Ils vont nous tuer !
44 pages
Français

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Description

Toujours à Londres après leurs exploits lors de l’arrestation du gangster international Keminoff, les membres de l’Agence WALTON s’apprêtent à reprendre le bateau pour l’Amérique quand le boss, Teddy WALTON, est contacté au téléphone par l’assistant de l’éminent professeur anglais Belding qui, paniqué, bredouille « Ils vont nous tuer ! », avant que la communication soit coupée.


Intrigué, Teddy WALTON se rend chez le scientifique afin d’analyser la situation. Il est reçu avec réticence par un infirmier qui l’amène auprès de Belding. Celui-ci annonce à son visiteur que son collaborateur a sombré dans une douce folie suite au surmenage...


Si plus rien ne s’oppose au retour des détectives à New York, Teddy WALTON, titillé par son sixième sens et la curieuse emprise que le garde-malade semblait avoir sur Belding, décide de rester et de pousser plus loin, son investigation...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070031162
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DE L'AGENCE WALTON
- 5 -

ILS VONT NOUS TUER !

de
Harry SAMPSON
I
QUE SE PASSE-T-IL 162 REGENT STREET ?
 
Teddy Walton, nonchalamment étendu en travers du lit de la magnifique chambre que Babe Gilmore et lui occupaient au Ritz, suivait d'un œil attentif les allées et venues de la jeune femme s'affairant à préparer les bagages.
— Dommage de quitter Londres, dit-il. La vieille Angleterre m'enchante. Il y avait, cette nuit, au « Chiquita », des filles splendides. Je suis sûr que la grande brune qui nous a infligé ce tour de chant idiot n'aurait guère protesté si je lui avais demandé son adresse.
Ted ne se vantait pas. Ce grand garçon mince et solide, au regard pétillant, au sourire de grand enfant, plaisait aux femmes, c'était incontestable. D'autant plus qu'à son physique, à sa gouaille gentille, venait s'ajouter l'attrait de son étrange profession.
Babe, qui disparaissait à demi dans une malle-cabine, aux ferrures étincelantes, se retourna, rêveuse.
— Moi, je me souviens surtout du jeune homme blond qui s'était assis à la table voisine de la nôtre. Dieu, quel chic ! J'en ai rêvé...
Ils se dévisagèrent, faussement méditatifs, puis, ensemble, éclatèrent de rire. Ted bondit du lit, jeta avec adresse sa cigarette dans un cendrier posé sur la cheminée, enlaça la jeune femme, après l'avoir longuement regardée comme s'il se mirait dans l'eau bleue de ses prunelles.
— T'a-t-on déjà dit, Babe, que tu as des yeux merveilleux ?
Elle secoua ses boucles fauves, parut fouiller ses souvenirs.
— Il me semble en effet que quelquefois...
La serrant davantage contre lui, il l'embrassa avec fougue. Il sentait, soudé au sien, le corps souple de son amie à qui la pratique des jeux de l'aventure valait une harmonieuse beauté dont il ne se lassait pas et il se disait qu'il n'aimerait jamais assez cette petite fille rieuse et hardie qui, un beau jour, avait décidé de lier son destin au sien et de partager les émotions de son métier de détective.
Mais la sonnerie du téléphone vint rompre leur étreinte. D'un coup, ils furent – une nouvelle fois – plongés en plein drame.
Ted décrocha et Babe s'empara de l'écouteur.
Une voix basse, mal assurée, presque chuchotante, questionnait :
— Mister Walton, c'est bien vous ?... Écoutez-moi attentivement, c'est très grave et ils peuvent me surprendre... Ici, le docteur Michael, l'assistant du professeur Belding, 162 Regent Street. Il faut que vous veniez à notre secours. Ils vont nous tuer ! Je...
Il y eut un claquement sec. La communication était coupée.
— Lire dans notre prochain numéro la suite des aventures du docteur Michael, murmura Ted en raccrochant. Que diable fais-tu là, fillette ?
Babe renversait calmement sur le sol le contenu de la malle-cabine.
— J'ai compris, soupira-t-elle. Nous restons à Londres. Pour suivre l'audition du feuilleton radiophonique !
Ted la prit aux épaules, lui expliqua le plus sérieusement du monde :
— Mon enfant, il y a quelques jours, un millionnaire new-yorkais a chargé l'Agence Walton de retrouver un vilain monsieur pourvu du vilain nom d'Axim Keminoff (1) . Justice a été faite sur les bords de la Tamise. Le vilain monsieur au vilain nom est mort. La mission de l'Agence Walton est donc accomplie. En conséquence, les vaillants limiers du plus fameux office de police privée d'Amérique...
— ... sont libres de s'embarquer dans une nouvelle aventure !... Dépêche-toi de voler au secours de ce pauvre Michael. Ted, il doit avoir des ennuis.
Un sourire ravi aux lèvres, le jeune détective vit son amie former le numéro 224 sur le cadran du téléphone intérieur. Ah ! elle le connaissait bien. Et il la connaissait bien. Car l'un et l'autre brûlaient d'envie d'en savoir plus long sur le compte du mystérieux Michael.
— Allô, Bill ? disait Babe. Rappliquez tous les deux. Conseil de guerre. Le « Santiago » partira sans nous...
Une minute plus tard, deux personnages faisaient irruption dans la chambre. L'un, petit et toujours en mouvement, avait une face de rat. C'était Bill Courant. L'autre, dont une impassibilité immuable fixait les traits, s'appelait Benny Spirtz. Teddy Walton les avait surnommés les « deux B ».
— Boys, un certain docteur Michael nous a téléphoné qu'il était en danger. Nous allons voir de quoi il retourne. Et tout de suite. Bill va venir avec moi, Ben restera en réserve avec la jeune première.
— O. K., boss, acquiescèrent les « deux B ».
Et Bill ajouta :
— Faut-il prendre l'artillerie ?
Ted, qui glissait son automatique dans sa poche, estima que « c'était plus prudent ».
Le 162 de Regent Street était un petit hôtel particulier plus que centenaire. Une maigre rangée d'arbustes dépouillés par l'hiver le séparait du trottoir. Sauf au rez-de-chaussée, tous les volets étaient clos. Encore les fenêtres ouvertes étaient-elles obstruées par d'épais rideaux.
— On n'a pas l'air d'aimer la clarté chez le docteur Michael, bougonna Bill. Que fait-on ?
— On rentre, parbleu ! Et on y va carrément : « Bonjour, docteur, nous sommes l'Agence Walton et nous venons arranger vos affaires. » Il faut toujours dire la vérité, Bill... sauf quand vos intérêts vous commandent le contraire...
Un valet de chambre compassé vint leur ouvrir.
— Le docteur Michael, s'il vous plaît ?
— Qui dois-je annoncer ?
— Teddy Walton.
L'homme hésita.
— C'est que le docteur est... euh... fatigué. Veuillez attendre. Je vais demander s'il est visible.
Le domestique disparut, revint en compagnie d'un homme en blouse blanche. Ce dernier paraissait embarrassé.
— Mister Walton, dit-il, il faut que vous sachiez que le docteur Michael souffre actuellement d'une forte dépression nerveuse. Il a beaucoup travaillé ces derniers temps et c'est dans le but de lui éviter un séjour dans une maison de santé que le professeur Belding m'a engagé pour lui prodiguer les soins que nécessite son état...
— Voulez-vous dire que le docteur est fou ?
L'homme en blouse sourit.
— Mettons qu'il n'a plus sa tête à lui, répondit-il. Avec du repos... Le professeur est très affecté, car son ami Michael, qu'il aime beaucoup, lui était d'une grande utilité pour ses travaux de laboratoire. Il se sent un peu responsable de la... fatigue de son collaborateur qu'il chargeait de travaux épuisants.
— Le professeur Belding est un savant ?
L'infirmier, car tel était évidemment le métier de l'homme, remarqua un peu ironiquement :
— Vous êtes Américain, mister Walton. Sinon, vous sauriez que les découvertes du professeur Belding, toutes effectuées dans le domaine de la radiophonie, sont l'une des grandes fiertés du peuple anglais.
Ted esquissa une moue navrée.
— Quand donc accordera-t-on aux savants la publicité qu'ils méritent...

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