La cinquième vie
24 pages
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La cinquième vie , livre ebook

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Description



Le nouveau compagnon du vieux ne plait pas à sa bru, elle veut se débarrasser des deux...


Le visage mou de Colette s’est déformé. Sa bouche a pris une allure de montagne russe. On aurait dit qu’elle avait avalé quelque chose de super-mauvais, genre du pâté pour chien. Qu’est-ce que s’est que ça ? elle a lâché dans un souffle. Tu le vois bien, a maugréé Daniel. Papa, c’est pas sérieux ? Il avait pas de maison, il couchait dans la rue, a plaidé le vieux. Colette a levé les yeux au ciel. On pouvait quand même pas recueillir tous les SDF de la planète ! C’est vrai, c’est pas sérieux, Papa, a renchéri Daniel, t’arrives déjà pas à t’occuper de toi-même. Je vais le foutre dehors. Il s’est approché de moi, prêt à m’attraper par le paletot. Je lui ai craché dessus à ce gros con.


Au fil de ses romans, Elisa Vix nous bâtit des histoires solides où suspense et humour se marient. Ses histoires ont inspiré la série policière Tango à la télévision.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 septembre 2013
Nombre de lectures 4
EAN13 9791023402476
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Quand je suis arrivé chez le Vieux, je traversais une mauvaise passe. La vie dans la rue, c’est pas tous les jours rose. J’avais rien mangé depuis trois jours, et une racaille m’avait filé une dégelée. Paraît que j’étais sur son territoire. J’avais faim, j’avais froid, je traînais la patte. Comme le Vieux.
Je l’avais repéré, sortant de la Poste, sa pension du mois dans le larfeuille, une baguette molle à la main. Dix pas derrière lui, j’avais remonté la rue Jean Moulin. Il bruinait, un crachin glacé qui me transperçait les os. Il s’était arrêté devant un pavillon en crépi sale avec un cerisier chétif qui se les gelait devant. C’était pas cossu, mais ça avait l’air bien.
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Je suis rentré derrière lui, au culot, comme au tourniquet du métro. J’ai pas beaucoup de mérite, le Vieux, il était ralenti. C’était une maison de vieux, avec des buffets brillants à moulures, des tapis râpés, une toile cirée sur la table ronde. Ça sentait le vieux, ce mélange indéfinissable de crasse et de renfermé. Il devait y avoir des trucs à chourer, des trucs à bouffer. J’ai commencé à fureter. Le Vieux, il a pas crié, il a même pas eu l’air surpris. Il a simplement posé sur moi ses yeux de vieux, des yeux marron avec un cercle bleu clair autour, comme un rond de glace. Je me suis arrêté. A mon tour je l’ai dévisagé de mes yeux verts. J’ai un regard hypnotique, c’est une gonzesse qui me l’a dit. — T’as faim ? Dans la cuisine, il a ouvert une boite de thon, et on a mangé tous les deux. En silence. Avec, au-dessus de nos têtes, l’ampoule nue et poussiéreuse qui se
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balançait. Après, j’ai léché mes doigts, pour le jus. Lui, il m’observait avec ses drôles de prunelles bicolores. Au bout d’un moment, il a demandé : C’était bon, hein ? Sans attendre de réponse, il a jeté nos deux gamelles dans l’évier qui débordait déjà. Tu connais les Aurès, Petit ? Peut-être que je connaissais. Tu sais, là-bas, il a repris, j’avais un pote qui te ressemblait. Puis, de son pas traînant, il est passé dans le salon. La télé s’est mise à brailler les infos de 13 heures. Je l’ai suivi, dans son salon de vieux, sur son canapé défoncé par les siestes. Il fixait le poste. Des images défilaient, sans queue ni tête. Tu sais, mon pote, là-bas, il a dit sans détourner le regard, ils l’ont foutu dans l’oued.
Entre le Vieux et moi, ça collait. J’avais le gîte et le couvert, de quoi me refaire, de quoi souffler un peu. Lui, il avait quelqu’un avec qui discuter.
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Le vieux, il yoyotait. Grave même. On peut pas dire qu’il m’aimait, je crois pas qu’il se rendait compte, mais ça lui faisait du bien de parler de là-bas. On avait notre petit train-train. La journée, je pionçais. Vers 18 heures, il ouvrait une boîte de thon, puis il racontait les Aurès. Ses yeux devenaient moins laiteux, sa voix moins tremblante. On aurait dit que ça s’était passé hier. J’ai jamais bien compris de quel côté il s’était battu. Qu’est-ce que ça changeait d’ailleurs ? C’était fini tout ça. Quand j’avais bien bouffé, je sortais. J’avais commencé à me faire mon territoire. Encore quelques temps et je serai le caïd du coin. Faut dire que l’endroit était tranquille, plein de fils à Maman et de coqs en pâte. C’était pas dur de leur filer les chocottes à ces gros lards. Parfois, j’allais draguer, mais, envers de la médaille, elles étaient plutôt coincées du cul >>>>>>>>>>>
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