Le Faïencier du Guilvinec
116 pages
Français

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Le Faïencier du Guilvinec , livre ebook

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Description

"Gwenn Rosmadec a incontestablement un sixième sens qui lui permet de repérer les truands. Et il va encore une fois le démontrer lors de cette nouvelle enquête, même s’il était à mille lieues de se douter de ce qu’il allait débusquer quand Jean-Philippe de La Coste d’Amour, sonneur au Bagad An Dreizherien, le contacte pour lui confier ses secrets de famille.
Du Guilvinec au Canada, c’est à une course-poursuite endiablée et pleine de dangers que Gwenn et Soazic vont se livrer, pour tenter de mettre un terme aux activités d’un trafiquant prêt à tout pour éliminer ceux qui se mettent en travers de sa route.
"

Informations

Publié par
Nombre de lectures 101
EAN13 9782374534305
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Gwenn Rosmadec a incontestablement un sixième sens qui lui permet de repérer les truands. Et il va encore une fois le démontrer lors de cette nouvelle enquête, même s’il était à mille lieues de se douter de ce qu’il allait débusquer quand Jean-Philippe de La Coste d’Amour, sonneur au Bagad An Dreizherien, le contacte pour lui confier ses secrets de famille.
Du Guilvinec au Canada, c’est à une course-poursuite endiablée et pleine de dangers que Gwenn et Soazic vont se livrer, pour tenter de mettre un terme aux activités d’un trafiquant prêt à tout pour éliminer ceux qui se mettent en travers de sa route.


***




Comme beaucoup de Bretons, Alex Nicol a longtemps été un « expatrié ». La Bretagne, de ce fait, était un lieu magique, un fantasme d’autant plus rêvé qu’elle était difficile à atteindre. Et lorsqu’à quarante-cinq ans il a enfin pu poser son ancre sur la terre de ses ancêtres, il a mesuré à quel point vivre sur cette terre était un grand bonheur.
Après une carrière de chef d’établissements scolaires aux quatre coins du globe, il a envisagé de créer un cabinet d’écrivain public. Puis très rapidement l’idée d’écrire des romans s’est imposée. Il crée le personnage de Gwenn Rosmadec, Breton expatrié qui revient sur ses terres et va les célébrer. Profondément épris de son pays, de sa culture et de ses traditions, Gwenn Rosmadec, la quarantaine, roux, d’allure sportive, est Bigouden de cœur, et Quimpérois de racines. Ancien journaliste, il aspire à la paix, et pose ses valises à Sainte-Marine, petit port cornouaillais niché entre la forêt et l’Atlantique, en bordure de l’Odet. Il y développe une activité d’écrivain public...
C'est ainsi que nait la série de romans policiers Enquêtes en Bretagne , dont voici le quatorzième opus.
Alex Nicol a coutume de dire que le premier héros de ses romans c’est la Bretagne. La Bretagne et sa grande beauté, qui accompagne chacune des enquêtes de Gwenn Rosmadec et emporte le lecteur dans un parcours vivifiant, au son des cornemuses et du bruit du ressac.
Et le résultat final, c’est un chant d’amour de la Bretagne partagé par beaucoup de ses lecteurs.
Le Faïencier du Guilvinec
Alex Nicol
38, rue du Polar
Pour Jean Baptiste, Grégory et Louis-Gérard, Avec toute mon amitié !
Chapitre 1
— Gwenn ?
— Oui ?
— Monsieur Le Trionnaire a appelé. Il voudrait savoir si tu as terminé son histoire quand il vivait en Arabie Saoudite. Qu’est-ce que je lui réponds ?
Gwenn Rosmadec posa délicatement la pointe de son majeur sur la touche de l’ordinateur du signe « point » et appuya avec délectation. Le petit symbole noir s’afficha au bout de la phrase. Satisfait, il se retourna vers son épouse :
— C’est fait Soazic. Je l’imprime et il pourra passer le prendre quand il voudra.
Le Breton soupira d’aise. Après avoir parcouru les points chauds du globe en qualité de grand reporter, il avait décidé au passage des quarantièmes rugissants de poser son sac dans le petit village bigouden de Sainte Marine à l’embouchure de l’Odet pour y créer un cabinet d’écrivain public. Il pouvait continuer d’y pratiquer ses talents de journaliste, mais dans des conditions infiniment plus confortables. Son talent avait vite été reconnu et le bouche-à-oreille aidant, sa réputation avait grandi dans le pays. Et c’était ainsi qu’il avait rédigé les histoires des familles du cru, n’hésitant pas à aller chercher dans les recoins du passé les éléments que la tradition orale de ses clients avait oubliés ou inhibés.
Gwenn jeta un œil à sa montre. Dix-huit heures !
— Soazic, je pars. J’ai un rendez-vous avec un client !
— Ah ? fit son épouse, un peu surprise. Pourquoi ne vient-il pas ici ?
— Il se trouve que Lois, le joueur de cornemuse du Guilvinec m’a appelé pour me demander de leur donner un coup de main dans la perspective d’un jumelage avec Sévrier en Savoie où ils doivent animer un fest-noz. Et l’un des sonneurs de bombarde, qui a découvert ce que je faisais, a voulu en profiter pour un premier contact.
— Je comprends. Ne rentre pas trop tard, je vais aller acheter des coquilles Saint-Jacques !
Gwenn prit Soazic amoureusement par la taille et l’embrassa sur le front. Elle caressa de sa main la toison rousse ébouriffée de son grand bonhomme qui la salua, enfila rapidement son blouson et sortit.
En ce mois de février, la température restait fraîche et si les journées commençaient à rallonger, la nuit vespérale n’avait pas encore dit son dernier mot. Il grimpa dans son 4x4 noir et le lança sur la route.
Il eut vite fait de remonter la rue principale de Sainte Marine, quasiment déserte à cette heure-ci et s’engagea sur la route du premier port de pêche bigouden.
La campagne, paisible, abritait des hameaux coiffés d’ardoises où de proprets jardinets attendaient le printemps pour libérer les bourgeons d’hortensias et de rhododendrons. Sa conduite quasi automatique, lui laissait le temps d’apprécier cet environnement, ce calme délicat qui inspirait la sérénité. Lui le Quimpérois, l’homme de la ville, en était arrivé, l’âge venant, à goûter pleinement au plaisir de la solitude. Peut-être était-ce le début de la sagesse ? Ses pensées continuèrent leur escapade philosophique sur la qualité de vie en Bretagne sud et il emmagasinait avec chaque image une bouffée de bonheur chargée d’iode et d’embruns. Un rond-point, accompagné d’un panneau, le ramena à la réalité : Le Guilvinec, sous-titré en breton Ar Gelveneg ! Il s’engagea résolument dans la rue qui menait au centre-ville puis bifurqua en direction du manoir de Kergoz, local municipal attribué au bagad pour y faire ses répétitions.
La porte cochère voûtée du vieux bâtiment, surmontée d’un antique colombier en granit, s’ouvrait sur une cour assez profonde dans laquelle d’autres véhicules étaient garés. Gwenn repéra la petite voiture bleue de Lois et s’arrêta derrière. Il prit sa cornemuse posée sur le siège arrière et se dirigea vers la porte du bâtiment principal, une longue construction en pierres aux pignons torturés. De la lumière filtrait par les fenêtres à carreaux et des ombres passaient devant l’espace éclairé. Il poussa la porte, libérant une joyeuse phrase musicale jouée par des bombardes. Un an dro ! se dit-il. Nous sommes dans la pure tradition bretonne.
La grande pièce au style moderne, accueillait des sonneurs de bombarde en face desquels trois joueurs de cornemuse leur donnaient la réplique. Au fond, deux batteurs, un homme et une femme, attestaient de leur présence par de savants rythmes maîtrisés. À côté d’eux, un autre individu marquait le tempo sur une grosse caisse. Assise à une table, une jeune femme, l’air avenant, mais concentrée sur l’écoute, prenait des notes et approuvait du menton le style des musiciens. Jeune, les cheveux coupés court, elle attirait le regard par la couleur de ses yeux, gris acier teintés en leur bordure de vert maritime. Elle ne perdait pas une miette de la vieille mélodie bretonne, comme si elle en happait les notes avec un plaisir évident. Gwenn se garda bien d’intervenir tant qu’ils jouaient et en profita pour détailler les protagonistes. Un grand bonhomme aux cheveux blancs menait la danse tout en sonnant. Le pen soner ! se dit Gwenn, le chef d’orchestre ! Une femme, petite, râblée qui soufflait de toutes ses forces dans sa bombarde donnait l’impression de vibrer de plaisir. Un monsieur distingué, la cinquantaine, les cheveux poivre et sel tirés vers l’arrière, participait aux festivités avec délicatesse. Bien qu’il fût vêtu d’un simple pull-over en alpaga et d’un pantalon noir, il émanait de ce personnage cette grande classe que seule une éducation choisie pouvait apporter. Gwenn supposa qu’il s’agissait de son client. Il avait une manière particulière d’accompagner les phrases musicales d’un mouvement de la tête du haut en bas, comme le joueur de hautbois d’un orchestre symphonique. Ce sentiment était d’ailleurs renforcé par le fait qu’il était le seul à lire la partition sur un pupitre placé devant lui. Un jeune garçon – il devait avoir dix ou douze ans – s’efforçait d’apporter sa contribution à cet univers sonore. Deux jeunes filles l’accompagnaient à la bombarde en s’appliquant soigneusement. En attendant que le groupe termine, Gwenn observa l’environne

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