Le bout de gant
63 pages
Français

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Description

Paulin BROQUET, le célèbre détective, quand il ne court pas après le génie du mal « l’incontournable Zigomar », s’occupe également d’affaires de moindre importance.


Le banquier Adam Monier le requiert pour retrouver cent mille francs qui ont disparu de son coffre-fort.


Plusieurs pistes sérieuses mènent à chacun des proches du requérant.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782373473483
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SÉRIE ROUSSE
LE BOUTON DE GANT
Roman policier
Léon SAZIE
I
CENT MILLE FRANCS ONT DISPARU
Le banquier Adam Monier dit à Paulin Broquet, le cé lèbre détective :
— Je vous ai prié de venir me voir parce que seuls votre remarquable flair, votre merveilleuse intuition, votre incomparable sc ience de déduction, sauront probablement tirer au clair une affaire aussi compl iquée que délicate, qui peut provoquer les larmes... amener la honte... causer d es deuils, peut-être !... Vous me voyez anxieux, effrayé par la perspective des tr istesses, des malheurs qui peuvent survenir, et cependant, je suis fermement d écidé à marcher jusqu'au bout...
— Jusqu'au bout... bien, Monsieur ! dit Paulin Broq uet.
Après quelques secondes de silence accordées au tra vail de sa pensée, il reprit gravement :
— C'est le chef d'une des premières maisons de banq ue de Paris qui me convoque. Il s'agit d'un vol, sans aucun doute ?
— Parfaitement.
— Vos angoisses, autant que votre souci de ne pas d époser une plainte au Parquet et de me consulter, tout d'abord, me disent que vos soupçons se portent sur quelqu'un vous touchant de près... Les complime nts que vous m'avez adressés en premier lieu m'indiquent que si vous es pérez connaître le coupable... et désirez le punir... vous ne tenez ce pendant pas à provoquer de scandale, et que vous voulez atténuer autant que po ssible le malheur...
— C'est cela !
Enchanté d'avoir été ainsi compris, deviné par le s ubtil détective, le banquier soupira, comme soulagé d'une partie du poids de son angoisse.
— Vous fumez beaucoup, je sais... Voulez-vous une c igarette ? dit-il, en posant sur son bureau une boîte de cigarettes, deva nt le détective.
— Merci ! répondit Paulin Broquet. J'ai la manie de faire moi-même mes cigarettes... Si vous le voulez bien, j'en roulerai une tout en vous écoutant.
Le banquier acquiesça... Il prit lui-même dans la b oîte une cigarette qu'il glissa dans un bout en ambre vert bagué d'or...
Paulin Broquet tira de sa poche une blague en argen t, un cahier de papier et roula minutieusement une cigarette, disant à M. Ada m Monier :
— Veuillez m'exposer l'affaire dans tous ses détail s... sans négliger les plus
menus... principalement ceux-là... ceux mêmes qui p ourraient vous paraître inutiles ou sans importance...
— Oh ! les détails ne sont pas nombreux !... fit le banquier. L'affaire est toute simple. La voici : Un de mes amis, homme du monde, en dehors de la finance, le comte de Jardiet, est venu, jeudi dernier, vers deux heures, me rendre une somme de 100000 francs, que je lui avais prêtée il y a quelque temps sur ma caisse personnelle.
— Ces 100avoir comment...000 francs ont disparu, fit le détective. Il faut s et découvrir celui qui les a pris...
— Voilà !
— Oui, voilà !... Mais ce n'est pas aussi simple qu e vous le supposez... Je présume que cette affaire comporte, au contraire, d e sérieuses complications, et nous ménage de grandes surprises.
Le banquier Adam Monier écoutait avec anxiété le dé tective et tournait vers lui ses yeux effarés.
— Cette somme de 100000 francs, reprit Paulin Broquet, prêt personnel, vous a, par conséquent, été remise en mains propres , sans passer par la caisse, sans l'accompagnement des écritures habitue lles ?
— C'est ici... là, sur mon bureau... que le comte d e Jardiet l'a déposée... Elle consistait en dix paquets de dix billets de mille f rancs qu'il venait de toucher, quelques instants auparavant, à la Société Russo-Ni ppone, de la rue Laffitte.
— Je connais... Les dix paquets étaient probablemen t, selon la coutume, épinglés avec des talons de papier ?
— Parfaitement ! Mais ce n'est pas un indice... Tou tes les maisons épinglent ainsi les paquets de billets de banque.
— Sans doute... mais toutes les maisons n'ont pas l e même papier. Pour faire ces talons, les caissiers emploient du papier résistant, souvent d'anciennes lettres de leur banque.
— Souvent... c'est exact...
— Peut-être les talons des paquets touchés par le c omte de Jardiet à la Société Russo-Nippone portaient-ils des caractères russes ou japonais, facilement reconnaissables ?
— En effet !... Je n'ai pas, naturellement, compté les billets devant le comte de Jardiet, mais j'ai pu, cependant, remarquer des caractères russes, sur les talons qui maintenaient chaque paquet.
— Par conséquent, si nous retrouvons chez le caissi er trace de ces talons, il n'y aura pas eu vol... comme vous le redoutez... ma is simple oubli
d'enregistrement du dépôt.
— Pardon. Cette somme n'avait pas à passer par la c aisse de la Banque. C'était, je vous l'ai dit, une affaire personnelle, purement amicale, et j'ai, moi-même, déposé les dix paquets dans mon coffre privé, qui est dans mon bureau... celui-ci.
II
AVEZ-VOUS SOUVENT LA VISITE DE CLIENTES ?
Paulin Broquet, tournant les yeux vers le banquier, dit en insistant de façon toute particulière :
— Permettez-moi de vous demander si c'est un fait c ertain ! Si vous avez, réellement, mis les dix paquets dans votre coffre ?
— Oh ! parfaitement ! affirma le banquier. J'en sui s absolument sûr... Or, depuis, j'ai cherché, fouillé, sur tous les rayons, sans rien trouver.
Très calme, Paulin Broquet jeta sa cigarette dans l e cendrier et, se levant, ajouta :
— Voulez-vous que nous regardions ensemble dans le coffre ?... Généralement, celui qui cherche est nerveux, il dér ange tout inutilement... Il arrive parfois qu'un autre est plus heureux.
— Regardez donc.
Le banquier se leva à son tour et il conduisit Paul in Broquet au coffre qui se trouvait scellé dans un grand panneau de mur, à l'a utre bout de la pièce.
M. Monier tenait en main la clef... Il allait ouvri r... Paulin Broquet l'arrêta :
— Pardon ! fit-il. Laissez-moi d'abord examiner le coffre.
Paulin Broquet promena la loupe dont il se servait toujours pour ses recherches, sur la serrure, sur les jointures ; il étudia les moindres rainures du meuble d'acier.
— Pas de trace d'effraction, dit-il enfin, pas même d'éraflures... Donc si ce coffre a été ouvert à votre insu, il l'a été par qu elqu'un disposant de la clef, et connaissant le secret du mot... Qui donc était à mê me ?...
— Mon fondé de pouvoir et caissier principal, M. Ja cques Raymond, et mon fils André...
— Que le caissier ait le moyen d'ouvrir votre coffre, cela s'explique...
— J'ai pris Jacques, déclara le banquier, à la mort de son père... un de mes amis qui, très riche, se ruina dans des spéculation s de mines d'or... Jacques est depuis douze ans chez moi... Je le regardais comme un de mes enfants...
— Il méritait votre confiance ?
— Oui !... Et maintenant je ne peux pas encore me résoudre à...
Pardon ! interrompit le détective, mais pourquoi vo tre fils André a-t-il également le privilège de pouvoir ouvrir ce coffre ?
— J'ai voulu prendre André avec moi, l'initier à la banque. Mais j'ai dû y renoncer... Mon fils n'aime que la grande vie, la fête parisienne...
— Comme un fils dont le père est très riche... Perm ettez-moi de vous poser une question encore : quel jour avez-vous mis dans ce coffre les 100000 francs ?
— Jeudi dernier, 15 mai.
— Saviez-vous que, mercredi soir... je le tiens des rapports de la brigade de jeu... votre fils André, a perdu au cercle 30000 francs ?
— Oui ! Il m'a demandé cette somme jeudi matin... M ais, las de toujours payer ses folies, j'ai, cette fois, refusé catégoriquement.
— La dette a été payée, cependant ! insinua Paulin Broquet.
Le banquier laissa tomber ses bras dans un geste d' accablement, et, secouant la tête dans un soupir désolé, il dit :
— Je le sais... et c'est pour cela, hélas !...
Mais Paulin Broquet interrompit les doléances du ba nquier.
Tout à coup, il se baissa... Allongeant ses doigts dans l'angle que le coffre formait avec le mur, il ramassa un objet de forme p articulière, qu'il tourna et retourna dans la paume de sa main, et qu'il étudia attentivement avec sa loupe.
Regardant enfin le banquier du coin de l'œil, il lu i demanda :
— Avez-vous souvent la visite de clientes... de fem mes... dans votre cabinet ?
— Rarement.
— D'ailleurs, vous les faites asseoir dans le faute uil, là-bas, devant votre bureau, n'est-ce pas ?... Le coffre-fort en est loi n... tout au bout de la pièce... vous n'avez aucune raison de les amener jusqu'ici.
— Non, aucune.
Après un court silence, Paulin Broquet demanda enco re :
— Vous avez une fille, je crois ?
— Cécile, oui.
— Elle porte des gants blancs... en peau très fine... des gants de luxe...
— Toujours, en effet. C'est une de ses coquetteries de jeune fille.
— Des gants de fabrication anglaise ?
Anglaise ! s'écria M. Monier en tressaillant. Je ne sais pas... Où voyez-vous cela ?
— Puisque les clientes ne sont pas conduites jusqu' ici, Mademoiselle votre fille, seule, a pu se permettre de venir jusqu'à ce coffre.
— Ma fille ne vient jamais dans mon cabinet.
— Ah !... Cependant, je viens de ramasser là, près du coffre, un bouton de gant de femme, qui porte, gravés dans la nacre, ces mots :« Mabel-Strand, W.-C., London ».
Le détective montra le bouton de gant au banquier q ui devint soudain très pâle, et il poursuivit :
— Généralement les boutons de gants sont mal cousus par les fabricants... Ils tiennent peu... et...
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