La Vipère Jaune
65 pages
Français

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Description

La célèbre espionne Thérèse ARNAUD et ses hommes sont envoyés à Vienne, en Autriche, pour mettre la main sur les plans d’un canon de 88 mm, bien plus puissant que ceux des forces alliées.


Mais ces fameux documents sont aux mains de l’agent autrichien la « Vipère Jaune », ayant pour mission de les faire passer en Turquie où les usines de guerre sont chargées de la construction intensive de l’arme.


S’engage alors un duel à distance entre les deux femmes, un duel qui pourrait désigner le vainqueur du conflit.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782373475340
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVIS AU LECTEUR
***
Nous commençons, aujourd’hui, la publication des :
EXPLOITS EXTRAORDINAIRES DE THÉRÈSE ARNAUD
Le meilleur agent du Service de contre-espionnage français. *
Les espions sont généralement des êtres vils, des ê tres décriés qui pratiquent la délation dans le but unique de servir leurs appétits de lucre et de débauche.
Il n’en est pas de même deTHÉRÈSE ARNAUD dont la conduite pourrait servir d’exemple à bien des hommes et des plus courageux.
Au début de la guerre, ayant assisté au meurtre de son père commis par les Allemands, elle avait, tout naturellement, comme el le le dit,« pris du service».
Trop vaillante pour jouer le rôle effacé d’infirmiè re, le cœur gonflé d’un trop profond amour pour la France, elle avait consacré s on intelligence, sa connaissance des langues, sa beauté, sa force, son dévouement, son courage et, il faut le dire, son génie à une besogne plus d irecte.
THÉRÈSE ARNAUD NE PEUT ÊTRE COMPARÉE À AUCUN AUTRE AGENT SECRET.
Toujours sur la brèche, toujours en plein danger, s on cœur jamais ne faiblit, même durant les interrogatoires les plus dangereux. Bien au contraire, elle ne cessa de se jeter audacieusement au plus fort du pé ril. Cent fois, elle se trouva en pleine bataille ; non pas dans des batailles d’o ù l’on ressort chargé d’honneurs et de gloire, mais dans des batailles an onymes, contre des ennemis invisibles, inconnus et, par là même, d’autant plus à craindre.
THÉRÈSE ARNAUDla plus noble figure de la Grande Guerre. est NOUS DEVONS À SA BRAVOURE, À SON HÉROÏSME, PLUSIEURS MIL LIERS DE VIES HUMAINES.
D’une modestie aussi grande que son courage, elle n ’a pas voulu que ses exploits fussent publiés de son vivant.
« Plus tard, disait-elle,plus tard... quand, dans ma Terre de France, je dormirai mon dernier sommeil, il sera bien temps... »
THÉRÈSE ARNAUDlemaintenant, dans le cimetière d’un minuscu  repose,
village de l’Est. Tous ceux pour qui elle s’est sac rifiée sans compter doivent, désormais, savoir comment et dans quelles épouvanta bles conditions, cette grande Française a magnifiquement combattu pour sa Patrie.
Puissent lesEXPLOITS DE THÉRÈSE ARNAUDun écho attendri trouver dans l’âme de ce Peuple de France à qui elle avait voué son plus fervent Amour et son incomparable Loyauté !
THERESE ARNAUD - 6 -
LA VIPÈRE JAUNE
De
Pierre YRONDY
CHAPITRE I
LE DANGER INSOUPÇONNÉ
Le train de luxe roulait au milieu des montagnes co uvertes de neige, sous le disque argenté de la lune.
Dans les compartiments-couchettes, les voyageurs do rmaient d'un sommeil que rendaient plus profond les fatigues dues aux le nteurs apportées par les nécessités de la guerre à la marche des convois d'e xploitation.
Cependant, dans l'immense wagon silencieux, deux ho mmes veillaient. Étendus à demi, sur leurs couchettes, au fond d'un compartiment dont ils avaient pris soin de fermer sérieusement la porte.
Le plus âgé des deux pouvait avoir soixante ans. Il portait une moustache en crocs, toute blanche, qui barrait une figure mar tiale dans laquelle des yeux bleus aux reflets d'acier donnaient une impression de dureté et même de cruauté.
L'autre, plus jeune, à la mine féline et glabre, au corps souple, faisait avec son compagnon un contraste frappant.
— Eh bien ! fit ce dernier, après avoir allumé une cigarette, que décidons-nous ?
Pour toute réponse, son compagnon eut un geste évas if qui semblait vouloir gagner du temps tout en marquant une hésitation certaine.
— Il faut pourtant en finir, « Meister », dit le pr emier. Je n'ai, bien entendu, pas d'ordres à vous donner. Mais, à mon humble avis , il faut saisir l'occasion au vol.
— ... à condition que ce soit à bon escient, répliq ua le plus âgé des deux interlocuteurs.
— Vous voulez dire ?
— Que, si nous agissons tout de suite, nous risquon s fort de faire un pas de clerc.
— Cependant...
— Il n'y a pas de : cependant, répliqua sèchement l e « Meister ». Les instructions que nous avons reçues sont formelles : il ne faut rien tenter prématurément. Il ne faut rien brusquer en vue d'un succès immédiat dont toutes les résultantes ne seraient pas exploitables par la suite.
Son compagnon s'était tu, sans doute rallié à l'avi s de son chef. Mais, ce dernier tira sa montre.
— Deux heures vingt ! Si nous n'avons pas de retard , nous entrerons, à deux heures cinquante-cinq, en gare de Feldkirch. L à, je demanderai des ordres.
— ... et le commandant von Boche nous dira de nous débarrasser du colis, dit l'autre.
— Ça, c'est à voir, prononça d'un ton dégagé, son interlocuteur.
Et les deux hommes se calèrent, chacun dans son coi n, comme dans l'attente d'un événement important.
Pendant ce temps, à l'autre extrémité dusleeping, seule dans son compartiment réservé, une femme reposait.
Ses bagages portaient les étiquettes des palaces de New York et de Baltimore ; des journaux anglo-saxons et des romans anglais gisaient épars sur la banquette en face d'elle. Tout, dans sa mise et sa toilette, décelait une riche touriste américaine.
Certes, l'observateur le plus intuitif eût eu quelq ue peine à reconnaître, en cette voyageuse transatlantique, la meilleure colla boratrice du capitaine Ladoux (1): C. 25 Thérèse Arnaud.
Et pourtant, c'était bien elle, envoyée en mission spéciale par le deuxième bureau auprès du capitaine Norbert, alors à Vienne. Elle devait se mettre à sa disposition en vue de s'emparer d'un plan du nouvea u canon de campagne austro-hongrois que lesUsines « Skoda » allaient incessamment faire sortir de leurs ateliers.
Comme on peut le constater, la chasse était bonne p our les deux espions autrichiens Otto von Werner et Karl Zimmer qui l'av aient prise en filature dès Paris et n'étaient pas parvenus à se mettre d'accor d quant aux moyens de s'en défaire.
À ce moment, le train entrait en gare de Feldkirch où il devait s'arrêter dix minutes.
— Attendez-moi, dit le « Meister » à son compagnon.
Et il sortit vivement dans le couloir pour gagner l a portière au moment où le convoi, encore animé de force acquise, allait s'imm obiliser.
Von Werner traversa le quai en trombe. Il pénétra d ans le bureau du commissaire de gare, vide à cette heure.
— Wer dà ?(2)cria le planton.
— Ingolstadt !dre de répondit simplement le visiteur en exhibant son or mission à l'appui du mot de passe. Vite le téléphon e !
Peu habitué à semblable intrusion d'un civil dans u n bureau militaire, le
soldat hésita un instant. Mais, devant l'allure déc idée de l'inconnu et le son impératif de sa voix, il s'exécuta et conduisit ce dernier à l'appareil.
Sa stupeur fut à son comble lorsqu'il entendit celu i dont la mine répondait à celle d'un officier supérieur, après avoir demandé Vienne, s'écrier, une fois en communication :
— Herr Hans Vogler est-il à la distillerie ?
Puis, quelques secondes plus tard :
— Ah ! C'est vous, Herr Vogler ? Bien... J'ai, pour vous, une bonbonne de la Maison Arnaud et Cie. Dois-je vous l'adresser à Vie nne ou non ?... Oui... Oui... Vienne alors ? Fort bien. Je vous salue, Monsieur V ogler.
On a compris que, par ce langage convenu, l'espion demandait à son chef s'il devait laisser Thérèse entrer dans Vienne. Her r Hans Vogler, on s'en doute, n'étant autre que le commandant von Boche, chef de l'espionnage autrichien.
Puis, laissant là le planton ahuri, le Meister sort it dignement juste assez tôt pour sauter dans le rapide qui démarrait.
— Vienne ! dit simplement l'espion à son collègue tout en reprenant sa place dans le compartiment.
Zimmer eut un ricanement de victoire.
Puis, se laissant aller, satisfait, sur la banquette :
— Elle n'ira pas plus loin que la gare de l'ouest, dit-il. Finie la carrière de la Belle Thérèse ! Finie !
Et tous deux s'endormirent du sommeil du juste, imi tés en cela, à l'autre bout dusleepingière, ne se, par Thérèse Arnaud qui, malgré sa défiance coutum doutait de rien.
Le rapide arriva enfin au terme de son grand voyage .
La locomotive haletante et comme épuisée par sa cou rse folle de huit cents kilomètres semblait regarder le flot de voyageurs q ui gagnaient la sortie.
Parmi ceux-ci, un homme élégant paraissait fort pre ssé. Sa valise à la main, il dépassait des gens qu'il bousculait sans même s'excuser.
Son billet remis et le portillon franchi, il se pré cipita sous le péristyle de la gare. Il regarda à droite et à gauche comme dans l' attente de quelque événement.
Un taxi, marchant au ralenti, s'arrêta juste devant lui.
— À vos ordres, patron ! lui jeta à voix basse le c onducteur du véhicule.
— Tu as des ordres, Fritz ?
— Oui.
— Tes collègues ?
— Les trois, qui sont derrière moi, sont à nous.
— Très bien, articula Karl Zimmer en lançant un cou p d'œil du côté de la sortie où apparaissait précisément Thérèse Arnaud, suivie, à petite distance, du Meister Otto von Werner.
La collaboratrice du capitaine Ladoux avait, certes , le choix entre les trois voitures. Mais, pour elle, le résultat final était le même : elle se trouvait prise dans le filet tendu par ses ennemis.
(1) Voir les titres précédents.[Retour]
(2)Qui va là ?[Retour]
CHAPITRE II
LECOLIS MYSTÉRIEUX
«Abbazia-Palace ».
C'était l'adresse que l'espionne avait donnée au ch auffeur, et ce dernier, agent consciencieux, l'y avait conduite bien honnêt ement, obéissant aux ordres formels que lui avait donnés von Boche. Il fallait, à tout prix, agir avec discrétion et ne pas brusquer les choses par une arrestation p rématurée, mais bien, plutôt, surveiller l'espionne avant de la capturer, afin de connaître aussi ses complices, le cas échéant.
C'est pourquoi nous la voyons descendre de voiture devant le hall étincelant de lumière de l'Abbazia.
Un chasseur stylé, à l'obséquiosité germanique marq uée, lui ouvre la portière, cependant qu'un grand diable de garçon s'empare de ses bagages pour les monter à son appartement.
— Madame n'a besoin de rien ? demanda le valet de c hambre à la voyageuse, après que celle-ci se fut installée chez elle.
— Non, mon ami. Pas pour le moment. En tout cas, je vous sonnerais.
— Aux ordres de Madame !
Et le garçon disparut.
Thérèse Arnaud procéda tranquillement à sa toilette , ouvrit ses malles, en tira les vêtements qu'elle se proposait d'endosser en place de ses effets de voyage.
Cinq minutes plus tard, la pièce prenait l'aspect d e ce désordre particulier des innombrables attributs vestimentaires qui décèl ent, dans les « Palaces », la présence des riches étrangères.
Seule, une imposante malle-armoire que les domestiq ues avaient placée entre la fenêtre et le lit ne fut pas ouverte.
À ce moment, Thérèse appuya sur le bouton de servic e.
Une blonde femme de chambre apparut quelques instan ts après.
— Madame désire ?
— Le valet de chambre !
— Oh ! Si je puis rendre à Madame le même service ? répliqua l'obligeante camériste.
— Non. C'est le valet de chambre que je veux voir. Il s'agit de mes bagages
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