Concurrence déloyale
53 pages
Français

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Description

Mister NOBODY, le gentleman cambrioleur, est las de sa nouvelle vie d’honnête travailleur.


Certes, son agence de détectives privés « Pipps and C° » remporte un franc succès et lui assure de confortables revenus. Cependant, il rêve de voyages, de paysages tropicaux, d’une existence faite d’imprévus et d’aventures.


Pourtant, quand Mr Patterson vient solliciter son aide pour le débarrasser de fantômes tapageurs, faisant de ses nuits un cauchemar, Mister NOBODY qui a toujours été attiré par les maisons hantées, mais que les ectoplasmes n’ont cessé de fuir, accepte de se rendre dans sa vieille bicoque...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 12
EAN13 9791070038000
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CONCURRENCE DÉLOYALE

Par
Edward BROOKER
CHAPITRE PREMIER
L'INFORTUNE DE Mr PATTERSON
 
— Mon cher et vieux Froggy, dit un beau matin, Mister Nobody à son fidèle complice, l'agence de détectives privés Pipps and C° que nous avons fondée ensemble, il y aura bientôt trois mois, prospère au-delà de toute espérance. Je présume de ce fait que notre fortune personnelle doit s'en ressentir.
— En effet, Monsieur, répondit Jonas, avec un large sourire béat, notre compte en banque, d'après mes dernières vérifications, s'élève à vingt-cinq mille livres exactement.
— Parfait ! vous m'en voyez ravi, d'autant plus que je commence à me fatiguer un peu de ce métier.
Cobb ouvrit tout grands les yeux.
— Fatigué ! répéta-t-il d'un air incrédule, croyant avoir mal entendu, je ne comprends pas très bien, Monsieur. Notre agence n'est-elle pas une merveilleuse affaire, Mr Wimborne n'a-t-il pas tenu parole, les clients ne cessent-ils d'arriver ? De quoi nous plaindrions-nous ?
— De la monotonie du travail, old chap, il ne présente aucune variante : les gens viennent ici pour nous demander notre aide, nous l'accordons et, en leur donnant satisfaction, nous en profitons pour emplir nos poches ! À la longue, ça devient lassant, aussi, malgré tous mes talents de détective, je ne me sens guère l'envie de moisir plus longtemps dans ce bureau.
— Mais...
— La liberté, voyez-vous, est la chose la plus précieuse dont Dieu nous ait fait cadeau, mon brave Froggy. J'admets d'avance toutes vos objections. Bien sûr, nous travaillons, désormais, plus ou moins honnêtement, nous gagnons un argent fou, n'empêche que je trouve le business peu intéressant. J'avoue d'ailleurs que je ne suis pas fait pour rester en place et vieillir, doucettement, comme une sorte de fonctionnaire...
— Alors, là, très sincèrement, Monsieur, vous m'en bouchez un coin. Comment, nous avons trouvé un travail exactement dans nos cordes, lequel, par surcroît, marche comme sur des roulettes, et vous désirez tout plaquer pour faire quoi, s'il vous plaît ?
— Oh ! je ne sais pas encore, au juste. Un voyage me tente beaucoup, une croisière lointaine, vers les Indes ou la Chine, par exemple.
— Nom d'une tomate ! a-t-on idée de vagabonder si loin quand le bonheur se trouve à portée de la main pour ainsi dire ! Mais, c'est de la pure folie, Monsieur.
— Peut-être, my dear fellow, je n'en disconviens pas, me croyez-vous incapable d'en commettre une ? Maintenant, si mon projet vous déplaisait, rien ne vous empêche de continuer tout seul, ici, quant à moi, je me sens trop attiré par l'attrait des pays chauds, le soleil, la mer azurée, les forêts étranges et...
— Et surtout les belles filles qui vous changeront de celles que vous avez coutume de voir dans les cercles de Londres. C'est une maladie ma parole, et ça vous reprend encore !
— Eh ! oui, mon ami, eh ! oui, je le confesse avec honte. Qu'y puis-je, ma nature est complexe et je crains bien que vous ne me compreniez jamais.
— Je le crains aussi, soupira Cobb déconfit, vous allez encore nous mettre sur la paille, nous condamner de nouveau au rôle d'éternels errants. Non, blague à part, parlons sérieusement, est-ce bien exact que vous voulez tout abandonner pour reprendre votre existence vagabonde ? ...
— Hélas ! c'est vrai, Froggy, aussi sur que j'ai l'intention de plier mes bagages et de quitter l'éternelle purée de pois londonienne, la semaine prochaine, si tout va comme je le souhaite. Une seule chose m'ennuie, cependant...
— Laquelle ?
— Miss Philips, cette petite, si gentille, ne mérite pas de perdre sa place, enfin, je la dédommagerai pour le mieux.
Au même instant, celle dont les deux hommes parlaient entrouvrit la porte et apparut sur le seuil. Depuis que leur affaire avait pris le splendide essor que l'on sait, Cobb s'était vu remplacé par une réelle secrétaire, laquelle, bien entendu, était blonde. Miss Philips possédait un autre atout, outre sa blondeur elle avait une beauté ravissante et de grandes qualités : docile, complaisante, Mister Nobody ne pouvait que se louer de ses services. Toutefois, en patron qui se respecte, il ne dépassait jamais les limites d'une cordiale politesse et quoique, plus d'une fois, il eût été tenté de courtiser sa délicieuse employée, il s'en abstint, sagement conseillé en cela par Jonas.
Miss Philips fit donc son entrée dans le bureau et, avec son plus charmant sourire, annonça la venue d'un nouveau client. Au début de leur « carrière », lors du temps héroïque de la fondation de leur agence, l'aventurier et son inséparable compagnon, se seraient, sans doute, précipités à la rencontre de cet oiseau rare, égaré chez Pipps and C°, l'auraient comblé de prévenances et, probablement, obligé d'écouter un interminable monologue téléphonique avec un client de marque — inexistant, d'ailleurs —, maintenant, ils demeuraient impassibles et ne faisaient point un mouvement. Un client de plus ou de moins, cela n'avait vraiment aucune espèce d'importance.
— Qui est-ce ? demanda Mister Nobody, d'un air blasé, en secouant avec lenteur la cendre de sa cigarette.
— Voici sa carte, Monsieur.
La secrétaire tendit un petit bristol sur lequel le jeune homme lança un coup d'œil furtif.
— Mr Harold Patterson, lut-il, à haute voix.
Puis, jetant la carte sur la table :
— Connais pas.
— Il m'a dit qu'il s'agissait d'une affaire très importante, insista Miss Philips.
— Bon, faites-le entrer, on verra bien.
Mr Patterson avait tout d'un jovial bourgeois. De taille un peu au-dessus de la moyenne, les cheveux épais, les tempes grisonnantes, il portait des lunettes. Sa figure au nez pointu, aux joues roses et rasées avec soin lui donnait quelque ressemblance avec un rongeur. Fort élégamment habillé, il faisait, cependant, la meilleure impression.
— Lequel d'entre vous est Mr Pipps ? demanda-t-il, à peine eut-il franchi l'entrée, en dévisageant ceux qui le recevaient.
— C'est moi, répondit le gentleman-cambrioleur, se levant.
— Enchanté de faire votre connaissance, fit Mr Patterson, j'ai beaucoup entendu parler...

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