Le double de M. Jaspar
36 pages
Français

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Description

M. Jaspar, notaire de son état, a mystérieusement disparu lors d’un voyage d’affaires qui l’appelait à Paris. Pourtant, l’homme ne passe pas inaperçu, invalide de guerre, unijambiste, il est équipé d’un pilon de bois.


Sa femme, inquiète, se tourne vers la police. Mais le jeune fils, n’ayant aucune confiance envers cette corporation, décide de faire appel au détective Sébastien Renard.


Ce dernier s’empresse d’aller demander conseil à son ami, le radiesthésiste Claude PRINCE...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070032046
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 11 -

LE DOUBLE DE M. JASPAR

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
DISPARITION INEXPLICABLE
 
Le commissaire de police de Sens s'apprêtait à quitter son bureau. Celui-ci était situé près de la promenade publique dans un vieil hôtel du XVIII e  siècle. Un petit jour pluvieux embuait les vitres, il avait plu depuis le matin, et maintenant, aux approches du soir, une nuit précoce descendait, voilée de brume.
Le commissaire, M. Valet, s'étira, transi par cette humidité imprégnant le paysage. Il prit ses gants, alluma une cigarette et sifflota entre ses dents un air de chasse.
C'est à ce moment que le brigadier Périgny entra discrètement dans le bureau en disant :
— M. le commissaire, il y a là une dame qui voudrait vous parler... vous parler à vous seul !
Le magistrat fit la moue.
— Vous la connaissez ?... Elle vous a dit son nom ?
— Elle ne m'a rien dit, mais je crois bien que c'est M me  Jaspar, la femme du notaire.
M. Valet eut un haut-le-corps :
— Vous êtes sûr ? Diable !... Faites entrer tout de suite !
Presque immédiatement, la visiteuse fut introduite.
M me  Jaspar était une femme grande et forte, pouvant avoir une quarantaine d'années. Elle était vêtue de noir assez simplement, son visage, naturellement pâle, n'employait aucun artifice pour rehausser son éclat. Visiblement c'était une femme que la coquetterie n'intéressait point.
M. Valet vint à elle avec empressement et lui serra chaleureusement les mains.
— Chère Madame, quelle surprise !... Puis-je vous demander ce qui me vaut l'honneur de votre visite ?
— Une histoire assez pénible pour moi, mon pauvre ami, et dans laquelle j'ai besoin de votre concours, car depuis une semaine, je ne sais que croire, que penser !
— Voyons, expliquez-vous !
— Voici les faits, M. Valet : Il y a huit jours, mon mari prenait le train pour Paris afin d'y régler une affaire concernant son étude. Il s'agissait, nous avait-il dit, de certaines pièces confidentielles concernant la chambre des notaires. Ce n'était là que pures formalités administratives, mais qu'il était forcé d'exécuter.
« Bref, il partit samedi dernier, nous assurant qu'il serait de retour le dimanche dans l'après-midi au plus tard ! Or, non seulement nous ne devions pas le revoir au jour indiqué, mais toute la semaine se passa sans qu'il reparût et nous donnât le moindre signe de vie !... Le principal de l'étude, qui est, comme vous le savez, M. Charausson, mon propre beau-frère, essaya de calmer mes légitimes inquiétudes et celles de mes enfants. Il imagina des hypothèses plus ou moins plausibles pour apaiser nos craintes... mais à mesure que les jours passaient, notre angoisse grandissait de minute en minute ! Aujourd'hui, n'y tenant plus, je me suis décidée à venir vous voir pour vous confier mes inquiétudes. Que dois-je faire pour faire rechercher mon mari ?
— Ne vous exaltez pas ainsi, Madame, dit doucement le commissaire, efforcez-vous d'être calme et de répondre de sang-froid aux questions que je vais vous poser. D'abord, savez-vous si Maître Francis Jaspar avait emporté sur lui une somme importante ?
— Cela non, je puis même vous assurer du contraire. La veille, ayant été retenu fort tard à l'étude avec des clients, il lui fut impossible de se rendre à la banque ; il m'emprunta deux cents francs, me disant en riant que cette somme suppléerait amplement aux dépenses qu'il avait à faire !
— Ah ! Ah !... Seconde question : Savez-vous dans quel hôtel votre mari est descendu ?
— Je l'ignore. Je viens de vous dire qu'il ne m'a pas écrit. Cependant, il avait l'habitude, lorsqu'une nécessité l'obligeait à aller à Paris, de descendre à l'hôtel du Louvre, place du Théâtre-Français ! Mon premier soin a été de téléphoner à cet hôtel afin d'obtenir quelques renseignements. Il me fut répondu qu'on n'avait pas vu M. Jaspar et qu'après recherches sur les livres, il n'existait nulle trace de son passage ! À partir de cet instant, ainsi que vous pouvez vous en douter, mon affolement a grandi. Où avait été mon mari ? Que lui était-il arrivé ? Je crains le pire ! Je ne vis plus !
— Il me faut, Madame, insista le commissaire, vous poser une question indiscrète et cependant indispensable : Croyez-vous votre mari capable d'une fugue ? Enfin je veux dire, certaines particularités de votre ménage sont-elles susceptibles de vous faire croire un fait semblable possible ?
M me  Jaspar s'indigna :
— Vous n'y pensez...

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