Derrière le masque
79 pages
Français

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Description

Nora est une femme perturbée depuis l’agression qu’elle a subie et pour ne rien arranger, un mystérieux tueur en série terrorise la ville. Malgré elle, elle se retrouve mêlée à cette histoire et devra lutter pour sa survie.

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782312069692
Langue Français

Extrait

Derrière le masque
Daphné Fraselle
Derrière le masque
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06969-2
Avant-propos
Dans chacun de nous se cache une part de lumière et d’ombre. Certains êtres humains cependant expriment davantage l’une d’entre elles.
Notre société est construite autour de règles, mais que se passe-t-il quand une personne enfreint ces règles mais n’en est pas pour autant condamnée ? C’est à ce niveau que sont testées nos réactions face aux injustices de la vie. La plupart garderont cette part qui malgré tout sommeille en eux, mais pour d’autres, il n’en sera pas ainsi. La patience et le calme règnent jusqu’à ce jour, où sans comprendre pourquoi, nous franchissons les frontières interdites. Alors, nous découvrons la partie la plus noire de soi. Cette haine qui longtemps se cachait dans le plus profond de nos entrailles et qui finit par se réveiller, révélant alors que nous pouvons à notre tour devenir le monstre qu’autrefois nous avons tant détesté.

« L’Humanité oublie souvent que le bien n’a de sens que si le mal existe ».
« De la solitude naît l’incompréhension, de l’incompréhension naît la violence. La violence peut alors mener à l’acte final de désespoir, le meurtre ».
Vendredi 6 octobre 2017
Elle s’installa sur un des tabourets et commanda un mojito. Elle scruta ensuite la salle à sa recherche. Le bar était rempli de gens de toutes sortes. Des hommes d’affaire se soûlaient au whisky tout en racontant leur journée de travail à leurs collègues. D’autres paraissaient minables à leur côté pleurant leur relation amoureuse ratée au barman qui écoutait à peine, mais qui remplissait leur verre à chaque fois qu’il se terminait. Des prostituées à peine vêtues tentaient leur chance auprès de ceux qui paraissaient les plus fortunés. En les observant, elle se disait que ce soir était le moment idéal pour passer complètement inaperçue. Elle attendit alors au bar patiemment se disant qu’il n’allait pas tarder et elle avait raison. Un jeune homme s’approcha d’elle en titubant à moitié avec sa bière à la main, un grand sourire aux lèvres. Il la fixait avec insistance comme s’il avait trouvé ce qu’il désirait le plus en ce moment.
– Bonsoir, vous êtes seule ? demanda-t-il.
– À ce que vous pouvez le constater, répondit-elle avec intérêt. En réalité, elle voulut lui répondre « à ton avis, abrutis ? ».
Elle le scruta dans les moindres détails de la tête aux pieds. Il était comme à son habitude, alcoolique et pathétique. Il n’était vêtu que d’un simple t-shirt beige et d’un jeans. Ses cheveux bruns étaient décoiffés. Ses joues et son nez étaient légèrement rougis. Il portait une montre de marque au poignet droit. Sa barbe avait quelques jours et il dégageait une odeur d’alcool qui la répugnait. Pourtant, c’était un homme au physique attrayant. Il avait un air de mauvais garçon qui plaisait à beaucoup de femmes.
– Ce que je vais vous dire est d’un classique, mais je me sens dans le devoir de vous le demander. Qu’est-ce qu’une jolie femme comme vous faites seule ?
– J’aime la solitude et la liberté.
Elle lui répondit avec une voix sensuelle et calme pour attiser sa curiosité. Elle connaissait ce genre de personnage. Elle détestait ces hommes. Ils croyaient tellement en leur pouvoir de séduction qu’ils considéraient les femmes comme des trophées, ce qui pour ce soir était une grave erreur.
– Comme je vous comprends. La liberté, c’est ma devise première et j’essaye à chaque fois de ne pas l’oublier, même quand je vois une beauté comme vous. Puis-je vous offrir un verre ?
Ses dernières paroles l’agacèrent et elle ne perdit pas de temps à lui répondre.
– Est-ce vraiment nécessaire ? Je me présente, je m’appelle Maria.
Elle le regardait avec insistance de ses yeux marron et passa lentement sa main dans ses cheveux d’une noirceur intense.
– Nicolas, enchanté.
– Nous pouvons aller dans mon appartement si cela vous intéresse ?
– On peut dire que vous ne perdez pas de temps ! Il lui lança un clin d’œil.
– Je sais tout de suite quand quelqu’un me plaît. Vous payez mon verre et on s’en va ? s’impatienta-t-elle.
Sans dire un mot, il paya et la suivit. La nuit était particulièrement fraîche et le vent ne cessait de souffler. Lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, ils peinèrent à appeler un taxi avec leurs yeux à moitié clos pour se protéger des poussières. Quand enfin ils en trouvèrent un, le conducteur leur cria de rentrer rapidement.
– Je vous emmène où ? demanda-t-il sèchement.
– Je vais vous dire où vous arrêter, répondit la jeune femme.
Le chauffeur la regarda et la trouva très jolie. Pourtant, sa beauté ne l’empêcha pas de s’agacer souhaitant rentrer rapidement chez lui. Il en avait assez des clients indécis ou des soulards qui venaient vomir dans son taxi.
– Mais bien sûr, vous croyez vraiment que j’ai le temps pour rouler à l’aveuglette madame ?
– Vous allez tout droit, puis vous prendrez la prochaine à droite, lança-t-elle avec fermeté.
– Ne serait-ce pas plus simple de me dire le nom de la rue ?
– Faites ce que je vous dis.
Il ne répondit plus, définitivement irrité. Cela ne servait à rien de discuter davantage avec une femme comme celle-là. Pendant le trajet, Maria était impatiente et tous ses membres tremblaient. Elle s’imaginait la scène jusqu’au moindre petit détail. Elle ne devait rien omettre où cela pourrait lui coûter cher. Tout était prévu depuis si longtemps. C’était sa première fois et elle était anxieuse. L’inviter dans son appartement n’était peut-être pas la meilleure idée qu’elle ait eue, car elle prenait des risques. Pourtant, elle ne changea pas d’avis. Elle souhaitait être en terrain connu pour réussir sa mission. Le taxi prit donc la première route à droite comme elle l’avait indiqué.
– Et maintenant ? demanda le chauffeur en soupirant.
– Maintenant, vous vous arrêtez là sur le côté.
Ils descendirent du taxi et une fois payé, le conducteur se mit à démarrer et à accélérer très rapidement. Il manqua d’ailleurs de très peu un arbre situé à une centaine de mètres au bord de la route. Ils étaient désormais tous les deux dans une rue étroite et très sombre. Il n’y avait que quatre lampadaires pour l’éclairer dont une qui clignotait. Un parfait décor de film d’horreur, pensa Maria en apercevant la ruine. Un grand immeuble leur faisait face, il était délabré et plus personne ne l’occupait depuis l’incendie qui avait eu lieu il y a quelques mois. Peu à peu, la nature reprenait son droit. Les lianes s’accrochaient sur les murs en partie détruits et pénétraient à l’intérieur des fenêtres. Des graminées et des mousses avaient envahi le parking. Le vent souffla encore plus fort faisant bouger les feuilles des arbres et craquer le bois. Nicolas commençait à regretter d’être venu et fut parcouru d’un frisson. Il croisa les bras autour de lui espérant mieux conserver sa chaleur.
– Pourquoi sommes-nous au milieu de nulle part ? Se plaignit-t-il.
– Nous allons continuer à pied. Tu n’aimes pas les petites balades romantiques durant la nuit avec la lune pour seule lumière ?
– Sincèrement, pas tellement non. Et si on tombe sur des personnes mal intentionnées ?
– Tu es un homme oui ou non ?
– Bien sûr que oui !
– Très bien, alors avance et tais-toi.
Il la dévisagea avec stupéfaction. Les femmes prenaient rarement un air autoritaire envers lui. À l’inverse, elles se soumettaient la plupart du temps. Mais cela lui plaisait, alors il ne dit plus un mot et la suivit avec toujours ce fameux sourire aux lèvres. De toute façon, il allait avoir ce qu’il voulait. Maria l’avait compris et ne chercha donc pas à jouer l’angoissée de service. Ce type d’homme était un chasseur croyant chasser. Il ne la lâcherait pour rien au monde et une fois terminé, il irait sans doute s’en vanter. Elle ne serait alors plus qu’un nom sur une longue liste écrite vulgairement sur un vieux papier tout froissé. L’inverse était tout autant possible. Sa liste pourrait très bien être encadrée ou plastifiée soigneusement. Pourtant, il n’aura jamais l’occasion de commencer à écrire sa première lettre. Après une dizaine de minutes à marcher, ils arrivèrent enfin devant l’immeuble. Il était assez ancien et les briques rouges le constituant commençaient à se fissurer. Maria tremblait de tous ses membres. Elle était partagée entre l’excitation, la haine et la peur. Elle répétait dans sa tête tout le scénario qu’elle avait révisé à l’avance. Tout devait être effectué dans un ordre précis. Aucune déconcentra

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