Comme ils respirent
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Description

Stéphane Bounine a tout pour lui : intelligence, classe, humour, réussite professionnelle. Quand Alex fait sa connaissance, dans la brasserie où elle est serveuse, une amitié naît rapidement entre eux. Mais leur rencontre est-elle bien le fruit du hasard ?


Pourquoi Alex dissimule-t-elle des éléments importants de son passé ? Et le tableau que Bounine brosse de sa vie est-il toujours fidèle à la réalité ?


En fait d’amitié, ne faudrait-il plutôt parler de jeu du chat et de la souris ? Un jeu qui peut s’avérer très dangereux quand la souris s’approche trop près du chat.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 mars 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374539232
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Stéphane Bounine a tout pour lui : intelligence, classe, humour, réussite professionnelle. Quand Alex fait sa connaissance, dans la brasserie où elle est serveuse, une amitié naît rapidement entre eux. Mais leur rencontre est-elle bien le fruit du hasard ?
Pourquoi Alex dissimule-t-elle des éléments importants de son passé ? Et le tableau que Bounine brosse de sa vie est-il toujours fidèle à la réalité ?
En fait d’amitié, ne faudrait-il plutôt parler de jeu du chat et de la souris ? Un jeu qui peut s’avérer très dangereux quand la souris s’approche trop près du chat.
 
 
Béatrice Nicodème vit près de Nantes.
Des études d’allemand, de nombreuses années comme maquettiste dans la presse, puis, enfin, l’écriture à plein temps. Mais surtout, bien avant tout cela, la rencontre avec Sherlock Holmes qui a déclenché sa passion pour les enquêtes et son envie d’écrire. Passionnée par la psychologie, elle aime fouiller celle de ses personnages et tenter de saisir la diversité et la complexité de l’être humain. Elle a une prédilection pour les intrigues sombres, pleines de secrets à découvrir et de traîtres à démasquer. Nombre de ses romans laissent une grande place à l’Histoire avec un grand H, grande pourvoyeuse d’individus aux motivations obscures.
Elle est très appréciée également par les jeunes lecteurs pour qui elle a notamment, avec les aventures de Wiggins, recréé avec bonheur l'univers de Sherlock Holmes.
COMME ILS RESPIRENT
Béatrice Nicodème
38 rue du polar
« Se cacher est un plaisir, mais ne pas être trouvé est une catastrophe. »
Donald Woods Winnicott, Jeu et réalité.
Chapitre 1
— Au matin du jeudi 25 novembre 2010, un homme qui promène son chien au bois de Boulogne découvre dans un sous-bois un cadavre en grande partie dissimulé sous les feuilles mortes. Couché sur le dos, le pantalon de jogging baissé jusqu’aux genoux, il porte de très nombreuses plaies au cou et à l’abdomen.
L’émission Crimes parfaits ? commence toujours par une présentation succincte de la scène de crime, qu’expose avec gravité Éva Jansen. Visage de sirène scandinave encadré par de longs cheveux blonds et lisses, voix confidentielle, articulation impeccable sans rien de forcé, la beauté de cette femme contraste avec les horreurs qu’elle décrit. Elle a l’art de démêler les fils enchevêtrés des enquêtes, en alternant à la perfection explications techniques et interviews. Elle ménage çà et là des éclaircies (l’accent pagnolesque d’un gendarme aux yeux globuleux, ou les commentaires cocasses d’un témoin qui semble à peine sorti du lit), mais ces brefs intermèdes ne sont que des respirations. On replonge vite dans les sombres profondeurs, d’autant plus ténébreuses que l’émission ne traite que de crimes non élucidés.
Le mort de ce soir est un « individu de sexe masculin » qui n’a pas vingt ans. L’assassin (on a évidemment affaire à un meurtre, on n’a jamais vu quelqu’un se suicider en se donnant dix-sept coups de couteau) n’a rien laissé qui permette d’identifier le cadavre. Ni papiers d’identité ni téléphone portable. Peut-être d’ailleurs le jeune homme était-il parti de chez lui sans rien dans les poches excepté la clé de son appartement, car ses vêtements semblent indiquer qu’il était en train de faire du jogging lorsqu’il a été agressé.
Il est clair qu’il ne s’agit pas d’une bagarre qui s’est mal terminée, d’autant que la victime ne présente pas de lésions de défense. Le rapport du médecin légiste relève deux plaies dans le dos, les autres se trouvant dans la région abdominale et à la gorge. Sans doute l’a-t-on d’abord frappé par-derrière, après quoi le jeune homme s’est retourné pour faire face à son assaillant, alors qu’il était déjà trop affaibli pour lutter. La mort résulte d’une hémorragie interne, ce qui explique qu’il y ait eu si peu de sang. L’arme ? Un couteau de type couteau de chasse dont la lame à un seul tranchant, relativement étroite, mesurait au moins onze centimètres. Il n’a pas été retrouvé. Pas davantage que le moindre objet ou vêtement portant l’ADN de l’assassin. Malgré le fait que le pantalon de jogging a été baissé, il ne semble pas qu’il y ait eu de violences sexuelles. Mais l’agresseur a pu mettre un préservatif, auquel cas il aura pris la précaution de l’emporter en quittant les lieux.
Cinq jours auparavant, le samedi 20 novembre en fin d’après-midi, une femme d’une quarantaine d’années s’était présentée au commissariat central de l’avenue Mozart pour déclarer la disparition de son neveu, Léo Ramondou, domicilié chez elle. En déplacement professionnel depuis trois semaines, elle avait téléphoné à Léo le jeudi pour lui annoncer son retour le lendemain soir. Il lui avait dit qu’il avait un dîner mais qu’ensuite il ne bougerait plus de tout le week-end, car il devait réviser un contrôle important. Fatiguée par son voyage, elle avait dormi profondément dans la nuit du vendredi au samedi sans guetter le retour de son neveu. Au matin du samedi, elle avait constaté que le lit n’était pas défait et que Léo n’était pas rentré. Elle avait essayé de le joindre jusque vers 17 heures, avec une inquiétude croissante car l’adolescent ne disparaissait jamais ainsi sans lui envoyer un message. Elle avait appelé ses copains du lycée et les hôpitaux, sans trouver trace du garçon. Léo, qui n’avait que 16 ans, était équilibré et épanoui, il n’avait ni le profil d’un gamin fugueur, ni celui d’un candidat au suicide, ni celui d’un jeune décidant de partir au Moyen-Orient pour faire le djihad. Sa tante avait su se montrer suffisamment convaincante auprès des policiers pour qu’ils établissent une fiche de recherche et la diffusent au niveau national. Peut-être espéraient-ils, en dépit des protestations de la tante, que l’adolescent réapparaîtrait le dimanche soir après un week-end mouvementé. Rien de tel ne s’étant produit, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration avait été ouverte dès le lundi.
Les policiers avaient mené une enquête de voisinage, visionné des caméras de surveillance, interrogé à leur tour les hôpitaux, vérifié qu’il n’y avait pas eu d’opérations sur le compte bancaire de Léo. Son téléphone portable avait borné aux abords du bois de Boulogne le vendredi matin, ce qui n’avait pas étonné sa tante, car, en dépit de ses avertissements (il était sportif mais il n’avait que 16 ans, même s’il en paraissait davantage), il allait souvent y courir seul avant d’aller au lycée. Il semblait qu’il soit revenu à l’appartement, ou en tout cas à proximité, mais le portable avait ensuite été repéré jusqu’en Bretagne, à Roscoff. Piste qui s’était vite révélée être une impasse. Des déménageurs avaient en effet déposé à la gendarmerie de Roscoff un téléphone qu’ils avaient retrouvé dans leur camion le lundi midi, après avoir livré les meubles et les cartons chargés le vendredi matin dans une rue voisine de celle où habitait Léo. Quelqu’un (l’assassin) avait donc jeté le portable dans le camion avec l’intention évidente d’égarer les enquêteurs. On n’y avait relevé aucune empreinte autre que celles de Léo. Les investigations menées par les gendarmes de Roscoff n’avaient pas davantage abouti que celles des policiers parisiens.
L’appartement avait également été passé au Luminol, sans que l’opération révèle la moindre trace de sang. L’ordinateur de Léo n’avait fourni aucun élément suspect.
Face au mort du bois de Boulogne, les enquêteurs établissent aussitôt le lien avec le jeune Léo disparu depuis cinq jours. Ils avertissent sa tante, qui reconnaît le corps.
Cette femme (aujourd’hui une petite cinquantaine grisonnante, la voix claire, l’émotion maîtrisée mais manifeste) raconte avec pudeur les moments terribles qu’elle a traversés quand elle a compris que quelque chose de grave s’était produit. Léo habitait chez elle depuis son entrée en seconde, car ses parents, expatriés à Singapour, tenaient à ce qu’il passe son bac en France. Tout naturellement, elle avait proposé de l’héberger. Elle vivait seule dans un grand appartement situé rue Poussin, à moins de dix minutes à pied du lycée La Fontaine et, pour le malheur de l’adolescent, à deux pas du bois de Boulogne. Léo et elle avaient toujours été très complices, elle avait été ravie de l’accueillir. La cohabitation se passait à merveille. Léo était intelligent, travailleur et réfléchi, mais également drôle et plein de fantaisie. Elle avait de fréquents déplacements professionnels, et les séparations ne rendaient leurs retrouvailles que plus joyeuses.
Comment annoncer la nouvelle à son frère et à sa belle-sœur ? Comment ne pas se sentir coupable de ne pas avoir su veiller sur lui ? De ne pas avoir été là le matin fatidique ? Comment affronter les « si seulement » et les « j’aurais dû » ?
Les témoignages se succèdent à l’écran. Le père de Léo (la mère n’a pas eu la force de subir cette épreuve). Le promeneur qui a trouvé le corps. Le juge d’instruction chargé de l’enquête durant les premières années (il a été muté par la suite). Un ancien du lycée La Fontaine aujourd’hui engagé dans la vie professionnelle, qui n’a pas oublié le moment où il a appris la mort violente de son camarade. Son professeur d’histoire, matière dans laquelle il excellait. Son professeur de guitare. Un voisin. Un homme qu’il avait interviewé pour le journal du lycée. La boulangère et le kiosquier de la rue Poussin. Un technicien de police scientifique et le médecin légiste qui a réalisé l’autopsie. Et, bien sûr, l’avocat des parties civiles.
« On adorait tous Léo », « Il était profond, il réfléchissait beaucoup », « Le fils que tous les parents voudraient avoir », « Impossible de ne pas l’aimer ». Léo était un garçon plein de vie, bon camarade, intelligent, sensible, doté d’une grande maturité pour son âge. Pourtant, quelqu’un s’est sauvagement acharné sur lui.
— Face à un assassinat d’une telle violence, reprend Éva Jansen, on pense en premier lieu à une vengeance ou à un crime passionnel. Mais rien, dans la vie de Léo, ne pointe dans cette direction. Pas plus que vers le t

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