Lady commandement : Tellement plus que la mort
238 pages
Français

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Lady commandement : Tellement plus que la mort , livre ebook

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Description

Lorsqu’une jeune femme sauve une sommité de la mode et que celle- ci la prend sous son aile pour son talent de créatrice de bijoux uniques, la vie devrait ressembler à un conte de fées.
Mais quand le passé est tellement plus fort que la mort, on doit s’attendre à tout...
À voir surgir les ténèbres...
À devoir se soumettre aux désirs charnels des éléments...
À combattre et réveiller des souvenirs d’une autre vie...
À renoncer à l’amour pour sauver ses proches, et tellement plus...
À neutraliser la mort, et tellement plus que la mort...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782898311130
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour Logan, Malik et Naëlie.
Que ma passion pour la lecture soit mon plus précieux héritage.




PREMIÈRE PARTIE


Chapitre 1
Depuis des semaines, la température est exécrable. Dame nature se paie la gueule de tout le monde. Et en ce matin maussade, on se les gèle, mais, au moins, il ne pleut pas.
Agglomérés près d’un abribus, plus d’un envie la sécurité précaire du toit de verre que les plus balaises ont investi. En retrait, insensible au froid mordant, une jeune femme sourit. Sa tablette à croquis est tapissée de visages aux détails à couper le souffle. Un trait de crayon par-ci, un en spirale par-là.
« Tryny ! »
Elle lève le regard et voit une voiture de luxe qui s’immobilise dans le dernier emplacement du coin.
Un jour , songe la fille , moi aussi j’aurai mon auto.
Elle soupire, revient à ses croquis.
« Tryny… Tryny, protège-la ! »
La conductrice sort de son véhicule, laisse tomber ses clés. Au même moment, un poids lourd fonce sur elle. Sans réfléchir, Tryny s’élance et, en une seconde, le duo gît sur l’accotement.
Le méga taxi communautaire s’arrête et ouvre ses portes, les usagers montent sans leur accorder un regard. Insensible, la horde s’évanouit dans le trafic.
La rescapée est saine et sauve, elle tressaille. Sans l’intervention de l’inconnue, elle ne serait plus là. Il s’en est fallu de peu.
— Ça va ? lui demande la jeune fille.
— Oui… enfin… je crois, lui répond la dame en se remettant maladroitement sur ses jambes.
— Venez près de moi. Tous les bancs sont libres.
— Une bénédiction que vous n’êtes pas à bord du bus, souligne la rescapée en dépoussiérant ses vêtements de marque. Puis-je savoir à qui je dois la vie ?
— Heu… Tryny.
— Eh bien, mademoiselle… vos réflexes vous honorent.
— Ce n’est rien.
— Excusez-moi. Meredith… Meredith De Blois. Pour vous remercier, permettez que je vous évite un retard et, surtout, le labeur du transport en commun.
— Inutile. J’ai tout mon temps. Vous êtes saine et sauve. C’est ce qui compte.
La dame vient d’un univers aisé. Tout chez elle transpire le luxe : ses chaussures, sa tenue, ses bijoux, même son parfum et sa coupe de cheveux impeccable. Début cinquantaine, elle dégage une incroyable prestance.
De sphère modeste, son héroïne sait reconnaître les vêtements griffés. Réceptionniste dans un cabinet spécialisé en placement, tous les jours, ses employeurs et leurs bras droits paradent dans des trucs exorbitants. Du superflu qu’elle n’est pas en mesure de s’offrir.
Pour l’instant, soupire-t-elle.
Même si elle aspire à une vie meilleure, Tryny apprécie son autonomie financière. Rien d’extravagant, pas de quoi se permettre des folies. Au moins, elle ne touche pas au capital que ses parents lui ont légué. Dire que dix jours auparavant, elle célébrait ses vingt et un ans en orpheline, en solitaire.
Cela fait quatre ans qu’ils ont disparu. Qu’on les lui a arrachés ! De terribles années à ressasser leur meurtre. Un soir, le hasard a jeté son dévolu sur leur maison. Une fenêtre défoncée, une incursion frauduleuse, un saccage à la recherche de liquidité, puis le drame : l’arrivée impromptue du propriétaire qui n’a même pas eu le temps de réagir. Résultat : deux morts. La police a découvert le corps de l’épouse égorgée au milieu de la chambre. Un véritable carnage se rappelle-t-elle.
Ce fameux soir, l’orpheline l’exècre. Elle donnerait tout pour revenir en arrière. Tout pour effacer ce moment. Hasard heureux ou mauvais coup du sort, cette nuit-là, elle dormait chez sa meilleure amie. Peut-être y serait-elle passée ? Peut-être aurait-elle modifié les événements ?
Le destin avait tranché.
* * *
La rescapée réitère son invitation.
— Vous aussi devez avoir des obligations, présume Tryny.
— Bof ! Un saut chez le teinturier. Mes employés ont congé cette semaine. Et… je… non, laissez ! Je vous embête avec mes…
— Pas du tout…
— Mademoiselle. J’ignore toujours votre nom de famille.
— Tryny Desforges. En réalité, c’est Trinelle, mais je préfère Tryny.
— Trinelle ! Singulier, et magnifique.
— C’est ce qu’on me répète.
— Allez, faites-moi plaisir et acceptez mon offre !
— Et pourquoi pas ?
— Donnez-moi un moment et je deviens votre obligée.
* * *
— Allez… dites-moi où nous nous rendons, demande la dame.
— Dans un café à l’autre bout de la ville. Le petit détour est réputé pour son ambiance chaleureuse et ses pâtisseries.
— Je connais, j’y passe à l’occasion. Mon filleul m’y a initiée.
— Un habitué, alors, il doit avoir bon goût.
— Vous n’avez pas idée à quel point. Quelqu’un vous y attend ?
— Non. J’aime y faire un saut quand j’ai un peu de temps. Dans la journée, je suis invitée à une fête.
— Est-ce indiscret de vous demander qui en sera la vedette ?
— Ma meilleure amie. Elle revient d’un stage de trois mois en Afrique. Son père tient à l’accueillir en grande pompe.
— Quelle délicate attention ! Vous devez vous languir de la revoir.
— Et comment ! Internet nous a permis de communiquer, mais, selon moi, rien ne vaut le contact humain.
— Tout à fait, Trinelle. Heu. Excusez… Votre prénom m’a séduite et, par réflexe… j’ai…
— Pas de faute.


Chapitre 2
Assises devant un café mousseux, les femmes discutent de tout et de rien. L’artiste, qui commence à ressentir l’effet enveloppant de son chocolat chaud, retire sa veste. Son collier capte l’attention de la dame.
— Magnifique !
Regard interrogateur.
Meredith lui indique son cou.
— Jamais rien vu de pareil.
— Ah ! Ceci ? Ce n’est rien.
— Rien ! Je ne dirais pas cela.
— Heureuse qu’il vous plaise.
— Puis-je ?
Surprise qu’une personne si riche s’éblouisse devant son bijou, Tryny le lui tend.
Silence, puis examen scrupuleux.
— Différent, il dégage de la sensibilité. Il est un brin sensuel… simple et en même temps original.
— Vous trouvez ? rougit la fille qui arrête son geste de boire, incapable d’atteindre ses lèvres.
— Où vous l’êtes-vous procuré ?
— Nulle part. Il… il est de moi.
— Une conceptrice ! Quel talent ! Où les distribuez-vous ?
— Cessez de me faire marcher.
— Je me montre on ne peut plus sérieuse, jeune fille.
— Personne ne les commercialise, mes… m’enfin…
— Je discute avec une artiste… non, une designer et vous me reprochez de jouer le jeu ?
— Non… c’est que… je…
— En possédez-vous d’autres ?
— Identique ? Impossible. Ils ont tous une personnalité unique. Je crée pour combler un besoin. Une fois le bijou terminé, je passe au suivant. Et, oui, j’en ai d’autres.
— Personne ne vous a encouragé à les commercialiser ?
— Sabbey… une vraie obsédée. À chaque anniversaire, pour la contenter, je lui en offre un.
— Vous devriez l’écouter. Si je vous requérais de m’en vendre un ?
— Inutile… vous n’êtes pas tenue de…
— Personne n’oblige Meredith De Blois à quoi que ce soit. J’aime ce que vous créez, et porter une de ces merveilles me comblerait.
Tryny n’en revient pas. Que se passe-t-il ? Elle rêve assurément.
— Inscrivez-moi vos coordonnées. Puisque je vous sais engagée cet après-midi, je vous rendrai visite sous peu. Déjà, je me languis de découvrir vos chefs-d’œuvre.
— Ce ne sont pas des chefs…
— Ne vous dénigrez pas. Laissez ce travail à tous les envieux qui vous entourent.
L’artiste s’empourpre.
— Mon offre vous convient-elle ?
— Me… ce… ou… m’oui !
Il est entendu que la dame se présente en soirée.
* * *
La fête est une réussite.
Sabbey sursaute, s’esclaffe, pleure de bonheur. Comment ne pas se sentir comblée, entourée des gens auxquels elle tient ? Tryny, sa meilleure amie, lui a manqué. Elles se chérissent comme des sœurs. Déjà, à la maternelle, il était inenvisageable de les séparer.
Après la tragédie qui a touché la famille de Trinelle, Jacques Rousseau — le père de Sabbey — qui la considérait comme sa deuxième fille, lui a offert de venir s’installer avec eux. Il se sentait responsable et jugeait inconcevable de l’abandonner à son sort. Cette jeune femme ensoleillait la vie des gens.
Fille indépendante, l’orpheline a refusé de relever de quiconque, et ce, même si elle se savait aimée. L’idée qu’elle renonce à ses études pour subvenir à ses besoins avait horrifié la mère de Sabbey. Trinelle possédait un talent hors du commun. En dessin, elle parvenait à saisir les détails les plus insignifiants pour les rendre magiques. Quasiment vivants ! Palpables, prétendaient ses professeurs, subjugués devant son potentiel. Alors qu’une carrière en design semblait toute tracée pour elle, contre toute attente, après avoir été acceptée dans une institution reconnue, après le décès de ses parents, l’artiste avait refermé la porte de son rêve.
Son geste avait assommé la famille Rousseau.
* * *
Les derniers invités viennent de passer le seuil. Ne demeurent que les membres de la famille directe, les employés et Tryny. Sabbey insiste pour qu’elle dorme au manoir.
Alors que l’orpheline s’apprête à monter rejoindre sa complice, Jacques l’interpelle avec douceur.
— J’ai honte. Je n’ai pas trouvé une seconde pour discuter avec toi, ma chérie.
— Il y avait foule ce soir. De toute manière, tous les jours, vous me côtoyez au bureau.
— Ce n’est pas la même chose.
— C’est agréable de la retrouver avec nous.
— Oh que oui ! Si tu ne t’entêtais pas à t’isoler, son éloignement nous aurait semblé moins long.
— Pas ce soir.
— Pourquoi ? Cette maison est immense. Avec dix enfants, nous aurions encore de la place pour t’accueillir. Tu veux voler de tes propres ailes, je comprends, et j’admire ton courage. Toutefois, en habitant avec nous, il t’aurait été facile de poursuivre tes études. Cela m’attriste de te regarder gaspiller ton potentiel.

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