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Publié par
Nombre de lectures
2
EAN13
9791070038567
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Edward Warency, dit « L’Ange », s’intéresse de très près au braquage d’un fourgon postal transportant trois caisses remplies d’anciennes pièces d’or espagnoles en provenance des Philippines.
Quand un importateur chinois fait paraître une petite annonce promettant une forte somme à qui récupérera ce qui a été dérobé, alors, « L’Ange », persuadé que les coffrets recèlent quelque chose d’encore plus précieux que les pesetas, décide de proposer ses services au commerçant asiatique...
Dans cette nouvelle aventure, « L’Ange », croisera la route de son ennemi juré, l’inspecteur Hartling, chargé de retrouver le magot et d’arrêter les voleurs...
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9791070038567
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DOCUMENTS SECRETS
Par
Paul TOSSEL
CHAPITRE PREMIER
Il fallait que le fourgon postal transportât un fret bien précieux pour justifier son itinéraire et le déploiement de forces formant l'escorte. Au lieu d'emprunter la route normale de Washington passant par Camden, il suivait des chemins à peine carrossables traversant les campagnes et les étendues désertes qui séparent Atlantic City de la capitale. Une escouade de policemen motocyclistes le précédait, une autre le suivait escortée elle-même d'une automobile blindée montée par six hommes mitraillette au côté.
Il était vingt et une heures lorsque le convoi s'engagea à travers la forêt de Wonderstone après avoir traversé le petit village de Bornway. À vingt et une heures quinze, les trois premiers motocyclistes heurtaient un câble tendu en travers du chemin et roulaient à terre. Simultanément, des salves crépitaient de toutes parts et les fourrés avoisinants s'illuminaient sous la cadence rapide du tir des armes automatiques. Le conducteur du fourgon, touché à mort, s'affaissa sur le volant et, après une embardée impressionnante, la voiture officielle vint s'écraser contre un chêne bordant la route. Quelques policiers tombèrent sur la route pour ne plus se relever, les autres se mirent en devoir de riposter à cette attaque imprévue. Accroupis derrière les tôles, les hommes de la voiture blindée entrèrent en action arrosant les lisières d'une pluie de projectiles.
Durant un quart d'heure, ce fut une belle fusillade. Malheureusement, l'avantage ne se trouvait pas du côté des représentants de la loi. Ils tiraient au jugé dans les buissons tandis que leurs adversaires bien embusqués ne lâchaient leurs rafales qu'à coup sûr. Les motocyclistes indemnes avaient gagné l'abri de l'automobile blindée dans laquelle gisaient déjà deux morts et un blessé.
— Nous avons perdu la partie, murmura un des hommes au sergent Scrams.
— Pas encore ! Tant qu'il nous restera une cartouche, nous tiendrons. J'ai reçu l'ordre de défendre le fourgon et entends l'exécuter.
Il avait à peine terminé la phrase qu'une grenade à main venait exploser sur l'avant du véhicule. Scrams fut littéralement soulevé et projeté sur le talus de la route. Lorsqu'il reprit ses esprits, il vit une flamme gigantesque s'élever de la voiture et la transformer en brasier. Il voulut se précipiter au secours de ses compagnons blessés, mais en fut empêché par une violente douleur à la cuisse droite. En même temps, il distingua une douzaine de silhouettes affairées à éventrer les tôles du fourgon pour en piller le contenu.
Scrams comprit alors que tout était fini et qu'il n'avait pas été capable de remplir sa mission d'escorte. Il restait encore quelques cartouches dans le chargeur de son Colt et la pensée d'en utiliser une contre lui le hanta. Ce qui l'en dissuada, ce fut la vue d'une de ses motocyclettes seulement appuyée au revers du talus et dont le conducteur gémissait sur le sol. Au moment de l'attaque, celui-ci avait accoté sa machine en cet endroit et l'avait abandonnée pour prendre part à l'engagement, sans en arrêter le moteur.
Scrams rampa vers elle, se mit en selle par un prodigieux effort de volonté et démarra. Lorsque les agresseurs découvrirent cette fuite, il était trop tard. Leurs balles sifflèrent aux oreilles de Scrams sans l'atteindre. Les dents serrées, le souffle court, le policier fonçait dans la nuit en dépit de l'atroce douleur que lui causait sa cuisse brisée.
Vingt minutes plus tard, il alertait le poste de police le plus proche et s'évanouissait. Peu après, des radiogrammes partaient dans toutes les directions lançant sur les routes de l'État des centaines de policemen.
* * *
Lorsque l'inspecteur Kenneth Hartling arriva sur les lieux, les ambulances avaient déjà enlevé les blessés. Sur un des côtés de la route, six corps, recouverts d'une toile de tente, étaient sinistrement alignés. Deux projecteurs et les phares des voilures éclairaient cette scène lugubre. Hartling prit immédiatement la direction de l'enquête : c'était un homme de forte corpulence et de grande taille au type américain prononcé. Son visage était expressif et ses yeux révélaient sinon une grande vivacité d'esprit du moins un bon sens solide allié à la perspicacité. Il était réputé dans l'État de New York et, dans certains cas, avait conduit ses enquêtes d'une façon brillante.
L'exploration des fourrés ne lui apporta aucun élément sinon la découverte d'une quantité de douilles de mitraillettes ne présentant qu'un intérêt médiocre. Le fourgon postal qui contenait trois caisses blindées et deux sacs de courrier avait eu son contenu dévalisé par les bandits à l'exception des sacs qui furent retrouvés intacts. L'inspecteur en conclut que les pillards avaient été bien renseignés, car, si les sacs postaux n'offraient aucun intérêt, par contre, les trois caisses représentaient une fortune colossale. Elles étaient envoyées à Washington par les soins du gouvernement des Philippines et contenaient une énorme quantité d'anciennes monnaies d'or et...