La Main Immaculée
126 pages
Français

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Description

Marie Costello, journaliste, est plongée au coeur d’une enquête nauséabonde.


Deux gosses gothiques ont été violemment agressés à la sortie d’une soirée.
Afin de découvrir l’identité des coupables, elle tente d’infiltrer le milieu de la nuit, un monde qu’elle connait peu et dont elle ignore les codes.


Au coeur du Black Pearl, boite branchée dont l’énigmatique patron ne la quitte pas des yeux, elle va découvrir que cette affaire est beaucoup plus sordide que ce qu’elle imaginait...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2015
Nombre de lectures 51
EAN13 9782373420135
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Main Immaculée
Anne Bardelli
Éditions du Petit Caveau - Collection Sang Neuf
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fichier est sans DRM, parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
À mon père…
Chapitre 1
Je sortis péniblement de mon lit. Le radio-réveil n’avait pas sonné. Saloperie de gadget chinois... Je posai mes pieds sur un objet plat et lisse qui fila sous la table de chevet, et je manquai de m’étaler. Ma BD V pour Vendetta… Qu’est-ce qu’elle fichait là ? Encore un truc que je devais ranger. Je me redressai en m’étirant à m’en faire claquer les articulations et repliai ma couette rouge et noire au pied du lit. Comme une somnambule, je me dirigeai vers la salle de bain.
Le miroir au-dessus de la vasque me renvoya un reflet peu flatteur. Qui était cette fille pâle comme la mort aux longs cheveux bruns en pétard ? Bon sang, quelle tronche de déterrée ! Il faut dire que le néon blanc au-dessus de l’armoire ne rend justice à personne. Même Miss Univers aurait eu l’air d’une vieille momie. Les cernes qui se dessinaient sous mes yeux s’assortissaient presque au bleu de mon regard.
Je devais le reconnaître, je tenais une sacrée gueule de bois ! Combien de caïpirinhas avais-je ingurgitées la nuit dernière ? Trop.
Je me glissai sous la douche, m’agrippant au plastique rayé du rideau pour ne pas faire un vol plané de plus. L’eau chaude détendit peu à peu mes muscles endoloris et mon mal de crâne sembla s’apaiser un chouia. Je tournai petit à petit le mitigeur pour baisser la température, jusqu’à me donner un petit coup de fouet glacé.
Ouais, a priori ce n’était pas suffisant.
Enveloppée dans ma serviette, j’allumai la chaîne hi-fi et allai me préparer le petit déj’. Mais d’abord, un Doliprane.
Au moment de faire le kawa, je réalisai qu’il ne me restait qu’une demi-cuillère de café moulu. Bon, je me contenterais d’un vieux reste de Nesquik périmé… sauf que je n’avais plus de lait. Enfin si, mais la date limite était tellement dépassée que le fond de la brique commençait à développer un véritable écosystème ! Il était peut-être temps que j’aille au supermarché.
Impasse donc sur le petit déjeuner. Je traversai le salon. Des traces rondes collantes ornaient le dessus en verre de ma table basse, et des taches suspectes et malodorantes couvraient mon kilim marocain, ajoutant quelques motifs au design ethnique orangé. J’ouvris la fenêtre en grand malgré la fraîcheur de l’air pour disperser les relents d’alcool et de tabac froid. Je ne fumais pas, contrairement à ma copine Julie qui avait rempli mon cendrier, et l’odeur semblait coller à tout comme une seconde peau. La température de la pièce chuta rapidement et, avec les cheveux mouillés, mieux valait refermer cette fichue fenêtre avant d'attraper une pneumonie. Trente secondes d’aération, toujours mieux que rien. Je me rabattis finalement sur le paquet d’encens rangé dans le tiroir en bas de ma bibliothèque. Thé vert. Parfait. Ça devrait camoufler les mauvaises odeurs.
Nous avions débuté la soirée ici avant de sortir dans un bar à cocktails. Une soirée entre filles comme nous en organisions régulièrement. Il me fallait décompresser, mon dernier boulot m’avait laissé un goût amer.
Je venais tout juste de rendre un papier sur les suicides en entreprise, malheureusement de plus en plus courants : stress, harcèlement, rythme de productivité infernal, peur du chômage… les raisons ne manquaient pas et des salariés désespérés finissaient par passer à l’acte. Certains patrons oubliaient parfois que dans D.R.H., le H signifiait humain… J’avais rencontré des familles brisées et des directions autistes, du coup j’espérais que mon prochain sujet serait bien plus léger.
Nasdaq ! Nasdaq, où es-tu ?
J’appelais ce satané matou, mais comme d’habitude, il jouait à cache-cache et avec mes nerfs, planqué quelque part à faire le mort. Vu la crise économique qui sévissait ces derniers temps, je n’avais eu aucun mal à lui trouver un nom un peu original et décalé.
J’avais recueilli cet ingrat après un reportage réalisé plusieurs mois auparavant sur les refuges animaliers. Un petit bébé chat de gouttière malingre et qui ne payait pas de mine. Personne ne voulait de lui. Il m’avait lancé un regard humide comme Potté dans ce dessin animé, Schrek ! Et voilà, coup de cœur, tombée dans le piège. Je me retrouvais avec ce petit monstre si attachant et cajoleur. Son début d’existence chaotique expliquait certainement sa peur d’un nouvel abandon. Mais quel emmerdeur de première classe quand il s’y mettait ! Enfin, quelque part, on s’était trouvé. Un mini-moi version quadrupède.
Passant en trombe devant ma chaîne hi-fi, j’appuyai sur stop. Trop mal au crâne pour supporter les riffs de guitares agressifs de Nada Surf une minute de plus. J’étais déjà en retard et la journée débutait mal, placée une fois de plus sous la loi de Murphy ! J’y étais une abonnée fidèle.
Je retournai dans ma chambre et décidai de m’habiller en fille pour une fois. Attrapant mon unique paire de collants neufs, je les enfilai et un de mes doigts passa au travers. Je savais bien que j’aurais dû limer cet ongle ! Je les jetai en boule au pied du lit et passai un jean avec un tee-shirt et un pull-chaussette noir par-dessus. Comme d’habitude. À vingt-cinq ans, je continuais de m’habiller comme une ado, au grand dam de Julie qui essayait en vain de m’inculquer un minimum de féminité vestimentaire.
Allez, plus qu’un brossage de dents et je serais prête. Bizarre, mon dentifrice avait une drôle d’odeur… Bon sang, mal réveillée comme j’étais, j’avais failli me laver les dents avec ma crème dépilatoire ! Quelle idée aussi de la mettre près du tube de dentifrice. D’office, je sentis que ça allait être une excellente journée…
Je sautai à cloche-pied dans le couloir pour enfiler mes Converse et tentai une fois de plus de localiser mon félin de malheur.
Nasdaq ! Je t’ai mis tes croquettes dans ta soucoupe. Je sors. Tant pis pour toi, si tu ne me dis pas au revoir, pas de schkrounch-schkrounch !
La boule de poils rayés sortit de nulle part et se jeta dans mes jambes. Il zigzagua entre mes mollets et essaya de m’empêcher d’atteindre la porte avec ses câlins et ses ronrons. Je faillis tomber.
Te voilà enfin ! Nasdaq ! Arrête ! Maman doit aller travailler…
Un dernier petit grattouillis derrière les oreilles et je refermai la porte de mon appartement au nez de mon tigre miniature. Allez, croisons les doigts pour qu’il ne fasse pas les pires bêtises en mon absence… Ouais, je pouvais toujours rêver !
Je descendis rapidement au sous-sol pour récupérer ma Toyota Aygo au garage et me rendre au boulot. Me retrouvant dans les sempiternels bouchons parisiens, j’arrivai enfin au journal, hyper à la bourre, et je sortis mon badge magnétique afin de m’engager dans le parking de Zoom’Infos. Mon canard se spécialisait plutôt dans les faits divers, avec une touche de people pour le croustillant et le glamour. Il se voulait à l’image de certains tabloïds anglais, mais en carrément moins trash. J’espérais toutefois rejoindre plus tard un journal sérieux … Mais c’était mon premier travail et je ne pouvais pas cracher dans la soupe. J’avais débuté en tant que stagiaire et j’avais eu la chance d’y dégoter un poste fixe dès mes études terminées. Mes parents auraient préféré que je fasse médecine ou que je devienne avocate (le rêve de tout géniteur, j’imagine !) Mais je voulais être libre et ce boulot me permettait de me balader, de rencontrer des tas de gens, d’être en action. Et puis j’étais plutôt curieuse, voire fouineuse… Que voulez-vous, être coincée derrière un bureau huit heures par jour, très peu pour moi.
À peine arrivée à mon poste, je fus enveloppée par l’agitation habituelle, le crépitement des imprimantes, les sonn

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