Détour à Guiding Light : Une histoire de meurtre, d amour et de trahison
337 pages
Français

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Détour à Guiding Light : Une histoire de meurtre, d'amour et de trahison , livre ebook

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Description

Septembre 2003, un drame s’abat sur le village côtier de Guiding Light au Nouveau-Brunswick. L’enquête bâclée est rapidement classée parmi les crimes passionnels. Depuis, telle une malédiction, on tait l’événement tragique sous la loi du silence des citoyens devenus méfiants envers les étrangers.
Qu’est-il vraiment arrivé ce jour-là à Martha et Isaac, ce couple chéri et respecté de tous?
Quinze années plus tard, Will Haynes, un écrivain en pleine ascension, se dirige vers Lunenburg en Nouvelle-Écosse afin de trouver l’inspiration pour son quatrième polar lorsqu’il se voit forcé de faire un détour qui le mène à Guiding Light. Le panneau de bienvenue à peine franchi, sa luxueuse voiture s’arrête subitement. Obligé de passer la nuit dans l’auberge d’une étrange propriétaire, Haynes est loin d’imaginer la suite…
Son automobile ne voulant pas redémarrer, il devra séjourner malgré lui dans la chambre 17 qui le plongera au cœur de cette sordide histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juin 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782897931964
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Réalisation de la couverture et mise en pages :
Christian Campana — www.christiancampana.com
Photographie de la couverture : Adobe Stock
Tous droits réservés
© 2021, BÉLIVEAU Éditeur
Dépôt légal : 2 e trimestre 2021
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN : 978-2-89793-195-7
ISBN Epub : 978-2-89793-196-4


567, rue de Bienville Boucherville (Québec) Canada J4B 2Z5 450 679-1933

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À mes parents, à mes enfants, à ma blonde, je vous aime.
Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité.
Le Petit Prince
Comme un doux parfum dont on ignore la provenance, Guiding Light se trouve au milieu de nulle part, entre deux brouillards, aux abords d’une falaise où se heurtent, beau temps mauvais temps, d’infatigables vagues échouées de l’Atlantique. Des bâtiments en Lego multicolores arpentent la route principale jusqu’au phare désaffecté qui fut jadis la fierté de ce coin de pays. Aujourd’hui, les planches écaillées résistent aux vents, les clous se rongent, les vitres s’oublient. Depuis une quinzaine d’années, trois panneaux « Interdiction de passer » sillonnent le sentier abrupt et vétuste menant au phare. Ils furent installés une semaine, jour pour jour, suivant le terrible drame du 7 septembre 2003.
Comment suis-je atterri à cet endroit ? Je l’ignore. Même dans mes meilleurs moments de création, mon intarissable imagination n’a jamais effleuré la possibilité que je sois plongé au cœur de l’un de mes romans, en train d’élucider, à huis clos, une horrible tragédie qui coûta la vie à plusieurs personnes de ce patelin.
L’idée qu’une telle histoire puisse m’arriver était inconcevable. Pourtant, j’ai l’habitude de ces trames narratives remplies de suspense où chaque détail, aussi minuscule soit-il, est d’une importance capitale. Je gagne ma vie ainsi, en les imaginant.
Je suis écrivain.
Note au lecteur : Les personnages, noms, situations et contextes présentés dans ce livre sont purement fictifs. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Prologue
9 AOÛT 2018, STATION CBC, QUARTIER OUEST, SAINT-JEAN, NOUVEAU-BRUNSWICK
L’HOMME DEVANT MOI EST SOBRE et soigné. J’irais jusqu’à dire platonique. Il essaie tant bien que mal de terminer l’entrevue avec ses questions mâchées à l’avance. La chaleur dégagée par les projecteurs me déconcentre.
… Je l’imagine entrer dans sa loge, défiler les messages dans son cellulaire sans en lire le contenu, et s’arrête sur celui qu’il espérait tant. Il ferme ses paupières, ses vaisseaux sanguins gonflent dans son pénis. Une sensation de puissance envahit son corps. Il sait maintenant qu’il la tuera de ses mains après l’avoir violée à maintes reprises. Peut-être même qu’il l’assommera avec un de ses nombreux trophées de personnalité de l’année.
Eh merde… je déteste me retrouver plongé dans des scénarios impromptus dans des moments comme celui-là. Une chance que le niveau de difficulté de l’entrevue n’est pas trop élevé et que ma longue campagne médiatique tire à sa fin. Je connais mes réponses maintes et maintes fois répétées.
— Monsieur Haynes, êtes-vous là ? dit-il en levant son index pour replacer ses lunettes tombantes. Je vous demandais si c’était vrai que vous n’écrivez jamais au même endroit, comme semble le préférer la majorité des auteurs. On dit que vous errez de ville en ville en quête d’inspiration.
Ses recherchistes avaient fait du bon boulot. C’était la première fois que l’on me posait cette question. C’était véridique pour mes trois premiers romans, mais pas pour le prochain. Sous l’insistance de mon agent, Jeffrey Miller, il en fut autrement. Lors de l’un de nos nombreux débriefings, j’avais mentionné vouloir camper ma prochaine histoire dans un petit village de pêcheurs aux cabanes peintes à la main. Sans me consulter, Jeffrey organisa l’itinéraire promotionnel en conséquence de la destination de son choix où j’écrirais mon quatrième roman, à Lunenburg, en Nouvelle-Écosse. Je n’étais pas certain de la stratégie, mais me fis convaincre une fois de plus.
— En effet, je trouve inspirant de faire de nouvelles rencontres, découvrir de nouveaux lieux. J’ai un penchant pour les villages car dans les grandes villes, tout va trop vite… et étant donné que je ne suis pas encore reconnu, je peux me balader sans provoquer d’émeute ! dis-je en lâchant un rire niais qui m’horripilait
— C’est très humble de votre part, vous avez d’excellents livres à votre actif.
— C’est très gentil, mais je vous jure qu’on ne m’arrache pas le linge sur le dos.
— Attendez, on ne vous reconnaît pas encore dans la rue ?
— Rarement. Il y a parfois des gens qui me facilitent la vie, du moins j’aime le croire !
Je n’eus le temps de terminer qu’il renchérit de plus belle en se penchant un peu plus vers moi, comme si nous étions de vieux copains. Son odeur corporelle de clop fumée à la hâte m’agaçait.
— Lorsque vous partez à l’aventure ainsi… avez-vous l’idée de base de votre prochain roman, si je peux m’exprimer ainsi ?
— Pas le moins du monde ! Je fais le vide en voiture. Rouler me procure une satisfaction enivrante, presque…
Je cherchai le bon mot un court instant pour être le plus juste possible, presque un plaisir coupable.
… Le visage de l’homme devenait ténébreux. Il s’approcha de sa proie, empoigna le lourd trophée de ses deux mains et le descendit de toutes ses forces sur la tête de la femme nue. Elle s’effondra sur le tapis blanc. Le sang de son crâne défoncé imbiba la carpette dans un cercle grossissant.
J’en sursautai presque, chassant l’image de ma tête en essayant de clore l’entrevue.
— La seule chose que je puisse dire est pour mes fans ! Je vais vous donner le meilleur de moi et tenter de vous surprendre une fois de plus.
Surprendre… avais-je dit. Eh merde ! C’était le bon mot.
1
UdeM * , COURS D’ÉCRITURE, PREMIÈRE ANNÉE, PREMIER COURS, AUTOMNE 2004
— PLUSIEURS D’ENTRE VOUS ME traiteront de fou, mais je vous rassure tout de suite… vous ne serez pas les premiers ni les derniers, dit-il en ouverture de cours. C’est l’histoire qui vous trouve et non l’inverse…
Un murmure collectif s’empara de l’amphithéâtre. Il semblait en paix avec ses idées. Le regard fier, main dans les poches, il piétinait l’estrade sur sa largeur.
— Selon moi, simple professeur mortel, je pense que l’histoire existe déjà quelque part dans notre vaste et infini univers, qu’elle voyage dans un monde parallèle à nos côtés et attend de prendre vie dans nos mots, dans nos idées, dans nos croyances. L’histoire est partout, dans un bac d’objets perdus à la sortie de la classe, dans un fossile, dans le regard d’un inconnu.
Un silence planait dans toutes les rangées.
— Mon travail sera de vous enseigner comment les extraire de cette dimension aussi intégralement que possible.
Il leva enfin le regard sur nous :
— Que vous décidiez d’écrire pour votre plaisir personnel une nouvelle de deux mille mots ou un roman fleuve, eh bien, le travail est le même… Alors aiguisez vos crayons et préparez vos gommes à effacer…
Je le baptisai Stevie au milieu de son cours parce qu’il me faisait penser à Stephen King derrière ses lunettes en fond de bouteille, ses cheveux éparpillés et son pull de laine au large col. À ma première année d’université, j’entamais à peine la vingtaine et je n’avais pas compris ce qu’il voulait dire par l’histoire existe déj&#

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