L Ombre Rousse
53 pages
Français

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Description

La terrifiante affaire de « L’Ombre Rousse » retentit encore dans l’esprit des Parisiens... Une jeune artiste lyrique retrouvée étranglée dans sa chambre d’hôtel qui, au sortir du coma, a pour seule réplique « L’Ombre Rousse ».


Très vite, un dramaturge connaissant vaguement la victime est suspecté par le juge d’instruction d’être le complice du soupirant éconduit de cette dernière.


Si les deux hommes clament leurs innocences, le premier n’en nourrit pas moins de sérieux soupçons envers le second.


Mais l’assassin est-il vraiment aux mains de la Justice ? L’auteur est-il impliqué dans la tentative de meurtre ? Et puis, que signifie ce nom crié avec horreur par la chanteuse : « L’Ombre Rousse » !


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373474824
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’OMBRE ROUSSE
Roman policier
par Fabrice Delphi
*1*
À L'HÔTEL DU DIVAN JAPONAIS
Maintenant que le silence s'est peu à peu fait sent ir autour de cette mystérieuse affaire que la presse baptisaL'Affaire de l'Ombre Rousse, je ne vois pas pourquoi, moi qui en fus un des acteurs, oh ! b ien involontaire ! je ne révélerai pas ce que j'en sais.
Je n'ignore pas qu'en agissant ainsi, je vais révei ller bien des haines et remettre un peu sinon beaucoup de passion au cœur d e bien des gens. Mais ma conscience me dit de parler, de clamer tout haut le s péripéties de cette sombre histoire dans laquelle il n'aurait pas fallu moins qu'un très subtil Sherlock Holmes pour en débrouiller les fils singulièrement emmêlés .
Le 10 décembre 191..., la plupart pour ne pas dire tous les journaux de Paris et de province publiaient l'information suivante qu e je résume de mon mieux :
« Une mystérieuse tentative d'assassinat s'est déro ulée hier soir entre minuit et une heure du matin dans le passage Brady, proche du boulevard de Strasbourg. On sait que cette voie est en partie occupée par des hôtels dont les habitants momentanés sont des artistes lyr iques de passage à Paris.
« Le n° 26terun de ces hôtels, à l'enseigne de l' est Hôtel du Divan Japonais en quisouvenir sans doute du café-concert du même nom florissait, non loin de là, il y a quelques années encore.
« L'une des chambres de l'Hôtel du Divan Japonaisest occupée, depuis trois semaines environ, par une jeune et gentille c hanteuse qui se fait lle appeler M Perce-Neige.
« Arrivée de Bordeaux, où elle venait de donner une série de lle représentations, M Perce-Neige se trouvait sans engagement, pour le moment, à Paris. Mais ce n'était que pour peu de te mps, car l'après-midi même, elle avait déclaré à sa logeuse qu'elle avait signé, à de brillantes conditions, pour aller chanter, un mois durant, à l 'Alcazar de Lille. Son départ devait être très prochain.
« Puis elle alla faire quelques emplettes, dîna dan s le voisinage, et, à dix heures du soir, elle rentra, prit la clef de sa chambre et monta immédiatement dans cette dernière qui se trouve située juste au-dessus du bureau de la logeuse.
« Vers minuit ? Minuit et demi ? Une heure ? – Les souvenirs de la logeuse ne sont point bien précis, car elle a décla ré aux magistrats qu'elle était à moitié endormie – la brave femme crut enten dre un bruit sourd comme celui de la chute d'un corps sur le plancher, au-dessus de sa tête.
« Tout d'abord, elle n'y prêta que peu d'attention, mais peu à peu, à mesure qu'elle se réveillait, qu'elle reprenait con science d'elle-même, des soupçons lui vinrent.
lle « Si M Perce-Neige était malade, s'était trouvée mal, seu le, dans sa chambre ?
« Comme elle aimait beaucoup la petite chanteuse, e lle résolut d'aller frapper à sa porte pour lui offrir ses services. Et , joignant l'action à la pensée, elle monta l'étage.
« Quand elle arriva sur le palier et qu'elle s'appr ocha pour frapper à la porte, elle fut tout étonnée de voir que cette dernière n'était pas fermée.
« Et elle appela plusieurs fois de suite :
« — Mademoiselle Perce-Neige ! Mademoiselle Perce-Neige !
« Aucune voix ne lui répondit.
« Alors, elle prit peur et redescendit précipitamme nt au bureau de l'hôtel pour sonner le garçon de service, appeler les locataires...
« Justement, elle rencontra, devant la porte de son bureau, M. Léonce X..., un des habitants passagers de l'Hôtel du Divan Japonais, attaché depuis de longues années à la Sûreté généra le, chargé de missions en province, qui, chaque fois que sa vie aventureus e l'oblige à séjourner à Paris, descend dans cette maison meublée.
« Elle lui fit part de ses appréhensions. Et, comme le garçon de service et plusieurs locataires étaient survenus, tous, M. Léonce X... en tête, montèrent jusqu'à la chambre de la jeune fille.
« On ouvrit tout en grand la porte de la chambre, l aquelle était plongée dans la plus complète obscurité.
« Alors, un spectacle tragique s'offrit aux regards .
lle « M Perce-Neige était étendue sur le lit, ne donnant p lus aucun signe de vie. Des traces de doigts se dessinaient autour du cou. Le haut du corps était dévêtu, un flot de sang avait coulé du bras g auche tachant le lit et le parquet. Une forte odeur de chloroforme se répandai t dans la pièce. Aucun désordre dans la chambre, aucun vestige de lutte.
« Le garçon de service se pencha sur la petite chan teuse que tous croyaient morte.
« Une minute après, il se releva en s'exclamant :
« — Elle vit !... Elle respire encore !
« On se précipita chez le pharmacien le plus proche qui, par bonheur, est également médecin.
« Il constata que l'état de la victime était grave sinon désespéré et lui prodigua les premiers secours.
« Mais en raison de l'état de la malheureuse, il n'a pu être possible de la transporter immédiatement à l'hôpital. C'est donc à l'Hôtel du Divan lle Japonaisque M Perce-Neige est momentanément soignée.
« Le Parquet prévenu a commencé son enquête.
lle « Des premiers renseignements recueillis, il résult e que M Perce-Neige, de son vrai nom Madeleine Soulevent, âgée de vingt-deux ans, née à Carlepont (Oise), d'une famille honorable, est une jeune fille sage, étudiant sérieusement la musique avec le rêve d'entrer à l'O péra-Comique. On ne lui connaît aucune intrigue amoureuse, aucune amitié éq uivoque.
« La police se perd en conjectures sur les motifs d e cet attentat mystérieux. »
Voici ce que tous les journaux reproduisaient le 10 décembre 191... au matin.
Je prenais tranquillement mon café au lait avec, co uché à mes pieds, mon fidèle chien Fa-Dièze, qui guettait chacune de mes bouchées, et je lisais ce récit, quand ma vieille bonne Françoise entra et m' annonça la visite du docteur Depuyraille.
C'est un de mes vieux amis que le docteur Depuyrail le. Nous nous sommes connus au Quartier latin, à l'époque si éloignée à présent où moi-même je commençais ma Médecine que je ne devais jamais fini r.
— Faites entrer le docteur, dis-je à ma vieille servante.
Mon ami entra, grave selon son habitude, ses yeux n oirs plus scrutateurs que jamais.
— Quel bon vent t'amène ? lui dis-je.
— Ma foi, me répondit-il, je passais dans ton quart ier, retour d'une visite auprès d'une malade, je me suis cru obligé de t'all er serrer la main...
— Et tu me fais plaisir, vieil ami ! le remerciai-je avec effusion.
Puis, comme il s'asseyait, je fis venir pour lui, m algré ses protestations, une
tasse de café.
— Excellent par ces temps de froidure et de grippe, lui déclarai-je d'un ton doctoral. Tu te dois de soigner ta santé quand ce n e serait que pour tes malades...
Il saisit alors sa tasse, et – je m'en souviendrai toujours, – comme il allait porter à ses lèvres le breuvage cher à Voltaire et à Honoré de Balzac, ses regards tombèrent sur le journal qui publiait le ré cit du crime de l'Hôtel du Divan Japonaismême temps que le portrait de la victime, portr  en ait obligeamment prêté parComœdia.
— Qu'est-ce ceci ? me dit-il en me montrant l'image du doigt.
Je lui tendis le journal.
— Vois toi-même... Le portrait de l'héroïne... du m oins de la victime... une pauvre petite chanteuse assassinée dans un hôtel du boulevard de Strasbourg ou tout proche... dans des circonstances assez mystérieuses, ma foi...
« Voilà qui doit plaire aux reporters !... Cela leu r ménage du pain sur la planche !
Le docteur Depuyraille avait pris la feuille et, ra pidement, il lisait le récit que je viens...
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