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Publié par | Iggybook |
Date de parution | 31 mai 2019 |
Nombre de lectures | 235 |
EAN13 | 9780991066766 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
WASSULU
SUR LES PAS DE L’ALMAMY SAMORI TOURÉ | PAROLES ANCIENNES | LIVRE 1
ISSIAKA DIAKITÉ-KABA
HAKILI 2019
ISBN:978-0-9910667-6-6
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières
PAROLE 1 : MON FRÈRE, MON KÈLÈTIGUI, MON ALMAMY
PAROLE 2 : LE VENT NE PEUT BRISER L'ARBRE QUI SE COURBE
PAROLE 3 : L’ÉLÉPHANT N’EST JAMAIS FATIGUÉ DE PORTER SA TROMPE
PAROLE 4 : UN LION QUI NE FAIT QUE RUGIR NE TUE AUCUN GIBIER
PAROLE 5 : SI TU PRENDS LES DEVANTS SOIS PRÊT À ÊTRE HARCELÉ PAR DERRIÈRE
PAROLE 6 : LA CALEBASSE DE LA BIENSÉANCE NE DOIT PAS ETRE BRISÉE
Copyright © 2019 Issiaka DIAKITÉ-KABA
WASSULU
SUR LES PAS DE L’ALMANY SAMORI TOURÉ | PAROLES ANCIENNES | LIVRE 1
ISBN : 978–0–9910667–6–6
Tous Droits Réservés.
Avertissement : ce roman est protégé, sous n’importe quelle forme conformément aux lois sur les droits d’auteurs dans tous les pays de l’Union pour la protection des droits d’auteurs. Les droits sont soumis au paiement d’une redevance. Tous les droits, y compris l’exploitation professionnelle, amateur, cinématographique, radiodiffusée et télévisée, la récitation, la lecture publique, l’adaptation musicale, n’importe quelle autre méthode de reproduction photographique, phonographique, électronique, et les droits de traduction dans des langues étrangères sont strictement réservés. Toute demande doit être adressée par écrit à l’auteur ou à son agent.
Éditions Hakili 65 E. 112th Street Suite#8A
New York City
NY 10029, USA
www.editions-hakili.net
info@editions-hakili.net
DU MÊME AUTEUR
Roman
Sisyphe… l’Africain L’Harmattan, Paris. France. Septembre 2008 ************ Théâtre Bilingue (Français-Anglais) Soundjata, Le Lion : Le jour où la Parole fut libérée
Sunjata, the Lion : The Day when the Spoken Word was set free. Outskirts Press, Denver, CO, USA. Septembre 2010 ************ Théâtre Africain Soundjata : Le réveil du Lion Éditions Hakili, New York City, NY, USA. Novembre 2013 ************ Critique Littéraire La dynamique du griot dans l’œuvre d’ahmadou Kourouma Éditions UM ProQuest Information & Learning Ann Harbor, Michigan. États-Unis. Janvier 2004
À mon père et à ma mère que je ne saurais suffisamment honorer. Je choisis de garder le silence tout en leur dédiant ces mots que mon père aimait prononcer :
« Si parler est d’argent, ne rien dire vaut de l’or. »
À Abderrahmane KABA
À Mansour KABA
Au Professeur Lanciné KABA
À Sidiki DABO
À Youssouf Mifougo DIARRASSOUBA
À Sansi KABA-DIAKITÉ
À Ibrahima « Iboo » et Anne FOFANA
À KOUA BROU Isaac
À Feu Ibrahima DIAKITÉ
À Issimahylla TOURÉ
À Moffrey « Binger » TOURÉ
À mes sœurs, Kolthoum, Zeynab et Salimata
À mes frères : professeur Yahaya Diabi (Le Kablatigui ), Ousmane Doukouré et l’imam Sékou Sylla.
À tous ceux qui d’Abidjan au grin d’Odienné, en passant par Conakry, New York, Londres et Paris m’ont encouragé, m’ont prodigué des conseils, m’ont inspiré non seulement par des anecdotes sur « les aventures » de l’Almamy Samori Touré et ses sofas, mais aussi sur l’histoire de l’Afrique de l’Ouest.
I l y a une division du travail. Aux officiers Blancs, la « gloire » de la conquête. On dit, en France, « nos » soldats, mais 90 % à 99 % d’entre eux sont Africains, recrutés au départ au Sénégal comme « tirailleurs », puis sur place au fur et à mesure que la conquête avance, et chargés du « sale boulot » (pillage, destruction de récoltes). C’est pourquoi, l’intégration africaine pose des problèmes aujourd’hui. De la colonisation, nous avons hérité la balkanisation territoriale, mais aussi psychologique : l’ennemi, c’est aussi, et même plus, l’autre Africain.
Élikia m’Bokolo (in “La terreur, élément constitutif du système colonial”)
L a documentation étant à la portée du premier venu, l’écrivain est libre de s’en servir si cela lui plaît. Elle ne représente aucun intérêt en elle-même, et ne vaut que par l’interprétation qu’on lui donne. Tout roman, si objectif soit-il en apparence, est le portrait de son auteur, et n’obéit qu’aux lois de l’univers intérieur de l’écrivain.
Zoé Oldenbourg, in Visages d’un autoportrait. Paris, Gallimard, 1977, p.12
S i tu ne peux organiser, diriger
Et étendre le pays de tes pères,
Fais appel aux hommes plus valeureux !
Si tu ne peux dire la vérité en tout lieu
Et en tout temps,
Fais appel aux hommes plus courageux !
Si tu ne peux être impartial,
Cède le trône aux hommes justes !
Si tu ne peux protéger le faible et braver l’ennemi,
Donne ton sabre de guerre aux femmes,
Qui t’indiqueront le chemin de l’honneur !
Si tu ne peux exprimer honorablement tes pensées,
Donne la parole aux griots !
Faama , le peuple te fait confiance,
Parce que tu incarnes ces vertus !
Extrait : Hymne de L’Empire du Wassulu
PAROLE 1
MON FRÈRE, MON KÈLÈTIGUI , MON ALMAMY
Voici kuman-kan , la parole relatée et retransmise à nous par nos griots. Cette parole évoque nos ancêtres, mon frère Samori et moi, notre lignée. Certains morceaux d’information sur nos origines me furent souvent susurrés par Samori lui-même, au cours de causeries informelles. Étant donné que chez nous le chef ne se dit pas, ne raconte pas lui-même ses exploits et ses défaites, je ne recevais parfois de lui que des bribes de généalogie. Voilà pourquoi, de temps en temps, Morifindjan Diabaté comblait ce vide en me relatant l’histoire de nos ancêtres. Il aimait, et il faut le signaler nous l’apprécions aussi, nous faire remonter les couloirs du passé pour évoquer les actes de nos aïeux. Il avait décidé de le faire ce soir, sous l’œil bienveillant de Samori lui-même, qui observait, écoutait.
Grand, robuste, nez aquilin comme un originaire du Foutah, Morifindjan avait la peau très noire. Sa face mince et allongée s’assombrissait pendant les négociations sociales, politiques ou militaires. Son sourire, pendant ces moments de défis, disparaissait. Mais, au moment des activités de détente, quand le sourire revenait, on pouvait entrevoir ses dents blanches dues au fait qu’il mâchait régulièrement le cure-dents. Sa parole était tantôt haute, tantôt basse, selon l’audience. Il réussissait à la moduler pour l’adapter aux circonstances. Au plus fort des batailles de nos conquêtes, il devenait un être métamorphosé où le kèlètigui, chef de guerre, prenait le pas sur le maître de la parole. Il demeurait l’ami, le confident et même le frère de notre aîné Samori. Rien, semble-t-il, ne pouvait les séparer.
C’est ainsi que Morifindjan Diabaté me révéla que notre ancêtre le plus proche, en remontant les marches du passé, s’appelait Binko Amadou Touré. Celui-ci s’installa d’abord dans le Gbèrèdou.
— Il fut votre premier ancêtre connu, me répéta Morifindjan.
— Hey, Kèmè !
— Oui ! Répondis-je.
— Binko Amadou Touré engendra un garçon, un fils, Binko Mori qui immigra ensuite à Kolifakoro. J’espère que tu me suis ? S’assura Morifindjan.
— Naturellement ! Lui dis-je.
— Binko Mori engendra Fabou Touré. Fabou Touré à son tour engendra Vafreyba Touré.
Ce dernier déménagea peu après à Minianbaladou.
— À Minianbaladou, Vafreyba Touré engendra deux fils : Karifa et Lanseï.
Peu à peu, quelques sofas , nos cavaliers, en quête de détente se rassemblèrent autour de nous. Leur nombre augmentait et la foule des curieux aussi. Cet espace de la véranda de Samori n’était pas un lieu de déambulation à proprement parler. Ceux qui, parmi les guerriers ou les chefs traditionnels, s’y affairaient ce soir venaient pour écouter l’histoire des ancêtres de notre aîné.
Par contre, ceux qui cherchaient un endroit pour s’amuser dans le bruit choisissaient d’aller voir ailleurs