvenirs de la Révolution en Anjou
SOUVENIRS DE LA RÉVOLUTION
EN ANJOU. La Société populaire de Saumur en l’an II et l’an III
Dernièrement le hasard a fait tomber entre nos mains un manuscrit relatif à l’histoire de la Révolution en Anjou. C’est la collection, malheureusement incomplète, des procès-verbaux des séances tenues par la Société Populaire de Saumur en l’an II et en l’an III. La lecture de ce document, curieux et inédit, nous a suggéré l’idée d’en publier quelques extraits qui nous ont paru intéressants à étudier. En effet, dans les temps troublés où nous vivons, alors qu’on entend déjà souffler le vent d’une tempête révolutionnaire, peut-être prochaine, l’esprit se reporte fatalement vers les souvenirs qui se rattachent à la révolution : on cherche dans le passé des enseignements pour l’avenir.
En tout cas, il s’agit là, en quelque sorte, d’une page d’histoire locale, de souvenirs auxquels les événements présents donnent une certaine actualité et qui en eux-mêmes nous ont semblé dignes d’attirer pendant quelques instants l’attention des lecteurs bienveillants de la Revue de l’Anjou.
Ce manuscrit, incomplet nous l’avons dit, commence par le procès-verbal de la « séance du 30 germinal de l’an II de la République française, une et indivisible et de la mort du tyran » (9 avril 1794). A partir de cette date, il reproduit les procès-verbaux de toutes les séances de cette société révolutionnaire, signés par les présidents et secrétaires, jusqu’au 24 frimaire an III. Là, il existe une lacune ; puis les derniers feuillets contiennent les procès-verbaux des séances de pluviôse et de ventôse an III : ceux-là, non signés, sont faits avec moins de soin et de régularité. Mais dans la première partie, tous les procès-verbaux sont complets et inscrits sans interruption sur une série de cahiers in-folio.
La physionomie de chaque séance y est retracée, souvent d’une façon pittoresque et dans un styte imagé, quoique peu correct 1 . Chaque séance porte une date empruntée au calendrier républicain, et si, une fois, on trouve au cours d’un procès-verbal la mention d’une date avec les énonciations du calendrier grégorien, cette date est immédiatement suivie de ces mots : « style esclave. » La République y est presque toujours qualifiée « une, indivisible, démocratique et impérissable. »
Quel était le but de cette société populaire, de ce club révolutionnaire ? La Société, dans un projet d’adresse à la Convention nationale, se qualifie « d’établissement national où se rassembleront tous les amis de l’égalité et de la liberté. » En conséquence, elle sollicite de la Convention « les moyens de fonder l’école de la vertu et de la liberté » (séance du 30 germinal an II), et, le local de ses séances étant insuffisant, elle réclame « un temple destiné à l’instruction publique ! » (Séance du 1 er floréal an II).
L’instruction publique est donc, en apparence, l’objet principal de la Société populaire. En effet, dans l’adresse remise aux représentants du peuple près l’armée de la Loire, on lit qu’il s’agit d’un établissement nécessaire particulièrement à l’instruction du peuple : « tel est le principal but des sociétés populaires ; notre devoir le plus précieux est de travailler pour le bonheur commun. » (Séance du 6 floréal an II.)
Cette même idée se retrouve dans un discours prononcé, à la séance du 8 floréal, par un des membres, discours « tendant à ranimer le zèle de la société. » L’orateur développe plusieurs idées par lesquelles il fait sentir que le principal but des sociétés populaires est d’instruire le « peuple et de donner le ton à l’esprit public. » (Ces observations sont senties, ajoute le procès-verbal.) A la suite de ce discours, « on propose l’établissement d’un comité d’instruction ; quelques membres, en appuyant cette proposition, y font un amendement ; ils désireraient qu’indépendamment des lumières répandues par ce comité, il fût fait une invitation aux sociétaires qui possédaient l’art oratoire de faire à toutes les décades un discours énergique propre à amouvoir (sic) les cœurs pour la cause de la liberté. On passe à l’ordre du jour sur cet amendement motivé sur ce que chaque républicain devait l’emploi de tous ses moyens au service de la République et que les orateurs seraient toujours bien reçus à débiter des discours lorsqu’ils respireraient le pur intérêt du patriotisme. »
Quelques jours après, le 20 floréal, la Société nommait une commission chargée de s’entendre avec le district pour l’établissement d’une bibliothèque publique.
En dehors de la question d’instruction publique, les sociétés populaires avaient surtout pour objet et pour but de surveiller les autorités et agents de toutes sortes. Elles ne devaient pas, il est vrai, « s’entremettre dans les travaux des autorités constituées, n’étant établies que pour étendre sans cesse leur surveillance sur ces autorités » (Séance du 30 thermidor an II). Mais il semble résulter de la lecture de ses procès-verbaux, que la Société populaire de Saumur ne se contentait pas de surveiller les autorités constituées et se permettait de s’entremettre dans leurs travaux.
En tout cas, on peut affirmer qu’elle était considérée comme une puissance : aussi était-elle, à propos des questions les plus diverses, consultée par ces autorités qui reconnaissaient sa véritable et réelle influence. C’est ainsi qu’on lui communiquait, le 27 floréal, « une invitation fraternelle du comité de Salut Public aux Sans-Culottes de Saumur, relative aux pertes que les citoyens de cette commune avaient éprouvées lors du séjour que les brigands y ont fait. »
Les administrateurs du district de Saumur, en annonçant à la Société, le 21 thermidor, pour le lendemain, le commencement de la vente des immeubles ayant appartenu aux émigrés, « invitaient les membres à y assister pour donner plus de confiance à ces premières adjudications et exciter par leur zèle les enchérisseurs et à procurer un début avantageux à la République. » A cette demande, la Société répondait « qu’elle concourrait, avec tout le zèle et le républicanisme qui l’animent, à porter-dans les ventes ce degré de faveur propre à procurer le plus grand avantage à la République. »
Un citoyen « envoyé dans le district par commission émanée de la Convention Nationale, en qualité d’officier de police militaire pour juger les militaires détenus qui se trouvent dans les prisons et maisons d’arrêt, » ne croyait pas pouvoir se passer du concours de la Société. Aussi, demandait-il « à s’entourer des autorités constituées et de la Société populaire pour, de concert avec elles, coopérer à faire triompher l’innocence et à punir les coupables » (Séance du 28 thermidor an II).
Dans une autre circonstance, « les officiers municipaux de la commune font part à la Société que la commission de santé vient de leur faire passer plusieurs billets cachetés ; comme ces billets ne doivent être ouverts qu’en présence de deux membres de la Société populaire, les officiers municipaux invitent la Société à nommer les deux membres qui se transporteront à la maison commune pour être présents à cette ouverture » (Séance du 30 thermidor an II).
« Le représentant du peuple près l’armée de l’Ouest, Gujardin, demande à la Société des renseignements et des instructions sur les états-majors qui ont conduit la guerre de la Vendée ainsi que sur tous les chefs de corps et officiers, les employés dans les subsist

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