Central-Hôtel, chambre 13
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Central-Hôtel, chambre 13 , livre ebook

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Description

Central-Hôtel, chambre 13, au petit matin, trois détonations !


Le corps de l’attaché de l’Ambassade britannique à Paris qui venait d’arriver pour aller prendre ses fonctions est retrouvé mort. Un crime, sans aucun doute possible.


Pourtant, l’ambassadeur fait valoir son droit de veto afin que l’affaire soit étouffée avec l’accord du gouvernement français.


Pour tous, officiellement, le diplomate s’est grièvement blessé accidentellement en manipulant son arme.


Pour tous, sauf pour le détective américain Ned BURKE qui séjournait par hasard au Central-Hôtel le jour du drame et qui, poussé par la déformation professionnelle, décide de débusquer l’assassin.


Mais Ned BURKE est-il réellement mû uniquement par le désir de justice ?


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373479119
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BURKE & FAREL
CENTRAL-HÔTEL, CHAMBRE 13
Roman policier
H.-R. WOESTYN
CHAPITRE PREMIER
UN DRAME DANS LA CHAMBRE 13
Coup sur coup en rapide succession, trois détonatio ns avaient retenti, rompant brusquement le silence de l'hôtel, dont les couloirs étaient encore déserts à cette heure matinale.
Et presque aussitôt, dans le demi-jour gris que fau ssait la lumière de quelques ampoules électriques, des ombres se glissè rent.
Silhouettes inquiètes des domestiques, s'arrêtant a u passage pour s'interroger, se questionner au sujet de ces bruits étranges.
Qu'avait-il donc bien pu se passer auCentral-Hôtel ?
Prévenu par le groom, préposé à l'ascenseur, le por tier de jour, en livrée bleu foncé à boutons dorés et qui venait de remplac er son camarade de service de nuit, s'était élancé dans l'escalier, croisant a u palier du premier une femme de chambre qui s'enfuyait, affolée, semblait-il, au point de ne pas répondre à ses questions hâtives.
Elle paraissait avoir complètement perdu la tête.
C'était bien au premier qu'avaient éclaté ces coups de feu qui, maintenant, révolutionnaient tout le personnel de l'hôtel.
Au milieu du va-et-vient fortement émotionné, des v oix commençaient à s'élever, dominant les premiers chuchotements étouf fés et une femme de chambre, toute bouleversée, prête à défaillir, balb utia en tremblant des mots entrecoupés, en désignant du doigt le fond du coulo ir :
— Là-bas, au 13... Le voyageur qui est arrivé cette nuit... Ah ! mon Dieu !... Courez vite, il respire peut-être encore !...
« Oh ! c'est horrible !
Et de ses deux mains, Marie Granier – c'était le no m de cette femme de service – se couvrait le visage, au souvenir de la scène atroce qui, tout à l'heure, s'était offerte à ses yeux.
Cette fois, on était fixé.
Un drame encore inconnu s'était déroulé dans la cha mbre n° 13 qu'occupait un Anglais, arrivé auCentral-Hôtel,quelques heures à peine auparavant, durant la nuit.
Renseignés maintenant, les domestiques s'étaient pr écipités en toute hâte vers la pièce indiquée, où les attendait, en effet, un horrible spectacle.
Il n'y régnait, à vrai dire, aucun désordre, mais l a lumière électrique tombant du plafonnier éclairait d'une lueur sinistre un tab leau impressionnant.
À terre, baignant dans une mare de sang, un homme g isait, ne donnant plus signe de vie...
C'était le voyageur de la chambre n° 13...
Quelques détails relevés de prime abord semblaient indiquer qu'on ne se trouvait pas en présence d'un suicide...
Aucune arme n'était visible.
C'était bel et bien un meurtre, un assassinat.
Il n'y avait, du reste, pas trace de lutte.
Le malheureux n'avait point été surpris non plus, a u milieu de son sommeil, car, vêtu d'un pyjama, il procédait à sa toilette q uand la mort l'avait brutalement frappé.
Trois coups de feu avaient été tirés et tous trois avaient porté, accomplissant leur œuvre meurtrière, car le sang co ntinuait à couler abondamment de deux blessures à la poitrine et d'un e dernière dans la région de l'abdomen.
Toutes mortelles, bien certainement, ce qui rendait superflus les soins, même les plus diligents.
Au gérant de l'hôtel qui, prévenu du drame, était a ccouru en toute hâte, le portier tout ému donna les premières explications.
Le voyageur était arrivé au milieu de la nuit deman dant la chambre, qui avait dû lui être réservée au premier étage, suivant ses instructions envoyées par télégramme deux jours auparavant.
C'était un homme d'un certain âge déjà, à en juger par ses cheveux presque blancs, contrastant avec la moustache noire – teint e probablement – et d'une assez forte corpulence.
Il s'était fait inscrire sous le nom de colonel sir James Harcourt, ajoutant sa qualité d'attaché militaire de l'Ambassade d'Anglet erre à Paris, et mentionnant venir de Londres.
Ce détail n'avait pas manqué de frapper le portier du service de nuit qui en avait fait part à son camarade de jour : les deux v alises du colonel portaient, en effet, les étiquettes de la route Southampton-Le Ha vre prise par lui, alors que les voyageurs de marque voyageaient principalementvia Londres-Calais, ou Folkestone-Boulogne.
Ceci expliquait aussi pourquoi il était arrivé à un e heure aussi tardive de la nuit, par le rapide du Havre, sans doute.
Des affaires très pressées et de haute importance d evaient l'obliger à sortir de grand matin, car il avait assuré ne vouloir pren dre qu'un très court repos, recommandant bien qu'on lui apportât son premier dé jeuner, un solidebreakfast, de grand matin.
Il était inutile de le réveiller : il ne dormirait pas et se contenterait de quelques heures d'un repos réparateur.
Un plateau, garni de tout ce qu'il fallait pour pre ndre le thé et quelques victuailles aussi, se trouvait disposé sur la table , prouvant que l'on s'était conformé aux instructions données par le voyageur d u 13.
M. Denizot, le gérant, qui avait donné des ordres p our qu'on téléphonât de suite à un médecin, insista pour que rien ne fût dé rangé dans la pièce, avant que la police, prévenue, se fût rendue sur les lieu x.
— Vilaine histoire ! grommelait-il entre ses dents, tandis qu'il gagnait l'escalier pour descendre au bureau de l'hôtel.
« Quel scandale pour une maison si bien tenue !
« C'est ça qui va amener des départs...
Puis, se ravisant, il demanda :
— Quelle était la femme de chambre de service ce ma tin ? Qui a servi sir Harcourt ?
— Marie Granier, répondirent aussitôt quelques voix .
— Voulez-vous me l'appeler et la prier de venir me rejoindre au bureau... Elle doit pouvoir nous donner quelques explications ...
« Incontestablement, le malheureux colonel a été as sassiné...
« Mais par qui ?
« A-t-on vu quelqu'un sortir de l'hôtel, après le b ruit des détonations ?
Les domestiques gardaient tous le silence.
Le portier intervint alors en disant que, seul, le groom de l'ascenseur se trouvait en bas dans le hall de l'hôtel, lui-même s 'étant rendu au premier étage, dès qu'il avait entendu les coups de feu.
Mais le groom assurait n'avoir vu personne sortir.. . Une femme seulement qu'il croyait bien être l'une des bonnes du service , allant faire au-dehors une commission quelconque, sans doute...
Le portier, aussi, maintenant, se souvenait avoir c roisé dans l'escalier une femme de chambre qui, tout apeurée, descendait en c ourant...
Il avait même voulu la questionner au sujet des tro is étranges détonations, mais sous le coup de l'épouvante, elle s'était mont rée trop émotionnée pour lui
répondre...
Dans le bureau de l'hôtel, Marie Granier, toute tre mblante encore et se rendant à l'appel de M. Denizot, racontait ce qu'elle savait.
Un prenant son service, au matin, elle avait été pr évenue par le portier de nuit des ordres qu'avait donnés le voyageur du 13 e t s'était mise en devoir de lui servir son petit déjeuner, comme il l'avait demandé .
Elle remontait des cuisines quand, arrivée au palie r du premier, elle s'aperçut soudain qu'elle avait oublié de mettre un e serviette de table sur le plateau tout préparé.
Pour réparer sa négligence, elle était aussitôt red escendue à l'office afin d'en prendre une, laissant dans le couloir, sur une table, le déjeuner qu'elle avait à servir.
Marie Granier avait été tout au plus dix minutes ab sente et ne devait plus trouver le plateau là, quand elle était revenue.
Entre temps, elle avait entendu les trois détonatio ns...
Tout à son émoi, elle n'avait plus songé au voyageu r ni à son déjeuner, mais en s'approchant de la porte du 13 qui était entrouv erte, le spectacle qu'elle eut devant les yeux l'avait glacée d'horreur.
Tout de suite, les autres domestiques étaient accou rus aux cris qu'elle avait poussés, effrayés eux aussi au bruit des coups de feu.
Marie Granier n'en savait pas davantage...
— Ah ! voilà qui est plus qu'étrange ! grommela Den izot. Et vous dites n'avoir pas été plus de dix minutes absente du prem ier étage ?
— Le temps de descendre, expliqua la femme de chamb re de l'étage, dont l'émotion brisait la voix, de demander une serviette qu'on me remit sans tarder et de remonter.
« Oh ! non ! dix minutes tout au plus, j'en suis ce rtaine.
— Et avant de descendre, vous n'avez remarqué perso nne sur le palier ? rencontré personne dans l'escalier ?
— Personne, monsieur Denizot... Ça, j'vous le jure !
— Enfin, il a bien fallu tout de même que le meurtr ier ait épié vos mouvements, agissant alors avec une incroyable rapi dité...
« Car c'est lui, plus que sûrement, qui, pour entre r chez l'attaché militaire et accomplir son forfait, s'est emparé du plateau disp osé pour le déjeuner de sir Harcourt et le lui a porté lui-même...
« C'était l'excuse pour pénétrer auprès de ce dernier.
Marie Granier, qui paraissait partager l'opinion du gérant, acquiesçait de la tête, dans l'affirmative.
Il poursuivit :
— Et aussitôt après avoir perçu le bruit des détona tions, vous n'avez vu personne sur le palier, cherchant à prendre la fuite ?
— Je me suis sauvée en appelant à l'aide. Des garço ns sont accourus, des femmes de chambre aussi, mais ceux qui se trouvaien t là appartenaient tous au personnel de l'hôtel, ça, j'en suis sûre !
« Malgré mon trouble, vous pensez bien que j'aurais remarqué la présence d'un voyageur, de quelqu'un, enfin, d'étranger à la maison. Cela n'aurait pas manqué de me frapper...
Le gérant se tourna vers le groom de l'ascenseur :
— Et vous, mon ami, vous n'avez vu sortir qu'une fe mme de service sortir de l'hôtel ?
— Oui, monsieur Denizot, affirma sans hésiter le je une garçon.
— La même, pardi, que j'ai croisée dans l'escalier, appuya le portier Blanchard.
Le gérant, investigations.
toutefois,
n'eut
pas
le
loisir
de
pousse r
plus
loin
ses
Du bureau, Marcel, le préposé aux renseignements, v enait en toute hâte lui annoncer l'arrivée du médecin mandé par téléphone, celle aussi du commissaire de police, qu'on avait couru prévenir.
Deux inspecteurs escortaient ce dernier – M. Rivole t – qui répondait bien aux fonctions qu'ils remplissaient.
Le gérant duCentral-Hôtelauprès des nouveaux arrivants et s'empressa tout de suite se présenta.
Il les conduisit à l'ascenseur et tandis que l'appa reil s'élevait, il ne donna que de très succincts détails sur l'identité du voy ageur de la chambre 13...
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