L auto 67A
47 pages
Français

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Description

Le milliardaire Jérémie R. Wood, sénateur de l’État d’Ohio, est récemment passé par toutes les émotions.


Sa fille Lucy, atteinte d’une terrible affection, condamnée par les docteurs, a été sauvée par l’intervention du jeune chirurgien Émile Colrat.


Puis une agence matrimoniale a organisé le mariage prestigieux de Lucy avec le prince d’une petite monarchie européenne...


Mais quand le futur époux débarque en Amérique pour concrétiser l’union, Lucy peine à reconnaître, dans son promis, l’être au regard doux de la photographique qu’elle avait reçue.


Restée en contact avec Émile Colrat, qu’elle estime, elle s’épanche auprès de lui sur ses doutes.


Le médecin, flairant quelque chose, décide de se rendre en Angleterre afin d’obtenir l’aide du grand Ned Walker, un écrivain détective...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070034125
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'AUTO 67A
Récit policier

par Louis SOLLARD
*1*
LES FIANÇAILLES DE LUCY WOOD
 
Dans un gratte-ciel de Wall Street, où se tient le marché financier de New York, se trouvaient les bureaux de Jérémie R. Wood, sénateur de l'État d'Ohio, financier puissant, craint, mais nullement respecté.
Le milliardaire était un self-made-man , comme disent les Américains, autrement dit un homme qui ne doit sa fortune qu'à lui-même.
Wood, qui avait débuté comme modeste employé dans une banque de Boston, quittait cet emploi pour s'engager dans la marine, où il gagnait rapidement ses galons de maître. Sans s'encombrer de vains scrupules, il avait amassé une petite fortune, pendant la guerre hispano-américaine aux Philippines et était revenu se fixer aux États-Unis. Il s'était alors spécialisé dans le commerce des blés, ouvrant un petit bureau dans Wall Street et, à mesure que ses affaires avaient prospéré, il avait fini par devenir un des principaux accapareurs, commandant le marché sans se soucier de ceux qu'il pouvait affamer.
Que lui importait ? Le sénateur Wood n'aimait personne... Ou plutôt si, il n'aimait qu'un être au monde, sa fille Lucy.
Ne se disposait-il pas, d'ailleurs, à abandonner complètement les affaires, malgré qu'elles fussent son seul plaisir, et cela, uniquement pour sauver sa fille.
Gravement atteinte d'une affection de la gorge, Lucy était condamnée de l'avis de tous les médecins, quand un jeune chirurgien français, M. Colrat, avait décidé de tenter sa guérison. Il imposait néanmoins au financier, comme condition sine qua non, de renoncer à ses criminelles opérations d'agioteur. Devant cet ultimatum, Wood avait fini par engager sa parole qu'il se retirerait des affaires.
Lucy, opérée avec succès, avait recouvré la santé, ce qui avait mis le comble au bonheur de son père.
Mais quelle ne devait être sa surprise, sa joie intense aussi, quand il fut pressenti, un beau jour, par le directeur de la célèbre agence matrimoniale Christie and C° au sujet d'un mariage possible avec un prince de maison régnante.
Sa petite Lucy princesse régnante, souveraine ! C'était le plus beau rêve qu'il eût pu faire.
Sans hésiter, le sénateur accepta, sans faire part à sa fille des marchandages auxquels il avait été en butte.
Or, un matin de mai, le sénateur était dans son bureau quand son secrétaire vint lui annoncer la visite du directeur de chez Christie and C° .
Quelques instants après, un personnage à l'allure bizarre pénétrait dans le bureau. Le financier, qui lui tendit un cigare, lui désigna un siège.
Le sénateur, sans le laisser paraître, était vraiment ému : l'avenir de sa fille dépendait de cet homme et des nouvelles qu'il apportait.
Le personnage, ouvrant une grosse serviette, en retirait un télégramme et commença :
— Son Altesse le prince régnant de Mondovie, Charles VII, accepte. On nous télégraphie de Trieste que Son Altesse a quitté ce dernier port sur le paquebot Gnida . Il est actuellement en route pour New York, et il nous faut compter le voir arriver ici dans trois ou quatre jours.
Wood fit un effort sur lui-même pour ne pas manifester sa grande joie et, affectant, un air hautain, ainsi qu'il sied au futur beau-père d'un souverain :
— Ah ! très bien ! Et vos conditions ?
— Un pour cent, monsieur le sénateur ; il me semblait vous en avoir fait part.
— Oui !... oui ! C'est beaucoup... Songez donc que sur les cinq cents millions que je donne à ma fille, cela vous ferait deux millions. Non, c'est vraiment un peu élevé.
Le curieux personnage fit mine de se lever.
— Il ne s'agit pas de marchander, monsieur le sénateur. Je tiens, toutefois, à vous prévenir qu'un refus de votre part ne nous prend pas au dépourvu : nous sommes en pourparlers avec la richissime famille Van Blotaque.
— Restez donc tranquille, old boy, reprit Jérémie Wood, légèrement alarmé. À quoi bon brusquer les choses ?
L'agent s'inclina et reprit sa place. Puis, ouvrant à nouveau sa serviette, il en sortit une photographie.
— Le portrait de Son Altesse, déclara-t-il avec calme.
— Très bien, ma foi ! murmura avec une certaine admiration le financier, qui ajouta :
— Eh bien ! je vais faire voir ce portrait à ma fille et lui soumettre les propositions de Son Altesse. Puis, je passerai vous voir à vos bureaux. Ainsi donc, à bientôt, mon cher.
Quelques instants après que le directeur de l'agence se fût retiré, l'auto du financier s'arrêtait devant un hôtel de la Cinquième Avenue, où Wood pénétrait en hâte.
Une femme de chambre, au courant de ses habitudes, l'introduisait aussitôt auprès de sa fille.
Dans une pièce toute tendue de soie blanche, sur un lit à baldaquin, miss Lucy reposait. Une jolie blonde, dont la figure toute pâle faisait à peine contraste avec la blancheur des draps. Elle dormait.
Longuement, le sénateur la contempla en silence ; puis, prenant la petite main de sa fille, délicatement il la porta à ses lèvres. Des paupières bistrées se soulevèrent et de beaux yeux bleu infiniment tendres se fixèrent sur lui.
Le premier moment de tendre effusion passé, le sénateur, présentant à sa fille la photo du prince qu'il avait glissé dans une enveloppe, lui dit, avec un petit air de mystère :
— Vois donc ce que je t'apporte.
— Une surprise ? demanda-t-elle en ouvrant vivement le papier. Une...

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