La bande des chapeaux gris
71 pages
Français

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La bande des chapeaux gris , livre ebook

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Description

Un fort coup de vent emporte le couvre-chef de Jack DESLY.


N’aimant pas aller nu-tête, il entre chez le premier chapelier venu et en ressort avec un feutre gris au ruban noir et blanc d’un goût douteux.


Il ne tarde pas à remarquer que son galure est l’objet des attentions de drôles de personnage dont une vieille vendeuse de tickets de métro.


Jack DESLY observe son manège. Il constate que les individus ornés d’un galurin identique déclament une phrase « sésame » leur donnant droit à un billet différent de celui des autres clients...


Après une rapide enquête, la présence de la maritorne semble corrélée à une série de braquages effectués par les terribles Pilleurs de Vitrines.


Et si cette bande et celle des Chapeaux Gris ne faisaient qu’une ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070034729
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 7 -

LA BANDE DES CHAPEAUX GRIS
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
DANS UNE RAME DE MÉTRO

La rame s'arrêta pour un court instant, des voyageurs en descendirent, d'autres y montèrent avec hâte. Une petite trompette aigre résonna, et le fracas reprit avec le démarrage et la disparition dans le tunnel régulièrement éclairé.
Jack Desly s'était assis au hasard.
Il ne prenait pas souvent le métro. Mais sa petite voiture avait besoin d'une révision de moteur, les taxis étaient rares en cette journée de pluie maussade.
Le jeune homme récapitulait avec soin les renseignements qu'il venait d'obtenir et qui lui permettraient de jeter les bases d'une prochaine expédition.
Quel genre d'expédition ? Ah ! voilà. Jack Desly exerçait une profession non reconnue par le registre du commerce, mais diablement fructueuse. Pour plus amples renseignements, s'adresser à l'inspecteur de la Sûreté nationale, Arthème Ladon, son ennemi juré.
Le long et maigre policier nourrissait une solide animosité contre l'élégant cambrioleur mondain, animosité faite à la fois du sentiment secret de son impuissance à le pincer en flagrant délit et d'une curieuse considération née, malgré lui, de l'habileté vraiment supérieure de cet insaisissable adversaire.
Jack Desly était donc plongé dans ses pensées, quand il eut l'impression que quelqu'un le regardait avec fixité.
Il se garda de relever la tête, mais jeta un coup d'œil sur la vitre de son compartiment, en continuant à garder l'air lointain. Il vit un homme assez corpulent, assis non loin de là qui l'étudiait attentivement.
Jack ne le connaissait pas. Il ne se rappelait pas l'avoir vu précédemment et pourtant sa mémoire était exceptionnelle.
Pour en avoir le cœur net, il regarda paisiblement du côté de ce voyageur. Immédiatement, l'autre parut s'absorber dans son journal.
Le jeune homme détourna les yeux.
« Je l'aurais parié, songea-t-il en surprenant le retour de cette singulière insistance. Que me veut-il, ce bonhomme-là ? »
Les stations se succédaient. Jack se leva. Il était arrivé.
Sur le quai, il put constater que l'inconnu n'avait pas renoncé à son manège. Jack haussa les épaules.
« Sale tête, marmonna-t-il, regard dur et sournois à la fois, mâchoire bestiale, fautes de goût dans son habillement... Pas besoin de chercher, c'est un homme « du milieu » »...
Cette constatation redoubla la perplexité du jeune homme.
Il se faisait un point d'honneur de ne jamais fréquenter la pègre haute ou basse. Son principe était de travailler seul, absolument seul. S'il avait parfois recours à l'aide de quelqu'un, c'était celle de son fidèle domestique annamite, Nan-Dhuoc, fidèle et dévoué comme un chien. Nan-Dhuoc adorait son maître.
Alors ? Qu'avait désiré cet individu ?
« Il m'a d'abord regardé comme s'il cherchait à attirer mon attention. Mais, à peine ai-je levé la tête, qu'il a feint l'indifférence... Bah ! cela m'est totalement équilatéral... »
Sur cette formule lapidaire, il se dirigea vers la sortie.
Mais, en passant devant un appareil automatique distributeur de bonbons, il ne put s'empêcher de sourire. Il venait de se voir dans la glace et se rappeler son chapeau.
« Ma foi... C'est peut-être ça qu'il admirait ? »
Ce chapeau avait une petite histoire. Une histoire assez courte, puisqu'elle datait de l'après-midi même. Disons tout de suite que Jack lui trouvait un ruban horrible et que son premier soin, en rentrant, serait d'en faire changer la garniture, par l'adroit Annamite.
Il venait de l'acheter, faute de mieux, dans une petite chapellerie près de la Seine. Un vent impétueux lui avait brusquement arraché le sien. Actuellement, le couvre-chef habituel de Jack devait voguer sur les flots jaunâtres et gonflés par la crue.
Jack avait horreur d'aller nu-tête.
Il était donc entré dans ce petit magasin et avait fait emplette du premier feutre qui lui était tombé sous la main.
Un feutre gris souris qui eût été acceptable, sans ce ruban blanc et noir qui le faisait grincer des dents. Il avait un goût très sûr.
« Cependant, se dit-il tout en gravissant l'escalier de sortie, il faut croire qu'il en vend, ce brave chapelier, sinon il ne tiendrait pas cet article... »
Il atteignit son domicile. Nan-Dhuoc l'accueillit de son sourire discret qui lui faisait remonter davantage encore, si possible, ses yeux obliques. Jack posa son chapeau sur un meuble.
— Nan-Dhuoc, tu vas me prouver tes talents... Tu te sens capable de changer ce ruban ?
— Oui, maître... Moi acheter chez mercière ruban noir...
— Va, mon garçon... Et n'en prends pas un arc-en-ciel.
Lorsque revint l'Annamite, il fut stupéfait.
— J'ai changé d'idée, annonça Jack.
— Vous plus vouloir nouveau ruban ?
— Non, Nan-Dhuoc... Je le trouve ravissant, celui-là... Mais oui, j'ai réfléchi, tu vois...
Le Jaune resta silencieux. Visiblement, il n'était pas dupe. Jack se mit à rire doucement :
— J'ai mes raisons, mon petit... D'ailleurs, ma collection de couvre-chefs est suffisamment vaste pour que j'aie la fantaisie de conserver celui-ci, dans sa splendeur intégrale...
Jack Desly venait de réfléchir à une constatation subite. Il se rappelait nettement que l'inconnu du métro portait, lui aussi, un chapeau de teinte grise avec un ruban exactement pareil au sien.
Évidemment, à tout prendre, ce n'était pas une découverte sensationnelle. Jack l'avait dit, quelques minutes auparavant, qu'il ne devait pas être le seul client de ce chapelier.
Mais, cependant...
Le jeune homme possédait un merveilleux instinct. Et cet instinct lui disait que la curiosité de l'inconnu devait avoir une base précise.
Un autre souvenir subit se greffa sur cette question.
« Bizarre ! Jamais je n'aurais prêté attention à cet incident... Et maintenant, on dirait que les faits peuvent avoir une concordance. »
Quand il avait atteint la station dans laquelle il allait descendre pour prendre sa rame — celle de l'Hôtel-de-Ville — il avait trouvé, alentour, des marchands de journaux, offrant d'une voix piaillante des feuilles du soir, en même temps que des tickets, pour éviter l'attente aux guichets.
Il s'était approché d'une grosse maritorne occupée à vendre journal et ticket à un individu. Il en avait pris la suite. Avant de lui tendre le billet de première qu'il demandait, elle avait hésité, jeté un regard inquisiteur sur sa personne, fait un geste qui lui avait été incompréhensible, et donné un petit rectangle rose qu'elle avait pris dans une poche, au lieu de le détacher du carnet tenu à la main.
Le temps de fouiller dans son gousset pour extraire sa monnaie, Jack avait constaté que le client suivant recevait un ticket provenant dudit carnet.
À ce moment-là, tout entier à ses préoccupations, le fait n'avait nullement retenu son attention.
Le ticket dûment poinçonné par l'employé du portillon avait été enfoui dans sa poche et jeté à la sortie. Il est bon de spécifier qu'aucun contrôle n'avait eu lieu en cours de route.
« Cette femme, maintenant que j'y songe, m'a également donné l'impression de faire attention à mon chapeau ! Ah çà ! que peut-il avoir d'extraordinaire ? »
Il l'examina soigneusement. Un chapeau comme tous les chapeaux, sauf pour cette bande de satin noire, bordée de blanc.
« C'est pourtant là, songea-t-il, que gît le problème, j'en jurerais... Pourquoi m'a-t-elle vendu un ticket différent des autres ? »
Il regretta de s'en être séparé. Mais pouvait-il penser à ses futures déductions ?
Le lendemain, ses projets nécessitèrent un nouveau déplacement dans les parages. Bien entendu, il portait une coiffure différente. Malgré lui, au lieu de héler un taxi, il revint jusqu'à la station de l'Hôtel-de-Ville. Déception... La femme n'était pas là...
Il resta songeur. Les autres marchands beuglaient à qui mieux mieux. Brusquement, il s'approcha de l'un d'eux. Il demanda si l'on ne connaissait pas la personne répondant à sa description.
— Ah ! la mère Antoine ! Elle ne vient pas régulièrement... On la voit surtout le lundi.
« Bien, décida-t-il intérieurement. Lundi prochain, je serai là... »
Il était intrigué. Toutes sortes de sup

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