Arnaqués.com
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Description

En mission diplomatique en Russie, la ministre Laurence Fox se fait piéger dans un scandale sexuel… De l’autre côté de l’océan, Samia Taboury, une adolescente harcelée par une bande de trolls, apprend que des photos dégradantes d’elle circulent sur Facebook… Au même moment, Antoine Carpentier, un octogénaire, fait aussi l’objet de chantage sur Internet.
Ce sont les trois premiers dossiers qui atterrissent sur le bureau de l’inspecteur Alex Duval, récemment muté au département de la cybercriminalité de la SQ. On devine que traquer ce nouveau type de fraudeurs invisibles, camouflés sous le Dark Web, s’avérera une tâche titanesque.
Réussira-t-il à extirper ces victimes des mailles de la Grande Toile et à débusquer les escrocs ?
À l’ère des fausses nouvelles et des arnaques répétées sur le Web, Jocelyne Mallet-Parent traite dans ce roman captivant de l’une des plus grandes menaces de l’heure dans nos vies.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 février 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782895978923
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ARNAQUÉS.COM
DE LA MÊME AUTEURE
Basculer dans l’enfer , Ottawa, Éditions David, 2017, coll. « Voix narratives ».
Le silence de la Restigouche , Ottawa, Éditions David, 2014, coll. « 14/18 ». Prix littéraire du Salon des mots de la Matapédia 2015.
Celle qui reste , Ottawa, Éditions David, 2011, coll. « Voix narratives ».
Dans la tourmente afghane , Ottawa, Éditions David, 2009, coll. « Voix narratives » ; 2016, coll. « Romans d’ici ».
Ariane. L’éclaboussure , Lévis, Éditions de la Francophonie, 2007.
Sous le même soleil , Lévis, Éditions de la Francophonie, 2006. Prix France-Acadie 2007.
Jocelyne Mallet-Parent
Arnaqués.com
ROMAN
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Arnaqués.com / Jocelyne Mallet-Parent.
Noms : Mallet-Parent, Jocelyne, 1951- auteur.
Collections : Voix narratives.
Description : Mention de collection : Voix narratives
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20210379316 | Canadiana (livre numérique) 20210379340 |
ISBN 9782895978374 (couverture souple) | ISBN 9782895978916 (PDF) | ISBN 9782895978923 (EPUB)
Classification : LCC PS8626.A4525 A76 2022 | CDD C843/.6— dc23
Nous remercions le Gouvernement du Canada, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa pour leur appui à nos activités d’édition.

Les Éditions David 269, rue Montfort, Ottawa (Ontario) K1L 5P1 Téléphone : 613-695-3339 | Télécopieur : 613-695-3334 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com
Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 1 er trimestre 2022
Pour Jean-Pierre, mon premier lecteur, encore et toujours.
La vérité est une poignée de sable fin qui file entre nos mains.
Raoul D uguay
Abandonner les faits, c’est abandonner la liberté.
Timothy S nyder
 
1
Ne plus croire ce qu’on lit, ne plus se fier à ce que l’on voit !
Le vrai et le faux sont désormais entremêlés telles des anguilles dans une nasse.
De nos jours, tout un chacun croit avoir un avis éclairé sur n’importe quel sujet et se plaît à le répandre comme s’il était un expert en la matière. Des ego disproportionnés prennent quotidiennement possession des plateformes médiatiques — plateaux de télévision, tribunes radiophoniques, chroniques de journaux, réseaux sociaux — et s’emploient à y déverser leurs lots de pseudo-connaissances, effritant du même coup la confiance des gens envers les sciences et assénant de sérieux crocs-en-jambe à la vérité. Si on nous a inculqué de nous tourner la langue sept fois avant de parler, me dis-je, on devrait rapidement y ajouter qu’il faut maintenant réfléchir sept secondes avant de croire quoi que ce soit. Comment, dans pareil contexte, moi, Alex Duval, allais-je réussir à débusquer le vrai du faux, à épingler les hordes de cyberfraudeurs qui s’emploient d’heure en heure à transgresser les frontières entre les deux ?
Ce sont là quelques-unes des désolantes réflexions qui occupent mon esprit depuis deux jours. Depuis la seconde, en fait, où mon patron m’a réaffecté à ces nouvelles tâches, celles qu’il a lui-même baptisées « Opération Cybercriminalité » .
Pourtant, je vous le jure, ce n’est pas moi qui cours après les ennuis, ce sont eux qui me courent après !
Sitôt que ma secrétaire s’est pointée dans mon bureau avec son air catastrophé, j’en ai eu la nette conviction. La déveine était de retour dans ma vie.
— Deux importants messages, inspecteur Duval, s’empressa-t-elle de m’informer d’une voix anormalement aiguë qui ne laissait présager rien de bon.
— Vas-y, Rachel, fis-je, prêt à toute éventualité.
— Le grand patron veut vous voir immédiatement. Et la clinique médicale demande que vous contactiez votre médecin aussitôt que possible.
Dans mon esprit, les médecins sont un peu trop souvent associés aux malheurs. C’est pour ça que j’essaie de m’en tenir éloigné. D’un geste instinctif, je m’emparai du mémo contenant le message du D r  Garon et le tassai sous la pile. Comme si, par ce geste ridicule, l’éventuel problème allait disparaître. Quant à la convocation demandée par mon patron, je n’eus pas le loisir d’y réfléchir trop longtemps. Cinq minutes plus tard, l’allure grave, l’œil sombre, il entrait dans mon bureau en coup de vent.
— Bon sang ! Tu peux me dire où t’avais la tête, Alex ? aboya-t-il.
— Si je savais de quoi vous parlez, patron, peut-être que je pourrais vous répondre.
Le commandant du district a parfois la mèche courte. C’est que pour travailler à cœur de jour dans une jungle peuplée de criminels, il a dû s’équiper d’une carapace à toute épreuve. Pas d’espace pour les sentiments, les atermoiements, les attendrissements. Si le caractère bouillant du patron est bien connu de tous les employés, cela n’empêche pas de le respecter pour autant. Tous savent que derrière son armure de béton se cache un être sensible et attentif qui, le moment venu, sait traiter les autres avec justesse et déférence.
— La Turquie ! Istanbul ! Jusqu’à la frontière de la Syrie, s’il vous plaît ! Et comme si cela n’était pas assez, une petite virée jusqu’aux portes d’Alep ! Veux-tu bien me dire exactement ce que t’es allé foutre là-bas ?
La cinquantaine avancée, le visage allongé d’une barbichette mi-sel, mi-poivre qu’il triture d’instinct lorsque quelque chose le turlupine, le commandant Hubert Richer n’entendait pas à rire. Sentant la surchauffe, je laissai s’écouler plusieurs secondes avant de répliquer. Le patron étant déjà hors de lui, inutile d’en remettre. J’inspirai profondément, me raclai la gorge et pesai bien mes mots avant d’enchaîner.
— J’étais en vacances, patron. Mes vacances. Je m’excuse… mais je ne croyais pas avoir de compte à vous rendre là-dessus.
— Des vacances, mon œil ! Prends-moi pas pour un imbécile, Duval. Je sais très bien que c’est à cause des deux jeunes terroristes que tu t’es pointé jusque dans ce nid de vipères. Je t’avais pourtant dit que ce dossier était clos. Rangé. Classé 1 .
Tel un gamin après une remontrance, je baissai les yeux et me calai au fond de mon siège. D’un mouvement brusque impulsé par la frustration que je ressentais, je poussai du pied ma chaise de bureau qui roula jusqu’au mur. Richer qui ne démordait pas me lança une seconde salve de critiques.
— Je t’avais prévenu de la nécessité de prendre du recul par rapport à ces deux jeunes radicalisés. De limiter tes rapports avec leurs familles. Avec les deux mères, surtout… Mais non. Duval fait à sa tête. Duval contourne les règles comme bon lui semble !
— Avec tout mon respect, commandant, je n’ai contourné aucun règlement. Je vous le répète. J’étais en vacances. En fait, je suis allé en Europe visiter ma fille Sandrine. Elle étudie toujours à Cambridge, vous savez. Je crois d’ailleurs vous l’avoir mentionné avant de partir, non ?
L’index sur l’arête du nez, tic qui se manifeste chaque fois que sa patience commence à lui faire défaut, Richer ne broncha pas. J’en profitai pour étayer mes arguments.
— Et… une fois rendu en Europe, je… euh, comme j’avais du temps devant moi, j’ai tout simplement décidé de pousser plus loin. Et, à ce que je sache, aucune destination ne nous a jamais été interdite en tant que lieu de villégiature.
Sûrement que l’expression était mal choisie, mais il était trop tard. Le mot eut l’effet d’un détonateur.
— Villégiature ? T’as bien dit villégiature ? Un panier de crabes, tu veux dire. Un guêpier. Un repaire de terroristes ! Et explique-moi comment t’as réussi à te faufiler jusque-là, hein ? En te servant de ton badge de détective, je suppose ?
— Eh bien, vous supposez mal, patron. Cette idée de me servir de mon badge ne m’est pas du tout passée par l’esprit et jamais je…
Sentant la moutarde me monter au nez, je m’abstins de terminer ma phrase. Ce n’était pas en jetant de l’huile sur le feu que les choses allaient s’arranger. Je décidai de jouer une autre carte.
— J’avais promis… aux deux mères… Ariane Dubé et Fatima Taboury. Je leur avais promis…
— Promis quoi ?
— De tout faire pour retrouver leurs enfants.
— Des excuses. Toujours des excuses !
— Nous avons réussi à retrouver la fille, continuai-je sans fléchir. Élise Dubé-Benoît. Reste encore le garçon… Tariq Taboury. Il n’y a pas un jour qui passe sans que je m’imagine l’inquiétude, la souffrance de sa mère qui, à l’heure qu’il est, ignore encore où est son fils… qui ne sait même pas s’il est encore vivant… qui s’imagine sûrement le pire. Et s’il était mort, qui le lui dirait ? Hein ? Si ce n’est pas nous, qui l’en informerait… je me demande bien qui le ferait. Et qui s’occuperait de lui rapporter la dépouille ? Le corps sans vie de son enfant… Perdre un enfant…
Je n’ai pas réellement calculé l’effet qu’aurait ce dernier commentaire sur mon patron, mais cette référence à mon fils décédé le déstabilisa complètement. Richer marcha jusqu’à la fenêtre devant laquelle il se posta sans mot dire. Un silence lourd envahit mon bureau.
L’arrivée de sa secrétaire tomba à point.
— Voici les dossiers que vous m’avez demandés, dit-elle, en tendant à Richer une pile de chemises cartonnées.
— Merci, Juliette.
— Aussi, vous avez un appel du bureau-chef en attente sur la deux. Dois-je leur dire que vous êtes… occupé ? bredouilla-t-elle, soudainement consciente de l’atmosphère tendue.
— J’arrive. J’arrive. Dans quelques minutes. Faites patienter, Juliette, faites patienter, grommela le patron, le regard toujours plongé vers l’extérieur.
Désarçonné par le rappel des souvenirs douloureux que je venais d’évoquer, Richer sembla couper une corde imaginaire en fendant l’air du tranchant de la main. Puis, il se retourna brusquement et conclut notre rencontre de façon précipitée.
— Bon ! Passons à autre chose. Nouvelle attribution de dossiers, Duval, m’annonça-t-il d’une voix lugubre, comme s’il venait de prononcer un arrêt de mort.
— Pardon ? balbutiai-je, complètement déconcerté.
— Le sujet le plus chaud de l’heure : les fake news , la cybercriminalité !
Un coup de masse ne m’aurait pas moins déstabilisé. Je me serais attendu à tout

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