La voyageuse du rapide Paris-Marseille
77 pages
Français

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La voyageuse du rapide Paris-Marseille , livre ebook

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Description

Une femme a été étranglée dans le rapide en provenance de Marseille. Aucun témoin, nul indice, l’inspecteur Petitjean, chargé de l’affaire, peine à trouver une piste.


En parallèle, Daniel MARSANT, agent du Deuxième Bureau, attend la visite d’un émissaire inconnu l’ayant prévenu, par message, qu’il venait lui donner les informations nécessaires à l’arrestation du Grand Maître, le génie du mal.


Mais Daniel MARSANT espère en vain, personne ne se présentera.


Bientôt, le sort lui apportera un élément lui permettant de relier son ennemi juré à l’enquête menée par l’inspecteur Petitjean...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070036365
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 10 -

LA VOYAGEUSE DU RAPIDE PARIS-MARSEILLE
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
LE RAPIDE MARSEILLE-PARIS
 
L'employé du train rabattit son journal, étouffa un bâillement et s'étira. Il connaissait le trajet par cœur et, d'après le nouveau tressautement des roues sur les rails, savait qu'on approchait de Paris.
Il regarda sa montre. Vingt-deux heures cinquante.
— Encore vingt minutes, murmura-t-il, et nous serons arrivés.
C'était le rapide de Marseille qui entre en gare, chaque nuit, à 23 h. 10. Pas de retard. On serait là juste à la minute indiquée sur l'horaire classique.
L'employé émit un sourire de contentement. Il en avait « plein les reins » comme il se le disait à lui-même. Le strapontin, tout rembourré de cuir qu'il fut, à l'extrémité du wagon, s'avérait tout de même moins confortable que la banquette d'un compartiment. Et encore moins qu'une couchette de wagon-lit.
Il se leva, s'étira encore une fois, poussa la porte à battant, sans serrure, qui le séparait du couloir et avisa le premier compartiment.
Il fit glisser la séparation et passa la tête à l'intérieur qui était faiblement éclairé en raison de l'abat-jour tiré sur la lampe.
— On arrive, Mademoiselle..., murmura-t-il.
Pas de réponse. Il sourit. La voyageuse s'était endormie, sans doute. Il pénétra dans le compartiment.
Trois ou quatre minutes plus tard, il reparut dans le couloir. Il paraissait tituber. Son visage était livide. Des gouttes de sueur apparaissaient sur son front.
Il jeta un regard à demi absent autour de lui. Là-bas, à l'extrémité opposée du wagon, un homme était debout, tourné vers la large baie vitrée à travers laquelle on voyait défiler tout un kaléidoscope de lumières indiquant l'approche de plus en plus imminente de la gare.
Le voyageur eut un sursaut. L'employé venait de le toucher au bras.
C'était un homme de stature moyenne, mais solidement bâti qui paraissait nerveux et portait des lunettes, de grosses lunettes à monture d'or. Il se retourna brusquement vers l'employé du train.
— Il y a longtemps que vous êtes là ? demanda ce dernier d'une voix forte pour couvrir le bruit des roues.
— Moi ? Je ne sais pas... Mettons dix minutes. Pourquoi ?
L'homme à lunettes posait son regard sur son interlocuteur. On eût dit qu'il y avait de l'anxiété dans son expression.
— Vu n'avez vu passer personne ?
L'employé avait les mains tremblantes et le voyageur le remarqua. Il s'aperçut, en même temps, de la pâleur de l'homme en uniforme.
— Vu passer quelqu'un ? répéta-t-il machinalement. Non... Mais, dites, qu'est-ce qu'il y a ? Qu'avez-vous ?
On entendait le grincement des freins. Le train ralentissait. La gare de Lyon n'était plus bien loin.
— Écoutez, balbutia l'employé, il... il faut que vous restiez avec moi... Oui, jusqu'à l'arrivée... Je... J'aurai besoin de vous... C'est-à-dire pas moi, mais la police...
— Quoi ? Quoi ? s'effara l'homme à lunettes.
Déjà, l'employé visitait hâtivement les autres compartiments du wagon. Il n'en trouva que deux qui fussent occupés. La locomotive venait de stopper et haletait. L'employé bondit sur le quai et apostropha un porteur.
— Cavale !... hurla-t-il. Va me chercher le chef... Et la police...
La foule des voyageurs descendait du train et s'acheminait vers le portillon de sortie. Il y avait là trois cents personnes au moins.
L'employé avisa un deuxième porteur.
— Reste là, toi et veille à ce que...
Il s'interrompit, poussa un juron et fit un bond en avant. Le voyageur à lunettes d'or s'était glissé parmi la cohue et se hâtait.
— Hep !... fit remployé. Je vous ai dit qu'il fallait attendre !
— Non, mais, dites, vous êtes fou !...
L'homme s'était dégagé d'une secousse et tentait de reprendre sa route. L'employé gronda :
— Si vous persistez à vouloir vous en aller, je vous fais arrêter sur-le-champ... Compris ?
— Non, je ne comprends rien du tout... marmonna le voyageur qui paraissait subitement s'être résigné. Mais, ajouta-t-il, je veux en avoir le cœur net. Que désirez-vous ?
Le chef de service accompagné d'un inspecteur de police attaché à la gare de Lyon arriva enfin.
— Qu'est-ce que c'est, Tampier ? articula le chef.
Édouard Tampier, l'employé du train, désigna le convoi.
— Ici, chef... Dans le premier compartiment... Une voyageuse... Une jeune fille ou jeune femme, je ne sais pas encore... Assassinée... Et il y a ce... enfin, Monsieur, qui n'a pas du tout l'air de vouloir rester avec moi pour des explications...
— Moi ? grommela l'homme. Mais je n'ai rien à voir avec cette histoire !... Pourquoi pas tous les passagers du train, aussi ?
L'inspecteur s'approcha et marmonna quelques mots. Pendant ce temps, le chef de service, accompagné de Tampier, pénétrait dans le compartiment tragique.
Une jeune femme était étendue, sans connaissance, sur la banquette. C'était un compartiment de deuxième classe. Le chef posa la main sur la poitrine et haussa les épaules avec un soupir.
— Morte... murmura-t-il. Le cœur ne bat plus...
Il se redressa, se retourna, dévisagea Tampier.
— Expliquez, mon ami... Elle a appelé au secours ?
— Mais non, chef... Il n'y a pas eu de bruit... Rien... Cette pauvre petite m'avait demandé à Lyon où elle était montée de la prévenir dès qu'on arriverait à Paris. On avait dépassé Villeneuve-Saint-Georges... Je suis entré dans le compartiment. J'ai cru qu'elle dormait. Je l'ai secouée légèrement.
Tampier ravala sa salive et reprit :
— C'est alors que je me suis aperçu qu'elle était sans connaissance. Et j'ai découvert ce cordonnet-là autour du cou.
Il tira une sorte de petite tresse de soie bleue de sa poche et la tendit. Le chef de service poussa un long soupir.
— Un docteur, tout de suite !... décida-t-il. Et il faut téléphoner à la Sûreté Nationale.
Le chef descendit du train et se fraya un chemin à travers un groupe de curieux qui s'étaient assemblés là, déjà. L'homme à lunettes d'or était toujours en compagnie du policier de la gare. Tous deux échangeaient de courtes réflexions...
Le docteur Pierre fut tout de suite sur les lieux.
Il ne lui fallut pas longtemps pour constater que ses soins étaient inutiles.
— L'asphyxie a fait son œuvre, fit-il. La cordelette était bien serrée. Elle a laissé une trace profonde sur le cou.
Effectivement, on voyait une ligne sinistre et violacée sur la gorge de la malheureuse. Un nouvel, arrivant apparut.
— Inspecteur Petitjean, annonça-t-il. Alors... Un crime ?
Il parlait sans émotion, avec cet endurcissement professionnel de ceux qui ont, chaque jour, des affaires de ce genre à étudier.
On lui expliqua ce qui s'était passé. Il jeta un coup d'œil dans le compartiment, vit la victime. C'était une jeune femme d'environ vingt-cinq, ans, élégamment vêtue et dont on voyait, malgré la défiguration causée par la grimace de souffrance, qu'elle avait dû être fort jolie.
Le chef de service tendit un sac à main verni, de couleur noire.
— J'ai déjà regardé, fit-il. Un poudrier, un ticket, les clefs... C'est tout.
— Pas de papiers d'identité ?
— Rien qui puisse donner une idée du nom de la victime.
Petitjean considéra le sac à main sur lequel s'entrelaçaient des initiales qu'il déchiffra : L. C.
Il fronça les sourcils.
— Pas de bagages ? demanda-t-il encore.
Ce fut Tampier, l'employé du train, qui répondit :
— La valise plate, là-haut dans le filet... C'est à elle.
— Ah ! bon... Il faudra me la confier, naturellement. Je garde également le sac à main. Ainsi que la cordelette.
Ils descendirent du compartiment au moment où des hommes arrivaient avec une civière pour emporter le corps.
Une voix demanda avec impatience :
— Est-ce que je peux m'en aller, à la fin ?
Petitjean pivota sur ses talons et se trouva face à face avec l'homme à lunettes d'or que le policier de la gare surveillait étroitement.
— Qu'est-ce que c'est ? s'informa Petitjean.
— A

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