La mallette de cuir jaune
40 pages
Français

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La mallette de cuir jaune , livre ebook

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Description

Vinker, alias l’Alouette, une espèce de clochard sans âge, se fait un peu d’argent à la descente de l’autobus provenant de la Côte d’Azur, en proposant ses services pour porter les bagages.


Ce jour, c’est une jeune dame élégante qui lui demande de s’occuper de sa grande mallette de cuir jaune en le priant d’aller avec celle-ci, à la terrasse d’un bar, un peu plus loin, le temps qu’elle règle quelques formalités.


L’Alouette attend... attend... Sa cliente ne revient pas. Alors, il décide d’amener la valise dans sa pauvre chambre d’hôtel, s’imaginant ce qu’il pourra retirer d’un tel article et de son contenu.


Mais, quand il ouvre la mallette de cuir jaune, il a la désagréable surprise de découvrir qu’elle renferme des morceaux d’un corps humain découpé...


Effrayé, il se précipite immédiatement chez l’inspecteur François PESSART, un policier avec lequel il a déjà « collaboré »...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9791070033227
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Inspecteur PESSART

- 9 -

LA MALLETTE DE CUIR JAUNE

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
« L'Alouette » travaille
 
À l' « As de Cœur », au Rond-Point de la Reine, à Boulogne, la partie de belote s'achevait.
Il y avait là trois habitués d'assez mauvaise mine et qu'on ne connaissait guère que de leur surnom. C'était d'abord notre vieille connaissance Vinker, dit l'Alouette, d'assez piteux aspect dans sa veste verdie, son tricot de matelot à raies blanches et bleues, ses joues pas rasées dont la barbe dure poussait sur une couenne râpeuse et jaunâtre ainsi que du chiendent.
Le second partenaire était un marchand de chiens, Baptistin le Moko, et le troisième de la bande était un être étriqué et glabre qu'on appelait Jo-le-jockey.
M. Castagnet, le patron, un auvergnat solide, à la tête rasée, trônait à son comptoir, les manches retroussées, les poings redoutables.
L'ambiance de l'établissement était douce en cette soirée brumeuse et triste de novembre où dehors aboyait un vent hargneux qui, par saccades, traînait des paquets de feuilles mortes le long du trottoir.
Jo eut un grand rire de sa bouche édentée et déclara en jetant ses cartes :
— Cette fois, les marrons sont cuits, tu es encore de la revue, mon vieux Vinker, aboule les monacos !
— T'as pas de veine, ce soir, constata le Moko en rigolant, mais tu connais le proverbe : « Heureux aux jeux, malheureux en amour ! » On dit aussi le contraire. Ah ! tes conquêtes, l'Alouette ?
L'idée parut tellement baroque au vieux clochard qu'il partit, à son tour, d'un grand éclat de rire.
— Après tout, on ne sait pas ? Lorsque j'étais jeune, il y en a plus d'une qui ne crachait pas sur la marchandise.
Puis son visage s'assombrissant, il fouilla dans toutes ses poches et en sortit avec difficulté trois pièces de vingt sous.
— Voilà ma part, je ne suis pas assez argenté pour régler les consommations, je vous les laisse !
— Radin !
— Si tu crois que les affaires sont prospères, non, y aura plus bientôt moyen de gagner son bifteck... Pour l'heure, c'est le moment du boulot, je me débine, il n'est que temps ! Alors, à la revoyure et salut la compagnie !
Assujettissant sur son chef, sa casquette crasseuse, l'Alouette qui venait d'un trait d'avaler son « Bitter-Cassis », s'apprêtait à gagner la porte du bistro. Jo, l'arrêta d'un geste.
— Qu'est-ce que tu fais, en ce moment, vieux frère ?
— Des trucs... enfin un peu de tout... répondit l'Alouette de son ton placide et traînard de vieux voyou.
« Pour le moment, poursuivit-il, j'ai un filon. Oh ! c'est pas l'paradis, mais avec le système D, on s'en tire ! Depuis qu'il n'y a plus nib à faire pour le portage dans les gares, rapport aux hommes d'équipes qui roulent les bardas jusqu'au trottoir, mais j'ai éventé un autre boulot, c'est assez pépère, et, puis, comme l'œuf de Christophe, fallait y penser !
« Voilà, moi, je me suis dit comme ça : puisque les trains ne donnent plus, faut voir aux autocars... Pour la petite banlieue, rien à faire... un tas de péquenots qui trimballent eux-mêmes leurs paquets. Pour les grandes lignes, c'est différent ! les types qui reviennent par exemple de Nice, de la Côte d'Azur... ceux-là, ils ont toujours besoin de quelqu'un pour leur chercher un taxi, porter leurs valises, le plus souvent, ce sont des types assez généreux... Alors, à présent, je fais la ligne, comme on dit.
« Le service régulier, Paris-Nice et vice-versa. C'est vers sept heures et demie que le car venant de Lyon, relais de Nice, s'arrête rue Laffitte devant les bureaux de la Phocéens-Cars. ...

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