Tableau des maux causés à l Espagne - Par le gouvernement absolu des deux derniers règnes
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Tableau des maux causés à l'Espagne - Par le gouvernement absolu des deux derniers règnes , livre ebook

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Description

DÈS le commencement de la monarchie espagnole, sous les règnes des rois Goths, depuis Astolphe jusqu’à Don Rodriguez ; sous ceux des Rois de Léon, depuis Pélage jusqu’à Doña Sancha ; et sous ceux des Rois de Castille et de Léon, depuis Ferdinand Ier, on n’avait vu exercer l’autorité royale avec plus d’arbitraire que celui qui fut toléré sous le malheureux règne de Charles IV. Quand on écrira impartialement l’histoire de celte époque, on ne pourra présenter à la postérité qu’une série continuelle de malheurs.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346114429
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
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José Presas
Tableau des maux causés à l'Espagne
Par le gouvernement absolu des deux derniers règnes
PRÉFACE
L e pouvoir colossal de l’Espagne commença dans le XVI. e siècle ; il s’étendit dans toute l’Europe, tant par les conquêtes et les alliances que par les droits de succession, sur une partie de l’Italie, sur le Portugal, les Pays-Bas, le comté de Bourgogne, sur les vastes régions de l’Amérique, l’archipel des Philippines, et finalement il se fit craindre et respecter dans les deux mondes pendant près de trois siècles.
La valeur, la vertu et la sagesse présidèrent à l’agrandissement de cette vaste monarchie ; mais la faiblesse, la corruption et l’ignorance préparèrent sa ruine, jusqu’à ce que l’influence de ces causes, funestes avant-coureurs du mal, en occasiona le démembrement avec la même rapidité qu’elle avait étendu son pouvoir sur tant d’immenses possessions, et l’amenèrent enfin au point d’impuissance et de nullité dans lequel nous la voyons aujourd’hui ; c’est-à-dire, sans crédit, sans aucune considération chez l’étranger, et enfin en butte une seconde fois à des dissentions intestines qui semblent annoncer la dissolution prochaine de ce royaume.
Beaucoup d’écrivains tant espagnols qu’étrangers ont écrit dans ces derniers temps sur l’état et les affaires de l’Espagne ; quelques-uns se sont attachés à la défendre, d’autres à la ravaler ; mais nous n’avons vu jusqu’à présent personne qui ait indiqué avec exactitude les causes et les agens qui ont contribué-à sa métamorphose ou changement politique, et à sa décadence. Quelques-uns peut-être ne l’ont pas fait faute de données et de renseignemens, et d’autres par manque de liberté, ou par des raisons auxquelles nous n’aurons aucun égard, ayant toujours pour but le bien de notre chère patrie.
Le tableau que nous nous proposons de présenter ici des maux qu’a occasionés le gouvernement absolu des deux derniers règnes, formera un plan clair et simple. Nous reconnaîtrons pour unique cause des malheurs et des bouleversemens qu’éprouva la nation sous le règne de Charles IV, l’abus que fit de la confiance de ce Souverain son favori Godoy.
Sous celui de Ferdinand, et après avoir présenté quelques renseignemens sur le fameux procès de l’Escurial, sur la révolte d’Aranjuez et les événemens de Bayonne, pour en tirer des conséquences qui se rattachent à notre sujet, chaque ministre se présentera alternativement, suivant l’époque à laquelle il s’est acquitté du devoir de son emploi ; nous examinerons, d’après les faits et les documens existans dans les archives, et d’après les ordres expédiés par les divers ministères, tels qu’ils se trouvent rassemblés et publiés dans la collection de leurs actes, le bon et le mauvais usage qu’ils ont fait de leurs places, sans oublier la conduite des autres chefs et employés que nous examinerons aussi en même temps Nous déchirerons le voile qui cache encore aux yeux peu exercés leurs démarches artificieuses, leurs menées, la corruption, l’ignorance et la vénalité qui ont été la base de leur conduite.
Nous ferons connaître en passant les causes qui nécessitèrent une seconde fois la proclamation du système constitutionnel en 1820, et son abolition effectuée par l’armée française en 1823. Libres de tout esprit de parti, nous parlerons des serviles et des libéraux avec l’impartialité nécessaire pour convaincre les uns et les autres du mal qu’ils ont fait, en se plaçant dans des extrêmes diamétralement opposés au bien général de la nation.
Nous ne pourrons pas nous empêcher de signaler aussi en leur lieu et place les abus et l’extrême ambition du clergé, sans crainte qu’il puisse nous opposer son refrain accoutumé d’impiété et d’antireligion ; car nous respectons et vénérons mieux que lui la religion catholique, apostolique et romaine. Mais jamais nous ne consentirons qu’il se mêle d’affaires qui lui sont étrangères, ni que sous le prétexte de religion on entretienne, avec les sueurs du peuple et au préjudice des bons citoyens de cette classe, une multitude d’hommes qui, sans état et sans occupation connue, ne servent Dieu en aucune manière, et nuisent excessivement à leurs semblables en altérant et troublant la paix générale du royaume et des familles particulières, dont les chagrins domestiques, si on en recherche la cause et l’origine, ont ordinairement pour auteur un prêtre, un moine oisif ou occupé à faire le mal.
Enfin, nous indiquerons les raisons qui nous ont porté à penser que le gouvernement absolu actuellement établi en Espagne ne peut exister plus long-temps  ; la nécessité où l’on est d’établir un gouvernement juste et modéré, en harmonie avec les lumières du siècle ; et, en un mot , le besoin de convoquer les anciennes Cortès, qui à d’autres époques délivrèrent la nation des calamités qui l’affligent aujourd’hui ; ou que Ferdinand octroie une charte constitutionnelle dans laquelle les obligations du peuple envers le Roi et du Roi envers le peuple soient consacrées par des lois justes et sages.
CHAPITRE I
Des maux que l’Espagne a soufferts sous le gouvernement absolu de Charles IV
D ÈS le commencement de la monarchie espagnole, sous les règnes des rois Goths, depuis Astolphe jusqu’à Don Rodriguez ; sous ceux des Rois de Léon, depuis Pélage jusqu’à Doña Sancha ; et sous ceux des Rois de Castille et de Léon, depuis Ferdinand I er , on n’avait vu exercer l’autorité royale avec plus d’arbitraire que celui qui fut toléré sous le malheureux règne de Charles IV. Quand on écrira impartialement l’histoire de celte époque, on ne pourra présenter à la postérité qu’une série continuelle de malheurs. Là, le vice l’emporta toujours sur la vertu ; toujours l’intrigue obscurcit le talent, et la vénalité laissa toujours sans récompense les services les plus éclatans : un despotisme plus absolu que celui connu en Orient y fut exercé par le favori Godoy, et affligea la monarchie entière d’une manière inouie.
Il n’y eut aucun rang, aucune profession quelque privilégiée qu’elle fût, qui n’eût à déplorer le malheur, ou à compatir sur l’injuste exil de quelque individu. L’Eglise d’Espagne, dont les ministres avaient été jusqu’alors si respectés et si considérés, vit avec la plus grande douleur et la plus grande amertume s’éloigner de son sein deux de ses plus illustres prélats, le cardinal de Lorenzana, archevêque de Tolède, et le cardinal Despuich, archevêque de Séville, sous le frivole et spécieux prétexte d’aller consoler le pape Pie VI. Ces Espagnols fidelles furent forcés d’abandonner leur troupeau et de s’éloigner de leur patrie, sans autre cause ni motif que d’avoir formé le projet de mettre des bornes aux caprices du favori, que l’on accusait alors, non sans quelque raison, du crime de bigamie, pour lequel ces deux prélats voulaient qu’il fût jugé selon les lois.
Il n’y eut pas de jour qu’on n’expédiât un ordre qui ne fût une injustice, ou qu’on ne publiât un décret ou ordonnance royale qui ne fût une infraction à la loi. C’est à cette malheureuse époque que les fidèles sujets de l’état commencèrent à être privés arbitrairement de leurs emplois ; que les uns furent déportés, les autres exilés ; que des personnages du plus hau

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