La main coupée
39 pages
Français

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Description

Claude PRINCE, le détective radiesthésiste, est bien décidé à dévoiler le mystère qui plane sur la dernière acquisition de son ami le peintre Ralph Lanny.


Ce dernier, après avoir trouvé une table Second Empire chez un antiquaire, découvre, dans l’un de ses tiroirs, une main d’enfant momifiée.


Les deux hommes rendent visite à l’ancienne propriétaire du meuble, Madame Delbrey, une jeune veuve.


Madame Delbrey apprend au détective que ladite desserte était déjà dans la demeure au moment où elle et son mari l’ont achetée.


Cependant, une coïncidence est troublante, Henry Delbrey, son défunt époux, avait été lui aussi amputé d’une main à la suite d’une blessure de guerre...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070030424
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 8 -

LA MAIN COUPÉE

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Visite à une jeune veuve
 
Un jour, vers trois heures de l'après-midi, Ralph Lanny et son ami Claude Prince sonnèrent à la grille d'un charmant petit hôtel particulier du boulevard Suchet.
Sur cette voie moderne et élargie, le numéro 49 révélait ses origines anciennes. Jalousement, une grille garnie de lierre, une entrée protégée de volet de fer, les arbres du petit jardin gardaient la splendeur inattendue de frondaison de jade. La demeure, une maison à deux étages avec de beaux balcons de pierre, disait la richesse cossue du commencement du siècle.
Les cuivres de la porte d'entrée étaient faits, les lierres coupés savamment, on sentait dans cette demeure un entretien strict, la correction d'un intérieur surveillé, propre, soigné.
Le tintement grêle de la sonnerie électrique s'entendit du dehors. Presque aussitôt, un valet de chambre en livrée vint ouvrir et demanda poliment :
— Qu'il y a-t-il pour votre service, messieurs ?
— Nous voudrions voir M me  Monique Delbrey, dit Claude.
— Je ne sais pas si madame reçoit, répondit le valet... pourriez-vous me communiquer le but de votre visite ?
— C'est impossible, mais dites à M me  Delbrey qu'il s'agit d'une chose de la plus haute importance ! Voici ma carte !
Le domestique parut effarouché par cette déclaration, répondit « oui, je vais voir » d'un timbre assez mal assuré, s'en fut vers l'hôtel.
— Elle ne va pas nous recevoir, c'est bien sûr, grogna Ralph, si tu m'avais écouté nous lui aurions écrit d'abord...
Claude évita de répondre, il sifflotait entre ses doigts et laissa échapper cette phrase à la cantonade.
— Une femme est toujours curieuse de ce que doit lui apprendre un inconnu !...
M. Claude Prince était un fin psychologue. Dans sa carrière déjà longue de policier amateur et de radiesthésiste, il avait eu à débrouiller pas mal d'affaires embrouillées où les vertus capitales de son pendule de cristal lui avaient rendu de singuliers services.
La démarche qu'il tentait de faire où nous le trouvons dans le salon d'attente de la belle veuve Madame Delbrey était bien une de celle qui l'ait le plus passionné.
Pensez donc : son ancien camarade de lycée, le peintre Ralph Lanny lui avait montré la plus étrange découverte qu'il avait faite dans le dessous d'une table empire dont il avait fait l'acquisition chez un vieil antiquaire brocanteur de Passy : une petite main momifiée dont l'origine mystérieuse remontait à une vingtaine d'années pour le moins. Il y avait là un problème à résoudre qui passionnait le policier. D'autant que, depuis, quelqu'un s'était mystérieusement introduit dans l'antre du peintre pour s'approprier cette relique.
D'une enquête sommaire, il avait résulté que le petit meuble provenait d'une vente opérée par un domestique indélicat, le valet qui les avait reçus tout à l'heure, dont la passion pour le jeu des courses était le plus grand défaut.
C'était grâce aux indiscrétions de la jeune Sarah, l'aide du vieux brocanteur, que Prince avait été lancé sur cette piste et nous allons voir ce qui s'en suivra.
Donc, Prince et son ami, le peintre Ralph Lanny, attendaient avec quelque impatience dans le salon de M me  Delbrey. À ce moment, le valet de chambre revint en disant :
— Madame recevra ces messieurs dans quelques minutes. Si ces messieurs veulent bien me suivre...
Ils traversèrent un petit jardinet sablé planté d'un parterre de rosiers et pénétrèrent à l'intérieur de l'hôtel.
Claude Prince, qui suivait un peu en arrière son ami et le valet de chambre, les rattrapa par un saut leste au moment où le domestique ouvrit la porte d'un petit salon et disait :
— Si ces messieurs veulent entrer !
À ce moment, Claude se retourna vers le valet et lui décocha à brûle-pourpoint :
— Voulez-vous un tuyau pour Auteuil, cet après-midi, Alfred... Jouez « Casque d'or » c'est un outsider, mais il sera au poteau.
D'abord éberlué, le domestique rougit violemment et parla à voix basse :
— Comment monsieur peut-il savoir que je joue aux courses ? Peut-être m'y a-t-il rencontré ? Surtout, n'en parlez pas à madame ?... Je prends le tuyau, nous disons « Casque d'or ». La grosse côte, naturellement !
— La grosse côte... 20 contre 1...
Lorsque le domestique eut disparu, Claude se frotta les mains.
— Voilà un gaillard qui me paraît bien pincé pour le turf... parions qu'il vendrait sa dernière chemise pour jouer un « toquard ». Il va toucher son « Casque d'or » et je serai pour lui le messie... chut !
La porte s'ouvrait, M me  Monique Delbrey se montrait.
C'était une jeune femme d'une trentaine d'années, assez jolie, le teint mat, les cheveux sombres ; un regard franc animait son visage à la tristesse un peu grave. Elle portait un costume d'intérieur de couleur violette, cela indiquait un demi-deuil discret qu'elle prétendait garder.
— Madame Delbrey ? dit Claude en saluant.
— Je suis madame Delbrey, messieurs. J'ai reçu vos cartes avec un peu de surprise, car, en vérité, je ne soupçonne pas le moins du monde la chose urgente dont vous avez à m'entretenir.
Son ton était un peu froid cependant celui d'une femme du monde qui ne...

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