Youness
300 pages
Français

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Description

« En dépit des appels au calme répétés de Yadamtissar qui voulait à tout prix éviter une généralisation des troubles, les sujets de Youness grognaient et s'agitaient. Une fois passée la consternation de se trouver dorénavant dirigés par un prince étranger, ils vivaient dans la crainte continuelle que le Califat ne finît par être annexé à Al Jannat. Ils savaient peu de choses de leur nouveau souverain, mais les rumeurs qui circulaient à son sujet étaient tout sauf rassurantes. L'une d'elles faisait particulièrement enrager la population : selon une source anonyme mais proche du pouvoir, le nouveau Calife n'avait même pas pris la peine de se déplacer pour visiter ses terres et se contentait de gouverner mollement depuis Al Jannat. Cette grave accusation, si elle se vérifiait, constituait une preuve indiscutable du profond mépris du jeune souverain à l'égard de son peuple. Non moins alarmante, une autre rumeur affirmait que le nouveau Calife avait secrètement cédé le pouvoir à l'un de ses proches, abandonnant lâchement la mission dont il avait été investi par le Grand Conseil et compromettant par là-même son intégrité aux yeux des Quyatis. » De sa plume toujours aussi attrayante et pleine de rebondissements, Camille Saint-Martin nous offre les nouvelles aventures des familles royales de Quyat, Al Jannat, Munya et Thawarat. C'est avec ravissement que nous retrouvons la suite palpitante des péripéties de la princesse Yadamtissar, devenue reine, et de son mari. La paix souhaitée dans la région entre les royaumes semble vacillante, comme le couple de Youness et de l'indomptable Yadamtissar... Querelles, trahisons, rancœurs, stratégies, revanches et rumeurs parsèment cette fascinante intrigue familiale. Mais comment l'amour parviendra-t-il à triompher de la soif du pouvoir ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mars 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342165524
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Youness
Camille Saint-Martin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Youness
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
camille-saint-martin.societedesecrivains.com
 
À Youness,
pour sa beauté et sa piété
 
À Noura,
pour son intégrité et son
courage de chaque instant
 
À Intissar,
pour sa convivialité
 
À Thierry,
sans qui ce roman
n’aurait jamais vu le jour
 
À mes parents,
sans qui l’auteur de ce roman
n’aurait jamais vu le jour
 
À Sa Majesté Q. I. S.
qui a fait de son héritage
ce qu’il est aujourd’hui
et m’a permis de confirmer
ce que je savais depuis toujours
 
« Celui qui est doué d’intelligence est malheureux, même au Paradis
En revanche, l’ignorant sait jouir même au sein de la misère. »
al-Mutanabbî
 
Personnages principaux
(d) signifie que le personnage est décédé. Pour les lieux, se reporter à la carte en page suivante.
Famille Ar-Rahmoun (anciens dirigeants de Quyat)
Farid
(d)
roi fondateur du Califat (aurait 88 ans)
Mohammed
(d)
fils de Farid Ar-Rahmoun (aurait 67 ans), ancien Calife
Ahlam
(d)
première épouse de Mohammed Ar-Rahmoun, mère de Yadamtissar (aurait 59 ans)
Souhila
 
veuve de Mohammed Ar-Rahmoun, dont elle était la seconde épouse, mère de Fawzia et de trois filles plus âgées issues d’un premier mariage (Nafissa, Mansouria et Jawahir), tante éloignée d’Omar Ar-Rechdal (54 ans)
Yadamtissar
 
fille de Mohammed Ar-Rahmoun et d’Ahlam, demi-sœur de Fawzia, épouse de Youness Al-Kerad et souveraine offi­cieuse de Quyat (20 ans)
Fawzia
 
fille de Mohammed Ar-Rahmoun et de Souhila, demi-sœur de Yadamtissar et épouse de Youssef Al-Kerad (17 ans)
Famille Al-Kerad (Al Jannat)
Mohammed
(d)
roi fondateur d’Al Jannat (aurait 67 ans)
Kheira
 
épouse de Mohammed Al-Kerad et mère de Mouhayr (69 ans)
Mouhayr
 
fils de Mohammed Al-Kerad, actuel roi (45)
Youssef
 
premier fils de Mouhayr (25 ans), époux de Fawzia Ar-Rahmoun
Youness
 
deuxième fils de Mouhayr (23 ans), époux de Yadamtissar Ar-Rahmoun et actuel Calife de Quyat
Yassine
 
troisième fils de Mouhayr (18 ans)
Famille Ar-Rechdal (Munya)
Mourad
(d)
roi fondateur de Munya (aurait 75 ans)
Omar
 
fils de Mourad Ar-Rechdal, actuel roi, cousin éloigné de Souhila Ar-Rahmoun (39 ans)
Intissar
 
fille d’Omar (15 ans)
Haytham
 
premier fils d’Omar (3 ans)
Salih
 
second fils d’Omar (1 an)
Famille As-Salahad (Thawarat)
Abou
(d)
roi fondateur de Thawarat (aurait 74 ans)
Mohammed
 
fils d’Abou As-Salahad, actuel roi (49 ans)
Karim
 
premier fils de Mohammed As-Salahad (19 ans)
Othman
 
deuxième fils de Mohammed As-Salahad (14 ans)
Zubayr
 
troisième fils de Mohammed As-Salahad (12 ans)
 
Fonctionnaires royaux
Saïd Al-Barqah
ministre du Calife Ar-Rahmoun, représentant du Conseil califal (Quyat)
Hassan Al-Boudhar
ministre des Armées du Calife Ar-Rahmoun, membre du Conseil califal (Quyat)
Idriss Al-Maqir
ministre du Renseignement de Mouhayr Al-Kerad (Al Jannat)
Ali Al-Jaoud
intendant de Thawarat et beau-frère de Mohammed As-Salahad (Thawarat)
Serviteurs
Noura
servante de Yadamtissar et de Fawzia (Quyat)
Ibrahîm
serviteur de Youness (Al Jannat)


 
Première partie
Chapitre 1
Mohammed As-Salahad s’approcha de la fenêtre et observa la cour en contrebas, plissant les yeux devant l’éclat du marbre clair où se reflétait l’ardent soleil de midi. En bas, son fils s’apprêtait à se mettre en selle, investi d’une nouvelle mission de surveillance à la frontière est. Cinq mois avaient passé depuis la mort du Calife Mohammed Ar-Rahmoun et la région était calme, trop calme à son goût. Certes, les provocations de Mouhayr n’avaient pas totalement cessé mais ces derniers temps elles se faisaient plus discrètes, et depuis que le Califat était officiellement passé à l’un de ses fils, l’ensemble des ennemis traditionnels d’Al Jannat se tenait dans une prudente réserve. Dans les semaines qui avaient suivi la succession à Quyat, on ne parlait plus que de l’affrontement entre Youness et Yadamtissar mais l’on attendait également de voir combien de temps le nouveau Calife résisterait à la tentation de se placer sous la tutelle de Mouhayr. Néanmoins, après plusieurs mois d’une attente fébrile entrecoupée de folles rumeurs, il leur était apparu que Youness avait bel et bien abandonné le pouvoir aux mains de son épouse – une preuve de lâcheté inexcusable selon le souverain thawarati – et que celle-ci n’avait pas l’intention de laisser quiconque lui dicter sa ligne politique. Mouhayr Al-Kerad n’ayant pas par ailleurs manifesté le désir de s’approprier le royaume de son fils, la paix dans la région semblait assurée.
 
Aux yeux de Mohammed, cela ne signifiait pas pour autant qu’il fallût relâcher sa vigilance, bien au contraire : l’ennemi à l’Est était toujours dangereux, mais l’heure n’était pas à s’opposer à lui. Car depuis peu, un autre ennemi se dressait, rancunier, tenace et d’autant plus sournois qu’il utilisait comme prétexte les liens du sang pour s’immiscer dans la politique régionale. Depuis que Souhila Ar-Rahmoun avait estimé que ses intérêts l’appelaient désormais auprès d’Omar et qu’elle avait installé à Munya sa fille, enceinte du fils aîné de Mouhayr, Mohammed voyait avec une certaine amertume son influence sur Omar diminuer au profit de cette conspiratrice. Elle semblait en effet être parvenue à convaincre le souverain munyati de prendre progressivement du recul vis-à-vis de ses anciennes alliances et de défendre son indépendance. Omar n’était plus aussi malléable que par le passé et la faute en revenait principalement à Souhila qui prétendait occuper à Munya une place équivalente à celle qu’elle occupait au Califat avant la succession. Mohammed As-Salahad voyait clair dans son jeu : une fois la confiance d’Omar pleinement acquise, elle s’attacherait à desserrer l’étau qu’il avait mis des années à mettre en place, puis elle retournerait le souverain munyati contre son ancien allié. Et alors Thawarat se retrouverait en position de faiblesse, après avoir pendant des décennies dominé la région par son influence. Il ne pouvait souffrir un tel déshonneur : il lui fallait donc écarter Souhila du pouvoir, et si possible, définitivement.
 
Si Souhila avait de son côté suivi le même raisonnement que Mohammed, elle était en revanche parvenue à une conclusion diamétralement opposée : au fil des années, les Thawaratis avaient pris trop de poids dans la politique de Munya et il était grand temps de mettre un terme à leur arrogance. Elle n’était pas dupe des véritables intentions de Mohammed As-Salahad à son égard et elle avait conscience que seul son lien de parenté avec Omar lui valait d’être encore en vie aujourd’hui : le souverain thawarati n’était pas homme à s’embarrasser de scrupules quand il s’agissait de réduire au silence tous ceux qui, imprudents ou téméraires, osaient contester sa toute-puissance. Le fait est que depuis que la succession califale avait tourné en faveur de Yadamtissar – ce dont Mohammed la tenait pour principale responsable – sa position devenait de plus en plus précaire. Jusqu’à présent elle était parvenue à conserver les faveurs d’Omar en raison de l’influence qu’elle détenait sur Youssef Al-Kerad, par l’intermédiaire de Fawzia et surtout de l’enfant à naître. Mais combien de temps encore cet argument tiendrait-il ? Lors de la succession, le défunt Calife, son noble époux, n’avait fait aucun mystère de sa préférence pour l’enfant né de son premier mariage et nul n’ignorait désormais que les droits de Youssef sur le trône quyati étaient caducs. Par ailleurs, Mohammed As-Salahad l’observait sans relâche, guettant le faux pas qui lui permettrait de la discréditer aux yeux d’Omar et de la désigner comme un bouc émissaire pour une situation qui leur avait échappé. Malheureusement pour lui, Souhila évitait soigneusement de l’attaquer de front, se rangeant de bonne grâce de son côté chaque fois qu’un sujet périlleux se présentait et multipliant les démonstrations de courtoisie envers le souverain et sa famille. Les prochains mois seraient décisifs : elle devait impérativement sortir victorieuse de l’affrontement avec Mohammed As-Salahad, sous peine d’y laisser bien plus que sa seule réputation.
 
Les efforts et l’ingéniosité mis en œuvre par Souhila ne visaient pas uniquement à libérer Munya de l’emprise thawaratie. L’intrigante cherchait également à s’assurer des soutiens à Quyat et à se rapprocher, autant que la diplomatie le lui permettrait, d’Al Jannat. L’animosité de Mouhayr envers Mohammed aurait pu en effet constituer un socle suffisamment solide pour envisager une collaboration temporaire, si seulement Youssef était parvenu à faire taire sa rancœur et avait cessé de s’opposer ouvertement à son père. Des querelles entre les deux hommes éclataient aux quatre coins du palais et les ministres s’inquiétaient de ces voix chargées d’aigreur et de reproches qu’ils entendaient résonner entre les arcades. En dépit des exhortations de sa belle-mère, Youssef ne décolérait pas, s’indignant avec une intensité croissante à mesure qu’il découvrait que l’implication de Youness dans la politique d’Al Jannat dépassait tout ce qu’il avait pu imaginer. Plus encore que de l’avoir délibérément dépossédé d’un héritage qui lui re

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