Contrebande, carrom et funérailles célestes , livre ebook

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À Namdang au Sikkim, la vie paisible de Gopika est soudain bousculée par des événements incroyables : son amie Shirley, actrice de Bollywood, est arrêtée sous prétexte de détention de stupéfiant, l’ex-mari de celle-ci, un escroc notoire, accapare sa maison pour y tourner d’étranges émissions de télévision... Le courage de Gopika va être mis à rude épreuve. Prête à tout pour sauver sa meilleure amie, elle va jusqu’à mettre son propre bonheur en péril.


Entre parties de billard indien et terrifiantes funérailles à la mode du Tibet, ce septième épisode des enquêtes de Gopika voit s’affronter des contrebandiers inventifs et les militantes d’un mouvement féministe radical, le tout sous le regard du dieu de la fortune...

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Date de parution

15 février 2021

Nombre de lectures

1

EAN13

9782374538280

Langue

Français

Présentation
À Namdang au Sikkim, la vie paisible de Gopika est soudain bousculée par des événements incroyables : son amie Shirley, actrice de Bollywood, est arrêtée sous prétexte de détention de stupéfiant, l’ex-mari de celle-ci, un escroc notoire, accapare sa maison pour y tourner d’étranges émissions de télévision… Le courage de Gopika va être mis à rude épreuve. Prête à tout pour sauver sa meilleure amie, elle va jusqu’à mettre son propre bonheur en péril.
Entre parties de billard indien et terrifiantes funérailles à la mode du Tibet, ce septième épisode des enquêtes de Gopika voit s’affronter des contrebandiers inventifs et les militantes d’un mouvement féministe radical, le tout sous le regard du dieu de la fortune…




Bernard Grandjean est l’auteur d'une quinzaine de romans. La plupart de ses livres sont centrés sur l’Asie et l’Himalaya, tel Moi, Das, espion au Tibet , sorti en 2014 aux Editions Tensing.
Ces 15 dernières années, l'auteur a publié chez Kailash Editions les biographies romancées de personnages hors du commun de l'Histoire du Pays des Neiges (le VIe Dalaï lama et la reine Bhrikuti), ainsi que 9 titres de la série des enquêtes de Betty Bloch, bien connue des amoureux du Tibet.
Crimes en Himalaya est sa nouvelle série policière, qui met en scène un duo atypique : Gopika, jeune enseignante indienne et Doc Tenzin, médecin traditionnel tibétain. Ensemble, sur les terres himalayennes et sur fond de turbulences politiques entre Tibet, Chine et Inde, et de corruptions en tous genres, ils vont mener l’enquête pour résoudre meurtres, intrigues, mystères...
Contrebande, carrom et funérailles célestes
CRIMES EN HIMALAYA #7

Bernard GRANDJEAN
38 rue du polar Les Éditions du 38
Qui ne pense qu’au mal l’attire sur sa tête. Proverbe tibétain
PRINCIPAUX PERSONNAGES
Gopika Pathak , professeur à l’école tibétaine de Namdang (Sikkim, Inde).
Tenzin Mingour (Doc Tenzin), médecin tibétain traditionnel à Namdang.
Shirley (Namgyel Bhutia), actrice de Bollywood.
Sonam Lepcha (Sotcha), colonel dans la police de l’État du Sikkim, fiancé de Gopika.
Trupti Patel , leader du mouvement féministe des Pink Brigades .
Anil Roy , député de l’État du Maharastra, ancien acteur, ex-mari de Shirley.
Prémila , technicienne de cinéma.
CHAPITRE I
Assis côte à côte sur le muret, tous trois étaient pensifs depuis un bon moment. Lama Tsültrim finit par rompre le silence :
— Mes chers amis, je vous trouve bien sérieux. C’est aujourd’hui la première fois depuis la fin de la mousson que nous nous retrouvons pour notre pique-nique hebdomadaire, et le ciel enfin redevenu bleu au-dessus de notre beau Sikkim aurait pu s’attendre à nous voir plus joyeux.
— C’est que pour certains, la couleur du ciel n’est pas le souci principal, rétorqua Gopika Pathak, la jeune femme assise à sa gauche. Ils peuvent en avoir de bien plus graves.
Le lama se dit qu’il aurait mieux fait de tenir sa langue, mais en présence de la troublante Gopika, il avait tendance à perdre un peu de ses capacités de jugement. Il était clair que la jeune femme était à nouveau dans une phase dépressive, et cela lui faisait de la peine. La cause était facile à deviner : le nom de son fiancé, le colonel Sonam Lepcha, apparaissait de moins en moins souvent dans sa conversation. Il en avait conclu que, comme le dit l’expression populaire, il y avait une souris dans le coffre à grain.
Ce constat lui avait d’abord parfumé le cœur, mais sa morale bouddhiste avait vite étouffé ce méchant sentiment. Les jolies filles, ça n’était pas pour lui ; il avait fait d’autres choix. Mais il fallait reconnaître qu’elle était vraiment charmante en cet instant, la belle Gopika, le regard perdu au loin vers l’Himalaya. Son sari jaune d’or à liserés rouges soulignait agréablement la finesse de sa taille et la courbe de ses hanches, laissant voir un triangle de la peau ambrée de son ventre, sur laquelle il eut soudain une envie irrésistible de poser ses lèvres…
Il se reprit et, comme on chasse une mouche, secoua la tête pour gommer de son esprit ces pensées coupables. Le jeune lama avait du mal à regarder Gopika selon la méthode que ses maîtres lui avaient enseignée à propos des femmes séduisantes : des emballages à l’apparence charmante d’organes répugnants baignant dans des fluides immondes. Il s’efforça de penser à autre chose, tout en se reprochant ses faiblesses et en se disant qu’il devrait méditer davantage. Mais ses cours à l’école tibétaine lui laissaient si peu de temps… Il devait prendre exemple sur son voisin de droite, Amchi Tenzin, si détaché des préoccupations mondaines et des charmes trompeurs du corps féminin ; il faut dire que sous ce rapport, son métier de médecin était une aide précieuse. Le lama fut soulagé de l’entendre reprendre la conversation à son compte :
— Lama Tsültrim, vous n’avez pas tort : le beau temps revenu devrait nous donner plus d’énergie et contribuer ainsi à faire de nous des êtres meilleurs ; même si pour se préparer une bonne renaissance, la méditation est d’un plus grand secours que la météo.
Gopika approuva :
— Vous avez raison, Doc, mais c’est tellement normal de dire des choses sages quand on est soi-même un sage. Moi, je ne suis qu’une fille amoureuse et tête en l’air, il n’y a donc rien de bon à attendre de moi, et surtout pas de la philosophie !
— Vous êtes trop dure avec vous et trop clémente avec moi, Gopika-la. Tout nous sourit : le soleil, le mont Kangchenjunga au loin, et même la fortune…
— Comment ça, la fortune ? demanda lama Tsültrim. Vous avez tiré le gros lot à la loterie de l’État du Sikkim ?
— Pas encore, puisque je ne joue jamais. Mais ça ne devrait pas tarder… Parce que, sachez-le, il n’y a pas de meilleur endroit pour faire fortune que Namdang, bourgade sans intérêt seulement en apparence !
— Comment ça ? demandèrent en chœur les deux autres.
Le médecin reposa son bol, ouvrit la fermeture à glissière de son blouson et en sortit un petit journal plié en quatre.
— Vous ne connaissez sans doute pas cette modeste revue, Le Soleil du Potala . C’est une publication confidentielle en langue tibétaine qui sort chaque fois qu’elle peut ; une sorte de bulletin à l’intention des religieux tibétains réfugiés en Inde, au Népal et ailleurs. Vous connaissez, lama Tsültrim ?
— Jamais entendu parler !
— Cette revue est éditée à Dharamsala, reprit le médecin, cette petite ville de l’État du Himachal Pradesh où Sa Sainteté le quatorzième Dalaï-Lama vit en exil. J’ai reçu le dernier numéro pas plus tard qu’hier, et on y trouve un article très intéressant, qui va certainement vous surprendre autant qu’il m’a surpris… Lisez ça, Gopika-la ! dit-il en lui mettant la revue sous le nez.
— Mais… c’est du tibétain, Doc !
— Vous êtes maintenant assez savante dans notre langue pour le lire, mais bon, je vais traduire, pour gagner du temps…
Il se mit à traduire à haute voix :

Indian World , le bulletin de liaison des sociétés savantes indiennes de recherche sur les religions hindoue, bouddhiste et jain, a publié dans sa dernière livraison un article qui intéressera les bouddhistes comme les hindouistes du Sikkim, et pas seulement ceux de la modeste bourgade de Namdang. En effet, le professeur Sunil Patra, chercheur émérite de l’université de Calcutta, estime que l’imposant stupa érigé dans cette petite ville, vénéré depuis des siècles par les fidèles locaux, pourrait tirer son origine d’un culte au dieu hindou Kubera, connu dans la tradition bouddhiste sous le nom de Bodhisattva Jambhala, émanation du Bodhisattva Chenrezig. C’est en effet à l’emplacement d’un temple qui lui était consacré que selon certains textes anciens, le stupa aurait été érigé. À une date que le chercheur évalue aux alentours du treizième siècle, on l’aurait construit en remployant les pierres sacrées du temple hindou en ruine.
Sans aller jusqu’à demander la destruction du stupa, comme on l’a vu dans d’autres tristes circonstances à propos de mosquées construites sur des lieux sacrés hindous après la conquête moghole, le chercheur en conclut que le lieu gagnerait à retrouver sa fonction de pèlerinage hindouiste. Selon certaines sources, les fidèles venaient jadis à Namdang de très loin pour offrir des sacrifices au dieu Kubera, dans l’espoir de voir se concrétiser leurs rêves de fortune. Un riche mécène serait même prêt à faire construire à ses frais, dans le voisinage du stupa, une chapelle dédiée à Kubera…

Doc Tenzin interrompit sa traduction :
— Je vous fais grâce de la suite de l’article, qui détaille les cinq Jambhala en précisant leurs attributs et leurs mantras. Je saute à la conclusion, qui devrait beaucoup vous intéresser :

Jambhala est une divinité connue pour éveiller en chacun de nous l’esprit de Bodhicitta {1} . L’iconographie traditionnelle représente le dieu tenant dans sa main droite le fruit du cédrat, et dans la gauche une mangouste crachant des joyaux. Mais si Jambhala est la divinité de la richesse spirituelle et matérielle, la plupart des fidèles n’ont retenu malheureusement que le second aspect. Il ne serait donc pas étonnant que dans les temps qui viennent, les pèlerins soient nombreux à se rendre à Namdang, dans l’espoir que la mangouste les comble de ses richesses. Espérons qu’ils en reviendront non seulement avec la bourse pleine, mais aussi avec l’esprit débordant de Bodhicitta…

Gopika en resta pantoise :
— Un temple ancien dédié à Kubera ! Ça alors… Ça doit remonter à pas mal de Kalpa {2} , parce que mon amie Shirley m’a toujours assuré que le Grand Stupa avait été construit par ses ancêtres, le clan des Bhutia, il y a très longtemps de ça, à une époque où ils étaient propriétaires de tout le plateau…
Gopika fut soudain interrompue par la vibration de son téléphone dans son sac :
— Ça alors, s’exclama-t-elle, c’est de la transmission de pensée. Voilà justement Shirley qui m’appelle !
Alors qu’elle parlait à son amie, les deux autres virent son visage s’assombrir.
— … Bien sûr que je peux passer te voir

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