L affaire Roquetaille
125 pages
Français

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Description

Bienvenue au domaine du mas de Roquetaille à Aigues-Mortes, venez y découvrir son délicieux vin rouge et le sang qui tache la vigne...


Entre services de renseignements, recherches scientifiques et une série de meurtres aussi sordides que mystérieux, entrons dans les bassesses de l’âme humaine et ses parts de lumière !



De l’Histoire à l’histoire, il n’y a qu’un pas... Un mélange de cultures, d’hommes, de femmes, qui se rejoignent et s’entrechoquent dans un joyeux chaos mortel. Un ouvrage prenant et mystérieux, pour votre plus grand plaisir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 mars 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381535043
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ANANKÉ 4 (LE DESTIN) OU L’Affaire Roquetaille  
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité
Jean-Pierre LUGRIN ANANKÉ 4 (LE DESTIN) OU L’Affaire Roquetaille


À Éveline Lesaque… avec mon amitié
 


« Un homme a toujours le droit de se venger, si peu que ce soit ;
La vengeance est bonne pour le caractère ; d’elle naît le pardon. »
Graham Greene (Le fond du problème)
Dimanche 3 août

L
’Audi munie d’une plaque minéralogique du corps diplomatique descendait l’A9 en direction de Montpellier. Afin d’offrir aux occupants installés sur la banquette arrière un confort optimal, Saman, le chauffeur, maintenait une vitesse régulière. De temps à autre, il jetait un coup d’œil dans le rétroviseur. Personne ne les filait. En même temps, il observait ses deux passagers. Le plus âgé, trapu, teint buriné, cheveux grisonnants, manifestait un air détendu et arborait un sourire sirupeux. Il s’appelait Mahyar Amanpour. Cet être roué, responsable du service de sécurité à l’ambassade iranienne, était réputé pour avoir su démêler les ficelles de coups tordus susceptibles de menacer les intérêts vitaux de son pays en divers lieux instables de la planète. À ses côtés, l’homme, jeune, vingt-cinq ans environ, les cheveux blonds taillés court sur une tête d’intellectuel, semblait mal à l’aise. Saman, pour avoir étudié à l’université de Technologie de Sharif à Téhéran, connaissait le thème de leur conversation impossible à entendre à cause de la vitre de séparation. Il s’agissait du laser mégajoules expérimenté au Barp.
Or, malgré les apparences, ce tête-à-tête n’était pas particulièrement détendu.
—  Monsieur Letellier, lors de notre dernier entretien vous avez affirmé être en mesure de me fournir les paramètres relatifs au nouveau laser mis au point non loin de Bordeaux, où vous travaillez. À présent, vous me dites avoir rencontré des difficultés imprévues. Pourriez-vous être plus précis, lança Mahyar, s’efforçant de conserver un visage impassible.
—  Il se trouve, monsieur Amanpour, qu’un problème de livraison consécutif à un mouvement de grève des transporteurs routiers, relayé par les médias depuis quelque temps, a retardé les essais prévus. Ils doivent permettre de confirmer les études mathématiques d’une réaction secondaire. Les documents relatifs à ces tests ne m’ont pas été fournis. C’est stupide, c’est contrariant, mais je ne souhaite pas forcer le destin. Il suffit d’être un peu patient…
C’était justement là un cas de conscience : n’avait-il pas été patient au-delà du raisonnable ? se demanda le persan.
—  …. L’implantation d’un faisceau multipétawatts… l’étude des plasmas denses, la dynamique d’ionisation des plasmas, la production et le transport d’électrons et de particules… Un exploit ! termina Letellier
— Je ne suis ni spécialiste ni intéressé par ce type de détail, coupa sèchement Mahyar, après une écoute fragmentaire des explications, faisant baisser de plusieurs crans l’enthousiasme de son voisin.
— Tout de même ! tenta l’ingénieur. Cette étude, vous ne pouvez l’ignorer, nécessite de nombreuses étapes préliminaires. Elles vont être franchies avec un succès quasi inespéré même parmi les plus optimistes des chercheurs. Si vous désirez avoir des informations fiables, vous devez attendre un peu.
Christophe Letellier, manifestement inquiet, termina sa phrase dans un soupir, fixant attentivement ses mains devenues soudainement moites. Instinctivement, son regard se porta sur les bâtiments pyramidaux de la Grande-Motte se détachant dans les teintes rougeâtres d’un soleil couchant, embrasant un ciel sans nuages. Une longue minute s’écoula, puis son interlocuteur reprit la parole sur un ton monocorde.
—  Je vous ai déjà fourni un acompte d’un million d’euros. Même pour mes services, cela n’est pas négligeable ! Qu’ai-je obtenu en contrepartie ? Une vague promesse d’avoir les grandeurs confidentielles résultant des premiers essais de ce prototype.
—  Je ne suis pas seul dans ce projet…
—  Je sais ! Je dispose de quelques informations… personnelles.
Laissant sa phrase en suspens, il tira de l’accoudoir central un calepin, le feuilleta en silence.
—  Voici. Vous êtes associé à Igor Tornin, brillant ingénieur atomiste dont la famille est originaire des Balkans. Il aime la vie facile, les femmes et le luxe. Il a besoin d’argent. Roman Hallin, ingénieur expérimentateur hors pair, d’après ses supérieurs, possède une sorte de don pour déceler les erreurs de manipulation et un autre pour racoler les jeunes femmes. Excellent joueur de golf, il y consacre tous ses loisirs. Il n’a pas accepté de se voir refuser l’accès à un changement de grade pour d’obscures raisons. Tous trois avez passé votre thèse de doctorat à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN) avant d’être recrutés par le CEA. Votre trio avait la réputation de mener, disons, une joyeuse vie d’étudiants célibataires, illustrée de débauches et d’insouciance. Était-ce à cause de cela que vous avez eu un souci avec la justice voici deux ans ? L’affaire a été classée sans suite. Peu après, vous avez été nommés à Bordeaux. Téréza Tesman, née d’une mère tchèque et d’un père français, spécialiste en radiations électromagnétiques, diplômée de Polytechnique et de l’école des Mines de Paris, comédienne à ses heures, vous a rejoint il y a neuf mois, traumatisée, dit-on, par un harcèlement sexuel continu de la part de l’ancien préfet dont elle dépendait.
—  Ainsi vous nous espionnez…
—  Amusant, dans votre bouche ! ricana Mahyar. Disons plutôt, renseignements minimums indispensables pour connaître les motivations des personnes avec lesquelles je travaille.
—  Que savez-vous d’autre ?
—  Je vous en ai suffisamment dévoilé. Vous-même avez des motifs plus ténus pour justifier votre aide à notre nation.
Letellier avait été élevé dans un milieu ouvrier hanté par la perspective du chômage et de délocalisation. Ses parents lui avaient inculqué une idée de base simple : seul le travail permet une vie digne. Son père avait œuvré près de trente ans à EDF. Cette entreprise, montrée en exemple, jalousée et convoitée, fut cédée à la libre concurrence. Libre concurrence ! Un démantèlement jamais accepté par nombre d’agents. Des grèves avaient suivi, les meneurs syndicalistes sanctionnés indirectement puis licenciés. Son père fit les frais d’une telle gestion calamiteuse. Il ne s’en remit pas et préféra le suicide. Son fils avait une revanche à prendre pour honorer sa mémoire.
—  On vous dit adepte du «  full-contact  » ? reprit Mahyar
—  J’ai pratiqué cet art martial à satiété. À présent, je n’ai guère de temps libre pour m’entraîner sérieusement. Cela ne m’empêche pas d’être à même de neutraliser un individu agressif. Mais vous-même, qui êtes-vous ?
—  Qui suis-je ?
Il détailla un instant le jeune ingénieur avant de se tourner et de contempler le paysage. Visiblement, la question anodine le perturbait comme si elle faisait remonter des souvenirs évaporés. Il se remémora les paysages désertiques de son pays, les couleurs vives des sables bordant les kala 1 , les caravansérails, les odeurs des souks, les superbes chaînes enneigées de l’Alborz visibles depuis la capitale, les décors des mosquées séculaires. Ici, rien de tel ! Le pays est assurément agréable à visiter, la richesse des villes, perceptible à chaque pas. Mais rien n’égale Ispahan, Mashad, Shiraz, Tabriz ou Qom.
—  Qui je suis ne présente pas d’intérêt. Le pôle nord magnétique se déplace pour revenir périodiquement à sa position initiale, n’est-ce pas ?
—  Sûrement, répondit Christophe étonné de l’angle pris par son interlocuteur pour répondre à sa question.
—  Il en est de même pour l’Histoire. Votre civilisation, la civilisation occidentale, est dégénérée. Vous avez atteint un pic et vous êtes incapables de progresser. Comment respecter une société impuissante à élever ses enfants au point d’être incapable de les maîtriser ! Ils sont les rois, font régner en toute impunité la terreur dans les banlieues, ne connaissent pas les limites, ni les lois, ni la morale, ni les aînés, ne craignent pas la police. Réprimander un gamin, martèlent d’anciens «  soixante-huitards  » nostalgiques d’un temps révolu, n’est pas une éducation digne de ce nom. Pour moi, Iranien, c’est débile ! Vous, Français, risquez des poursuites pénales si vous touchez un cheveu d’un enfant. Vous êtes tombés sur la tête ! Vous êtes décadents, gangrénés par l’alcool, la drogue, le sexe et la vie facile. La mémorable pandémie de coronavirus de 2020 n’a pas réussi à modifier vos comportements égoïstes. Vous-même, monsieur Letellier, comme la plupart de vos semblables, êtes un… comment dites-vous déjà ? «  Ripou  », c’est ça ? Vous possédez trop de points faibles sur lesquels il est possible de prendre appui pour vous acheter facilement.
Mahyar s’interrompit, jeta un œil vers son voisin pour voir l’impact suscité par cette phrase assassine. Christophe avait blêmi sous l’insulte. Ses mâchoires étaient crispées et ses masséters, saillants sous la peau du visage. Il ravala son orgueil, attendit la suite.
Satisfait, l’Iranien poursuivit :
—  Progressivement les centres de gravité des économies, des lieux de pouvoir glissent vers l’est comme le pôle magnétique. Le futur de notre planète sera en Asie. J’espère voir notre pays retrouver la place qu’il occupait il y a plusieurs milliers d’années, lors de la civilisation de Jiroft. Je souhaite qu’Allah le Miséricordieux m’octroie la Grâce d’être l’un des artisans de ce renouveau. Mon n

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