La Clède de la Jeune Morte
187 pages
Français

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La Clède de la Jeune Morte , livre ebook

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Description

Découvrez le premier tome haletant de la saga des Brusses !


Une histoire poignante dans l’atmosphère de la vieille Cévenne, au début du XXème siècle, entre 1908 et 1920.
Un fait divers rustique chez des âmes simples, quelque part du côté de la vallée du Galeizon peut-être ? Qu’est-il arrivé dans la vieille clède du mas des Brusses ? Qui est coupable ? Le Tave, ce métayer un peu ours qui parle tout seul dans ses faïsses ? Le Tonin, cette brute épaisse et malfaisante ? Le Lulu, ce soldat traumatisé à peine revenu de la Guerre de 14 ? La Tougne, cette grande bringue, dont la physionomie peu avenante laisse transparaître la rudesse ? La Phonsine et sa jalousie permanente ? Qui avait intérêt à cela ?

Voilà les questions auxquelles Phino, le vieux berger des Esclapes va devoir répondre, avec son neveu Gustin, cet inspecteur de police du cru, venu, le temps d’une enquête, se ressourcer chez ce tonton un peu spécial, au cours de nombreuses veillées autour d’un verre de clinton et d’un bon bajana, ces châtaignes desséchées cuites au lait.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782368324073
Langue Français

Extrait

La Clèdede la Jeune
Morte
AlainGurly

LaClède de la Jeune Morte
Du m ême au t eur  : Chro n i qu e s, Contes  :
- "A d i eu ma Cévenne" en 1992 ( Lacour) - R é édi ti o n 2006 chez Ecritsd'Oc

- "Les C o n t es d 'un Duganel" en 1994 ( Imp r . Marès - Alès) - R é édi ti o n
2006 chez Ecri t s d'Oc s o us l et i tre "Cont e s C éven o l s"

"Les Ca r nets d u R éb o ussié" en 2001 (Impr. Jouve - Paris)

- "Les Con t es d u P i q uetache" en 2003 ( Imp r . Jou v e - Par i s) - R éédi ti o n
2006 chez Ecri t s d'Oc, sous le t i t re "Viei l les H i s t o i res Cé v e no l e s"

- "H i s t o i re d e La Grand Com b e" en 2006 ( E d i t i ons Ec r i ts d 'Oc)

-"Les N o uve a ux Carnets d'un R ébouss i é" ( 2 007 - Ecr i ts d ' Oc)

- «Poètes et écr i va i n s céveno l s de l angue occ i tane » (2008 – Ecr i tsd’Oc)

Romans p o li c iers d e t er r oir  :

Les enquê t es de Phi n o le Be r ger  :

- « La Clèdede la Jeune Mo r te », r o man p o licier de terroi r .(2008-Ec r i tsd’Oc)


P oé si e  :

A reçu l e Grand Pr i x de Poés i e d es J eux Floraux d'Orange en 2005. Aété n o m i né d a ns plu s ieu r s a utr e s co n cour s ,dont c elui d e Lyon et c e l u ide Sète.

Sociét a i re de la Soci é té d es P oèt e s Fr a nç a is

Tit r es d e s r e c u eils po é t iqu e s dispo n i b l e s  :

- «A l ’ Est d’Oc t obre »(2007)

- «Cévennes toujours »(2008)

- «Les Ant i ques »(2009)

- « N o s t a l gi e » ( 2009)

Sur Internet  : Site lit t ér a i re e t poétiq u e  : h ttp://vers a m o i. f ree.fr
DÉDICACE

A lamémoire d’Eugénie Tabusse,
ma Junie, cette incomparable raconteused’histoires.
De lapart du Dévore-Chréti e n, soixante ansaprès.
Ensouvenir ému.

REMERCIEMENTS

Mesremerciements chaleureux à J.PEtienne et R.R o ux.

A. G


Avertissement
Les lieuxet lespersonnages sont fictifs. Toutest entièrement imaginé.
Préface

C’est a vec un grandplaisir m êlé d’un sentime n td’amitié fraternelle que j’ai so u scrit à la demandede mon ami Alain Gurly d’écrirela pr é facede celiv r e.
Pre m ier roman policier de l’ é crivain c é v e nolavec l e q u el j’ai fait un bon bout de cheminau collège Léo Larguier de La Grand-Combe où nousétio n s to u s deux e nseigna n ts.Que de momentsd’écha n ges fruct u eux avons nous partagésensemble au centre de docum e ntationet d’information (CDI) de l’établissement dont il avaitla responsabili t é  ! S a passion d’éc r ire mais a u ssison talent je l e s a i d é cou v erts d’abord à travers ses« R é boussiés ». J’ a vais laprimeur dec e spamphl e ts,reflets de l’actualité, frapp é s du bonsens, ava n t leur publicationdans un h ebdomadairelocal dont se délect a ientles lecteurs. Son premi e rouvrage « Adieu ma Cévenne » n’est a u tre q u ’un long chant d’amour à cette te rr e céve n ol e , berceau de s e s a n cêtr e sq u i l’a vu naître. Et cet amour d upays n a tal on l e re t rouve d a n s « L e s contes duDuganel », « L e s c o ntes du Piquet a che » , avec lamême pl u me, alerte, plei n e d’humo u r,émaill é ed’expressions loc a l e s, en lenga nostro… Un parfumdu te r roir empreint d ’une s u ave se n si b ili té .
Historien de form a t ion,Alain Gurly s ’ estattaché à écri r e « L’histoire de La Grand-Combe » ,à travers l’exploit a ti o ndu charbon, mé m oire éditéen 2006. Passion n épar notre langue d’Oc q u ’ilpratiq u e et dont il se plaît à utiliser de savoureus e s
expr e ssio n sdans ses écrits, Alain, vient de publi e rune anthologie d e s « P o èt e s e t écrivai n s cévenolsde langue occitane ».
Mais là ne s’ar r ête p a s sa plum e .
Un poète n ous est né sur cette terre c é ve n oleavec Al a i n , auteur de nombr e uxpoèm e s, cris ducœur et r e fletsd’u n e belle âme dans le h alo d’unesecrète m odestie,couronn é sdans de nombre u xconcours. Et voilàq u e notre a m i vientd’exercer sestalents d’écrivain dans un nouveau genre  : le roman policier a vec « La clède de la jeune morte ». Le cadre  ? Ses chè re s Cévenn e s qui se rv ent enco r eet toujoursde toile de fond à s e s é crits. L e sperson n ages s’ils sont fictifs, n’en r e stent pasmoins ty p iques de la vie d’ a utref o is d ans notrerégion, celle que m e naient les Céve n ols dans nosmontagn e s. Existe n ce laborie u se sur une terre rudeet ingr a te, faite de peu, où le châtaig n ier,arbre nourricier tenait une grande place et où un souétait un sou.
Le papé Bertet, du mas des Br u ss e s, sa petite fille Adeline, orpheline,seule hé r itiè r e d’ u npatri m oineanc e stral.Un dr a me s o rdi d e lié à lapossession de la t e rre. Une histoire d’a m our aussiet de rivalité dans le contexte de la guerre de 14-
18, e t de s e s séq u ell e sdo n t fut victime l’un d esperson n ages clés du roman, L ucien. C a dre d’unevie de f a mille que l’on qualifierait de n os jo u rs d e« r e com po s ée » a vec le chef, L e Tave, sa s e condeépouse, L a Tougne, habitée par la haine, leur filsabruti et demeuré, T onin. La découvertedu dramedans la cl è de et l’en q uête qui va suivre m ettront enscène, A u gustin Pignon, insp e cteurde police, ditGustin. C’est l’ho m mede terrain, C é venol desouc h e, n eveu de Phino, vie u x b e rger célibat a i re,habitant le mas d es Escl a pes. Gustin a v e c son fl a ir,
sa conn a issance d es lieux e t l’ a i de de son oncle varéussir à dénouer l’écheveau complexe de l’affaireet él u cider le drame.
Je vo u s l a isse le soi n , cher l e cteur,de vousplonger d a ns ce r om an ancré a u milieu d es serr e s,des valats, des faïsses et des ruissea u x.Paysage éternel de la Cévennedépeint avec l’i n compara b letalent de mon ami Alain.
Ro ge r ROU X (Aoû t 20 08)
PROLOGUE




Il y a, t out là-hautsur le serre, à vold’oiseau entre Al è s et Florac, une montagnedont l’arête longueet s é vère s’élève contre leciel, comme une barrière. Cette crête estbattue p a r les vents.C’est le vent du Nord,quand souffle le Mistral dans la vallée du Rhôneque l’ o n devine dans les brumesà l’horizon.Mais c’est aussi le vent marin qui vi e n t de laMéditerranée. Il s’agit de l a Montagne de laVieille Morte.
Autrefois,vers 1900, 1905, et bien avantla guerre de 14, c’était une m o ntagneà pâturage, à chèvres et à moutons.Les draillesd’alors, où transhumaientles moutons vers lesestives de l’Aigou a lou du L ozère ou même duBougès, résonnaientdes sonnailles de cestroupeaux bariolés. Les pentes y sont revêtuesencore d es derniers châ t aigniers cévenols,mais à cette époque,il y a une centained’années, la châtaigneraiecouvrait pluslargement les serres. On y trouvait aussi denombreux mûriers, vestiges du t e mps des versà soie. À l’automne,les faïsses, trèssoigneusement entretenues, recueillaient ausein des feuillées tombées, les châtaignesde l’arbre à pain cévenol.
Et puis, les clèdes se mettaientà fumerpour sécher les châtaignes. C’était la vie detous les jours, ry t hmée par les cycles sereinsdes saisons de laterre.
On élevaitdes porcs pour mettredu larddans la s oupe faite de ces que l queslégumes que l’on cultivait avec soin dans le lit des valatsafin d’avoir l’eau nécessaire à l’arrosage. Et s u rles replats ensoleillés poussaientles plantsd’une vigne sauvage,quelques treilles declinton, de jacquet, aux rais i n s m i nus c u les, quel’on récoltait pieus e ment e n s eptembre pour enfaire des cuvées rustiques d’un vin acide et noircomme lesailes des corbea u x.
De l’autre côté de c ette crête austèrequi monte lagarde entre plusieurs vallées, ily a unserre anonymeet presque désert, où les massont très rares. Un seul valat( Ruisseau) y coule. Uneseule voie s’y engage, une route sinueuse e tmainten a nt vagu e m ent goudronnée. Pas tout,ça coûte trop cher. On a bitumé seulementles deux bandes de roulementpour les pneus desvoitures. Vers 1905 c’était une route en terre,prévue pour laisser passer une charrette ouune jardinière. Pas plus.

Cette route descendaitlent e m ent vers lavallée de la rivière et l’on tr o u vait,le long desberges, des prairies et des culturespotagères. Comme les étés sont très chauds au fond deces vala t s et de cette vallée, on trouvait des
ceps de vigne plantésen r angs serrés.Cela donnait un avant - goût de la Prairie, la plainemaraîchère du Gardon à Alès.
Mainten a nt, c’est un vieux serre et unevallée ancestraleoù l’on trouve toujours, outredes empreintesfossiles d e dinosaures,de nombreux vestiges d’une o c cupationhuma i netrès ancienne.En parti c ulier des draillesnostalgiques de ce temps passé, où nerésonnent plus aujourd’huique les pas dequelques randonneurset les battues deschasseurs.
C’est là, au mil i eu des genêts,des bruyères et des forêts d’arbousiers,qu’il y aencore deux ou trois lustres,on trouvait, sur leflanc du valat à mi-pente, une vieille clèd e ( Petite construction destinée à séc h er les châtaig n es. Onen trouvait partout à l’époque, dansla montagne cévenole.) àdemi ruinée. Tous les anciensla connaissaient,au moins de nom.
C’était laclède de laJeune Morte.Pourquoi ce nom? Parce que, de là, sansdoute, on voit les cimes de la Vieille Morte. Cen’est certes pas une explicationsuffisante.
Mais pourquoi alors cette mystérieuse Jeune Morte  ?

C’est en effet l’histoireque voici.
Bertet
1




Le papé Bertet des Brusses, AlbertPlagnol de son vrai nom,allait sur ses quatre-vingts ans au début du siècle dernier. Il étaitveuf depuis longt e mps, sec comme un bru s( Bru y ère) etvivait de ses re n tes.C’était un propriétairefoncier, enfin disons qu’il possédait en propreun grand mas avec des dépendanc e s et deuxou trois hectaresde terres, en partie arables,près du lit du rui s seau. Il y avait aussi unebelle ch â taigneraieet que l ques pr é s, pâtureordinaire de ses troupeauxde chèvres et demoutons. Ajoutons à ces r i chesses des restesde plant a tions de mûrierset une m a gnaneriedésaffec t ée par lacrise du ver à soie.
Il possédait en p e rmanenceune d e mi-douzaine de porcs, q u ’on saignait vers lesvendang e s. Comme tout

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