90
pages
Français
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2021
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Ebook
2021
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Publié par
Date de parution
22 septembre 2021
Nombre de lectures
0
EAN13
9782381537542
Langue
Français
Gwénola Tanguy est une avocate réputée du Barreau du Morbihan. Son professionnalisme et sa compétence juridique lui valent l’admiration de ses collègues ainsi que celle de ses nombreux clients.
Un jour, un inconnu lui fixe un rendez-vous inattendu dans un bar très fréquenté de la ville de Vannes. Que lui veut donc cet homme qui semble se présenter comme un justiciable un peu perdu, ayant besoin de ses services ?
À peu près au même moment, « M.G. » et sa nouvelle compagne, Véronique, passent une semaine de vacances en Bretagne. Leur chemin va les amener à croiser fortuitement celui de Gwénola. Ils vont alors découvrir, bien malgré eux et avec sidération, la complexité et la personnalité cachée de cette femme apparemment sans histoires.
Difficultés existentielles aiguës, secrets familiaux délétères, amitiés contrariées, crise des Gilets jaunes, Gwénola connaîtra bien des épreuves auxquelles elle s’efforcera de faire face, tant bien que mal. Mais surtout, aucun des personnages qui l’auront côtoyée ne sortira indemne de la mystérieuse et effroyable affaire criminelle à laquelle elle se trouvera inexorablement mêlée.
Publié par
Date de parution
22 septembre 2021
Nombre de lectures
0
EAN13
9782381537542
Langue
Français
ISBN : 9782381537542
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Gwénola
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Christian Guého
Gwénola
Un destin celte
Avertissement
Ce livre est un ouvrage de fiction.
Les personnages cités et les événements relatés
sont le fruit exclusif de l’imagination de l’auteur.
I
Il était 11 h 25, ce jeudi 21 mai 2019, lorsque l’Airbus 320 en provenance de Paris - Orly se posa, à l’heure, sur le tarmac de l’aéroport de Nantes-Atlantique.
Elaine demeurait attachée à son siège, conformément aux insistantes recommandations de l’équipage. Elle estima toutefois avoir le temps de vider, d’un trait, le reste d’une bouteille d’eau minérale qu’elle avait consommée, gorgée par gorgée, tout au long de ce vol interminable. Puis, tout en prenant conscience qu’elle était enfin arrivée à destination, elle respira profondément et se renversa sur son siège. L’avion perdait de la vitesse. Encore quelques centaines de mètres à parcourir, et il s’immobiliserait devant la passerelle de débarquement.
En se penchant un peu, Elaine put distinguer, par les hublots, des cirrus blanchâtres aux formes plumeuses, sur un fond de ciel bleu. Elle en ressentit aussitôt une vive satisfaction : on lui avait tellement parlé de la froide et tenace grisaille métropolitaine qu’elle s’était résignée à cette vision de cauchemar. Décidément, la ville de Nantes lui faisait bon accueil.
Brusquement, l’avion stoppa net, en pleine piste. Le champ n’était probablement pas libre pour sa manœuvre finale. Cela fut d’ailleurs confirmé par la voix suave de l’une des hôtesses, qui appela les passagers « à patienter quelques instants ». Alors, Elaine ferma les yeux, et se laissa aller à revoir rapidement le film de son voyage.
Elle avait quitté Saint-Denis de la Réunion, la veille, à bord d’un Boeing 777 d’Air France, pour l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Ce périple intercontinental, qui avait duré 12 h 15, s’était plutôt bien passé, si l’on excepte les sérieuses turbulences atmosphériques qui avaient balloté l’appareil comme un fétu de paille, au-dessus de la Tanzanie. Une fois arrivée à Roissy, elle avait rejoint Orly en taxi, d’où elle s’était envolée pour la capitale des Ducs de Bretagne.
Elaine ne dissimulait pas qu’elle n’aimait pas prendre l’avion. Une fois de plus, elle avait eu la peur de sa vie. D’ailleurs, foncer dans une nuit noire avec trois cents autres passagers confinés dans une espèce de gros cigare métallique, à 10 000 mètres d’altitude, ne lui paraissait pas être quelque chose de naturel, de banal, d’évident. Aussi, pour oublier son stress et se changer les idées, s’était-elle secrètement intéressée aux titres et sous-titres du journal Le Monde que son voisin de droite avait ostensiblement déplié devant lui, en se servant du support constitué par la mini-table de restauration.
Ce quotidien revenait sur les graves désordres engendrés dans de nombreuses villes de France, par les manifestations de Black Blocs et de Gilets Jaunes radicaux, le samedi précédent. Pourtant, ces informations n’étaient pas vraiment dépaysantes pour Elaine. Le quartier particulièrement effervescent du Chaudron, à Saint-Denis de la Réunion, avait connu également, quelques semaines auparavant, des événements d’une gravité inédite depuis les émeutes de 1991.Mais c’est surtout durant les nuits que l’île avait basculé dans les violences urbaines : incendies, dégradations, pillages avaient été le fait d’individus appelés « cagoules noires ». Parmi ces délinquants qui avaient pris le relais des Gilets Jaunes réunionnais, beaucoup de mineurs en errance et dépourvus du moindre sens moral.
Elaine n’avait pas eu trop à souffrir de ces désordres. Habitant au nord-ouest de l’île, près de la Baie de Saint Paul – où les Français, dans leur entreprise de conquête, s’étaient, pour la première fois, installés au milieu du XVIIe –, elle occupait une ancienne maison coloniale qui avait appartenu à ses ancêtres dès 1715. Cette année-là, en effet, la Compagnie des Indes avait offert des concessions gratuites à tout colon français acceptant d’entretenir au moins 100 plants de café.
Sa famille avait alors fait fortune dans ce type de commerce, avec l’aide servile de la main-d’œuvre africaine, malgache et hindoue. L’abolition de l’esclavage, en 1848, avait cependant mis fin à cette prospérité familiale. La reconversion dans la culture de la canne à sucre, exposée à une concurrence effrénée, n’avait pas donné de bons résultats. Et ses ascendants les plus proches avaient dû vivoter…
Elaine pouvait donc se prétendre créole de la première heure, et son statut social de « Yabs », c’est-à-dire de descendante européenne de colons dépossédés, ne lui paraissait pas humiliant. Elle l’acceptait, d’autant plus qu’elle aimait « son île », qu’elle venait de quitter pour la deuxième fois de sa vie. La deuxième fois, seulement, pensa-t-elle ! Elle avait du mal à y croire et en eut un frisson d’émotion.
Soudain, l’Airbus A320, après un à-coup qui fit sursauter tous les passagers, se mit à nouveau à rouler lentement. Elaine réalisa que, dans quelques minutes, elle ferait face à Loïc, cet ancien copain d’université qu’elle n’avait pas revu depuis plus de trente ans. Ils s’étaient connus alors qu’ils suivaient, ensemble, un cours de Droit Public général dans l’un des amphithéâtres de l’université Paris II Panthéon-Assas. Un vénérable Conseiller d’État venu faire, devant les étudiants, un exposé sur l’autonomie du droit administratif ivoirien , avait brusquement vu son siège s’affaisser, au point de ne plus lui laisser apparaître que la tête au-dessus du bureau derrière lequel il était assis. Un fou rire général s’en était suivi. Elaine et Loïc avaient alors échangé un regard amusé et complice. Et une amitié était née…
Le temps de ses études, elle avait loué un studio, rue Vercingétorix, dans le 14 e arrondissement ; lui, avait obtenu une chambre en résidence universitaire, non loin de la place Jules Joffrin, dans le 18e arrondissement. Ils avaient passé l’année entière à se voir et à se recevoir, à sortir tous les deux à Paris, à visiter les monuments historiques et les musées de la capitale. Loïc se trouvait si bien avec Elaine qu’il négligeait fréquemment de se rendre à Ploumeray, charmant village du Morbihan où habitaient ses parents et sa sœur, Gwenola.
Pourtant, l’affection et l’intérêt qu’ils se manifestaient mutuellement se concrétisaient tout au plus, chaque matin, par une bise appuyée sur la joue. Elaine n’avait jamais tenté d’aguicher Loïc, même si elle sentait, de temps à autre, le regard de son ami se porter avec envie sur ses formes généreuses. En fait, elle attendait d’être davantage entreprise. Elle aurait certainement été consentante à une relation plus « intime ». Mais Loïc, timide presque maladif, n’avait jamais osé franchir le pas. Le jour de leur séparation, Elaine avait cependant pris l’initiative de poser ses lèvres sur les siennes, avant qu’il n’ait pu réagir. Pour la première et dernière fois, dans une allée fleurie du Jardin du Luxembourg, ils avaient alors échangé un long baiser.
Leur « séparation » ? Elle avait été liée au malheureux échec de Loïc