Al Petit veut danser
56 pages
Français

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Description

Il s’en passe de drôles à Hollywood !


Jim PATERSON alias « Mister Silence », présent dans la ville, s’en rend vite compte.


D’abord, l’assassinat d’un réalisateur douteux. Ensuite, le cambriolage de son coffre-fort dans une banque.


Puis, quand Jim PATERSON reçoit le message d’une starlette lui donnant rendez-vous dans un bar pour le renseigner sur ces événements, il a la surprise de voir rentrer dans l’établissement deux malabars à gueules patibulaires qui défouraillent à tout

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 décembre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782385010966
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 10 -

AL PETIT
VEUT DANSER

Récit policier
CHAPITRE PREMIER
 
Il y avait une belle nuit étoilée sur Hollywood. Dans le jardin un petit léger faisait frissonner les branches des palmiers. La façade de la maison apparaissait en clair sur le fond indigo du jardin plongé dans les ténèbres. Il y avait une fenêtre éclairée au rez-de-chaussée.
Tout était calme et on se serait attendu à percevoir les échos assourdis d'un piano lançant dans la pénombre romantique les notes attendries d'une sonate de Chopin.
Il y eut soudain un moment de silence plus profond, comme un recueillement de la nature.
Et puis, un coup de revolver claqua sec.
Il y eut le bruit d'un corps tombant quelque part en avant, sur une table, et celui d'un carafon de cristal qui se brisait sur le sol.
La lumière s'éteignit dans la pièce du rez-de-chaussée, et tout redevint calme pendant quelques minutes.
Après quoi, le démarrage d'une voiture précédé de peu par un claquement de portière vint à nouveau troubler la nuit. La voiture s'éloigna, on l'entendit ronronner dans Miami Avenue, et ce fut tout…
Herbert Spencer Dogudy était le roi des metteurs en scène de Hollywood ; sa mort laisserait une belle place à prendre.
Mais la mort, tout comme le meurtrier qui venait de la donner, se moquait éperdument de Herbert Spencer Dogudy, roi des metteurs en scène.
Quand un type casse sa pipe d'une manière violente, c'est toujours comme ça ! Qu'il soit roi de quelque chose ou de rien du tout, le gars est toujours rectifié en moins de temps qu'il n'en faut pour cligner de l'œil à l'intention d'une jolie fille. Ça craque quelque part et hop ! Tout est fini. Après, il n'y a plus qu'à faire venir les flics et les croque-morts pour faire leurs boulots.
Ce fut exactement ce qui se passa dans le cas de Herber Spencer Dogudy.
On le trouva quelques heures plus tard, après les manifestations que je viens de décrire, benoîtement avachi sur sa table de travail, le nez sur son buvard, avec un beau trou au milieu du front. À ses pieds, sur la mosaïque de son bureau, un carafon de whisky s'était brisé en mille morceaux et, sur un plateau, il restait deux verres à demi pleins. Sur ces deux verres, on trouva les empreintes du mort, et uniquement celles-là, ce qui laissa immédiatement supposer que le macchabée, alors qu'il n'était encore que candidat au grand départ, s'était amusé à boire dans deux verres à la fois, ou bien que son assassin avait été assez malin pour effacer ses empreintes sur son verre personnel et y apposer celles de sa victime encore tiède.
De toute façon, le détective Dullingam, chargé de l'enquête, ne fit pas ample moisson d'indices. Par un hasard extraordinaire, Herbert Spencer Dogudy avait précisément donné congé à tous ses domestiques le soir même du drame, et aucun témoignage intéressant ne put être recueilli. Il n'y avait pas d'effraction, ce qui laissait penser que la victime connaissait son meurtrier et l'avait reçu volontairement. À part la balle de 45 qui fut extraite du crâne, on ne trouva rien d'autre. Comme il n'y a rien qui ressemble plus à une balle de 45 qu'une autre balle du même calibre, Dullingam se contenta de la placer dans son gousset, en se disant que le jour où il trouverait l'automatique qui allait au bout de cette balle, les poules auraient des dents.
On fit de très belles funérailles à Herbert Spencer Dogudy, et la presse locale chanta ses louanges en affirmant qu'il était un pionnier du cinéma moderne, un génie dans son genre, et qu'il était adoré de tous ses collaborateurs.
Ceux qui le connaissaient bien rigolèrent doucement en lisant ça parce que personne n'ignorait que Herbert Spencer Dogudy était en réalité une fière crapule, qu'il volait ses idées de génie aux autres, surtout quand ils travaillaient pour son compte, et qu'il avait un penchant extrêmement marqué pour les petites débutantes, pourvu qu'elles soient bien roulées.
Dullingam, en perquisitionnant dans la chambre à coucher de la victime, mit la main sur une assez belle collection de photos représentant des starlettes assez connues sur lesquelles Herbert Spencer Dogudy avait porté, au dos de chaque épreuve et de sa main, les appréciations très particulières sur le comportement dont elles étaient capables dans l'intimité. Dullingam était un pudibond et ça le chiffonna. Il fourra le dossier dans sa serviette et le mit sous clé dans son coffre-fort, au bureau, en se disant qu'il valait beaucoup mieux que cette espèce de palmarès ne fût pas tombé entre les pattes d'un quelconque journaliste.
Hollywood reprenait à peine son calme après ces événements, lorsque Paterson et sa femme y arrivèrent. Jurry les avait précédés de quelques heures, et avait préparé ce qu'il appelait le « cantonnement ». Paterson et Betty trouvèrent leur chambre retenue au Réginald Astrid Palace à 500 yards environ de la villa de feu Herbert Spencer Dogudy.
Lorsqu'il eut pris quelques heures de repos et une bonne douche, Paterson se demanda pourquoi il était venu à Hollywood. Habituellement, quand on débarque dans un patelin, on sait pourquoi on y est venu. Paterson, lui, ne le savait pas. Il est vrai qu'il avait toujours eu une façon très personnelle de voyager et, qu'en principe, lorsqu'il mettait les pieds quelque part, c'est que les colts avaient parlé peu de temps avant, ou allaient passer à l'action peu de temps après.
Jim tint une conférence avec Jurry, sur le point de savoir ce qu'ils devaient faire.
Jurry se convoqua lui-même à une petite conférence avant de répondre, et soupira profondément.
— Al Petit nous avait invités à faire un tour dans ce pays de cinglés. C'est pour ça qu'on a rappliqué ! dit-il enfin. Il nous avait annoncé du nouveau et nous avait prévenus comme ça, qu'en bons curieux que nous sommes, nous ne pourrions ne pas être intéressés par ce « nouveau » là. Eh bien, mon petit pote, il me semble que nous sommes servis puisqu'on arrive juste à la fumée des cierges, alors que le roi des metteurs en scène vient de se faire bigorner.
— Je n'ai absolument rien à faire avec le cinéma ! ronchonna Paterson, et j'aurais bien voulu que ce damné Al Petit me fournisse quelques explications. Seulement, nous n'avons pas été capables de mettre la main dessus à New-Orléans, après la liquidation Harvey et C ie (1) .
— Ne te casse pas la tête, Jim ! Nous le retrouverons certainement ici parce qu'il avait l'air d'être rudement au courant du programme des réjouissances. J'ai comme l'impression qu'il savait que le roi des metteurs en scène mettrait les bouts pour l'Au-delà !
Cette conversation fut interrompue par la sonnerie du téléphone que Paterson décrocha aussitôt.
Il entendit une voix de femme, très suave qui lui fit penser à un pot de crème renversé sur un édredon de velours. La voix lui demanda s'il était bien Jim Paterson, et sur son affirmation, l'invita à se rendre sans plus tarder au bureau de la poste restante n° 151 situé au bout de la rue, pour réclamer une lettre déposée à son nom.
Jim voulut demander quelques précisions, mais la voix se contenta de roucouler un rire désinvolte au bout du fil, et le déclic du raccrochage mit fin à la conversation.
Paterson enfila son veston et décida d'obéir à l'invitation qu'il venait de recevoir.
Il se rendit donc au bureau de Poste en compagnie de Jurry qui pilotait la voiture, laissant Betty se reposer de son voyage, dans la chambre qui lui était réservée. D'ailleurs, elle était en peignoir et n'avait pas du tout envie de s'habiller. Or, c'est bien connu, même à Hollywood une femme ne se balade pas dans la rue en robe de chambre.
Paterson se présenta au guichet, exhiba son passeport, et on lui remit une lettre qui lui était en effet destinée. Il l'ouvrit, et lut ce simple texte :
 
« Mr Paterson
Peu importe qui je suis. Peu vous importe de savoir comment j'ai su que vous étiez arrivé à Hollywood. Ne cherchez pas à le savoir. Vous y parviendriez certainement, mais ça ne vous avancerait à rien. Je m'adresse à vous parce que je sais que vous êtes un gentleman intelligent. Si vous voulez savoir pourquoi Herbert Spencer Dogudy a été descendu, et par qui son compte a été réglé, vous devriez vous rendre un de ces soirs au « Spot Bar » tout près d'ici. Vous n'auriez qu'à ouvrir l'œil et les oreilles pour saisir certains détails susceptibles de vous intéresser. ...

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