La Pieuvre
41 pages
Français

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Description

Edward Warency alias « L’Ange » et son ennemi juré l’inspecteur Kenneth Hartling, se retrouvent tous deux dans une ville portuaire, attirés pour des raisons différentes par les activités crapuleuses d’une bande de trafiquants dirigés par la mystérieuse Pieuvre.


Le policier pense avoir une longueur d’avance en ayant arrêté le capitaine d’un cargo transportant des marchandises pour l’organisation criminelle.


Mais, durant le transfert du prisonnier, le fourgon cellulaire subit une attaque...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385010126
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA PIEUVRE

Par
Paul TOSSEL
CHAPITRE PREMIER
 
L'homme s'était assis sur le parapet et, tournant le dos à l'avenue sillonnée par les poids lourds remontant des docks, jambes pendantes dans le vide, il regardait un groupe d'enfants à demi nus s'ébattre sur la petite plage. À Keelson, on appelait en effet « plage », le quadrilatère de graviers gris couvrant la racine de la jetée sur lequel les vagues glauques du Pacifique rejetaient tous les débris cueillis au large ou dans les eaux huileuses du port. Le soleil déclinait, mais l'air encore tiède apportait une âcre senteur d'algues et de sel. Sur la gauche, la maçonnerie du port et des quais interrompait brutalement la continuité de la plage qui se trouvait ainsi réduite à une bande de deux cents mètres de longueur et de trente pas à peine en largeur. Au loin, les silhouettes noires de quelques cargos se balançaient mollement en face des docks, tandis que grinçaient les treuils des grues de déchargement. Entre elles et la plage étaient amarrées quelques barques de pêche côtoyant çà et là un yacht d'une blancheur de neige.
L'individu rejeta légèrement son feutre en arrière, alluma une cigarette. Il était de taille moyenne, mais bien découplée ; ses vêtements dénotaient une élégance sobre et de bon goût. Son visage aux traits fins exprimait la bienveillance et la douceur ; un sourire semblait flotter en permanence sur ses lèvres ; ses yeux bleus se nuançaient d'attendrissement en suivant les jeux des bambins à quelques mètres au-dessous de lui. En raison de sa position, il lui fut impossible d'éventer la présence d'un personnage courtaud et massif qui, immobile derrière lui au pied d'un des platanes du quai, l'observait avec acuité depuis plusieurs minutes. Celui-ci se décida enfin à franchir le court espace le séparant du jeune homme pour venir s'accouder familièrement auprès de lui.
— Bonne soirée, Warency ! Je ne m'attendais pas à vous rencontrer à Keelson. Voyage d'affaires ou d'agrément ?
L'interpellé sourit en reconnaissant son vieil adversaire de toujours, l'inspecteur de la police fédérale Kenneth Hartling.
— Ce vieux Kenneth ! Toujours aussi curieux... Supposez que je sois en touriste dans ce charmant petit port et contentez-vous de cette explication.
— Quelle mouche vous pique ? Il m'a rarement été donné de voir l'Ange de mauvaise humeur. Dois-je croire que ce séjour à Keelson ne vous apporte pas toutes les satisfactions que vous espériez en tirer.
L'ironie du propos était manifeste.
— Vous faites une grossière erreur, mon cher Kenneth ; ce qui m'irrite, c'est la vue de votre visage. Je n'ai jamais pu regarder un nigaud en face sans subir une sorte de malaise.
Le front du policier s'empourpra.
— Edward Warency ! Je vous rappelle au respect des représentants de la loi. Je prends acte de vos insultes pour...
— Laissez la loi de côté et pénétrez-vous de l'exactitude rigoureuse de mon épithète... Il faut être le dernier des nigauds pour arrêter l'homme qui se nomme Stanley Rufford.
— Nous y sommes ! ricana Hartling. Vous êtes au courant de cette affaire et, cette fois, vous fulminez de vous être laissé damner le pion par la police... Adieu ! Les petits ou grands profits que vous pensiez en retirer. L'Ange s'est déplacé pour rien ! Je tiens Stanley Rufford et du même coup le reste de la bande. Ce soir même, il sera transféré à Juswingtown où nous lui appliquerons une méthode de grilling à laquelle il lui sera difficile de résister.
— Je constate avec tristesse que votre intelligence n'a fait aucun progrès depuis l'époque où nous étions condisciples au collège de Seattle. Il vous fallait alors étudier dix fois un texte pour le comprendre et le commenter ; il vous faut maintenant collectionner les échecs pour percevoir enfin la bonne marche à suivre dans les affaires criminelles qui vous sont confiées. Et cependant, vous êtes devenu le grand inspecteur Hartling ! Heureusement que l'Ange s'est souvent trouvé là pour vous épauler malgré vous !
— Je vous interdis de telles allusions ! Vous avez, au contraire, perpétuellement entravé mon' action et vous devez vous considérer heureux de vivre dans un pays respectueux de la liberté individuelle. Mais un jour viendra où je réunirai des preuves suffisantes pour vous envoyer finir votre existence dans un pénitencier.
— Vous vous ennuieriez sans moi ! Mais, nous voilà loin de notre sujet. Je maintiens que vous avez commis une erreur monumentale en arrêtant, ce matin, Stanley Rufford et, dans quelques jours, je vous verrai revenir à Keelson pour implorer mon aide.
— Vous avouez donc que vous vous intéressez à l'activité de cet aventurier ! Si, par hasard, quelque chose de fâcheux survenait au cours de mon enquête, je vous en rendrais responsable. En attendant, je vous ferai citer comme témoin et vous forcerai à raconter ce que vous savez.
— Je sais une foule de choses que vous ignorez et me moque de votre citation. Vous savez très bien que je n'y répondrais pas. Par contre, je me ferais représenter au tribunal par mon conseil qui prouverait que je ne me suis jamais occupé de Rufford, que vous avez agi par haine personnelle et vous réclamerait deux mille dollars d'indemnité. À bon entendeur, salut !
D'un coup de reins, l'Ange se...

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