L homme du 7ème étage
52 pages
Français

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L'homme du 7ème étage , livre ebook

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Description

Une riche sud-américaine est assassinée, frappée par un objet contondant, durant la nuit, dans sa chambre d’un hôtel parisien.


L’inspecteur MARCELLIN, chargé de l’enquête, constate que les bijoux de la défunte se sont volatilisés.


Les soupçons se portent rapidement sur deux personnes : un danseur mondain louant une mansarde dans l’établissement, probable amant de la victime, qui a mystérieusement disparu ; un plombier-zingueur parti cuver une bouteille de vin dans la cave du Palace et qui, au réveil, se plaint du vol de son marteau...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782385010362
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Inspecteur MARCELLIN

L'HOMME DU 7 ÈME ÉTAGE
Récit policier

par Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
LA VEUVE DU MILLIONNAIRE
 
L'orchestre jouait un tango.
Les tables commencèrent à se garnir. Un bruissement discret de voix monta dans l'atmosphère. À pas feutrés, les garçons glissaient rapidement pour prendre les ordres.
Dans le salon de lecture qui donnait, de plain-pied, d'un côté dans le grand hall et de l'autre dans le salon de thé, un jeune homme, enfoncé en un moelleux fauteuil de cuir, feuilletait distraitement une revue illustrée. Mais, son esprit était ailleurs.
Un beau garçon. Très beau même. Élégant, cheveux noirs ondulés et gominés, un feu sombre dans le regard. Il fumait cigarette sur cigarette. Sous les paupières lourdes aux longs cils, il paraissait guetter quelqu'un.
Son regard interrogeait fréquemment le hall, le grand escalier, l'un des ascenseurs… Ce quelqu'un ne se décidait pas à apparaître et le jeune homme réprima un mouvement d'impatience énervée.
Encore une cigarette. Ah ! le paquet était épuisé. Un signe vers le groom qui circulait. L'employé se précipita avec un sourire déférent. Il connaissait sans doute ce monsieur.
— Apportez-moi une boîte de Laurens.
— Oui, Monsieur, tout de suite.
Cependant, le groom attendait. L'autre avait fouillé ses poches. Un petit air désinvolte, et :
— Pas de monnaie. Qu'on porte cela sur mon compte.
La préposée aux cigarettes du « Melchior », le grand palace, fronça le sourcil et secoua négativement la tête :
— Non. Impossible. Il me doit déjà de l'argent. Débrouille-toi. Pas de cigarettes jusqu'à ce que l'arriéré soit payé.
Le groom fit la grimace. Mais il se « débrouilla ».
— Il n'y a plus de Laurens, monsieur Gonzalès.
Et, sans attendre, il disparut prudemment dans la direction d'un chef de service. Le jeune homme se mordit la lèvre inférieure. Il avait compris, évidemment.
— On me coupe les crédits. Ordre de la direction, sans doute.
Un immense soupir à présent. Que se passerait-il, demain ? Car, le lendemain, c'était la fin du mois. Et Pablo Gonzalès, qui avait toujours réussi, à la dernière minute, la périlleuse acrobatie de trouver l'argent de sa note, n'en avait pas le premier centime en poche, cette fois.
Il habitait depuis six mois une mansarde au tout dernier étage du Melchior. Mais, même une mansarde, cela se paie.
— Il faut que je trouve de l'argent ! Il le faut !
Les poings serrés, la mâchoire contractée, il rumina. Soudain, il changea d'expression, son visage devint amène. Une femme venait d'apparaître et traversait le salon de lecture.
Gonzalès la vit venir et se dressa. Elle passa près de lui et s'arrêta une seconde, tendit une main chargée de bagues. Il la porta à ses lèvres, murmurant un hommage. Elle susurra :
— Bonjour, señor Pablo. Venez donc prendre le thé. Venez me tenir compagnie. Je me sens terriblement seule, aujourd'hui.
Les mots furent appuyés d'un regard langoureux et d'un soupir qui souleva une vaste poitrine. Gonzalès, de plus en plus aimable, sourit de toutes ses dents blanches et la suivit.
M me  Elvira Ganada était grosse, veuve et millionnaire. Elle avait dû être très jolie vers ses vingt ans. Et, quand on la voyait, on se disait qu'il était dommage qu'elle ne luttât pas contre l'embonpoint. Ce qui était une injustice.
Car elle luttait, la malheureuse, elle luttait avec acharnement. Seulement, elle avait le dessous.
Dix ans encore et ce serait l'écroulement. Actuellement, et de l'avis même de Gonzalès, elle était encore « potable ». Les traits réguliers, pas trop empâtés, des yeux admirables, des cheveux abondants. Teints, les cheveux, évidemment.
Ce qui contribuait de la manière la plus décisive à la rendre « potable », c'étaient les confortables millions, les magnifiques diamants. D'origine sud-américaine, tout comme Gonzalès, avec qui elle s'exprimait toujours en espagnol, elle parcourait le monde, cherchant de palace en palace, depuis la mort de son mari, à distraire une neurasthénie provenant du trop facile accomplissement de ses fantaisies pécuniaires.
Actuellement, Gonzalès, rencontré par hasard, lui plaisait infiniment. Elle s'ingéniait à faire de lui son danseur, son commensal à peu près attitré.
Et c'était sans nul doute pour cette raison que le jeune homme, malgré son impécuniosité, continuait à être accepté par la direction du Melchior. L'on se disait que son départ provoquerait celui de la riche Argentine.
Dès qu'il fut à la table de M me  Ganada, l'on retrouva comme par enchantement des cigarettes pour tous les deux.
Il est vrai que c'était elle qui les avait commandées, cette fois.
 
* * *
 
Un homme au visage énergique, aux yeux pénétrants quitta le taxi, paya rapidement et s'engouffra dans le hall de marbre blanc. On était au lendemain matin.
Le portier, doré sur toutes les coutures, s'avança, interrogateur. L'autre jeta brièvement :
— Inspecteur Marcellin. On m'attend.
— Ah ! parfaitement, monsieur l'inspecteur. Par ici.
Un couloir tapissé de rouge sur les murs et aussi de rouge sur le sol. Une porte, la première à droite, avait spécifié le...

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