L énigmatique inspecteur du Yard
48 pages
Français

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L'énigmatique inspecteur du Yard , livre ebook

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Description

L’avion R.A.-124 transportant une cargaison d’or de Croydon au Bourget a mystérieusement disparu !


Scotland Yard aurait pu croire à l’accident si un précédent chargement ne s’était pas récemment évaporé dans la nature.


Aussi, Harry Barker est-il envoyé à Paris pour résoudre cette affaire.


À peine installé dans sa chambre d’hôtel, le policier britannique reçoit la visite de la sœur du pilote du R.A.-124 désireuse de connaître la mission de cet énigmatique inspecteur du Yard qui, de plus, ressemble étrangement à Théodore ROUMA...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9791070033944
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'ÉNIGMATIQUE INSPECTEUR DU YARD

Par
Jean d’AUFFARGIS
CHAPITRE PREMIER
LES PIRATES DE L'OR
 
L'homme alluma une cigarette. Bien découplé, en casquette, une gabardine sur son complet écossais, il avait l'allure de ces éternels abonnés des agences Cook and C°.
Le « Folkestone » fendait lourdement le flot. Cinq cents touristes étaient à bord qui allaient passer le week-end à Boulogne. Traversée courte et sans histoire, comme chaque vendredi. On touchait au môle vers six heures et ceux qu'enchantait la perspective d'un saut jusqu'à Paris, auraient certainement la possibilité d'attraper le rapide de 19 h 17.
L'homme jeta un coup d'œil nonchalant et distrait aux groupes massés sur la plage avant du bateau comme s'ils se rapprochaient de la sorte des côtes de France dont le relief brillant se laissait déjà deviner sous l'éclat du soleil de juillet. L'arrière était à peu près désert. C'est de ce côté que l'homme dirigea sa promenade. Il marchait sans hâte en fumant paisiblement sa cigarette. À cet endroit, deux chaloupes de sauvetage suspendues à leurs bossoirs empiétaient sur le pont et il fallait tourner à gauche pour atteindre l'échelle descendant sur la plage arrière. Cette circonstance empêcha le voyageur à la gabardine de voir, à quelques pas devant lui, deux hommes coiffés de feutres aux bords rabattus sur les yeux qui, depuis quelques minutes, semblaient observer ses évolutions. Quand il s'approcha, les autres se plaquèrent entre le bastingage et l'une des deux embarcations. Perçut-il alors quelque bruit insolite, ou bien son instinct le mit-il en garde contre un danger inconnu ? On put le croire, car il pressa soudain le pas. Trop tard, cependant. L'un des deux guetteurs avait déjà bondi. Et juste à ce moment précis, la porte d'une des cabines ouvrant sur le deck, face aux chaloupes, s'ouvrit vivement…
 
* * *
 
Cela faisait exactement trente-cinq minutes que le R.A-124 avait décollé de l'aéroport de Croydon, en direction du Bourget. C'est du moins ce que remarqua le pilote en survolant l'échancrure argentée que découpait sous ses yeux l'embouchure de la Lys. Un coin terrible, jadis, où il avait descendu son premier avion ennemi… Pilote de ligne désormais, autant dire du taxi ! Cinq voyageurs, dont un inspecteur du Yard convoyant un chargement de lingots. Du travail de tout repos…
Le pilote sentit un objet dur s'appuyer contre son flanc. En même temps, quelqu'un lui glissait à l'oreille :
— Please, levez-vous et passez le manche à balai à ce gentleman.
Le pilote se retourna. Deux hommes braquaient sur lui leur pistolet. Un troisième s'emparait déjà de la direction qu'il avait laissé échapper. Dans le fond de la carlingue, au travers du mica du poste de pilotage, il en aperçut un quatrième tenant sous la menace de son arme l'inspecteur du Yard, les bras levés verticalement.
— Que me voulez-vous ? s'écria-t-il avec émotion.
— That is the question… répartit en souriant le premier des individus. Pour le moment, nous allons seulement tirer une petite bordée avec votre zinc. Oui, une petting party. Le temps paraît s'y prêter et nous sommes en quête de sensations spéciales. Aussi, n'essayez pas de nous jouer. Venez par ici qu'on vous attache. C'est ça, well…
Après lui avoir bandé les yeux, on le ficela sur la même banquette que l'inspecteur et l'appareil amorça un virage sur l'aile. Maintenant, les pensées du pilote du R.A.-124 dansaient une sarabande dans sa tête…
 
* * *
 
L'homme descendit lestement du train, héla un porteur et suivit la foule dense qui débarquait du rapide de Boulogne.
— Un taxi, sir ?
— Pas besoin, répondit l'homme en un français impeccable, avec une pointe à peine perceptible de zézaiement. Je vais à l'hôtel Terminus.
Il donna son coupon à l'employé et traversa le grand hall de Saint-Lazare, toujours précédé de son porteur. Il allait à longues enjambées en homme qui connaît le chemin et pour qui le spectacle d'une gare parisienne, à onze heures du soir, n'est déjà plus une nouveauté.
Au contrôle du Terminus, le porteur libéré avec un bon pourboire, le voyageur s'enquit de son appartement. Le réceptionnaire jeta un coup d'œil sur le passeport.
— M. Harry Barker, de Londres… Parfaitement, monsieur… appartement 17, salon et chambre avec salle de bain…
— Si le bain pouvait être prêt…
— Je vais donner des ordres en conséquence, monsieur.
Harry Barker ne monta pas tout de suite chez lui. Après avoir rempli sa fiche, il prit le temps de se faire servir une boisson au bar et de feuilleter les journaux du soir. Quelques-uns titraient en gros caractères l'annonce que l'avion R.A.-124 de la ligne Londres-Paris et qui eût dû atterrir à 14 heures n'était pas encore arrivé au Bourget à 19 heures. Deux appareils de reconnaissance envoyés à sa recherche étaient rentrés sans rien avoir à signaler. Aux dernières nouvelles, le passage du R.A.-124 avait été dûment enregistré par les postes côtiers français à treize heures, ce qui conférait à cette disparition un caractère d'autant plus surprenant. « L'avion de Londres, imprimait « Seine Presse », transportait, avec cinq passagers, pour près de trente millions de francs en lingots d'or. Les recherches se poursuivent. Mais on est en droit de se demander s'il ne s'agirait pas là d'une réédition du fameux exploit des Pirates de l'Or. On se rappelle, en effet, que le mois dernier déjà un appareil de la même ligne transportant quarante-cinq millions d'or disparut dans des conditions sensiblement analogues. La traversée s'était effectuée de nuit et l'on avait tout d'abord pensé que l'avion s'était perdu corps et biens dans la Manche. Pourtant, cette fois-ci, le R.A.-124 volait de jour, le temps est resté parfaitement calme et, en outre, les postes de contrôle ont, comme nous le disions plus haut, enregistré le passage de l'appareil au-dessus de la Lys. Jusque-là, le R.A.-124 suivait donc sa route normale. Enfin, les services d' Air France et les brigades de gendarmerie, aussitôt alertés, ne signalent sur ce court trajet aucun atterrissage forcé, aucun point de chute. À l'heure où nous mettons sous presse, le mystère reste entier ».
Quand il eut fini de lire cette nouvelle sensationnelle, Harry Barker enfouit les feuilles dans sa poche et vida paisiblement son whisky and soda. L'instant d'après, il se dirigeait vers l'ascenseur.
 
* * *
 
...

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