L énigme de la tête masquée
72 pages
Français

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L'énigme de la tête masquée , livre ebook

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Description

Daniel Marsant, l’agent du Deuxième Bureau, accompagné de son ami, le détective Armstrong, voyagent au petit jour à bord d’une voiture sur une route de la campagne anglaise quand ils aperçoivent, au loin, une fumée noirâtre s’élever dans le ciel.


Ils se rapprochent des lieux de l’incendie et découvrent des paysans s’évertuant à tenter d’éteindre un corps en flammes.


Une fois le feu étouffé, Daniel Marsant constate que la tête du cadavre n’a pas été brûlée, mais que le visage est recouvert d’un masque, impossible à retirer, car collé sur la peau à l’aide de sécotine.


Après incision du tissu au niveau des lèvres, le médecin légiste mandé sur place remarque que la bouche et la gorge de la victime sont emplies de coton...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070037140
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 12 -

L'ÉNIGME DE LA TÊTE MASQUÉE
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
LA VICTIME MASQUÉE
 
L'homme pédalait avec une sage lenteur sur la route encore humide de la pluie qui était tombée toute la nuit
C'était une vieille bicyclette, un « clou ». Et celui qui la chevauchait n'était pas très jeune non plus.
Billy Blairy se rendait à la ferme où il était employé. Trois kilomètres à couvrir chaque matin, peu après l'aube.
Il émit un soupir de soulagement en constatant que le ciel se dégageait et que les nuages fuyaient vers l'Est.
— Le vent souffle de la terre, marmonna-t-il, il fera peut-être beau tout de même !
La ferme se trouvait aux environs de Rockingland, un village situé à quelque trente-cinq kilomètres au nord-est de Londres, sur la lisière de la forêt d'Epping. Le vieux Blairy ne se pressait pas. Il savait qu'il avait largement le temps d'arriver.
Et puis l'humidité encore latente de l'air matinal avait éveillé quelque part dans ses articulations un maudit rhumatisme qui l'empêchait d'appuyer vigoureusement sur les pédales.
Il soupira de nouveau. Enfin, au haut de la petite côte qui lui permettrait de descendre en roue libre jusqu'à Rockingland. Un kilomètre durant lequel il pourrait reposer ses jambes.
Il freina brusquement. Une courte colonne de fumée s'élevait au milieu des arbres en boqueteau, tout près de la route.
— Drôle, ça... Y a donc un campeur par ici !
Il savait, en vieux paysan expérimenté, que l'épaisseur de la fumée noire était la signification d'un foyer important et qui ne tarderait pas à s'étendre. Si la colonne qui montait n'était pas encore haute, c'était que le feu n'avait pas été allumé depuis bien longtemps.
— Je m'en vais lui dire de se méfier... songea-t-il. Il est capable d'incendier toute la forêt, ce bougre-là...
Le père Blairy mit pied à terre, posa sa bécane contre un arbre et s'enfonça sous bois. Il remua, au passage, des branches basses qui lui envoyèrent des gouttes d'eau à la figure.
Et cela accentua encore sa curiosité. Car il venait de penser subitement qu'un feu de campement donne toujours un mince filet de fumée bleuâtre. D'autre part, le bois mouillé par la pluie ne pouvait avoir pris feu tout seul.
Ce n'était donc, après tout, ni un campeur ni un feu de forêt. Alors ? se demanda-t-il.
La réponse se présenta d'elle-même. Le paysan laissa échapper un juron de saisissement.
À cinquante mètres de la route, il découvrit la cause de cette fumée. Une flamme d'un rouge sombre sinistre enveloppait quelque chose qui brûlait lentement, dans une acre d'odeur.
L'homme s'approcha, la bouche ouverte et, tout à coup, réalisa qu'il avait là, devant les yeux, un corps humain en train de se consumer !
Quelques secondes s'écoulèrent durant lesquelles le paysan fut saisi d'une sorte de vertige occasionné par l'horreur de la vision. Il comprenait qu'on avait saturé de pétrole ou d'essence la dépouille macabre. Il se rendit compte, entre deux clignotements d'yeux affolés, que l'inconnu portait une sorte de masque noir appliqué sur le visage. Cette partie du corps se trouvait encore intacte.
Mû comme par un ressort, Blairy s'agita soudain, avec fébrilité.
Il arracha une branche couverte de feuilles et, se jetant sur la victime, il se mit à frapper à tort et à travers pour tenter d'éteindre le feu qui commençait à ronfler.
Un appel retentit sur la route. C'étaient d'autres paysans qui se rendaient à leur besogne matinale. Ils avaient vu. Et ils accouraient pour prêter main-forte.
Ce fut à qui viderait hâtivement le récipient de métal dans lequel il emportait son casse-croûte. Une chaîne improvisée fut établie, puisant de l'eau dans un ruisselet non loin de là.
Mais tout effort semblait futile. Les flammes se développaient malgré tout.
Un grondement de moteur se fit entendre sur la route, il y eut des exclamations, des bruits de voix surexcitées. Une auto venait de stopper et deux hommes avaient sauté à terre.
— Vite, Armstrong ! murmura l'un des nouveaux venus. L'extincteur de la voiture !
— Bonne idée, mon cher Marsant... Ce n'est pas avec de l'eau qu'on pourra maîtriser de l'essence enflammée !
Quelques secondes plus tard, on entendit un pssch ! révélant que l'extincteur faisait son œuvre grâce au produit chimique qu'il contenait.
Le père Blairy s'épongeait le front.
— Y a un homme qui brûle, bégaya-t-il. Je... j'ai vu qu'il avait une espèce de cagoule sur la tête !... Un crime, pour sûr !
— Oui... Oui... J'ai vu... Tenez, mon brave, buvez un petit coup... Ça vous remettra. Et restez là. On va avoir besoin de vous.
Le paysan avala une bonne gorgée de whisky à même la bouteille plate tendue par celui qui avait été appelé Armstrong.
Une deuxième voiture arriva. Elle avait des policiers ruraux à bord. C'était grâce à l'un des ouvriers agricoles qui s'était précipité vers le village le plus voisin.
Le sergent-constable s'approcha de l'homme à l'extincteur.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Je ne sais pas, mon ami !... Je suis comme vous, je viens d'arriver !
Le sergent eut un regard froid et empli d'une défiance professionnelle. L'autre poursuivit avec un sourire bref :
— Voici ma carte... Je m'appelle John Armstrong, et...
— John Armstrong ?... Comme le grand détective !
— Je suis détective... précisa calmement Armstrong, mais pas si grand... Mettons un mètre soixante-quinze, c'est tout.
Le sergent vérifia les papiers. C'était bien le fameux Armstrong, le policier privé dont la réputation était égale à celle de Sherlock Holmes de légendaire mémoire.
— Voici, présenta Armstrong, mon ami Daniel Marsant, de Paris. Il est en voyage... heu... de plaisir en Angleterre.
Inutile de révéler que Daniel Marsant appartenait au Deuxième Bureau français, et qu'il se trouvait de l'autre côté de la Manche pour des raisons beaucoup plus précises.
— Nous rentrions vers Londres, continua Armstrong, lorsque, de loin, nous avons remarqué une colonne de fumée. C'était si noir que nous avons tout de suite pensé à un feu alimenté par quelque matière très combustible. Peut-être y avait-il là une auto en péril ?
« En approchant, nous avons entendu les exclamations de ces gens, il désigna le groupe de paysans, et... voilà...
Il fit un mouvement de menton vers le sous-bois,
— L'homme qui a le premier découvert la chose est là-bas… Il y a un corps humain qui flambait...
Le sergent fit un bond en l'air.
—  By Jove !... Je vais voir ça !... Mais, auparavant, monsieur Armstrong, voulez-vous avoir l'amabilité de...
Armstrong devina la requête et la devança.
— Mais oui... Je ne demande pas mieux que de jeter un nouveau coup d'œil. Seulement, mon ami, il faudrait ordonner à ces braves ruraux de retourner sur la route, sinon, ils vont détruire tout indice possible.
— C'est vrai, ça... s'exclama le sergent.
Armstrong et Marsant s'approchèrent avec lenteur de l'endroit où fumaient encore des cendres qui rendaient l'atmosphère difficile à respirer. Marsant serra le coude d'Armstrong.
— Regarde... chuchota-t-il.
Il y avait des traces nettes de roues d'auto, à la lisière du bois, là où un véhicule avait apparemment quitté la route.
Armstrong approuva de la tête.
— Oui, fit-il, en tirant sa montre, cela va déjà nous donner une idée approximative des événements. Il est 8 h. 19. Nous savons que la pluie s'est arrêtée entre six heures et six heures et demie, ce matin, puisque nous roulions avant l'aube...
— Ce qui prouve, ajouta Marsant, que l'auto inconnue s'est arrêtée ici après six heures et demie.
— Et, reprit Armstrong, comme le père Blairy affirme qu'il n'était pas plus de sept heures quand il est arrivé, nous pouvons en conclure que c'est entre six heures et demie et sept heures que le véhicule a séjourné en cet endroit... Tenez... Regardez... dit-il aux policemen.
Il montra l'endroit exact où l'auto avait quitté la...

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