L énigme de feu
47 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
47 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Gilles RANDAL vient de se porter acquéreur d’un petit manoir dans le but d’y installer sa jeune femme pour qu’elle soit plus proche de son lieu de travail.


Tout serait parfait si sa belle-mère ne débarquait pas, effrayée, en revenant de ladite propriété, claironnant à qui veut l’entendre que le castel est hanté par le diable en personne.


Si, effectivement, il est de notoriété publique, dans la région, que l’habitation est témoin de phénomènes surnaturels, Gilles RANDAL n’est pas disposé à abandonner son domaine et se fait fort de démontrer à tout le monde, que Satan n’existe pas...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782373472110
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'ÉNIGME DE FEU
Roman policier
par H.-R. WOESTYN
CHAPITRE PREMIER
RETOUR DE VOYAGE
Gilles Randal, qui venait de se lever de table, s’é tait approché de sa jeune femme, et lui passant le bras à la taille, l’avait aidée à quitter son siège, l’entraînant doucement vers le salon. Cette dernière pièce commu niquant avec la salle à manger, dont la porte à double battant avait été en levée, remplacée par une portière, très artistement relevée, et retenue, de droite et de gauche, par des motifs de cuivre ciselé, d’un travail oriental.
— Victoire vient de nous servir le café au salon comme je le lui ai demandé, fit me Gilles, en attirant sur son épaule le délicieux visage de M Randal.
Et tout de suite, il ajouta :
— Ma petite Cécile aimée va être bien gentille, se mettre au piano et me faire un peu de musique, que j'écouterai avec le plaisir que j’éprouve toujours à l’entendre jouer, tout en fumant mon cigare et en sirotant mon moka...
« N’est-ce pas, mignonne ?
me Un doux sourire aux lèvres, la jeune M Randal leva les yeux sur son mari, attendant un tendre baiser, quand soudain retentit le timbre électrique de l’appartement.
Les deux jeunes gens échangèrent un regard de surpr ise, tandis que Gilles, intrigué, s'écriait :
— Qui peut bien venir à cette heure ? Tu n’attendais personne ?
Cécile n'eut pas le temps de répondre.
Victoire s’était certainement rendue à l’appel de la sonnette, car la porte de la salle à manger brusquement s’ouvrit, et, en coup de vent, telle une trombe, une brave dame entre deux âges, affligée d’un trop visible embonpoint, pénétra dans la pièce.
Elle avait dû rapidement gravir les deux étages qui conduisaient à l’appartement des Randal, ainsi que l’attestait l’a nimation de son visage et l’oppression de sa poitrine qui la rendait tout essoufflée.
— Maman ! s’écria Cécile en se portant aussitôt au-devant d’elle.
Et, simultanément, son mari joignait son étonnement au sien, pour murmurer :
me — M Charmelin ! Ah ! par exemple ! Eh bien, si nous co mptions voir quelqu’un...
— Ce n’était pas moi, n’est-ce pas ? répliqua la grosse dame, en se remettant graduellement. Je n’en doute pas...
Ses lèvres avaient, en disant cela, un léger pli d’amertume, qui dénotait un peu d’acerbité dans le caractère.
Gilles chercha à la faire revenir de la mauvaise im pression qu’avait pu lui causer sa remarque peu accueillante.
— Je veux dire par là, belle-maman, que ne comptant sur aucune visite ce soir...
— Vous vous attendiez peu à la mienne. J’ai bien compris... Et si vous saviez d’où je viens !... Quel voyage, ma pauvre Cécile !...
— Mais, c’est vrai, au fait ! interrompit sa fille, en remarquant soudain qu’en me entrant, M Charmelin avait déposé sur une chaise une légère v alise de cuir qu’elle avait à la main. Tu m’as tout l’air d’arriver de voyage...
— Avez-vous dîné, au moins ? demanda vivement son gendre, en cherchant à rentrer dans ses bonnes grâces.
me — Dîné ? se récria M Charmelin. Je crois bien ! Au buffet d’Évreux, où j’avais une heure d’arrêt, avant de reprendre l’express de Paris...
— À Évreux ? interrogea Randal. Et qu’est-ce que vous avez bien pu aller faire par là ?
Mais la mère de la jeune femme, sans répondre directement à cette question, reprenait aussitôt :
— Et je vous prie de croire qu’après des émotions comme celles que j’ai eues depuis deux jours, il ne me fallait pas négliger ma santé...
— Nous constatons qu’il n’y a pas trop de mal ! fit le mari de Cécile en riant.
me Un foudroyant regard de M Charmelin coupa court à l’ironie de ce gendre sans pitié, tandis que sa fille, montrant plus de compassion, la questionnait :
— Des émotions ? Mais, qu’a-t-il bien pu t’arriver, ma pauvre maman ?
— Voyons, voyons, reprit Gilles Randal, en se dirig eant vers le salon. Nous allions prendre le café... Vous en accepterez bien une tasse, belle-maman ? Et tout en dégustant le fin moka de Victoire, vous nous rac onterez vos aventures de voyage...
me — Du café ! glapit M Charmelin en levant les bras au ciel. Pour que je ne puisse pas fermer l’œil de la nuit, et que j’aie d’ affreux cauchemars, et que ces terribles visions viennent me hanter encore...
Gilles et Cécile se regardaient interloqués, mais, la brave dame, qui venait de
se laisser tomber dans un fauteuil, au salon, se ravisant soudain, déclara :
— Et puis si, au fait. Un peu de café me fera du bi en, me remontera un peu. Une toute petite tasse, Cécile... avec beaucoup de sucre, n’est-ce pas ?
— Et une légère goutte de rhum dedans ? insinua malicieusement Randal.
me Mais, sur-le-champ, M Charmelin se rebiffa :
— Me prenez-vous pour un vieux loup de mer, comme v ous ? répliqua-t-elle en lançant à son gendre un coup d’œil irrité.
Il n’était plus question de faire un peu de musique , et Gilles ayant attiré sa jeune femme près de lui, sur un canapé, demanda avec un semblant d’impatience :
— Mais nous direz-vous enfin, ma bonne madame Charmelin, ce qui a bien pu vous arriver, au cours de ce voyage dont vous nous parliez ?
« Et d’abord, où êtes-vous allée ? Car depuis deux jours, en effet, nous n’avions pas eu le plaisir de vous voir...
— Où je suis allée ? interrompit vivement la mère de Cécile.
« Vous ne le devinez pas ?
— Nullement, firent à la fois les deux jeunes gens.
— À Saint-Servin-du-Bois...
— Bah ! quelle idée vous a pris là ? demanda Randal surpris.
Et Cécile d’ajouter :
— Alors, tu as vu le Manoir de La Briche ? Tu l’as visité ?
me — Visité le Manoir ! se récria M Charmelin les yeux exorbités. Je m’en suis bien gardée !... La vue seule m’en a suffi, après t out ce que j’ai appris dans le pays.
Puis, se tournant vers son gendre, elle s’exclama a vec une ironie pleine d’amertume :
— Ah ! mon cher ami, tous mes compliments ! Vous av ez fait là une jolie acquisition !... Parlons-en !...
— Pardon, pardon, belle-maman ! riposta Gilles aussitôt. Que la propriété ne vous plaise pas, soit. Mais je vous ferai remarquer que ce n’est pas pour vous que je m’en suis rendu acquéreur.
« Si le Manoir de La Briche ne vous convient pas, libre à vous de ne jamais y venir... Cécile s’y trouvera très bien...
— C’est cela ! Séparez-moi de ma fille... Ma seule consolation... Ah ! le voilà bien, l’égoïsme farouche des hommes !...
Gilles Randal, médecin-major de la Marine, était un brave garçon, tout à la dévotion de sa jeune femme à qui il était uni depui s trois mois à peine. Mais la me patience n’était pas sa vertu dominante, surtout av ec M Charmelin, qui ne se montrait pas toujours d’humeur facile.
Aussi fut-ce avec une pointe de vivacité qu’il s’écria :
— Je considère que Cécile sera très bien à La Brich e. La propriété est fort belle. Sa situation à proximité de la mer assure le bon air à ma femme. Et en outre, elle offre l'avantage de n’être pas très éloignée de Cherbourg. Deux heures au plus de chemin de fer, ce qui me permettra aisément de venir fréquemment voir Cécile et passer avec elle, du samedi au lundi, quand je n e serai pas retenu par mon service.
Et comme Charmelin cherchait à l’interrompre, il lu i imposa silence, en continuant :
— Non, vous m’écouterez jusqu’au bout, belle-maman.
« En me rendant acquéreur de La Briche, je n’ai pas agi à la légère, tout en m’empressant de profiter d’une occasion vraiment unique.
« Sans être un château, le manoir vous a une allure de petit castel qui n’est pas pour me déplaire. Et si la demeure est ancienne , l’intérieur en est bien aménagé, les chambres spacieuses ne sont pas des nids à rat comme celles des pavillons où règne tout le confort moderne et la gr ande salle d’entrée vous a fort bel air.
« On a une vue splendide sur la mer, les jardins mal entretenus en ce moment deviendront très agréables, dès qu’ils auront été arrangés et les...
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents