L antre de la mort
230 pages
Français

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Description

Laryghan est un jeune adolescent passionné par les affaires criminelles. Un soir sa vie bascule, prise dans un tourbillon de révélations au cours de l'enquête à laquelle il participe activement, le confortant dans son désir farouche de devenir lui-même, enquêteur.

Informations

Publié par
Date de parution 30 octobre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312028712
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’antre de la mort

Lyssen
L’antre de la mort
Roman



















LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-02871-2
« Carpe Diem quam minimum credula p os tero ».
Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain.
Nous devons nous persuader de profiter du moment présent.
Horace .

1
Le jour se révélait sur l’éperon rocheux emmitouflé dans son châle brumeux. La cloche de l’église se mît à retentir annonçant, sept heures. Laryghan se tenait en contre-bas de la forme mystérieuse et fascinante. Petit à petit, le soleil commençait à apparaître sur les cariatides de la forteresse encore endormie. Malgré la nuit très agitée, le calme régnait sur le village d’Érual, une petite bourgade de deux cent âmes, nichée au cœur de la province française. Quelques vieilles cheminées commençaient à cracher de minces fumeroles signe annonciateur du réveil progressif des habitants en cette morte saison. Les yeux gris clairs du jeune garçon perçaient l’immensité qui se dressait devant lui, sa silhouette maigrelette paraissant si frêle comparée à cet imposant monument, figé dans l’espace. Un petit vent glacial dévalait les aspérités du relief, pénétrant son épaisse tignasse châtain foncée, ses joues pâles rougissaient sous les coups de boutoirs des rafales saisissantes. Face à la puissance granitée, son esprit vagabondait inlassablement attiré par ce lieu funeste. Un frisson d’effroi le traversa en se remémorant les évènements de la veille. Une sordide histoire qui attirait son appétence pour l’inexplicable et qui allait changer radicalement son existence. Il fît quelques pas tout en revisionnant chaque détail. Sa respiration s’intensifia, lorsque les nombreuses images défilèrent. Dans la noirceur de l’obscurité, vers vingt-deux heures, un hurlement effroyable et un coup de feu avaient transpercés les murs épais de l’édifice, son chien, Saxo s’était mît à aboyer à la mort dans la cour. Le jeune homme à la fenêtre de sa chambre comme tous les soirs observant avec curiosité le firmament et demeurant aux pieds du fortin avec son grand-père s’était alors précipité sur les coteaux humides, vers l’inconnu, intrigué. Après une course effrénée dans la nébulosité nocturne, attiré inlassablement vers le néant, armé de sa lampe torche, il était arrivé dans cet endroit lugubre et désert constatant avec épouvante la présence d’un corps inerte gisant sur le sol. La vision du cadavre nu, encore fumant, couvert de sang, émasculé, les yeux dépaupièrés, un mot inscrit en lettres rouges sur le torse, Liberté. Un mince filet d’hémoglobine coulait d’un petit trou noircit par la poudre entre les deux yeux, cette scène était gravées à jamais dans son inconscient. Laryghan revoyait en boucle, ce corps torturé. Le faisceau de sa lampe portative avait fait apparaître sur le lieu de ce crime effroyable, des traces surprenantes sur le côté du corps, trois trainées rectilignes insignifiantes. Le trépassé avait subi un véritable acharnement, une odeur putride se dégageait de ces trois motifs laissés par la bête immonde capable d’une pareille atrocité. Au bout de quelques minutes, des habitants l’avaient rejoint, les forces de l’ordre étaient arrivées très peu de temps après, sirènes hurlantes. Sa main caressa délicatement son visage, la douceur de son gant et la chaleur de la laine apaisèrent cette sensation glacée ressentie sur ses bajoues. Les yeux brouillés de larmes par le manque de sommeil, tête basse, observant le sol, le pied glissant sur des petits cailloux, il prit une décision irrévocable. Il était bien résolu à trouver le fin mot de cette étrange affaire et de percer à jour la créature responsable de ce carnage, quelles qu’en soient les conséquences. Il se dirigea alors d’un pas résolu et déterminé vers le petit sentier qu’il connaissait par cœur, permettant d’accéder au fort. La construction, bâtie sur les ruines d’une ancienne forteresse datant de la guerre de cent ans présentait les caractéristiques d’un monument robuste, solide et protégé par les éléments naturels sur un tertre insaisissable. Elle avait été transformée lors du premier conflit Franco-Prussien, son nom, à lui seul, faisait vaciller les esprits les plus rationnels, l’antre de la mort. C’était un point stratégique qui avait fait de nombreuses pertes chez l’ennemi germanique qui osait s’aventurer dans ses environs. Malgré l’occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale, il était resté, le disait-on, inviolé, une singularité particulière qui entretenait le mythe. Ce lieu chargé d’histoire et de mort possédait également un attribut pour le moins insolite et bien plus énigmatique celui-là, captivant encore toutes les conversations. Tous les 10 ans à la même époque, depuis 1941, le 4 mars précisément, un homme était retrouvé assassiné dans des circonstances étranges et non résolues jusqu’à lors. Laryghan gravissaient lentement les contreforts de la forteresse vers une destinée incertaine, soudain, il s’arrêta, pris d’engourdissements. Une forme inconnue et mouvante se rapprochait de lui, la brume encore épaisse l’empêchait de voir distinctement, mais il entendait clairement des pas étouffés par la végétation venant dans sa direction. D’un bond, il se tapit sous un buisson, l’apparence se rapprocha encore, son corps transit par le froid ne tremblait plus, étonnement, il mit sa main devant sa bouche et retint son souffle. Un homme qu’il n’avait encore jamais vu au village, vêtu de noir de la tête aux pieds, portant un couvre-chef en feutre à large bord, de grande taille, le teint blafard, des cheveux grisonnants tombant sur des épaules squelettiques descendait du fort en marmonnant des paroles incompréhensibles dans une langue étrangère. Il paraissait nerveux et très soucieux. Laryghan n’osait plus bouger, l’individu passa devant lui et continua son chemin sans s’apercevoir de la présence du jeune homme. Quand l’épais brouillard dévora les contours de ce curieux personnage, il reprit discrètement son ascension vers ce lieu envoûtant, se retournant sans cesse de peur de voir cette créature revenir sur ses pas. Peu à peu, la couverture duveteuse disparue, le fort se dressa, majestueux. La gueule béante de l’imposant bâtiment se présenta face à lui dans un silence pesant, il s’arrêta un instant devant le trou noir, l’angoisse le tétanisa. Laryghan se mit à prier, lui qui ne croyait à rien, ni en personne, à part en son grand père. Après quelques instants, il pénétra dans l’espace sombre et vouté d’une trentaine de mètres, de fines gouttelettes tombaient du plafond formant sur les pavés érodés quelques flaques d’eaux crasseuses, il avança dans la cavité creusée par l’homme et déboucha sur l’allée centrale du fort, celle-ci était bordée de hauts murs en granit délavés par les années et les éléments, de très hauts arbrisseaux et des herbacées humides échevelées recouvraient le terrain rendu boueux par l’accumulation des eaux de ruissèlement. Un calme écrasant et inquiétant inondait l’atmosphère, il alla directement vers l’emplacement précis de sa découverte. Des rubans laissés par les forces de l’ordre encadraient le lieu de l’outrage, seul dans ce vestige du passé, il observa à la lumière du jour l’emplacement de sa trouvaille. Une énorme trace de sang était encore visible à peine diluée par l’humidité, elle indiquait précisément où le corps du mutilé avait été déposé. Il s’abaissa et passa en-dessous du cordon, son regard fut attiré par les représentations si particulières, « la mort rôde », pensa-t-il. Elles étaient profondes, et avaient la spécificité d’être régulières, en se relevant, Laryghan eu un mouvement de recul, ces marques commençaient à lui évoquer quelque chose. Il se retourna, une idée lui vint à l’esprit en découvrant un monticule de gravats situé non loin de là, il s’en approcha précipitamment. Perché sur ce tas de pierres instables, tout s’éclairait. En prenant de la hauteur, la symbolique apparaissait concrètement, une lettre ressortait dans l’herbe souillée comme un diable de sa boîte, c’était un A.
2
Soudainement, il entendit des voix se rapprocher sous le claveau de l’entrée, il se terra aussitôt derrière l’amas pierreux révélateur. Quatre individus qu’il connaissait très bien se tenaient désormais à quelques mètres de lui. Parmi ces hommes, se trouvait le maire du village, Adri

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