Du rouge sang aux caves painctes , livre ebook

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2014

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Antoine Delaurier, architecte responsable des travaux de restauration de la forteresse royale de Chinon, est retrouvé mort dans les caves painctes, labyrinthe souterrain au coeur de la ville, vraisemblablement victime d'un meurtre. L'affaire risque de faire grand bruit. C'est au lieutenant Georges, expérimenté mais qui manque de confiance en lui, qu'est confiée l'enquête. Crime crapuleux, trafic d'antiquités, mari jaloux ? Au fur et à mesure que se dessine le profil de la victime, les pistes se multiplient, aussi tortueuses que les souterrains de la forteresse. Il ne faudra rien de moins qu'un enquêteur stressé, deux jeunes informaticiens et leurs réseaux ainsi qu'une jolie gendarme et ses collègues pour élucider l'affaire. Au-delà d'une énigme policière efficace, Jean-Paul Robert, habile à brouiller les pistes, entraîne le lecteur dans une inédite et passionnante intrigue qui non seulement rend hommage à Chinon mais encore ravira les amoureux de l'Histoire avec l'évocation de nombreux événements historiques sans oublier le séjour des Templiers dans la ville, ni leur fameux trésor.

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Date de parution

07 mai 2014

Nombre de lectures

5

EAN13

9782342023213

Langue

Français

Du rouge sang aux caves painctes
{:name=>Jean-Paul
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Du rouge sang aux caves painctes
 
 
 
À mes enfants, David et Cyril
 
 
 
 
Quand le passé, conjugué au présent, relève ses vieux murs et panse ses lézardes, il révèle aussi ses secrets les plus profondément enfouis.
 
 
 
 
L’action de ce roman se déroule principalement dans la forteresse royale et dans la ville de Chinon. Les événements historiques mentionnés et les lieux décrits, exception faite des commerces, sont bien réels. Mais tous les personnages relèvent de la pure fiction. Toute ressemblance éventuelle avec des personnages existants ne saurait être que fortuite.
 
 
 
 

Plan indicatif à l’époque des faits.
 
 
 
Préambule
 
 
 
À bout d’arguments, fou de rage, il avait saisi le premier objet à portée de sa main et frappé, frappé, et frappé encore, avec une hargne et une violence dont personne ne l’aurait jamais cru capable.
Au lieu de le calmer, la vue du sang avait renforcé sa colère. Il en voulait à sa victime de s’être effondrée aussi vite et, maintenant, d’étaler son sang partout, comme un reproche liquide, comme s’il lui suffisait de le répandre autour de lui pour accuser son agresseur. Il l’avait voulu, il l’avait eu. Le vrai coupable c’était lui, ce fouineur, ce fouille-merde, cet homme arrogant et coléreux maintenant gisant au sol, geignant comme un nouveau-né.
Hagard, devenu fou, il ne voyait plus rien, ne savait même plus où il était. Quelle importance d’ailleurs ? La rancœur et la vengeance n’ont besoin ni de lieu ni d’espace, elles consument, leur flamme brûle seule, s’alimente d’elle-même comme un feu éternel jusqu’au moment de l’explosion finale. Il s’était embrasé en une fraction de seconde, devenant l’ange purificateur, la main du juste châtiment.
Il entrevit à peine une silhouette se précipiter vers lui en hurlant, desserrer des poings qu’il ne contrôlait plus et réussir à le désarmer en lui arrachant l’instrument de sa vengeance, de sa légitime vengeance, avant de s’enfuir toujours en criant. De peur ?
Dérouté, il se laissa tomber au sol, pantelant, épuisé.
Il avait la tête vide, aussi vide que ses yeux tournés vers le néant. La nausée commençait à nouer son estomac, à l’envahir peu à peu avant de s’imposer et de le submerger. Il se tourna pour vomir, par réflexe, et surtout pour ne pas donner à sa victime le plaisir de contempler sa faiblesse, même avec ses yeux éteints.
Des yeux de mort.
À cette pensée, la tension qui l’avait fait agir retomba brutalement, aussi vite qu’elle était montée en lui, le laissant aussi inerte que le corps étendu près de lui sur un sol de plus en plus rouge du sang qui s’écoulait, qui s’approchait en emportant une vie. Il se recula, effrayé, presque terrifié par ces rigoles vermeilles semblables à des mains tendues pour le saisir.
Il ne savait plus très bien où il était, ni pourquoi. Il regarda autour de lui sans vraiment comprendre, ne reprenant ses esprits que lentement, alternant les phases de colère envers sa victime, d’abattement, et de dégoût pour l’acte dont il réalisait peu à peu être l’auteur.
Plus il se reprenait et plus la peur s’insinuait, plus elle prenait possession de son être et plus les événements qu’il venait de vivre et de provoquer s’effaçaient de sa mémoire et se brouillaient. Il devait réagir, faire face, sauver ce qui pouvait encore l’être. Dans un réflexe de sauvegarde son cerveau encore embrumé par ce déchaînement de violence se tendit vers cette unique et lancinante préoccupation : cacher, cacher ce que personne ne devrait savoir, jamais.
Mais comment se débarrasser de ce corps ? Comment faire disparaître la menace d’un corps inerte et sans vie ?
 
 
 
Chapitre I. Dimanche
 
 
 
Un abri ? Un foutu piège, oui ! Comment se sentir à l’abri dans un endroit pareil ?
Marchant péniblement dix pas derrière son guide, Cédric se retenait pour ne pas jurer tout haut et se plaindre de ne plus savoir où il était. Sa lampe torche se balançait au bout de son bras, projetant des ombres inquiétantes tout autour de lui. Il buta contre une pierre qu’il n’avait pas vue, et en profita pour lâcher un juron sonore.
Dans le noir, son air maussade et la sueur qui perlait à son front ne laissaient rien paraître de l’inquiétude qui sourdait par tous ses pores. Modeste employé de bureau aimant le train-train et le confort simple d’un travail routinier, entouré de collègues qu’il connaissait depuis toujours et parfois depuis les bancs de la maternelle, il était peu enclin à l’aventure et détestait par-dessus tout l’imprévu. Plongé sans précautions dans l’univers sombre et humide de ces caves millénaires dont il découvrait l’existence, il était impressionné et oppressé. Presque angoissé. Le monde souterrain dans lequel il se trouvait était pourtant situé au centre de la ville qui l’avait vu naître une trentaine d’années plus tôt.
Guidé par Bertrand, il marchait dans la pierraille depuis une vingtaine de minutes à peine, mais il avait déjà du mal à imaginer où ils se trouvaient tous deux. Ils avaient suivi de longues galeries, puis les avaient quittées pour en emprunter d’autres, changeant plusieurs fois de direction. S’aidant de sa lampe torche pour découvrir son environnement, il écoutait distraitement son guide lui décrire avec enthousiasme le monde abandonné dans lequel ils semblaient errer au hasard. Bertrand lui avait proposé, une nouvelle fois, la veille, de découvrir cette partie oubliée de Chinon où il ne se lassait pas de revenir, plusieurs fois par an, sous le prétexte de le montrer à des amis. Sous la pression Cédric avait fini par céder. Il savait depuis longtemps que l’insistance de son ami finirait par avoir raison, un jour, de ses mauvais prétextes… Et c’était arrivé hier.
Maudissant son manque de fermeté, il était là, inquiet et fébrile, éclairant de sombres recoins derrière ce guide intarissable qui lui expliquait jusqu’à plus soif l’histoire de ces immenses galeries. Il jeta un coup d’œil à sa montre, sans discrétion, soupira en constatant qu’elle semblait ralentir au fur et à mesure qu’ils progressaient dans ces caves infectes, et reprit sa marche hésitante.
Les couloirs étaient larges et hauts, mais les variations de niveau du sol les obligeaient souvent à se baisser, augmentant son malaise. Des montées et des descentes, le plus souvent humides et glissantes, des montagnes russes faites de gravats empilés au cours des siècles, résidus pierreux entassés parfois sur plus de cinq mètres d’épaisseur et soudés par le ruissellement des eaux chargées de calcaire. Il avait glissé plusieurs fois, se rattrapant de justesse, et restait de plus en plus prudemment derrière son guide, en prétextant qu’il s’attardait pour mieux admirer l’endroit.
Il rejoignit Bertrand qui venait de s’arrêter devant une entrée de galerie presque obstruée par des effondrements venus mourir au seuil de la galerie principale, comme épuisés par un trop long parcours. Les pierres roulées par les éboulis formaient une sorte de langue géante prête à jaillir de cette entrée en forme de gueule béante. Cette impression était renforcée par une large tache jaune-orangé, luisante, couvrant presque toute la surface.
— La "coulée de miel", annonça fièrement Bertrand, comme s’il avait lui-même découvert ou créé cette bizarrerie de la nature. C’est une concrétion calcaire, qui continue à se former sur les pierres. Autrefois on appelait ça "le dégueulis de Gargantua".
— Je trouve le nom d’autrefois un peu plus réaliste, répliqua Cédric avec une mine dégoûtée.
Déçu par le manque d’enthousiasme de son accompagnateur, Bertrand n’en resta pas moins à regarder longuement cet amas de pierres colorées, presque baveuses, qui s’étalait devant eux. Cédric, de plus en plus tendu et agacé hésitait à lui demander s’il ne venait pas pique-niquer sur le fameux dégueulis de temps à autre. Il remua sa lampe à plusieurs reprises pour bien marquer son impatience, puis fit mine de poursuivre son chemin, aussitôt rejoint par Bertrand.
Ils débouchèrent soudain dans une salle majestueuse. C’est de pire en pire, songea Cédric. La voûte, à plus de dix mètres du sol, était torturée, brisée, comme rongée par un animal gigantesque. Une cathédrale de cauchemar, sortie de l’imagination d’un Gaudi qui serait devenu fou, se dit-il avec un mouvement de recul. Il n’y voyait rien d’autre qu’un amas de pierres prêtes à choir sur les deux imprudents visiteurs, en commençant par lui, importun venu profaner des lieux où il n’avait rien à faire.
Bertrand ne tenta pas le moindre commentaire. Il reprit son cheminement vers d’autres galeries, au grand dam de son invité qui se demandait où ils retrouveraient enfin l’entrée de ce labyrinthe, sans imaginer que son guide réfléchissait justement au choix du meilleur raccourci.
Un mouvement furtif attira leur attention. Leurs lampes frontales se tournèrent simultanément vers le même endroit, un monticule de pierres dans le renfoncement d’un tunnel qui semblait obstrué, faisant briller une myriade de jeunes stalagmites en formation, les "œufs au plat" comme les avait baptisés Bertrand. Ils se rapprochèrent en balayant les alentours de leurs faisceaux lumineux.
— Un rat ? dit-il, surpris. Je n’en ai jamais vu ici !
Ils approchèrent peu à peu du monticule, commençant à percevoir des odeurs nauséabondes. Une charogne, sans doute un animal qui est venu mourir ici, imagina Bertrand tout en se demandant par où il avait bien pu pénétrer dans cet endroit. Conto

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