Vie populaire de Henri de France
84 pages
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Vie populaire de Henri de France , livre ebook

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Description

LE DUC DE BERRY. — Sa bonté, sa générosité. — Le piqueur. — Don annuel de cinq cent mille francs. — Le charbonnier. — Le panier et le cabriolet. — Vive l’Empereur et vive le Roi. — Les grenadiers de la vieille garde. — La pauvre petite fille. — Le dragon blessé. — L’ombrelle et le parapluie. — Assassinat du duc de Berry. — Il bénit sa fille. — Autres détails sur son agonie. — Il annonce la grossesse de la duchesse. — Il demande la grâce de son assassin.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346120970
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Théodore Muret
Vie populaire de Henri de France
La première édition de ce petit ouvrage parut au mois de mai 1840. Tirée à dix mille exemplaires, elle est complètement épuisée. Les années écoulées depuis lors, et dans lesquelles le voyage d’Angleterre a marqué d’une manière si grave, réclamaient déjà un supplément. Le mariage maintenant accompli, ce mariage que les ennemis de HENRI DE FRANCE redoutaient, que ses amis désiraient comme un événement capital dans sa destinée, vient de clore la première période de sa vie, et de lui ouvrir une ère nouvelle. Nous satisfaisons au désir exprimé par un grand nombre de personnes, en donnant une réimpression continuée jusqu’à ce moment.
 
Ce 25 novembre 1846.
CHAPITRE I

LE DUC DE BERRY.  — Sa bonté, sa générosité. — Le piqueur. — Don annuel de cinq cent mille francs. — Le charbonnier. — Le panier et le cabriolet. —  Vive l’Empereur et vive le Roi.  — Les grenadiers de la vieille garde. — La pauvre petite fille. — Le dragon blessé. — L’ombrelle et le parapluie. — Assassinat du duc de Berry. — Il bénit sa fille. — Autres détails sur son agonie. — Il annonce la grossesse de la duchesse. — Il demande la grâce de son assassin.
 
Avant de parler de HENRI DE FRANCE, il est bon de rappeler ce que fut son père.
Second fils du roi Charles X, alors comte d’Artois, le duc de Berry était l’unique espoir de la branche royale. Marié depuis quatre ans environ, avec la princesse Caroline de Naples, le duc de Berry avait perdu ses deux premiers enfans dès leur naissance. S.A.R. MADEMOISELLE, née le 21 septembre 1819 (aujourd’hui Madame la princesse héréditaire de Lucques), était le seul fruit vivant de cette union. Si le duc de Berry mourait sans enfant mâle, il ne devait plus rester que la branche d’Orléans, cousine de la branche aînée. Le père du duc d’Orléans avait lâchement conspiré contre Louis XVI, qu’il voulait renverser du trône pour y monter à sa place. Il avait eu recours, dans ce but aux moyens les plus infâmes, comme l’accaparement des grains pour affamer le peuple et l’exciter ensuite à la révolte, en attribuant la misère publique à la famille royale. Il avait fini par voter la mort de son parent et de son souverain. Le duc d’Orléans lui-même s’était jeté, à cette époque, dans la révolution ; puis, sur ses pressantes sollicitations, rentré en grâce auprès de Louis XVIII, il était revenu en France en même temps que lui. Louis XVIII lui avait rendu son rang, son titre et tous ses biens. Plus tard, Charles X poussa la bonté jusqu’à faire présenter aux Chambres le projet de dotation de la famille d’Orléans avec la loi de la liste civile, pour qu’on le votât sans difficulté. Le duc d’Orléans et ses fils, dont l’aîné fut nommé colonel du 1 er régiment de hussards, firent au roi de nombreux sermens de fidélité, en échange de tant de faveurs.
Il n’y eut jamais un meilleur prince que le duc de Berry. Bien des personnes qui n’aimaient pas les Bourbons, changèrent de sentimens quand elles purent connaître ce digne fils de France tel qu’il était : affable, généreux, plein de gaîté, de franchise, le cœur sur la main, comme on dit ; un peu trop porté au plaisir, un peu vif et impatient et cependant adoré de ses serviteurs ; car, même vis-à-vis d’eux, il ne craignait pas d’avouer un tort.
A Compiègne, dans une partie de chasse, son premier piqueur, appelé Aubry, s’était trouvé exactement Au rendez-vous, indiqué pour huit heures ; mais le prince était parti à sept heures et demie : ce fut donc sa faute et non celle d’Aubry si le piqueur ne put l’accompagner. La chasse n’ayant pas été bonne, le prince revient harassé, de mauvaise humeur.  — Aubry ! où est Aubry ? s’écrie-t-il.
Le piqueur s’était caché : il dosait paraître. Enfin on l’amène tout interdit.  — Aubry, dit le prince, quelle est la punition des gens qui ne sont point exacts ?
Aubry ne peut répondre.  — Tu ne le sais pas ? reprend le duc eh bien ! moi, je le sais ; c’est de payer une amende, et je la paie.
Et il remet à Aubry une somme pour ses enfans.
 
Le duc de Berry montrait son affection pour le peuple, non pas tant par ses paroles que par ses actions, ce qui vaut mieux. A l’occasion de son mariage, les Chambres avaient ajouté au revenu du prince une somme annuelle de cinq cent mille francs. Le duc de Berry abandonna ces cinq cent mille francs aux provinces qui avaient le plus souffert de l’invasion étrangère. Il imitait ainsi le roi Louis XVIII, son oncle, qui préleva pour le même objet, en 1816, dix millions sur la liste civile et les apanages des princes de sa famille. Sous la Restauration, la liste civile, c’est à dire la dotation annuelle du roi, était de vingt-cinq millions ; mais les dépenses et les secours de toute espèce, qui n’existent pas maintenant, et qui faisaient vivre des milliers de personnes, en consommaient les deux tiers ; de sorte qu’en réalité la couronne était alors bien moins riche qu’aujourd’hui.
Comme tous les princes qui ont bon coeur et bonne conscience, le duc de Berry aimait à sortir sans gardes, sans suite, sans aucune marque distinctive ; non pas pour faire parade de popularité, mais pour suivre ses goûts simples et trouver des occasions de faire le bien. On a peine à concevoir Comment son revenu pouvait suffire à tous ses bienfaits, sans compter ses encouragemens aux artistes, qu’il allait souvent voir dans leur atelier, pour causer avec eux et leur commander des ouvrages, toujours généreusement payés.
Un jour, le duc de Berry revenait de se promener avec un seul aide-de-camp. En passant sur le quai au charbon, il voit des charbonniers occupés à retenir un de leurs camarades qui voulait se jeter dans la rivière. Le duc de Berry entre en conversation avec les charbonniers, et il apprend que le malheureux qui veut se noyer est un père de famille réduit au désespoir par la perte d’une somme de 400 francs. Le prince arrive jusqu’à cet homme, emploie tous les raisonnemens, toutes les instances, et obtient, non sans peine, qu’il différera quelques momens à exécuter sa funeste résolution ; puis il s’éloigne en le confiant à la garde de ses camarades. Pendant ce temps, l’aide-de-camp, par ordre du prince, court au palais chercher les 400 francs qu’il apporte au pauvre homme. Les charbonniers apprirent seulement alors que l’inconnu avec lequel ils avaient ainsi causé sans façon, était le neveu du roi. Ces braves gens n’oublièrent pas ce trait de bonté : lors du convoi du prince, ils suivirent son cercueil en pleurant.
Un matin, le duc de Berry se rendait en cabriolet à son château de Bagatelle, près Paris. Chemin faisant, il rencontre un petit garçon chargé d’un gros panier. Le prince arrête son cabriolet :  — Petit bonhomme, où vas-tu ? dit-il à l’enfant.  — A la Muette, porter ce panier.  — Il est trop lourd pour toi : donne-le moi ; je le remettrai en passant.
Le prince place le panier dans son cabriolet et le remet exactement à l’adresse ; puis il va trouver le père de l’enfant.  — J’ai rencontré votre petit garçon, lui dit-il. Vous lui faites porter des paniers trop lourds : vous détruirez sa santé et vous l’empêcherez de grandir. Achetez-lui un âne pour porter son panier.
Et il donne de quoi acheter l’âne.
 
En arrivant en France, en 1814, le duc de Berry trouve aux environs de Bayeux un régiment en marche.  — Vous êtes, dit-il, le premier régiment français que je rencontre : je viens, au nom du roi, recevoir votre serment de fidélité.
Les soldats crient : vive l’Empereur !  — Ce n’est rien, dit le prince tranquillement ; c’est le reste d’une vieille habitude.
Tirant son épée, il crie : vive le Roi ! Les soldats, frappés de ce sang-froid et de ce courage, répètent aussitôt le même cri.
A Fontainebleau, après une revue, des grenadiers de la vieille gar

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