La fontaine de Neptune
64 pages
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La fontaine de Neptune , livre ebook

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Description

Employé dans une bijouterie, Henri Malet est chargé, par son patron, de se rendre à Trouville avec une mallette contenant des joyaux de prix afin de les proposer à un richissime Hollandais qui doit prochainement quitter le pays.


Le jeune homme compte effectuer l’aller-retour en train dans la journée, comme il l’a confié à Suzette, sa bien-aimée.


Mais le lendemain, le commis a disparu sans donner de nouvelles et le Batave assure ne pas avoir reçu la visite de celui-ci. Il est alors activement recherché par la police.


Persuadée de l’innocence de son fiancé, Suzette fait appel au célèbre détective Luc HARDY pour retrouver son promis et arrêter le véritable coupable...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385010423
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA FONTAINE DE NEPTUNE


D'après le fascicule « La fontaine de Neptune » publié en 1934 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi (réédition du fascicule éponyme publié en 1922 dans la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi).
CHAPITRE I
SUZETTE ET HENRI
 
Assis dans le vaste cabinet de travail faisant suite à son magasin de joaillerie, l'un des plus importants de la rue de la Paix, M. Mathieu Forbert achevait de prendre connaissance de son courrier du matin.
Au physique, c'était un homme d'une soixantaine d'années, au front immense, au crâne largement dégarni. De taille moyenne, il paraissait plutôt grand par suite de sa maigreur extrême.
Le visage osseux, en lame de couteau, était exactement rasé, avec des traits fortement accentués ; mais ce qui frappait tout particulièrement en Mathieu Forbert, c'était ses yeux aux prunelles grises qui semblaient avoir gardé en elles un peu de l'éclat froid qu'ont certaines gemmes précieuses.
Le regard de ces yeux-là allait droit à son but, fouillant les consciences humaines, ainsi que les écrins, et ils n'avaient pas leur pareil pour découvrir le défaut, la tare d'une pierre ou d'une perle.
Aussi, était-on toujours assuré de trouver, à la joaillerie Forbert, de ces admirables bijoux qui ont fait, mondiale, la réputation des grands magasins de la rue de la Paix.
On était à la fin d'août et, en ces jours de rentrée, les affaires commençaient à reprendre très activement. De fait, le courrier qui s'empilait devant le joaillier était des plus importants.
Comme Mathieu Forbert achevait la lecture des dernières lettres, on frappa discrètement à la porte.
— Entrez, cria le patron sans même lever la tête.
Presque aussitôt, le battant capitonné s'écarta, livrant passage à un des employés venu du magasin voisin.
— Ah ! c'est vous, Malet, fit le riche négociant en adressant un amical bonjour de la main au jeune homme. Tenez, asseyez-vous ici et écoutez-moi bien : j'ai une importante affaire à vous confier.
Henri Malet, un vigoureux garçon de vingt-sept à vingt-huit ans, à la physionomie intelligente et réfléchie, prit place dans le fauteuil indiqué, puis attendit patiemment la communication annoncée.
De haute taille, mince, élancé, avec des épaules larges, Malet était fort élégant et, à le voir, on eût cru se trouver en présence de quelque fils de famille, plutôt que devant un simple employé.
Son visage aux traits réguliers et fins était parfaitement glabre et s'éclairait de deux yeux noirs expressifs.
Le front, bien dessiné, était couronné d'une forêt de cheveux châtains bien plantés et rejetés en arrière.
Les sourcils, d'une nuance un peu plus foncée que la chevelure, avaient un dessin net et semblaient tracés comme avec un pinceau.
Bref, Henri Malet était ce qu'on est convenu d'appeler un joli garçon.
Cependant, la communication annoncée ne se faisait point attendre, et maintenant le joaillier expliquait ce dont il s'agissait. Dans son courrier, il venait de trouver une lettre par laquelle le comte de Sberdeen, un richissime Hollandais fixé depuis quelques années en France, le priait de lui envoyer, le jour même, un fort lot de pierreries à choisir, M. de Sberdeen devant quitter prochainement la France pour l'Angleterre où son mariage, avec l'héritière d'une vieille famille écossaise était fixé au mois suivant. La maison Forbert ne pouvait que se montrer flattée d'avoir l'honneur de fournir les joyaux qui figureraient dans la corbeille de noces.
— Comme le comte se trouve actuellement à sa villa de Trouville, prenez le train de neuf heures et demie. Dans ce coffret, j'ai placé un choix de pierres et de perles évalué à douze cent mille francs environ. Ouvrez donc l'œil, mon cher Malet, et ne laissez à Trouville que ce que l'on paiera comptant, conclut le joaillier.
— Compris, monsieur Forbert, fit l'employé en se levant.
Quelques minutes plus tard, ayant pris, au vestiaire réservé au personnel de la maison, son chapeau de feutre et son imperméable, Henri Malet quittait la joaillerie.
Serrant sous son bras la précieuse cassette, il prit la direction de l'Opéra ; mais, un peu avant d'arriver à la place, il traversa la chaussée pour venir s'arrêter devant la devanture d'un magasin occupé par une modiste.
Là, Henri Malet parut s'absorber dans la contemplation des modèles exposés dans les vitrines.
Justement, les vendeuses achevaient de faire l'étalage et l'une d'elles, jolie brune aux grands yeux bleus, posait sur un champignon une toque de velours nacarat.
Machinalement, se sentant observée, la jeune fille releva la tête, montrant un exquis visage aux traits fins et délicats.
Alors, seulement, elle aperçut Henri Malet qui, planté de l'autre côté de la glace, la dévorait du regard et une fugitive rougeur empourpra ses joues.
Déjà, le curieux Henri lui souriait.
La jeune fille eut un imperceptible hochement de tête, puis ses doigts fuselés frôlèrent ses lèvres rouges en un rapide baiser ; après quoi, elle parut s'absorber de nouveau en sa besogne, achevant de camper le chapeau qu'elle tenait sur un pied.
Ceci fait, elle regagna le milieu du magasin ; mais là, abandonnant son travail, Henri qui la suivait du regard la vit appeler une de ses compagnes à laquelle elle glissa quelques mots à l'oreille, puis elle s'éloigna, l'air indifférent.
La minute suivante, la compagne de la jeune fille brune venait terminer l'étalage ; quant à l'autre, elle avait disparu vers l'arrière-magasin.
Sans doute, Henri Malet fut-il très satisfait de la manœuvre qu'il avait observée avec un réel intérêt, car son sourire s'accentua.
Il paraît, qu'à présent, les chapeaux garnissant la devanture ne l'intéressaient plus du tout et, sans même les honorer d'un dernier coup d'œil, il s'éloigna en murmurant :
— Le train pour Trouville n'est qu'à neuf heures et demie, avec une auto, j'aurai vite fait de gagner la gare Saint-Lazare. Donc, j'ai bien dix minutes devant moi.
Sur ce, sans hésiter, en homme qui connaît parfaitement les lieux, il pénétra sous la porte cochère voisine du magasin de modes et se trouva bientôt dans la cour de l'immeuble.
Vers la droite, les fenêtres du rez-de-chaussée étaient entrouvertes. Henri Malet se dirigea vivement de ce côté et, sans façon, poussa le battant de l'une d'elles.
Un frais éclat de rire retentit immédiatement et la tête mutine de la jolie brune de tout à l'heure se montra dans l'encadrement.
— Bonjour, Suzette...
— Bonjour, Henri, comment se fait-il que vous soyez dehors à pareille heure ? questionna l'espiègle vendeuse.
— Je pars dans vingt minutes pour Trouville.
— Oh !...
Un nuage passa sur le visage de la jeune fille dont les beaux yeux s'assombrirent, cependant qu'une moue allongeait ses lèvres roses.
Mais, déjà, Malet expliquait :
— Le patron m'envoie là-bas faire choisir des bijoux à un client. Ils sont là, dans ma cassette. La chose ne demandera pas grand temps et j'espère être de retour à Paris ce soir, avant sept heures.
— Vraiment ?...
— Oui, j'ai consulté l'indicateur ; il y a un express qui quitte Trouville à quatre heures vingt-cinq. Je m'arrangerai de façon à le prendre.
— C'est gentil, Henri, vous êtes le plus aimé des fiancés et vous méritez votre bonheur, déclara avec conviction Suzette dont toute la bonne humeur était revenue.
— Je n'ai pas voulu quitter Paris, même pour quelques heures, sans passer vous dire au revoir, ma chérie...
— Et vous avez bien fait. Justement, la première vient de monter aux ateliers, c'est une chance !...
Maintenant, la jeune fille bavardait intarissablement, levant vers son ami son joli visage qui lui souriait des lèvres et des yeux.
À la contempler ainsi, accoudée sur la barre d'appui de la fenêtre et si près de lui, Henri Malet en oubliait le temps qui s'écoulait, rapide.
C'est que les deux jeunes gens s'aimaient profondément ; ils étaient fiancés et leur mariage aurait lieu au début d'octobre.
C'était un soir, en sortant de son magasin, que Malet avait rencontré Suzanne Tournier ; il y...

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