Dôme C
180 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
180 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description


Le grain de glace dans l'engrenage





2022 : mission DC-20. Une équipe de quatorze personnes s’isole pendant neuf mois dans la base scientifique franco-italienne Concordia, au cœur de l’Antarctique.



Parmi les hivernants, Coline Hewitt, une jeune étudiante en science du comportement, croit réaliser son rêve en vivant une expérience unique d’isolement. Pourtant, au fur et à mesure que la nuit australe s’installe, les ennuis s’accumulent. Rapidement, la station et ses occupants deviennent incontrôlables.



Hasard ? Malchance ? Coup du sort ? Folie ? Le mal rôde autour de la station scientifique et il ne laissera personne indemne.




" Le grain de glace dans l'engrenage ! "



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 août 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381531502
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dôme C
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Fabrice BARBEAU
Dôme C

 
Tous les personnages de ce roman sont fictifs et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, serait pure coïncidence .

 
 
 
 
 
 
 
La distance et le temps font ensemble un désert où l’être solitaire peuple de visions étranges l’heure et l’air…
(Paul Valery, Ensemble)


Chapitre 1
Journal intime
Coline Hewitt
01 Août 2022 : Jour J+167
Dix-sept jours. Un peu plus de deux semaines. C’est le temps qu’il nous reste à patienter pour voir le soleil se lever. C’est très peu et une éternité à la fois. Ce n’est qu’une question de point de vue… et de contexte.
Pour ma part, c’est interminable. Je suis épuisée. Il y a deux mois, je comptais les jours ou plutôt, devrais-je dire, les nuits. Depuis un moment, je les décompte. Depuis que nous avons décidé de fuir, à nos risques et périls. Car tout fonctionne à l’envers.
Paradoxe ! Fuir semble être l’unique solution pour s’éviter une mort certaine. Pourtant, dehors nous n’aurons pas plus de chances d’en réchapper. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : rester et mourir à coup sûr ou s’enfuir et mourir sans doute. Sortir de cet enfer pour en affronter un autre.
Je n’ai plus d’espoir. Il s’est envolé avec la mort d’Angela. En fait, à bien y repenser, ce sont plutôt les évènements ultérieurs qui ont ébranlé ma confiance. Quand tout a dérapé, quand les autres sont devenus… incontrôlables.
Pourtant, tout devait se dérouler sans accrocs. Une mission réglée au millimètre, où chacun avait sa place, son rôle et ses objectifs. Une équipe dont les membres avaient été triés sur le volet. Des femmes et des hommes sélectionnés pour leurs compétences et leurs aptitudes à vivre en communauté, en isolement total.
Mais rien ne s’est passé comme prévu. Je ne saurais même pas dire à quel moment tout a basculé ni comment nous avons laissé la situation nous échapper à ce point. La seule chose dont je suis sûre, c’est que si je reste ici plus longtemps, je ne m’en sortirai pas.
À l’heure où j’écris ces mots, nous ne sommes plus que six survivants. Cet endroit empeste la mort. Je ne dors plus. Nous avons presque épuisé nos réserves. Il fait froid. De plus en plus froid. Et il fait noir. Je n’en peux plus d’affronter ces conditions inhumaines. Mais ce que je crains le plus, c’est la solitude. Je ne veux pas mourir, surtout pas seule. Si nous devions tous périr ces prochains jours, je voudrais être la prochaine. Je ne supporterais pas d’être la dernière.
Et ce satané soleil, à qui nous avons dit au revoir il y a exactement soixante-six jours. J’ai maintenant l’impression qu’il s’agissait d’adieux. Car je ne sais pas si nous le reverrons.
Dix-sept jours à tenir. Un peu plus de deux semaines avant d’apercevoir les rayons rasants de l’astre de jour et croiser les doigts pour que les températures remontent un peu, pour que nous ayons une chance de progresser dans l’immensité désertique qui nous retient prisonniers, pour que ne s’évanouisse pas l’ultime espoir qu’incarne ce « peut-être » qui nous sépare de la mort. Rester et mourir ou s’enfuir et mourir… peut-être.
Ce dilemme me taraude l’esprit. Entre survivants, nous en avons longuement débattu. À quoi bon ? Au fond de nous-mêmes, nous savons. Rester est impossible. Pourquoi le ferions-nous ? Pour attendre le retour du premier raid de la saison ? Il ne viendrait pas avant la fin de l’hivernage, pas avant trois mois. Pour espérer une mission de sauvetage depuis la base Dumont-d’Urville ? Aucun avion ou hélicoptère ne se risquerait à décoller de DDU avant des semaines. Et que dire d’une expédition qui viendrait nous secourir depuis les bases voisines les plus proches ? Celle de nos amis italiens est à plus de mille deux cents kilomètres de notre position ! Quant à Vostok, la base russe, elle n’est qu’à cinq cent cinquante kilomètres. Malheureusement, personne ne viendra non plus. Cette distance peut sembler courte, mais en réalité il faudrait bien plus que les dix-sept jours qui nous séparent de la fin de la nuit australe pour qu’une équipe parvienne à nous rejoindre. En considérant que les Russes soient au courant, qu’ils aient reçu nos appels de détresse… et qu’ils soient d’accord pour se risquer à nous venir en aide.
Inutile de débattre. Nous sommes seuls, abandonnés à notre sort au milieu de l’Antarctique. Je n’ai plus la force d’écrire. Mes doigts sont gelés et mes yeux se troublent en repensant aux paroles du capitaine Mornack.
Ma dernière once d’espérance s’évanouit avec ces souvenirs.
Je ne reverrai plus jamais l’Astrolabe.
 
Chapitre 2
L’Astrolabe – Six mois plus tôt
Port de Hobart, Tasmanie
30 janvier 2022 : Jour J-16
Coline inspirait lentement, mais profondément. Ses poumons s’emplissaient d’air frais chargé d’embruns à chacune de ses inhalations. Elle tenait à profiter pleinement de cet instant, son instant.
Le périple allait bientôt s’achever pour laisser place à une expérience hors du commun que seuls quelques privilégiés avaient déjà eu l’occasion de vivre. Son but était tout proche. Elle s’apprêtait à rentrer dans un cercle très fermé.
Si la jeune femme avait partagé son point de vue en société, certains lui auraient sans doute fait remarquer que passer neuf mois au bout du monde, dans l’endroit le plus inhospitalier de la planète, était tout sauf un privilège. De son point de vue, ces gens-là ne pouvaient pas comprendre. Pour elle, les choses avaient toujours été simples : dans la vie, il y avait des personnes et des expériences intéressantes et d’autres qui ne méritaient pas qu’on s’y attarde. En tout cas, du haut de ses vingt-quatre ans, c’est de cette manière qu’elle voyait les choses. Et elle ne voulait pas devenir ennuyante ni mener une existence commune.
Ses pensées furent interrompues par l’intervention d’un jeune homme qui l’interpella dans son dos : Mademoiselle Hewitt ? Oui ? Excusez-moi de vous déranger. Le capitaine Mornack vous fait savoir qu’il serait ravi de vous recevoir sur la passerelle. Euh… oui, avec plaisir. Très bien.
Sans un mot de plus, le jeune matelot fit volte-face et s’éloigna. Coline resta confuse pendant quelques secondes avant de lui emboîter le pas.
Elle abandonna la poupe du pont inférieur d’où, l’instant d’avant, elle observait la baie de Hobart s’éloigner, et accéléra le pas pour remonter à hauteur du subalterne.
Lorsqu’ils arrivèrent à la fameuse passerelle, le matelot l'annonça.
Au centre de l’immense salle de commandement, un homme d’une cinquantaine d’années était planté en retrait des pupitres surplombés d’une verrière panoramique. Il se tenait droit comme un piquet, les mains dans le dos, le regard fixé sur l’horizon.
Il mit plusieurs secondes avant de tourner légèrement la tête vers son invitée. Mademoiselle Hewitt ! Bienvenue sur la passerelle, dit-il en accompagnant ses premières paroles par un large sourire. Approchez, ajouta-t-il en mimant son invitation d’un geste de la main.
Coline s’approcha d’un pas hésitant pour prendre place aux côtés de son hôte à la posture protocolaire. C’est votre premier voyage en Antarctique, n’est-ce pas ? Oui, répondit timidement Coline. Soyez rassurée, vous êtes sur le navire le plus performant pour ce genre de voyage. Sur l’Astrolabe, vous n’avez rien à craindre. Nous sommes en plein été, les conditions sont idéales et le voyage ne nous prendra que cinq jours pour rejoindre la Terre Adélie.
Coline regarda le capitaine du coin de l’œil. L’inq

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents