L Âme Blessée
161 pages
Français

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Description


La volonté d'une petite fille en quête de la vérité !



Élodie, onze ans, terminait ses devoirs dans sa chambre. Ç’aurait pu être un mercredi comme les autres pourtant ... une cruelle blessure, ouverte à jamais, l’attendait.



Elle découvrit son père pendu dans le garage. Au-delà de l’horreur, elle resta convaincue qu’il ne s’était pas donné la mort, mais qu’il avait été assassiné. Fabulation de petite fille ou vérité écartée ?



Qui aurait pu en vouloir à ce père aimant, attentif, qu’elle adorait ?



Vingt ans plus tard, ce drame est devenu le moteur de sa vie. Faire toute la lumière sur ce crime est son credo. Seule la vérité pourra soigner son âme blessée. Y parviendra-t-elle ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368328811
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'âmeBlessée
Roman
La SAS 2C4L— NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de productionparticipant à la réalisation de cet ouvrage nesauraient être tenus pour responsables de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ilsproduisent à la demande et pour le compte d’un auteur oud’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
Pierre-Étienne Maincent
L'Âme Blessée
Roman
À celle qui me parle et espère lesréponses.
Àcelle qui m’attend, quand je suis en retard.
Àcelle qui sait comprendre mes absences.
Àcelle avec qui j’ai le bonheur de vivre.
Àma femme, tout simplement.
Ilest des blessures qui ne cicatrisent jamais, il est des larmes quisont toujours amères.
Pierre-SimonBallanche
*
Dans sa petite chambre d’enfant,propre, bien rangée, lumineuse, Elsa, onze ans, venait determiner ses devoirs. Elle hésita entre commencer le livre quesa mère lui avait conseillé de lire ou aller devant latélé s’avachir et avaler n’importe quelprogramme pourvu qu’il y ait du mouvement et de la musique.
Son père, lui, homme dechiffres, ne lisait pas beaucoup. II privilégiait son tempslibre à sa femme et pour sa fille qu’il adorait.Celle-ci occupait une place importante dans sa vie et avait avec elleune complicité sans faille. Elsa le lui rendait bien, car deson côté, elle avait une admiration lucide pour sonpère. Elle aimait sa manière de la réveiller.« Est-ce que ma petite princesse a bien dormi » ?lui disait-il. Elle aimait sa manière de lui faire découvrirles choses. Tout était prétexte à desexplications et sa réussite à l’école,elle la devait à des méthodes rigoureuses de comptable,mais aussi à un travail acharné. Sa mère, àcontrario, était une boulimique de lecture et elle avaitréussi à lui faire partager l’appétit dulivre, qu’une partie de la jeunesse a malheureusement perdu.
Le mercredi, elle vivait un paradoxe.Elle aimait goûter au plaisir d’être libre de sesfaits et gestes, de dominer son espace et son temps, mais elleressentait aussi le poids de la solitude comme une angoisse. Ne paspouvoir parler, raconter, lui faisait comprendre qu’ellen’était pas assez égoïste pour vivre seule.Elle avait besoin d’échanger. Alors, dès la finde la journée, le retour de ses parents lui apportait chaquefois le même plaisir, celui d’accourir les accueillir etde tomber dans leurs bras. Souvent son père la prenait par lamain et faisait le tour du pâté de maisons, simplementpour parler tous les deux, en complice. Elle lui racontait sa journéeet il l’écoutait, sans jamais l’interrompre. Dansces échanges particuliers avec son père, elleressentait une grande considération et cela lui donnait del’assurance.
Elle était totalement plongéedans sa lecture, accrochée au sujet et bercée par lamusique des mots qui résonnaient dans sa tête,lorsqu’elle crût percevoir un bruit. Un bruit inhabituelqui lui semblait provenir du garage.
Elle jeta un coup d’œilsur l’horloge, c’était trop tôt pour que cesoit déjà le retour de ses parents. Effrayée,mais attentive, dominant son angoisse, le cœur battant, elledescendit doucement l’escalier. Par la fenêtre, elle vitet entendit une voiture démarrer bruyamment, elle continua sadescente. Le bruit lui semblait venir du garage. Elle entendaitcogner son cœur et sa respiration était haletante. Avecprécaution et maîtrisant sa peur, elle ouvrit lentementla porte. Elle poussa alors un cri aigu et déchirant ;son père, une corde autour du cou, était suspendu àun crochet. Ses yeux exorbités semblaient la fixer pour luiréclamer du secours.
Elsa était paralysée,tétanisée, elle ne pouvait faire autre chose quehurler, hurler sa peur, sa détresse, son impuissance. Elle duthurler avec tant de forces qu’une voisine accourut, aussieffrayée qu’elle, mais qui déclencha les secours.Elsa fut de suite écartée de cette scène ;prostrée, elle ne répondait plus que par des hochementsde tête. Elle vit arriver la voiture rouge des pompiers puisdes hommes en uniforme. Elle n’avait plus que cette image quirestait dans ses yeux et que personne ne pouvait chasser ; sonpère se balançant à cette corde, dans lapénombre d’un garage encombré. Puis sa mèrearriva, elle sut prendre sur sa propre douleur pour apaiser sa fille,sa toute petite fille qu’elle blottissait dans ses bras.
Léthargique, Elsa n’avaitpas encore versé une larme, alors que sa mère assisesur les marches de l’escalier la mouillait abondamment dessiennes. Elle était accrochée à sa mèrecomme un naufragé à sa bouée. Elle ne voulaitplus la lâcher.
Puis ce fut la police et leursinterrogations. Elsa restait muette. Ce ne fut que le lendemain queles policiers purent l’interroger. Plus calme, elle putrépondre aux questions. Elle évoqua la voiture et sondépart bruyant ainsi que la découverte de son père,bougeant encore. Ils n’insistèrent pas davantage. Ellene comprenait pas pourquoi le corps de son père n’étaitplus là, pourquoi elle ne put le revoir, pourquoi on l’écartaaussi des funérailles jugées trop traumatisantespar sa mère.
Commença alors une vie àdeux, claudicante, avec des cauchemars et des réveilsnocturnes durant lesquels sa mère la retrouvait assise dansson lit, les yeux hagards…il fallait beaucoup de temps pour lacalmer, lui apporter l’apaisement nécessaire pourqu’elle retrouve enfin le chemin du sommeil. Souvent le petitmatin les découvrait toutes les deux, enlacées sur lelit.
Elsa ne comprenait pas pourquoi sonpère s’était donné la mort. Pourquoil’avait-il abandonnée ? Qu’avait-elle faitpour mériter ça ? En quoi s’était-ellemal conduite ? Elle prenait sa disparition à sa charge etse sentait coupable. Il lui semblait impossible que son pèreait pu commettre un tel acte. Cela lui semblait illogique. Elle étaitaussi révoltée d’avoir été écartéedes funérailles. On lui avait volé, en quelque sorte,les derniers signes d’affection tangibles qu’elle auraitpu encore apporter à son père, quand bien mêmeils ne devenaient que symboliques. Pourquoi ? Son trop jeuneâge ? Elle l’avait découvert pendu, c’étaitbeaucoup plus traumatisant qu’un cercueil que l’on porteen terre. Qu’est-ce que l’on est à onze ans ?Un petit être angoissé par la vie et qu’il fautsurprotéger ou au contraire quelqu’un dont on a lamission de l’aider à grandir ? C’est encoreson âge qui fit écarter sa déclaration par lespoliciers, lorsqu’elle leur affirma avoir vu une voituredémarrer.
Son adolescence se déroulaavec des séquelles de ce traumatisme, renforcées parl’arrivée dans la vie de sa mère d’uncompagnon qui ne la supportait pas. Elle représentait pour cethomme la permanence de son père dans leur vie de couple, etacceptait difficilement les instants de tendresse que sa mèrelui apportait. Tout était bon pour la rabaisser. Elle n’étaitqu’objet de critique de sa part. Elle le lui rendait bien etretint de cette expérience une faculté à nejamais baisser la tête et à savoir répliquercalmement, en trempant ses mots dans l’acide.
Pour échapper à cetteambiance ou ce climat, elle se réfugia dans le travailscolaire, mais quelque chose d’affectif s’étaitbrisé en elle. Elle orienta cependant sa vie sur le contrairedu mutisme, elle se força à être ouverte,empathique, allant volontiers vers les autres. Elle pensait quec’était le meilleur chemin vers la vérité,car elle restait convaincue que son père ne s’étaitpas donné la mort, mais qu’on l’avait bel etbien suicidé. Elle fut obnubilée par la recherche decette vérité. Elle seule apporterait l’apaisementà son âme blessée.
*
Vingt ans après.
Elsa, dégoulinante, sortait dela douche. Avant de s’enrouler dans une serviette et de lanouer en haut des seins, elle jeta furtivement un coup d’œildans le miroir pour regarder la cambrure de ses fesses et ses deuxpetites fossettes qu’elle trouvait accueillantes. Sa chute dereins était la partie de son corps qu’elle préférait,elle y trouvait l’objet de sa séduction. Joyeuse, ellealla s’asseoir et entreprit de vernir ses ongles avec minutietout en gardant l’œil sur la pendule, car elle ne voulaiten aucun cas arriver en retard à son entretien d’embauche.. Veiller à apporter un soin particulier à sonapparence sans tomber dans l’outrance, afin de mettre toutesles chances de son côté. Elle voulait ce poste et elles’était conditionnée à l’obtenir.Elle se promena un moment dans son appartement en agitant les doigtspour accélérer le séchage des ongles.
Après son divorce, elle avaitété contente de disposer de suffisamment d’économieset d’un petit héritage pour acquérir ce logement.Il n’était pas très grand, mais il lui apportaitl’espace nécessaire à son confort. Elle allaensuite se faire un nespresso sans lequel elle ne pouvait pascommencer une journée. Après avoir lavé sa tasse- sans s’abîmer les ongles - elle se dirigea vers ledressing. Elle choisit de porter ce jour-là une petite jupegris clair, sobre et de bon goût, afin de mettre ses jambes envaleur et enfila par-dessus, un sweat rose pâle.
Elle retourna ensuite dans la sallede bain dessiner ses lèvres au crayon et appliquer avec soindu rimmel, pour mettre ses yeux en valeur. Elle se sentait en formeet pleine de dynamisme, ce qui était de bon augure pourprésenter une candidature. La sonnerie de son téléphoneportable la surprit. Le cadran indiquait : Julien.
Allo, bonjour Julien.
Tu as cinq minutes ?
Pas beaucoup plus, car je me rends àl’entretien d’embauche.
Tu es bien décidée. Tupars à l’aventure, tu le sais.
C’est une ouverture Julien, jedois y aller maintenant et tenter ma chance.
Pour répondre à laquestion de l’autre soir…
Quelle question ?
À propos de la réouverturedu dossier de ton père.
Oui, alors ?
Il faut pouvoir présenter denouveaux éléments susceptibles de convaincre le jugede rouvrir l’enquête.
Quoi par exemple ?
Que l’on prouve que l’enquêtea été bâclée, qu’il y ait eu unvice de forme, ou encore de nouveaux faits ou témoignages. Ilfaut que l’on en parle

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