Elsa, détective privée - L Intégrale
294 pages
Français

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Elsa, détective privée - L'Intégrale , livre ebook

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Description

Elsa van Laëghels est une jeune femme que rien ne prédestinait au métier d'aventures et de risques qu'est celui de détective privé.


Issue d'une famille modeste, très vite devenue orpheline, elle va mettre son éducation et sa maîtrise des langues au service de sa profession.


Mais les hasards de la vie vont démontrer à Elsa van Laëghels qu'elle est faite pour ce métier dans lequel elle va y exceller.



Ce recueil, « Elsa, détective privée » regroupe 18 enquêtes, 18 aventures, que nous conte l'auteur, s'étalant sur 20 ans :


*1* Le portefeuille de cuir de Russie


*2* Une affaire bien parisienne


*3* Le rubis de Buckingham


*4* L’empreinte du pied nu


*5* Le lac de perles


*6* Les diamants du tsar


*7* Les secrets des Johanniters


*8* Les joyaux de la Cour belge


*9* Au service de l’Aigle noire


*10* Battleship


*11* Les papiers de Son Excellence


*12* Le parfum mortel


*13* Un vol aux « Petits Lits Blancs »


*14* La fin de l'Impératrice Augusta


*15* La croix pectorale de Charles-Quint


*16* Tragédie prussienne


*17* Le collier de perles


*18* La grande vie

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070037287
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ELSA, DÉTECTIVE PRIVÉE

Contient :
*1* Le portefeuille de cuir de Russie
*2* Une affaire bien parisienne
*3* Le rubis de Buckingham
*4* L’empreinte du pied nu
*5* Le lac de perles
*6* Les diamants du tsar
*7* Les secrets des Johanniters
*8* Les joyaux de la Cour belge
*9* Au service de l’Aigle noire
*10* Battleship
*11* Les papiers de Son Excellence
*12* Le parfum mortel
*13* Un vol aux « Petits Lits Blancs »
*14* La fin de l'Impératrice Augusta
*15* La croix pectorale de Charles-Quint
*16* Tragédie prussienne
*17* Le collier de perles
*18* La grande vie

Gaston-Ch. RICHARD
PLACE VENDÔME, UN SOIR...
Q UELQUES jours avant la Noël de 1928, je me trouvais un soir, en compagnie de l'un de mes amis, chez Van Cleef et Arpels, les grands joailliers de la place Vendôme.
Dans les deux salles d'exposition du rez-de-chaussée, aussi bien qu'au premier étage, des femmes se pressaient, nombreuses, devant les frêles tables de bois de rose, à plateau de velours gris bleu...
Et toutes, vêtues à ravir, souriant aux miroirs ronds encadrés de bronze noir qui leur renvoyaient leur image, parées de bijoux splendides, elles avaient dans les yeux cette expression légèrement égarée, révélatrice du trouble rare, de l'espèce d'ivresse que provoque, chez les plus réservées, la vue des beaux joyaux.
Seule, parmi celles qui étaient là, une femme demeurait tranquille, et même un peu dédaigneuse.
Alors, l'ayant vue, je ne regardai plus qu'elle.
Plutôt grande et svelte, sans être mince, elle allait et venait, devant les vitrines et les tables, chargées d'inestimables trésors. Son pas délié, son allure souple, le rythme élégant de son corps décelaient une forme parfaitement pure : celle d'une Égyptienne antique, dont elle avait d'ailleurs le masque un peu isiaque. Elle était belle et sérieuse avec son teint ambré, ses yeux d'onyx noir et d'émail bleuâtre, son nez fin à la courbe aquiline, ses lèvres bien modelées, quoique peu charnues, son menton, coupé d'une ligne médiane, achevant l'ovale ferme et plein de son visage.
À son index droit brillait une seule bague, royale...
« Pour avoir ce regard, cette allure, ce dédain paisible, cette sûreté de soi, pour posséder ce masque calme et ferme, il faut, pensais-je, que cette femme vive une existence singulièrement unie et heureuse... »
À ce moment, l'élégante inconnue éprouva sans doute le sentiment qu'elle était observée.
Elle tourna légèrement la tête et dirigea vers moi un regard clair. Avec un léger sourire, qui rendit charmants ses traits un peu sévères, elle se leva et vint vers mon ami...
— Oh ! vraiment ! Vous, à Paris, chère miss ? dit-il avec surprise.
— Oui... répondit-elle. J'arrive de Lisbonne... Mais que faites-vous ici ? Attendez-vous quelqu'un ?
— Non, par ma foi... J'attendais – en compagnie de mon ami Gaston-Ch. Richard, que je vous présente – qu'il y eût un peu moins de monde pour me faire montrer quelques belles pierres...
— Vous avez mal choisi votre jour...
— Et vous, miss... En mission ?
— Non... J'ai achevé celle que j'avais acceptée. Elle a pris fin à Lisbonne... Et je suis en vacances !
Elle sourit et ajouta :
— J'habite en face, au Ritz. Voulez-vous venir prendre une tasse de thé, chez moi ?... Faites-moi le plaisir d'accompagner votre ami, monsieur, ajouta-t-elle avec grâce, en se tournant vers moi.
— Venez ! mon cher, dit mon ami, puisque miss Elsa van Laëghels a l'amabilité de vous en prier...
Journaliste et reporter, durant vingt années de ma vie, j'ai parcouru le globe entier... Mon ami – chargé d'affaires d'une légation étrangère à Paris – a vécu aux quatre coins du monde, Miss Elsa van Laëghels avait voyagé pour le moins autant que nous.
La conversation se prolongea longtemps devant le thé.
— À quelle nationalité appartient donc miss van Laëghels ? demandai-je à mon ami, quand nous fûmes seuls. Américaine sans doute ?
— Non. Elle est Hollandaise, née aux Indes néerlandaises.
— Et... que fait-elle, dans la simple vie quotidienne ?
— Curieux ! Je pourrais vous répondre qu'elle est très riche et n'a qu'à se laisser vivre de ses rentes... ce qui ne serait qu'à demi faux... Mais, pour vrai dire, elle travaille dur et souvent...
— Bah ! À quoi donc ?
Mon ami prit un temps.
— Elle dirige, répondit-il enfin, une organisation de police privée fondée par elle, qui a des bureaux à Londres, à La Haye et à Berlin.
— Comment ? Une femme détective, cette artiste élégante et lettrée ?
— Oui ! dit mon ami. Et une détective comme il n'en existe pas des douzaines sous la calotte des cieux. Oui... artiste, intelligente, lettrée, fine comme l'ambre, cela va sans dire... Et bonne ! mais trempée comme un acier, brave jusqu'à la témérité. Ah ! si elle consentait à vous conter quelques-uns de ses souvenirs...
Elle y a consenti, non sans quelque hésitation, après m'avoir demandé l'engagement d'honneur que je ne prononcerais pas certains noms, que je ne mettrais pas en cause certaines personnalités.
J'y ai souscrit, car ce sont d'authentiques aventures que je rapporte ici – sincères comme un bon reportage et dont on peut retrouver la trace dans les journaux français et étrangers de 1906 à 1928.
Le portefeuille de cuir de Russie

Chapitre I

Miss Elsa-Ophélia-Juliana van Laëghels, fille de Freederick van Laëghels et de Bertha Oliva de Mieussans – descendante d'un huguenot charentais, exilé lors de l'Édit de Nantes, – a vu le jour à Batavia (Indes néerlandaises) le 17 février 1883. Sa famille est d'origine frisonne. L'un de ses aïeux fut gouverneur de Leeuwarden. Son père mourut, en 1901, à Maarn, non loin de Doorn. Elle demeurait orpheline, sans ressources, et ne put achever ses études que grâce à la générosité de Sa Majesté la reine Wilhelmine.
En septembre 1902 elle quittait sa pension avec un mince trousseau, 136 florins dans sa poche, un paquet de livres sous le bras et un brevet d'institutrice dans un tube de fer-blanc. Mais elle n'avait pas d'emploi en vue... Elle connut des jours terribles, sans feu, sans pain, ou presque, des travaux de famine, des traductions à cinq sous la page de vingt-sept lignes. Cette vie affreuse dura plus d'un an.
Ce fut alors qu'on lui proposa une place de surveillante dans une pension de jeunes filles en Angleterre, près de Maidstone... Et ce fut là qu'à l'occasion d'un vol insignifiant...
Chapitre II

— Oh ! qui a pu oser commettre une telle action ! Ici, chez nous ! un vol ! Dans une maison si respectable !
D'émoi, la maîtresse de musique et de chant, Mrs. Carolina Hannah-Mendelssöhn, s'était laissée choir dans un fauteuil et contemplait avec des yeux agrandis par la stupeur son armoire à glace, dont la porte, fracturée brutalement à l'aide d'un ringard pique-feu d'assez forte taille, laissait voir le bouleversement intérieur, à peu près total.
— Ça ! oui ! par exemple ! Lui a fallu un fier toupet, à celle-là qui a fait ce coup-là ! dit d'un accent convaincu Kate, la servante à tout faire de la pension Trowbridge.
Les deux femmes entre elles formaient le contraste le plus complet. Mrs. Hannah-Mendelssöhn était une petite juive, grasse et replète, aux bandeaux noirs, épais et tombants, bien collés sur les oreilles, au teint d'ivoire jaune, tout uni, aux lèvres minces, proprement vêtue d'alpaga gris, chaussée de souliers plats vernis, ceinturée de cuir gris, mat, et portant une montre d'argent accrochée sur la poitrine par une broche de pâles améthystes.
Kate Fowler, la servante, mesurait plus de cinq pieds et les élèves de la pension prétendaient que l'on prenait la mesure de ses robes sur la grande horloge à gaine, en chêne ciré, du réfectoire. Jamais lavée et rarement peignée, c'était une assez déplaisante créature, qui sentait le torchon sale, l'eau de chlore et trop souvent l'alcool.
— De quoi vous mêlez-vous, Kate ? dit aigrement Mrs. Hannah-Mendelssöhn en tournant vers la servante, debout sur le seuil de la porte, son impérieuse petite tête. Vous ai-je donc adressé la parole ?
— De quoi que je me mêle ? répliqua Kate, suffoquée. Eh ben ! de vot' vol, donc, que je me mêle. Vous êtes là à crier depuis un quart d'heure qu'on vous a volée. Je dis comme vous et ça vous déplaît ? Et vous m'attrapez ? C'est drôle ça, vous savez.
— Insolente fille ! répliqua Mrs. Hannah-Mendelssöhn. Je vous dis de sortir d'ici... Vous n'avez rien à y faire, d'autant plus que... vous... y êtes trop venue, peut-être, ajouta-t-elle entre ses dents.
Mais, si bas qu'elle eût parlé, Kate, ayant l'oreille fine, avait recueilli le propos.
— Non, mais dites donc, fit-elle, cramoisie. Dites que c'est moi qui vous l'a volé, vot' portefeuille.
— Comment savez-vous que c'est un portefeuille que l'on m'a dérobé ? interrogea âprement la maîtresse de musique.
Il y eut une rumeur, dans le long corridor où les élèves, toutes au seuil de leur chambre, écoutaient cet aigre dialogue.
— Comment que c'est que je sais que c'est vot' portefeuille qu'on vous a barboté ? fit Kate, les doigts dans sa tignasse. Tiens ! je le sais parce que c'était vot' manie de le tripoter tout le temps et de compter vos bank-notes... J' vous ai vue assez souvent le faire et le refourrer là, sous vos tas de linge...
Presque au même instant on entendit toutes les portes se refermer... Puis ce fut un léger tintement de clefs.
— By God ! fit Kate. V' là les deux sœurs ! Expliquez-vous avec elles, miss Hannah. Et dites pas que c'est moi qui vous ai barboté vot' magot, pasque, vous savez, ça irait mal !
Elle s'en alla, en traînant ses savates, que l'on entendit peu après claqueter sur les marches dans l'escalier de service.
Mrs. Hannah-Mendelssöhn s'avança sur le seuil de sa porte, car le tintement du trousseau de clefs augmentait d'intensité. Et bientôt, elle saluait, d'une révérence, les deux sœurs Trowbridge, deux misses d'âge respectable, jumelles, et si exactement semblables l'une à l'autre que l'on n'eût jamais su, en parlant à la première, si on ne s'adressait point à la seconde, sans la précaution qu'elles av

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