L inspecteur Furet
42 pages
Français

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Description

Le jeu du « gendarme et du voleur » se poursuit.


L’inspecteur Furet est à Anvers, sous une fausse identité, dans le but de trouver le receleur chargé de cliver le diamant volé par l’Homme au stylo. Le détective espère faire d’une pierre deux coups en récupérant le joyau et en mettant la main sur le scélérat.


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Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782373471991
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

couve

L'Homme au stylo

2 - L'inspecteur Furet

Roman policier

 

par Marcel IDIERS

I

LA TAVERNE DES 3 ROIS

 

DDepuis deux jours, Furet était à Anvers, Furet, c’est-à-dire M. Matisse, courtier en bijoux, l’inspecteur Furet ayant jugé indispensable de faire peau neuve et de voyager sous les espèces d’un courtier en pierres précieuses

Son premier soin, avant de quitter Paris, avait été de se présenter chez le correspondant français de MM. Smitson et Wetson, les négociants en diamants de Londres, où il s’était fait remettre une petite collection de pierres non taillées, ainsi que toutes les indications et renseignements qui allaient lui permettre de pénétrer dans le monde des diamantaires anversois.

Ne fréquente pas qui veut le monde des diamantaires et moins encore celui des courtiers marrons où se maquillent et se transforment les gemmes de grands prix, mais Furet, alias M. Matisse, avait plus d’un tour dans son sac et Henri Lavisse, le représentant de MM. Smitson et Wetson lui avait donné de fort utiles indications, fruit d’une longue expérience.

Néanmoins, pendant ces deux premiers jours, l’inspecteur avait fâcheusement marqué le pas, errant de-ci de-là dans les tavernes enfumées qui avoisinaient la place de Meir et vidant force demis et schiedams en compagnie de peu recommandables individus aux mines tout à la fois inquiètes et inquiétantes, toujours disposés à le conduire là où il désirait aller et, l’instant d’après, s’éclipsant sans laisser de trace, mis en défiance par une question maladroite ou une curiosité trop ouvertement avouée.

Un soir, pouvant, après une sérieuse tournée de schiedam et comme il parlait d’aller faire un tour là-bas, en Hollande, du côté d’Amsterdam, l’interlocuteur de M. Matisse, un petit homme aux gestes vifs, consentit à l’accompagner chez un tailleur de pierres qui, disait-il, ferait l’affaire, encore devait-on s’attendre à payer le prix.

— Entendu, fit le pseudo Matisse, je payerai,

— Moitié, moitié ? fit l’autre.

— Moitié, moitié, et un billet pour vous…

— Comme ça, ça pourra aller !

On fit l’affaire, c’est-à-dire que M. Matisse feignant d’être en difficulté d’écoulement de deux pierres brutes, (choisies parmi les moins importantes de son lot) pour des raisons qu’il jugeait peu à propos de divulguer et que son compagnon croyait deviner, abandonna ces deux diamants pour la moitié de leur valeur réelle, sacrifice dont il avait convenu avec le nommé Lavisse et qui avait pour but d’inspirer confiance au receleur et à l’intermédiaire.

La prime réglée et le dernier verre avalé sur le zinc de la taverne des Trois Rois, M. Matisse, au moment de prendre congé de son obligeant ami, lui confia alors, sous le sceau du secret, qu’il aurait une autre opération à effectuer, une opération extrêmement délicate pour laquelle il réclamait toute sa discrétion :

— J’ai une pierre très belle, trop belle, trop grande… Vous comprenez… et je voudrais la faire cliver...

L’autre cligna de l’œil.

— Compris, dit-il... Une pierre cataloguée, je connais ça. Seulement, c’est pas mon rayon. Pour le clivage, il faut voir rue des Tanneurs, chez...

Il s’interrompit.

— Est-ce que c’est une vraiment belle pièce ? Je veux dire une pièce de collection... quelque chose qui en vaille la peine...

Matisse fit un signe affirmatif.

— C’est une pierre unique...

— Et on paierait le prix ?

— Le prix demandé... dix du cent pour vous.

Le petit homme eut une grimace significative.

— Alors, dit-il, nous irons chez Fons, derrière Notre-Dame, je vous montrerai. Il n’y a que lui pour faire ça convenablement.

— Je ne voudrais pas que ma pierre perde plus de quarante, fit M. Matisse mettant à profit les indications que lui avait données le représentant de Smitson et Wetson.

— De trente-huit à quarante pour cent, assura le petit homme. Fons est le plus adroit cliveur de la place. Un as, dans sa partie.

M. Matisse résolut alors de jouer le tout pour le tout et, négligemment, il questionna :

— Attendez donc... Fons... Vous dites... Est-ce que ce n’est pas lui qui a travaillé « L’Étoile du Sud » ?... Il me semble avoir entendu quelque chose comme ça... Une affaire d’il y a dix ou douze ans ?

— Parfaitement ! Un beau morceau, celui-là, hein, un morceau de roi. En ce moment, il a entre les mains une pièce qui peut rivaliser avec celle-là... je dirais même qu’elle est plus belle... la seule différence est qu’elle est moins connue, mais, pour la valeur, je crois qu’elle vaut « l’Étoile du Sud ».

« Je l’ai vu, il y a quelques jours... C’est un diamant de taille ancienne, table à huit pans, magnifique. Fons l’étudie avec soin, vous pensez !... Il ne s’agit pas de faire une erreur avec un bibelot comme ça... Pour cliver une pièce de ce calibre, ça peut demander des semaines de travail.

M. Matisse fit entendre un petit sifflement qui pouvait passer pour l’expression de son admiration, mais où entrait beaucoup de satisfaction.

Il venait d’apprendre où était le diamant rose.

Quelques heures plus tard, Furet était chez Fons dans l’arrière-bâtiment d’une petite maison basse à l’ombre de Notre-Dame. Il s’attendait à pénétrer dans un bouge comme la rue et la maison le lui avaient fait supposer et il fut très étonné, quand son compagnon se fut annoncé, de se trouver en présence d’un gentleman extrêmement correct dans un bureau meublé à l’américaine, avec de vastes fauteuils de cuir et une table de bois clair, recouverte d’une plaque de verre où étaient disposés des registres et des classeurs voisinant avec des boîtes de cigares et de cigarettes.

Rapidement mis au courant par le petit homme aux gestes vifs, Fons — abréviation d’Alphonse, en flamand — acquiesça quoique sans beaucoup d’empressement, ayant, dit-il, un travail urgent à terminer au préalable.

M. Matisse lui déclara qu’il attendrait. Au surplus, il n’en était pas à quelques jours près et comprenait parfaitement que le métier a ses exigences. Il s’excusa de ne pouvoir montrer la pierre dont il...

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