Le dossier X
71 pages
Français

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Description

L’inspecteur GIRARD est chargé de l’enquête sur le meurtre de l’avocat Alex Marcelin, assassiné dans son bureau d’une balle de revolver.


Loin des affaires aux multiples énigmes qui firent son succès, le policier doit se contenter d’un crime simple à résoudre : tout accuse le chauffeur d’un voisin. Des personnes ont vu l’homme aller chez la victime et en revenir ; l’arme, abandonnée sur place, est la sienne et, dans sa chambre, on a retrouvé sa livrée déchirée avec l’argent du défunt dans l’une des poches.


L’inspecteur GIRARD ne changera pas d’avis, malgré les dénégations du suspect.


À moins qu’un témoin d’un genre particulier ne vienne mettre son grain de sel dans l’histoire...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070039144
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSPECTEUR GIRARD
LE DOSSIER X
Récit policier

André CHARPENTIER
CHAPITRE PREMIER
LE DRAME DE L'ALMA
 
L'inspecteur Girard s'était attardé à son bureau du Quai des Orfèvres. Plusieurs dossiers avaient retenu son attention après le dîner. Il n'était pas loin de minuit et il s'apprêtait à regagner son domicile lorsqu'un coup de téléphone l'arrêta à un pas de la porte.
— Qu'est-ce encore ? bougonna-t-il. Je crois pourtant avoir gagné les quelques heures de repos que je vais prendre.
Il décrocha l'appareil et tout de suite s'engagea la conversation avec son correspondant qui était le commissaire de police du quartier de l'Alma.
— Mon cher inspecteur, fit ce dernier, je suis heureux de vous avoir au bout du fil.
— Un peu plus vous me manquiez ; ma journée est finie.
— Hélas ! je ne le crois pas.
— Que se passe-t-il donc dans votre tranquille quartier ?
— Un drame, oui, un assassinat.
— Mystérieux ?
Le devoir professionnel l'avait repris et déjà il en avait oublié l'heure tardive ; il était intrigué par le préambule de l'entretien téléphonique. Cependant, la réponse le déçut ; en effet, le commissaire de police l'informait :
— Le meurtrier est connu, c'est un domestique.
— Ah ! alors, vous n'avez guère besoin de mes services ; ce sera court comme enquête.
L'autre interrompit :
— Oui, mais cet individu nie catégoriquement.
— C'est autre chose et j'accours.
— Le Parquet est prévenu ainsi que le service de l'Identité Judiciaire, et c'est par la direction de la Police Judiciaire que j'ai appris votre présence dans les bureaux ; je me suis dit : « Tant mieux ! nous aurons un des plus fins limiers pour obliger l'assassin à passer aux aveux. »
— Vous me flattez, monsieur le commissaire.
— Je vous attends sur les lieux : avenue de l'Alma, chez M e Alex Marcelin, vous savez ?
— Le grand avocat ?
— Lui-même, c'est la victime.
— L'affaire prend une autre tournure. Je ne perds pas une minute de plus.
— J'en étais sûr, fit en riant le magistrat. Vous croyez tenir le beau crime ténébreux. Je ne veux pas vous décevoir d'avance...
Mais l'inspecteur Girard avait raccroché sur un bref : « À tout de suite ! ». Il empoigna sa canne, coiffa son feutre et dévala l'escalier ; un taxi l'emmena avenue de l'Alma en une dizaine de minutes.
L'immeuble était en effervescence et tous les locataires, mis au courant du drame, le commentaient et se livraient déjà au jeu des hypothèses sur le mobile de cet assassinat. Minuit venait de sonner lorsque le policier pénétra dans la maison, une construction moderne composée de quatre grands appartements tous loués.
Le concierge s'inclina devant l'inspecteur Girard qui lui déclinait sa qualité et s'empressa de le conduire à l'appartement de M e Alex Marcelin où se trouvaient le commissaire de police et diverses personnes.
— Voici l'endroit où s'est commis le lâche attentat, renseigna le magistrat en serrant la main du policier.
Ce dernier, qui n'aimait pas travailler dans le tumulte des conversations, demanda :
— Pourriez-vous, monsieur le commissaire, m'accorder cinq minutes d'entretien particulier afin de me fixer sur l'état actuel de l'enquête.
Les personnes présentes comprirent et s'éloignèrent, à part un couple qu'un agent en uniforme gardait dans un angle de l'antichambre.
— Quels sont ces deux-là ? s'enquit le policier.
— C'est l'assassin et sa femme, le chauffeur Urbain et la bonne, Berthe.
Tout de suite, en entendant ces paroles, l'homme protesta :
— Je suis innocent, je le jure !
— Nous verrons, répondit calmement l'inspecteur Girard.
— Il a été formellement reconnu, appuya le commissaire.
— Ce sont des mensonges, s'emporta le chauffeur en essayant de se dégager.
Mais l'agent le retint brutalement. Le policier ne prêta plus attention au couple et laissa pour l'instant Urbain clamant son innocence et Berthe gémissant et sanglotant.
— Veuillez me dire enfin ce qui s'est passé ? sollicita-t-il.
Le commissaire de police l'entraîna dans une petite pièce qui servait de boudoir et commença :
— Il y a deux heures environ, le concierge de l'immeuble me téléphonait pour me signaler qu'on avait entendu un bruit insolite dans l'appartement de M e Alex Marcelin, au deuxième étage : des voix aiguës, des meubles renversés, une détonation, l'aboiement furieux du chien de l'avocat !
— En effet dans cet immeuble bourgeois si tranquille, de tels bruits pouvaient paraître suspects.
Tout en parlant, le commissaire prit par le bras l'inspecteur Girard et le conduisit dans le cabinet de travail dont la porte était entrouverte :
— C'est là que s'est produit le drame. Voyez...
Ils pénétrèrent dans la pièce richement meublée : deux vastes bibliothèques en acajou massif, un bureau ministre dont les papiers étaient bouleversés. Sur le tapis, le corps raidi de M e Alex Marcelin, dans une posture de défense.
— Les domestiques que nous avons vus tout à l'heure sont ceux de la victime ? demanda le policier.
— Non, ils sont au service du locataire du premier.
— Et les serviteurs de l'avocat ?
— Vous devez apprendre que M e Alex Marcelin était seul en ce moment à Paris. Nous sommes au mois d'août, ce sont les vacances, et M me  Marcelin villégiature en Bretagne avec sa fille, une enfant de huit ans ; elles sont accompagnées des deux domestiques de la maison : la cuisinière et la femme de chambre.
— Il n'y a pas de chauffeur à leur service ?
— Non, M e Alex Marcelin conduit lui-même ; l'auto était restée à sa disposition.
— Mais qui assurait l'entretien de l'appartement durant les vacances ?
— La femme du concierge ; son service était très restreint ; l'avocat prenait ses repas au restaurant.
L'inspecteur Girard se pencha sur le corps :
— Le médecin légiste est-il venu faire les constatations ?
— Il sort d'ici ; c'est le docteur Paul. Le résultat de ses premières observations est net : la balle a traversé le cœur, provoquant la mort presque instantanée ; il doit procéder demain à l'autopsie, mais les conclusions de son examen n'en doivent pas être modifiées, d'après lui.
— L'arme du crime ?
— La voici, sur cette étagère. Nous l'avons ramassée à quelques pas, sur le tapis. C'est un browning. Après s'en être servi, le meurtrier l'a abandonné sur place ; dérangé probablement dans la fouille des tiroirs, il n'a plus pensé qu'à fuir.
— Il l'a jeté par terre, évidemment, dans sa précipitation.
— Mais tous les autres détails vous seront fournis par les témoins eux-mêmes.
— Ce que je tiens à savoir tout de suite, vous vous en doutez, c'est dans quelles circonstances vous avez été amené à inculper le chauffeur Urbain ?
— Deux personnes ont vu l'assassin avant et après le crime : un locataire et la concierge.
Il appela, allant au-devant du désir du policier :
— M me  Marton et M. Désiré Benoit ?
La concierge et le locataire, témoins principaux, arrivèrent...

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