J ai tué maman
171 pages
Français

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Description

Un serial killer tue aveuglément dans les rues de Paris. Des femmes sans défense, dont il mutile atrocement le visage.


Attisée par les médias, la psychose gagne. On n’ose plus sortir, on se calfeutre, on gamberge.


Pour se rassurer, on épie, on espionne, on suppose, on dénonce... comme aux heures les plus noires de notre Histoire...


Les flics sont sur les dents, impuissants à contrer les plans macabres du tueur.


Prenez le commissaire Dell’Orso par exemple, l’as du 36 en charge de l’affaire, qui se dépense corps et âme, sans résultat. Imaginez l’horreur dans laquelle il se trouve plongé quand il apprend que sa propre femme vient de tomber dans les griffes du psychopathe...


Vous pouvez lui faire confiance : ça va chauffer !...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 octobre 2022
Nombre de lectures 11
EAN13 9782384110261
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Né en 1953, Jean Dardi habite dans le Var, est retraité et se consacre à l’écriture de thrillers depuis 2015. Il est l’auteur de la série des Enquêtes du commissaire Dell’Orso et du Voleur d’Âmes .
Les enquêtes du commissaire Dell’Orso
JEAN DARDI
J’AI TUÉ MAMAN
INCEPTIO
Inceptio Éditions
Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse
Direction presse/médias : Ophélie Pourias
Couverture : Eva Lemoust de Lafosse
Diffusion : DOD&Cie
© Inceptio Éditions, 2022
ISBN 978-2-38411-025-4
Droits réservés
Inceptio
contact@inceptioeditions.fr
www.inceptioeditions.com



À Sylou et Stéph,
Note au lecteur
Certains d’entre vous seront en droit de se demander pourquoi, dans tous les opus consacrés aux enquêtes du commissaire Dell’Orso, je persiste à évoquer le 36, Quai des Orfèvres, malgré le déménagement récent de la Brigade Criminelle dans le quartier des Batignolles.
C’est un parti pris. Par nostalgie.
Cette adresse prestigieuse a tant bercé mon imaginaire, avec ses histoires de flics légendaires que je ne peux me résoudre à ce déménagement.
N’en déplaise aux esprits chagrins, mes personnages continueront donc d’évoluer dans les locaux de la vénérable institution de l’Île de la Cité.
Un mythe ne meurt jamais…
1
12   avril…
Fergal tremble de tous ses membres. Sale pute ! Il a fallu qu’elle laisse libre cours à ses penchants pervers   ! Comme les autres ! Qu’elle l’allume ! Elles ne peuvent pas s’en empêcher !
«  Vise-moi ce regard ! Et ce rire ! Et ce sourire… Exactement comme… l’autre, là. Quand elle… Tiens, salope, tu l’auras cherché ! Tiens, tiens… T’en veux encore ? TIEEENS !!!  »
Et il lève le bras à nouveau. Les coups pleuvent. Un tic agite sa paupière droite. Au-dessus du rictus qui déforme ses traits, des perles de sueur mouillent sa lèvre supérieure. Le bruit mat des chocs s’est transformé maintenant en bruits de succion, humides. Le crâne fracassé laisse suinter de la matière cervicale qui souille la lampe torche. Le sang commence à inonder l’habitacle, transformant l’intérieur de cuir en boucherie.
Tout a commencé une heure auparavant…
Vingt-deux heures. L’homme déambule dans Paris.
Rue de Cléry, il s’est offert les services d’une prostituée. Dans sa situation, pas le temps de finasser. Question d’hygiène. Et puis elles, elles ne posent pas de questions idiotes, ne se moquent pas. En principe. La fille a senti d’instinct que si elle ne le contentait pas rapidement, cela risquait de très mal se passer pour elle. Et par malchance, il lui a fallu de longues minutes avant de le soulager. Soulager, c’est le mot qui lui est venu à l’esprit. Il avait besoin de se soulager d’une trop longue abstinence…
Il a laissé la belle terrorisée par ce qu’elle a lu dans son regard.
Aujourd’hui, il ne s’est pas présenté à son employeur. Enfin, à son futur employeur. Celui chez qui il n’est pour lors qu’à l’essai. En probation, comme qui dirait. Il a fait l’école buissonnière. Au lieu d’aller bosser, il a marché, s’est tapé un chouette resto, a visionné un bon film. Puis la pute, tout à l’heure…
Mais il sait qu’il doit rentrer, qu’il n’a que jusqu’à vingt-trois heures. Pas question de déroger à l’horaire. Il va être à la bourre, se faire enguirlander. Mais ça valait le coup.
Rue de Mulhouse. Morne et froide. Mal éclairée. Encore des putes, ombres furtives dans les encoignures.
Le printemps tarde à venir. Le plafond bas l’oppresse, telle une chape de tristesse et de misère, menaçante. Il frissonne et remonte son col.
Les trottoirs luisent de l’ondée qui vient de cesser. Un halo de brume danse autour des réverbères.
Rue des Jeûneurs. Triste, lugubre. Juste quelques silhouettes rasant les murs, erratiques. Des façades décrépites, noires, borgnes. Des rideaux baissés, tagués, revêtus de mille affichettes anodines. Un chien famélique a renversé une poubelle et en examine le contenu, dans l’espoir d’y trouver pitance.
Rue Poissonnière, un taxi vient à sa rencontre. Libre et inattendu. Sans y penser, il tend le pouce. Le G7 s’arrête mollement. Il a connu des jours meilleurs. La vitre côté passager descend dans un glissement.
— Vous êtes libre ?
— Ben, tiens, toujours pour un beau gosse. Montez… Quelle adresse   ?
Il tique devant la remarque. La femme le reluque avec gourmandise. Blonde platine, maquillage outrancier, parfum bon marché, bijoux de pacotille. Fringuée comme elle l’est, jupe en cuir remontée haut sur ses cuisses, T-shirt deux tailles trop petits, laissant déborder deux seins hors normes, elle ne déparerait pas parmi les innombrables filles de joie qui arpentent le quartier.
Le rythme cardiaque de Fergal accuse instantanément une hausse de fréquence. L’allure générale de la femme l’indispose. Cette vulgarité, cette familiarité avide…
— Roulez, je vous dirai.
Il s’assied sur le siège arrière défraîchi, élimé, déformé par la légion de culs qui s’y sont déjà posés. De sa place, il aperçoit le mufle arrogant de la blonde dans le rétroviseur. Le patchouli dont elle s’est aspergée lui donne la nausée. Il fait un effort sur lui-même pour calmer sa respiration chaotique.
« Une morfale ! Elle doit avoir des picotements dans la culotte, cette garce ! Regarde-moi ça, le tableau !... »
Elle demande de sa voix agaçante :
— Vous voulez aller où ?
Il n’arrive pas à se résoudre à prendre le chemin du bercail. Pas encore…
Il jette, grognon :
— Roulez au hasard, j’ai une heure à tuer. Prenez les boulevards, tiens. Je veux voir du monde.
— C’est vous le patron !
La femme démarre tout en farfouillant sur son tableau de bord. L’instant d’après une musique de fond inonde l’habitacle. Du classique. Quelque chose comme du Chopin.
« Tout n’est pas négatif ! Elle a bon goût, cette grognasse ! Elle aurait pu mettre du slam. Ou du rap ! »
Les boulevards succèdent aux avenues. Avec l’arrivée des beaux jours, les gens recommencent à sortir plus volontiers.
Putain que c’est bon ! Il adore Paris la nuit. L’animation, les lumières, les bruits, les odeurs de la ville. Il n’a plus l’habitude. Comme s’il s’était évadé d’un tombeau, d’un sarcophage.
La femme tente d’amorcer la conversation. Des questions pimentées d’allusions coquines. Fergal n’accroche pas, n’écoute pas. Elle ne fait pas partie de son monde. Deux êtres égarés dans la mégapole, que tout sépare. Il répond par de vagues grognements. Ce qu’elle raconte doit être marrant, car il voit son sourire éclatant dans le rétroviseur. Elle rit d’un rire de gorge, gras et vulgaire.
Ils ont fait le tour de Paris quand le taxi fait remarquer :
— Trente minutes qu’on roule. C’est bon maintenant ? Le compteur tourne !
— Vous occupez pas. Vous serez payée. Roulez sans poser de questions.
L’homme se trémousse sur son siège. Il a haussé involontairement la voix.
«  Tu m’emmerdes avec tes questions, connasse ! Tu roules et tu la fermes !  »
Il a chaud. Les oreilles bourdonnantes, il torche ses mains moites sur son pantalon, sans pouvoir les sécher. Rencogné sur son siège, il tente de se focaliser sur l’animation à l’extérieur du véhicule. Histoire de détourner son esprit des propos sans intérêt de sa compagne de voyage.
Son attention est attirée par le cognement intermittent d’un objet dans le vide poche. Un objet oblong. Une lampe torche Maglite de forte puissance. Un truc d’un kilo que les taxis aiment bien posséder la nuit, dans l’éventualité d’une panne.
Vingt-deux heures trente. Envers et contre tout, la conductrice reprend ses remarques égrillardes. Inconsciente de l’effet qu’elle produit sur son passager.
Et toujours ce rire grivois, ponctuant ses phrases. Ce rire qu’il perçoit dans le brouillard de ses pensées confuses. Et toujours ces dents éclatantes qui apparaissent dans le rétroviseur au gré de l’éclairage extérieur. Des dents de squale, de prédatrice.
Fergal se tortille, tente de changer de place. Mais le sourire le poursuit, qui va déclencher chez lui ses instincts les plus bas.
« Elle avait ce sourire. Tu te souviens, Cyril ?... Souviens-toi ! Quand elle se faisait baiser, elle avait ce sourire ! Putain, elle avait ce sourire ! Et ces dents… »
Sa respiration est saccadée maintenant, anarchique. L’air semble lui manquer. Il étouffe. Et cette chaleur ! Et cette conne qui continue à l’émoustiller.
Pour elle c’est une seconde nature. Les mecs, naturellement, c’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle les branche.
Lui tente d’endiguer le tsunami qu’il sent imminent. Non, il ne faut pas. Pas aujourd’hui ! Il n’avait rien demandé. Alors, pourquoi ? Pourquoi ? Elle va la fermer, oui ?
Il l’implore presque :
— Je vous assure vous devriez vous taire. Je vous assure, il ne faut pas. Vous… vous ne devriez pas !
— Je suis tombée sur un timide, alors ? Un refoulé ? C’est bien ma veine !
Blague maladroite. Rire de nouveau. Ce rire obscène qui le met hors de lui.
Depuis plusieurs minutes, ils parcourent les boulevards des Maréchaux.
Pris d’une inspiration subite, après une violente expiration, il intime :
— Tournez là, à droite ! Vite !
La voix du client a changé. Soudainement inquiétante, chargée de colère.
Marlène sait qu’elle plaît aux hommes. Et elle en joue. Mais elle allume plus qu’autre chose. Et souvent ça marche. Les mecs aiment son effronterie. Ils aiment à se dire qu’ils ont tapé dans l’œil de la superbe plante. Et elle, elle aime les avoir à sa main. Ces flirts un peu poussés permettent de passer le temps. Surtout la nuit où les heures s’étirent si lentement. Sauf que sur ce coup, elle décèle une menace. En quelques mots, la tension est montée d’un cran dans l’habitacle.
Qu’est-ce que c’est que ce type ? Elle a l’habitude. Elle le jurerait : ce gars est dangereux. Depuis le temps qu’elle fait ce métier, elle pourrait présenter une thèse en psychologie !
Dans que

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