Le diamant qui tue
59 pages
Français

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Description

L’Hôtel Drouot reçoit une foule hétéroclite de curieux, d’amateurs et de professionnels venus assister à la vente aux enchères de « L’Indomptable », le plus gros diamant du monde.


Jean Splitt, jeune inspecteur de police chargé d’assurer la protection du bijou, surprend une étrange conversation entre deux lapidaires.


L’un d’eux affirme à son confrère qu’il ne donnerait pas un sou pour le joyau, car il est maudit : tous ses propriétaires meurent les uns après les autres.


« L’Indomptable » trouve pourtant acquéreur en la personne d’un riche brésilien.


Curieux, Jean Splitt suit l’heureux acheteur quand celui-ci quitte le bâtiment et est témoin de son assassinat en pleine rue.


Commence alors une course poursuite...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782385010720
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

I
 
Cet après-midi-là, il y avait une foule énorme à l' Hôtel des Ventes de la rue Drouot. Beaucoup plus de curieux que d'acheteurs, mais il s'agissait, cette fois, d'une « curiosité dirigée », puisque la masse de ces amateurs de sensations se dirigeait vers la salle n° 13, où se trouvait exposée une collection de bijoux qui devaient être vendus le lendemain.
Le service de police, disposé aux alentours de cette salle, laissait penser qu'il s'agissait de bijoux de prix, et la foule, que les agents contenaient avec peine, trépignait d'impatience dans la crainte qu'elle éprouvait de ne pouvoir pénétrer dans la salle n° 13, avant la fermeture de l'hôtel...
L'affiche, disposée à l'entrée, dans un cadre capitonné de drap, faisait connaître, en détail, de quoi se composait la collection de M me X..., mise en vente après décès.
Au milieu de l'énumération des splendeurs que cette dame X... ne put emporter dans la tombe se détachait, en caractères gras, la description d'un brillant connu du monde entier : l'Adamas.
Mais c'était, là aussi, un nom murmuré seulement par les connaisseurs. Pour le commun des mortels, on avait traduit ce mot grec, qui signifie : « l'indomptable »  !...
Sans conteste, il était le plus gros diamant qui soit au monde. À l'origine, il pesait plus de neuf cents carats ! Soit un peu plus de cent vingt carats que le « Rajah de Bornéo », qui venait au second rang. Seulement, « Adamas », ou « l'indomptable », si l'on préfère, possédait, en plus de son poids, diminué de trois cents carats par la taille, une pureté à laquelle « le Régent » lui-même ne pouvait prétendre ! Sa valeur était incalculable, et seules les « disponibilités » des firmes spécialisées mettaient une limite à son prix.
Et pourtant, le joyau le plus cher in the world, comme disent les Américains, allait, une fois de plus, de par la loi impénétrable du destin, connaître le feu des enchères...
On comprend mieux maintenant pourquoi il y avait foule à l' Hôtel Drouot et aussi pour quelles raisons la Police Judiciaire avait dépêché ses détectives les plus habiles, sans compter ceux des compagnies d'assurances, pour surveiller étroitement « l'indomptable ».
À la salle n° 13, il y avait donc presque autant de policiers que de curieux. Le joyau reposait sur un coussinet de velours noir, dans un écrin de maroquin rouge, et ces deux couleurs, calculées pour que « l'Indomptable » donnât tous ses feux, semblaient symboliser à la fois le mystère et le crime. Mais, retenus assez loin de la vitrine, scellée de cire et verrouillée par quatre serrures, les badauds ne songeaient certes pas à faire ce rapprochement ! Médusés, disciplinés, respectueux même, pourrait-on dire, ils se contentaient d'admirer la « pierre », sans en commenter la splendeur...
 
* * *
 
Négligemment appuyé contre une vitrine voisine, un homme, encore très jeune, assez grand et d'une vigueur certaine, observait ceux qui se pressaient pour contempler le fameux diamant. Ses regards, qui paraissaient être perdus dans un rêve intérieur, ne l'étaient certes pas ! Aucune personne ne s'approchait de « l'Indomptable » sans qu'il l'eût « frimée », comme l'on dit en langage de police. Mais, c'était si habilement fait que l'on ne pouvait penser qu'il s'agissait là d'un détective, dont la renommée était grandissante.
Rien de ce qui se disait autour du brillant ne lui échappait, et c'est ainsi qu'il put entendre la conversation, qui se poursuivait entre deux messieurs, très certainement des diamantaires. D'une tenue très sobre, mais très chic, on pouvait croire que leur compte en banque était solide et que leur signature sur un chèque était O. K.. Après un coup d'œil professionnel au brillant, ils s'étaient retirés, discrètement à l'écart et échangeaient leurs impressions.
— Eh bien ! mon cher Van Sleepen, disait l'un, que pensez-vous qu'« il » ferait ?
M. Van Sleepen, le plus important des diamantaires d'Amsterdam, ne répondit, pas tout de suite. C'était un homme qui ne parlait jamais à la légère et dont les précisions faisaient figure d'oracles. Après un instant de réflexion, il haussa imperceptiblement les épaules et répliqua :
— S'il s'agissait d'une pierre normale, je pourrais dire un prix... un prix formidable, bien entendu !
— Vous pensez donc, Van Sleepen, que « l'Indomptable » n'est pas une pierre normale ?
— Et je ne suis pas le seul ! s'exclama le diamantaire. C'est bien ce qui me fait croire qu'il y aura des surprises, demain, lors de la vente...
— Des surprises ? interrogea l'autre. Décidément, vous parlez par énigmes ! À quelle sorte de surprise faites-vous allusion ?
— Au prix, d'abord ! répliqua Van Sleepen. Les héritiers espèrent obtenir cent millions de « l'Adamas », mais (il eut un sourire) ce sont des héritiers... Les experts parlent déjà plus modestement de soixante-dix à quatre-vingts millions... Seulement, ce ne sont pas les experts qui achètent, n'est-ce pas ?
Et, à nouveau, le diamantaire eut un sourire, qui découvrit ses dents très blanches et très soignées, dont l'une, disait-on, était faite d'un diamant.
— Alors, Van Sleepen, à votre avis ?
— À mon avis, cinquante millions seront un maximum...
— C'est impossible, voyons ! Pensez que, si le « Régent », qui ne fait que cent trente-six carats, était mis en vente, il serait enlevé, comme un petit pain, à plus de soixante millions !
— Certainement ! approuva Van Sleepen. Et, personnellement, je monterais jusqu'à ce prix pour en devenir le détenteur...
— Et pour « l'Adamas » ? demanda l'autre, connaisseur, lui aussi.
— Pour « l'Adamas », répliqua calmement le diamantaire néerlandais, je ne donnerais pas un sou !
Il y avait tant d'assurance dans ce propos étrange que le grand jeune homme, de la police, qui le surprit, risqua de laisser voir qu'il ne perdait pas un mot de cette conversation. L'interlocuteur de Van Sleepen fut plus que stupéfait, lui aussi.
— Allons ! s'exclama-t-il, vous « galéjez », mon vieux !
Mais le diamantaire, qui était un homme du Nord, ne savait pas ce qu'était une « galéjade » et, en tirant sur son fume-cigare vide, il répéta :
— Non, pas un sou, pas un centime !
— Mais, pourquoi ? s'étonna celui qui l'interrogeait.
— Mon cher Joncet, je vais peut-être vous paraître fou, mais je suis superstitieux...
— Ah ! je vois ! fit Joncet en riant. C'est à cause du numéro de la salle ? Le numéro 13…
— Non, ce n'est pas tout de même à ce point-là ! Et d'ailleurs, le numéro 13 m'a quelquefois porté chance... Non, mais savez-vous de quelle manière est morte cette M me X..., dont on vendra demain la merveilleuse collection ? Bien entendu, vous savez qui fut, en réalité, M me  X… ?
— Bien sûr ! Rolande de Lézigné, duchesse d'Hauterive, mariée à un milliardaire américain... et naturellement divorcée après avoir redoré son blason.
— C'est exact ! Et elle est morte ?
— Euh !... C'est assez mystérieux, mais certainement pas criminel.
— Je ne suis pas de votre avis, mon cher Joncet !
— Vous pensez que ?...
— Qu'elle fut assassinée ? Oui !... Comme tous ceux qui ont détenu « l'Adamas »... Tous, sans exception !
— Si vous avez cette conviction, c'est en effet curieux, mais nous sommes moins bien renseignés, ici, à Paris, que vous ne l'êtes dans votre pays. Et puis, cette pierre splendide est passée entre bien des mains, depuis qu'elle nous est...

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