La cache secrète
66 pages
Français

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La cache secrète , livre ebook

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Description

Les bijoux de lady Desmond ont été volés dans sa résidence londonienne.


Le détective Ned BURKE, chargé de retrouver les joyaux et prévenu par un de ses indicateurs que le cambrioleur cherche à fourguer son butin à New York, se rend sur place.


S’il déniche les pièces les moins précieuses chez un receleur, le ruffian, lui, a déjà mis les voiles.


Ned BURKE s’embarque alors pour le Vieux Continent, supposant que sa proie va en faire autant.


Sur le paquebot le ramenant en France, Ned BURKE rencontre un riche yankee de ses connaissances et un mystérieux marquis italien qui tente de séduire la fille du milliardaire...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373478990
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BURKE & FAREL
LA CACHE SECRÈTE
Roman policier
H.-R. WOESTYN
CHAPITRE PREMIER
UNE CURIEUSE RENCONTRE À BORD DU « BERENGARIA »
Du pont-promenade, John Dudley descendait au fumoir attenant au salon des premières quand, aux dernières marches de l'esc alier, un coup de roulis inattendu le précipita sur un passager qui s'apprêtait à monter.
Le choc était d'autant plus rude que le premier pas sager était d'imposante corpulence, tandis que son compagnon de traversée, grand et sec, semblait bien musclé, malgré qu'il fût d'âge déjà.
Dudley ne put retenir un juron sonore et s'excusa e n rejetant la faute de la bousculade sur l'état tourmenté de la mer, depuis q ue leBerengariaquitté avait New York en route pour le Havre.
Soudain il porta les mains aux deux épaules de celu i que leur brutale rencontre avait empêché de s'affaler tout de son lo ng.
Il le fixa un instant du regard, puis ses traits s' épanouissant d'un large sourire, brusquement il s'exclama :
— Ah ! par exemple... Que je sois damné, si vous n'êtes pas Burke, en chair et en os !
Pas un muscle du visage de l'autre ne broncha et, s ans se départir d'un flegme déconcertant, sans élever la voix plus qu'il ne fallait, il déclarait aussitôt :
— Je tiens essentiellement à vous aviser, Mr. Dudle y, que si, à certaine époque assez éloignée, vous avez pu me connaître so us le nom que vous venez de mentionner, je suis aujourd'hui le colonel Charley Mitchell, colonel en retraite bien entendu.
« Je vous serai reconnaissant de ne pas l'oublier, tant que nous serons à bord duBerengaria.
Le gros homme était visiblement interloqué.
Son rire tomba et, roulant des yeux éberlués sous s es sourcils, arqués en circonflexes, il chercha à savoir :
— Mais enfin, Bur... pardon, Colonel, m'expliquerez -vous ?...
— Je n'y vois aucun inconvénient... Pas ici, dans c e couloir toutefois, avec le va-et-vient continuel... Où êtes-vous logé ?
— Cabine 7.
— Eh bien, veuillez m'y conduire. Là, du moins, nou s pourrons nous entretenir en toute liberté, loin des oreilles indi scrètes.
John Dudley n'en demanda pas davantage et, le précé dant de quelques pas, lui montra le chemin.
Comme il sied au milliardaire qu'était ce roi des C onserves alimentaires portant son nom, sa cabine était aussi confortablem ent aménagée que le permettait sa relative exiguïté.
Les deux hommes prirent siège et, les cigares allum és – selon l'usage entre bons Yankees – Dudley commença :
— Me direz-vous maintenant,old fellow,je vous rencontre ici comment colonel en retraite ? Et d'abord, voyons, vous avez donc appartenu à l'armée américaine ? Je l'ignorais totalement.
— Oh ! vous savez, répliqua son interlocuteur sans se démonter, il y a aux États-Unis autant de colonels que de généraux au Me xique, deherr Doktor en Allemagne et de princes parmi les Russes blancs réf ugiés sur tous les points du globe. Simple question de latitude. Un colonel de p lus ou de moins, ce n'est pas une affaire.
— Un titre honorifique, alors ?
— Même pas. J'ai assumé cette personnalité de milit aire retraité pour dérouter ceux qui pourraient me connaître de nom, e t partant avoir vent du but que je poursuis.
« Or il faut coûte que coûte ne pas donner l'éveil.
Tout surpris, le milliardaire coupa :
— Mais je croyais que vous aviez complètement quitt é le service judiciaire américain, pour vous fixer définitivement à Paris q ui vous avait toujours attiré.
— Pardon, cher ami, répliqua l'autre en baissant lé gèrement la voix, c'est au vieux limier, Ned Burke, que vous vous adressez en ce moment et non plus au colonel... Ici, vous êtes absolument dans le vrai.
« Je me suis bien retiré à Paris. Mais on n'a pas é té détective des années durant, sans éprouver la nostalgie du métier.
« La vie m'a paru banale, quelque peu monotone et j e me suis amusé à former un autre moi-même qui a profité de mon expérience.
« Avec ce brave garçon, Romain Farel, nous nous occ upons parfois à déchiffrer quelques mystérieuses énigmes dont le mo t échappe à la police de mon pays d'adoption, curieuses affaires que les int éressés veulent bien nous prier de tirer au clair.
« Eh bien, c'est un cas de ce genre auquel je me su is attelé, le vol des bijoux de lady Desmond, que sans doute vous avez pu lire dans les journaux.
— Lady Desmond, je pense bien ! interrompit Dudley. Moi, vous savez ces
histoires-là ne m'intéressent guère, mais Lilian, m a fille, se passionne pour elles et il me faut bien l'écouter, quand elle se plonge dans leur lecture.
— Alors vous êtes au courant du vol audacieux dont cette grande dame de l'aristocratie anglaise a été victime, il y a trois mois environ, dans sa résidence londonienne de Berkeley Square ?
— Évidemment.
— Eh bien, depuis lors, la police de la métropole b ritannique en est exactement au même point où elle en était au lendem ain du vol. Elle a manqué de flair et s'en est tenue à une théorie dont elle ne démord pas, qu'elle défend mordicus.Elle veut voir là l'œuvre de toute une bande de vo leurs internationaux, coutumiers de ces coups-là. Et c'est là d'où vient l'erreur qui ne lui a pas davantage permis de retrouver les bijoux dérobés qu e de découvrir les bandits.
— Les policiers font fausse route, dites-vous ?
— J'en ai non seulement la conviction, mais la cert itude, Lady Desmond, désappointée de voir que les détectives anglais n'a boutissaient à rien, s'est adressée à moi et j'ai accepté de poursuivre l'affa ire pour mon propre compte.
— Et vous avez réussi là où ils ont échoué ?
— En partie, du moins, parce que je n'ai pas suivi les mêmes errements, m'attachant à une tout autre théorie, qui m'est pro pre et diffère entièrement de l'autre.
« Le vol de Berkeley Square, à mon avis, au lieu d' être l'œuvre d'une bande internationale, n'a eu qu'un seul auteur : un homme d'une prodigieuse habileté, d'un savoir-faire surprenant, n'ayant rien d'un esc arpe de la pègre, mais appartenant au meilleur monde j'en suis sûr et ayan t accès partout, sans qu'il soit possible de le soupçonner.
— Alors, vous le connaissez ? Vous savez qui il est ?
— Nullement. Mais d'induction en induction, j'en su is arrivé à cette conclusion qu'il devait inévitablement fréquenter l es milieux aristocratiques, par suite se mouvoir dans l'entourage même de lady Desm ond.
— Extraordinaire ! clama Dudley, un gentleman-cambrioleur alors ?
— Peut-être, mais ne risquant que de gros coups et « travaillant » toujours seul.
— Mais les bijoux, les avez-vous retrouvés au moins ?
— Quelques-uns seulement et dont l'importance est relativement minime.
« Mon homme était venu « fourguer » aux États-Unis, le produit de son vol, comme bien je m'en doutais. Mais redoutant peut-êtr e d'être dénoncé s'il offrait un trop gros morceau, il a préféré amorcer l'achete ur, en lui présentant un lot
d'écoulement facile. Il se réservait d'apporter le reste plus tard quand, en fin psychologue, il aurait pu sonder le receleur et le juger.
« Le calcul était d'autant plus juste que le « four gue » imprudent se montra bavard et confia son aventure à de mauvais garçons de l'Underworld,ce monde des bas-fonds de New York.
« Du temps que j'appartenais aux services judiciair es, j'avais conservé quelques louches relations dans ce milieu tout spéc ial. J'y allai faire un tour. On ne m'avait pas oublié. Des lèvres jusque-là bien cl oses s'entrouvrirent. Les langues se délièrent, mais nul n'avait vu celui qui avait vendu les bijoux, sinon le « fourgue ».
« Je me suis mis en rapport avec lui. Il avait bien les joyaux de peu de valeur, je vous l'ai dit. Néanmoins il ne put me do nner qu'un signalement très vague de son client.
« Il assurait, en effet, que ce dernier – certainem ent un étranger à son léger accent – s'était camouflé, pour venir chez lui. Un détail pourtant, infime peut-être, mais qui pouvait avoir son importance. Le rec eleur avait remarqué qu'un peu au-dessus de la tempe droite, il portait une ci catrice que dissimulaient les boucles de ses cheveux qu'il portait un peu longs, à cet effet sans doute.
« Le « fourgue » ne s'en serait même pas aperçu, si son client n'avait pas inconsciemment relevé de la main l'une de ces boucl es qui en glissant gênait sa vue. Il s'était bien vite repris, d'ailleurs, et ré tablissait aussitôt la symétrie de sa chevelure.
« Ce n'avait été que l'affaire d'un instant, mais c et instant avait suffi au receleur pour entrevoir la cicatrice.
Ned Burke – ou plutôt le Colonel Mitchell comme nou s continuerons à l'appeler – termina son récit, en déclarant n'avoir pu découvrir le mystérieux inconnu, qu'il soupçonnait fort, puisqu'il n'était pas américain, devoir regagner le vieux continent, s'il ne l'avait déjà fait, ayant toujours les plus riches bijoux en sa possession.
Quant à ceux qu'il avait vendus, le mandataire de l ady Desmond il les avait rachetés au « fourgue », suivant les instructions p récises de la grande dame et allait les lui remettre en mains propres.
Mais il ne désespérait pas de découvrir un jour cet étrange et audacieux voleur.
— Quelle curieuse aventure ! s'exclama Dudley. Et s i Lilian la connaissait...
D'un geste le Colonel l'arrêta.
— Je vous serai tout particulièrement reconnaissant , mon cher ami, de ne souffler mot à qui que ce soit des confidences que je viens de vous faire.
— Quoi ? Même pas à ma fille ?
— Je vous répète – et j'y insiste – que pour tout l e monde, sans exception, je suis le colonel en retraite Charley Mitchell. Je tiens essentiellement à garder mon incognito. Miss Dudley doit donc ne pas savoir que je m'occupe de cette affaire.
— Fort bien. En ce cas je me conformerai à votre dé sir et saurai garder le silence. Comptez sur moi.
CHAPITRE II
LILIAN DUDLEY ET SON SOUPIRANT
Les deux hommes en étaient là de leur entretien, qu and soudain la porte de la cabine s'ouvrit, livrant passage à une adorable blonde platinée qui, un rire clair et frais aux lèvres s'écriait :
— Comment, père, tu étais là ? Et on te cherche par tout pour faire le quatrième à notre bridge habituel !
Un élégant jeune homme l'accompagnait et tous deux brusquement demeurèrent interdits, en voyant que John Dudley av ait un visiteur chez lui.
— Ma fille, Lilian, présenta le milliardaire, et dé signant son compagnon, le marquis Luciano Santonelli.
Puis, tourné vers eux, il ajoutait :
— Mon vieil ami, le colonel Charley Mitchell...
Celui-ci serra d'un vigoureuxshake-handla main que lui tendait la jeune fille et d'un discret coup de tête s'inclina devant le ma rquis.
— Mitchell, expliqua Dudley est un ami de très anci enne date. J'ignorais sa présence à bord du même bateau que nous, et il a fa llu qu'un coup de roulis nous fît tomber dans les bras l'un de l'autre, pour nous reconnaître après des années de séparation, et tout en fumant un cigare i ci, nous avons un peu bavardé...
— Oh ! en ce cas, interrompit Lilian, inutile de pe nser au bridge... Nous vous laissons.
Le colonel se récriait, assurant qu'il ne voulait e n rien être un trouble-fête et empêcher la partie.
— Laissez donc, repartit le milliardaire, le bridge se joue très bien à trois, et ils se passeront aisément de nous, ces amoureux...
Les lèvres...
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