Le Grand Dédé
86 pages
Français

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Description

Plus que jamais, l'écriture est devenue, pour Bernadette Herman, passion dévorante. Son public connaissait la précision de sa plume et son goût pour les expressions disons... rock and roll. Les lecteurs vont en outre, avec Clic party, découvrir à quel point la romancière de la cité des Roches ne laisse rien au hasard quand il s'agit de se plonger dans un sujet. C'est que, afin de mieux connaître le monde des sites de rencontres, Bernadette n'a pas hésité à s'inscrire... sur six d'entre eux.


Dans Clic party, l'histoire se déroule sur fond de sites virtuels de rencontre. Dédé - pour rappel détective privé de profession - y inscrit ses trois inénarrables vieux camarades: Mathieu, Ferdinand et Arthur. Toujours friands de nouvelles expériences, ceux-ci, d'emblée, se piquent au jeu.


De sémillantes séances de webcam se déroulent dans le bureau du grand Dédé. Et ce qui doit arriver arrive: les rencontres, d'abord virtuelles, muent et deviennent réelles. Le hic, c'est que dans la vraie vie, les nouveaux amis et amies ne sont pas toujours aussi fréquentables que ce qu'ils ont l'air d'être sur la toile... S'en suit une sombre histoire de meurtres perpétrés par une sorte de "veuve noire" qui fait disparaître ses amants dans de bien pénibles circonstances. Bref, le grand Dédé a du pain sur la planche...



Laurent Guyot, journaliste vers l’avenir


Informations

Publié par
Nombre de lectures 9
EAN13 9782376920236
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’esprit des aigles Chaussée de Forest, 22 1060 Saint Gilles Bruxelles http://espritdesaigles.e-monsite.com http://qasida.e-monsite.com/ ISBN (version papier) : 978-2-87485-012-7 ISBN (versions numériques) : 978-2-37692-023-6 Versions eBooks réalisées parIS Editionvia son labelLibres d’écrire.
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur, de ses ayants-droits, ou de l’éditeur, est illicite et constitue une contref açon, aux termes de l’article L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Chapitre I
À peine réveillé, Dédé ouvrit sa boîte à courriels, il lut : Monsieur Gard, J’aimerais vous rencontrer afin d’élucider une affaire trop compliquée pour vous l’expliquer par écrit. Je suis libre toute la semai ne prochaine. Pourriez-vous me fixer un rendez-vous ? Bien à vous, Carole Verdier « Le commerce reprend ! », jubila le détective. Il cliqua sur ‘répondre’ et invita sa probable nouvelle cliente à se rendre en son bureau le lendemain dès dix heures. Il s’étira dans un grand bâillement avant de se dir iger vers la cuisine. « Bordel… » râla-t-il, devant les claies affreuseme nt vides de nourriture encore comestible. Il se pencha à la fenêtre et vit René, le patron du Bistrot, en train de balayer sa terrasse. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il traversa la rue, salua son ami et pénétra dans le bar. – T’as senti le goût ? lui demanda Josette, en dési gnant les croissants débordant du panier en osier posé sur le comptoir. – Avec les événements, je n’ai pas fait de courses. C’est la disette totale chez moi, répondit le jeune homme, en lorgnant les viennoiseries encore chaudes. – René ! Le gamin déjeune avec nous, brailla la mèr e nourricière du détective de Belvier en sommant son mari de se joindre à eux. – La Chine est un pays charmant, mais les chineurs sont chiants. Poète, moi ! s’esclaffa René, en tapant amicalement sur l’épaule de Dédé. – Et nous, on n’est pas invité ? entendirent-ils. La vanne toujours à la commissure des lèvres, les p ieds nickelés faisaient leur entrée en fanfare. – Toujours les mêmes qu’on gâte, ici, lâcha Ferdinand. – Normal ! On ne déjeune pas liquide, nous, cingla Josette. – T’as raison. Allez René, une rafale, fait sec ! rebondit Mathieu. – Il n’est que neuf heures quarante-cinq, les gars…, risqua Dédé. – Et alors ? Y a pas d’heure pour les braves. Faut se rincer les boyaux de la tête, c’est la seule façon d’être opérationnel au p ied du lit, à notre âge, asséna Arthur.
Le détective engloutissait son troisième croissant quand son portable le rappela à l’ordre. – Monsieur Gard ? demanda une voix féminine. – Lui-même… – Je suis Carole Verdier. – Bonjour Madame Verdier, répondit poliment Dédé. – Mademoiselle, s’il vous plait ! reprit-elle un pe u sèchement. Seriez-vous disponible aujourd’hui ? – Oui, ‘Mademoiselle’ ! confirma le jeune homme, le sourire aux lèvres. – J’arrive ! dit la demoiselle, en raccrochant. « Prout-prout ma chère, la ‘mademoiselle’ », pensa Dédé. Curieux, les vieux attendaient déjà une explication . Puis Ferdinand tenta d’ironiser : – Le gamin va encore se faire une nouvelle conquête . Il est déjà tout fou rien qu’au son de sa voix. – Raté ! C’est juste ma prochaine cliente, déclara Dédé. – Puis si ça tombe, elle est vieille. C’est pas par ce qu’elle se fait appeler mademoiselle que c’est un canon. C’est peut-être un e douairière moche comme un pou, avança Arthur. – N’aura qu’à me la présenter. Je la ‘dépuce’ ! lança Ferdinand. – N’est même pas capable de parler correctement le français et voilà qu’il se permet d’inventer des mots. T’as vu ça dans quel di ctionnaire, l’ignare ? siffla Mathieu. – Eh bé, ambiance, ambiance ! La journée démarre en fanfare… soupira Josette. À onze heures précises, une DS3 blanche et noire au look sportif s’arrêtait devant la maison d’André Gard. La femme qui en sortit n’avait rien d’une poupée de luxe. Toujours à l’affût, les vieux se mirent à ricaner de concert. – Bordel, au vu de la caisse, je pensais voir débar quer une pépée, cracha Ferdinand. – À part que nous voilà avec une fermière, jubila Mathieu. – Matez la tête de Dédé quand il va voir ‘mademoiselle’ Verdier…, sourit Arthur. L’allure de la femme ne cadrait pas du tout avec le style du véhicule dont elle venait de sortir. Les cheveux en pétard, le visage à moitié caché par d’énormes lunettes d’une autre ère, un pull bleu canard infor me et un large pantalon chiffonné tombant sur des bottes en caoutchouc, à l a propreté douteuse, en faisaient vraiment la fermière annoncée par Mathieu. Sans hésiter, la nouvelle cliente du détective pous sa à petits coups hargneux sur la sonnette d’entrée du bureau d’André. À la vue du personnage, tout sourire qu’il était, le visage du jeune homme changea d’un coup. Bouche ouverte et yeux écarquillés, il éructa avec peine un « bonjour madame », presque inaudible.
– Mademoiselle ! J’ai dit ! claqua la femme sans âge qui lui faisait face. Au bistrot, les quolibets repartaient bon train. Le s terribles, agglutinés à la fenêtre, passaient de la vanne au fou rire. – Celle-là, m’étonnerait qu’il se la farcisse…, lâcha Ferdinand. – Faut voir. Une femme peut en cacher une autre, avança Arthur. – Rêve toujours. C’est pas avec elle qu’on réussira à faire une miss, même de ducasse. Vaut mieux voir ça qu’être aveugle. Allez René, fait sec ! termina Mathieu. Chez André, après avoir lancé un regard inquisiteur autour d’elle, mademoiselle Verdier entra tout de suite dans le vif du sujet : – Mon père est décédé il y a un mois, assis à son b ureau. C’est moi qui ai découvert le corps. Mort naturelle a décrété monsie ur Dubreuil, le médecin de famille. On l’a enseveli à la maison. J’ai tenu à a ssister à la toilette funéraire. Il avait le… , comment dire, kiki tout bleu-violet et tout gonflé. On aurait dit une banane trop mûre. Je n’ai jamais entendu parler de thrombose de…du kiki. Donc voilà, trouvez-moi qui a fait ça. – Vous avez averti la police de votre découverte ? demanda Dédé. – Remarque pas prise en compte. Pas moyen de vérifi er. Il était déjà incinéré quand j’ai enfin réussi à obtenir un rendez-vous av ec l’inspecteur Martin. Ses collègues se moquaient de moi. Chaque fois que je prononçais le mot ‘kiki’, ils se mettaient à rigoler. Il y en a même un qui a fait semblant d’aboyer. Je ne vois pas le rapport… – Kiki… Pour un chien, risqua Dédé sans illusion. – Il ne me viendrait jamais à l’idée d’appeler mon chien Kiki, rétorqua Carole Verdier. C’est d’un vulgaire… André Gard ne releva pas. Mais il ne put s’empêcher de penser « vulgaire pour un chien, mais pas pour l’anatomie du paternel ». Puis il enchaîna directement sur le sujet qui la préoccupait. – Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur votre père : son métier, son âge, ses loisirs ? – Il avait tout juste soixante-cinq ans. Il est mor t le jour de son anniversaire. Il venait de prendre sa retraite. C’était un architect e de renom. Son seul plaisir : jouer au solitaire sur son ordinateur. Pendant ce t emps-là, sa teigne de femme, ma belle-mère, lui fichait la paix. Elle n’avait pas accès à son bureau. – Votre belle-mère ? – Oui. Il l’a ramassée je ne sais où. Elle est arri vée un beau matin avec une petite valise. Un mois plus tard, il l’épousait en grandes pompes. Elle est plus jeune que moi de dix ans. Voyant que le courant ne passait pas entre nous, mon père a décidé qu’il devait préserver leur intimité. Il m’a fait construire un chalet et un haras en dehors de Marnier. Il ne m’a pas mise d ehors, mais c’est tout comme. – Il y a longtemps de cela ? demanda Dédé.
– Deux ans qu’elle est arrivée et six mois que j’ai déménagé. – Quel âge a-t-elle ? – Vingt-cinq ans. Enfin, c’est ce qu’elle dit. « Donc, tu en as trente-cinq. Ben mon vieux, y a du boulot ! » pensa le détective en observant Carole Verdier du coin de l’œil. Celle-ci, ayant remarqué le manège du jeune homme, déclara d’une traite : – Oui, je sais, je ne suis pas très élégante. Mais je ne vais quand même pas m’occuper des chevaux en robe de soirée. Ce n’est pas comme l’autre. Elle passe ses journées avec son portable sur les genoux en donnant des ordres à la femme de ménage. Même une boniche à demeure qu’il lui a o fferte, mon père. À vingt-cinq ans, c’est honteux ! – Là n’est pas la question. Qu’est-ce qui vous fait penser que votre père ne soit pas décédé de mort naturelle ? intervint Dédé pour couper court aux confidences sur le divan – Il y a deux mois, un de mes amis, notaire à Marnier, m’a prévenue que papa venait de changer son testament en faveur de… Virginie. C’est comme ça qu’elle s’appelle. Il a fait mettre tous les biens à son nom. Elle est libre de vider le compte en banque quand bon lui semble. Pour la propriété, elle ne peut pas y toucher, mais elle a le droit d’y habiter sa vie durant. Elle peut même la louer si elle en a envie. Cela ne me reviendra qu’à sa mort. Avec la différence d’âge qu’il y a entre nous, je risque de partir avant elle. En attendant, je touche juste le loyer des bureaux où mon père travaillait. Alors, je me deman de forcément à qui profite le crime… – Mais cela ne veut pas dire que votre père ne soit pas mort d’un arrêt cardiaque, insista André Gard. – C’est le médecin de famille qui a signé l’acte de décès. Il n’a pas pris la peine de lui baisser le pantalon. Mais depuis, j’ai fait des découvertes. La semaine dernière, la femme de ménage m’a prévenue que ma belle-mère était partie chez son esthéticienne. J’ai fouillé sa chambre et devinez ce que j’y ai trouvé ? – Quoi ? demanda Dédé. – Toutes sortes de petits flacons contenant des sen teurs bizarres et des poupées de cire dont les corps étaient couverts d’épingles. Cette femme est une sorcière ! Elle a tué mon père pour hériter de sa f ortune, j’en suis sûre ! affirma Carole Verdier, au bord de la crise de nerfs. « Bordel, elle est complètement à la masse, cette nana. J’accepte ou je l’envoie sur les roses ? » posa le jeune homme. Il n’eut pas à réfléchir longtemps. La patronne du haras plongea la main dans la poche de son pantalon pour en ressortir trois billets de cinq cents euros qu’elle lança sur le bureau en disant : – Voilà, ce n’est qu’un acompte. Le double à l’arri vée si vous parvenez à prouver que j’ai raison. « Arguments frappants », pensa Dédé, avant de dire : – J’ai besoin de l’adresse de la propriété de votre père, de la vôtre et aussi d’une photo du couple. Est-ce possible ?
– Évidemment ! Je vous envoie tout ça par courriel dès mon retour au haras. À bientôt, monsieur Gard, dit-elle, en tendant la main au jeune homme. – Au revoir mademoiselle Verdier, répondit Dédé en lui ouvrant la porte. Sitôt la DS3 hors de vue, André repartit vers le Bi strot. Il expliqua au trio et à Josette le pourquoi de la venue de Carole Verdier, sans oublier d’insister sur la réflexion faite par sa cliente au sujet du kiki de son père. - En plus, elle ne donnerait même pas ce nom-là à s on chien. Elle trouve ça vulgaire, s’esclaffa Dédé. – Quelle conne ! décréta Mathieu. – Couché, Kiki ! rigola Ferdinand, en désignant sa braguette du doigt. – Depuis le temps qu’il est momifié en position rep os, pas de danger qu’il se réveille, persifla Arthur. – Tu aurais mieux fait de te taire. On n’a pas fini d’en entendre parler, soupira Josette en s’adressant à Dédé. – J’avais peur qu’ils tombent à court d’idées au ca s où ils voudraient t’offrir un chien. – Manquerait plus que ça. Ils seraient capables de le saouler à mort pour le faire dormir. – Pas faux, ça. Salut les mecs ! dit Dédé, sans attendre l’avalanche de vannes qui n’allait pas manquer d’exploser. Carole Verdier avait tenu parole. Elle avait gratifié le détective d’un courriel de deux pages. Son père, Achille de son prénom, était un saint comme on n’en avait pas encore canonisé à ce jour. Elle lui donnait l’a dresse du bureau d’architectes dont il était propriétaire, celle de son domicile e t celle du haras où elle avait été exilée : ‘Au Cheval Fou’. Puis, après l’avoir abreuvée d’insultes, elle ajoutait que sa belle-mère souillait les draps du lit conjugal avec un inconnu pas très reluisant. Elle terminait par : En pièces jointes, les photos demandées. J’espère beaucoup de votre célérité. Bien à vous, Mademoiselle Verdier. Dédé visionna les photos et ne put s’empêcher d’éclater de rire. Carole Verdier n’avait pas fait dans le détail. Le diaporama envoy é relatait plus la vie de la propriétaire du ‘Cheval Fou’ que celle du défunt. O n pouvait la voir à tous les âges, toujours en compagnie de chevaux. Sur la dern ière image, prise par un professionnel, un couple mal assorti en habits de mariés, affichait un sourire béat. Un gros cigare éteint au bec, l’homme portait un costume trois pièces noir, dont le gilet tentait en vain de contenir l’énorme bedaine. Suspendue à son bras, une belle jeune femme en longue robe blanche, épaules n ues et décolleté plongeant, prenait la pose.
Derrière eux, on pouvait apercevoir le visage fermé de Carole Verdier, habillée en cavalière, bombe posée sur le haut du crâne et c ravache levée comme en signe de réprobation. « Voilà ce que l’on appelle un portrait de famille réussi. Il n’a sûrement pas trouvé sa dulcinée sous le sabot d’un cheval. Mais l’autre, quelle tronche ! » se gaussait le jeune homme. Il imprima la photo et déc ida de la montrer aux vieux. « Ils connaissent peut-être l’architecte », supposa Dédé. Il ferait des recherches sur le Net plus tard. Sitôt dit, sitôt fait. Cinq minutes et les habitués du Bistrot prenaient connaissance du portrait. – Quel gâchis ! Une belle petite poulette comme ça dans les bras d’un vieux dégueulasse…, cracha Mathieu. – Ouais ! Pas facile de retrouver le kiki sous une panse pareille. Devait même plus le voir quand il se regardait dans le miroir, constata Ferdinand. – Restait toujours le cigare. Mais qu’est-ce qu’il devait puer du bec, s’esclaffa Arthur. – La poulette s’est sûrement transformée en coq pour la nuit de noces. Mais elle n’aura guère poussé de cocoricos, ajouta Mathieu. Assise sur un tabouret du bar, Josette tandis le bras en disant : – Passez-moi la photo. Puis, après l’avoir regardée un bon moment, elle affirma : – C’est lui, c’est « monsieur cigare » ! Avec des a nnées en plus. Mais c’est lui, j’en suis sûre ! C’était un client fidèle de la rue de la Joie de Marnier. A l’époque, c’était un homme fier et élégant. Il avait toujours un mégot planté entre les dents. Je me rappelle même qu’il y coinçait une allumette. « Pour mieux le tenir », qu’il disait. – Le monde est petit. Et au lit, il le gardait aussi ? demanda Arthur, suspicieux. Josette ne releva pas la question. Elle continua en disant : – Je ne faisais pas partie de son cheptel. Il ne re cherchait que les petites jeunes. Et toujours les dernières arrivées. C’est à croire qu’il était prévenu à chaque fois qu’il en arrivait une. Si une fille déb arquait le matin, monsieur cigare répondait présent le soir. Il s’offrait triple ration et on ne le revoyait plus jusqu’au nouvel arrivage. Mais c’est vrai qu’en ce temps-là, les maquereaux s’arrangeaient entre eux pour faire une tournante. Comme s’ils ava ient mis les jeunettes en rodage à Marnier. – Et comme t’étais déjà bien érodée, t’as fait du surplace le reste de ta carrière, avant de venir nous les casser à Belvier, jubila Ferdinand. – Sale con ! Si on n’était pas venu réanimer le Bis trot, tu serais mort de soif depuis longtemps. – C’est vrai, approuva Mathieu. Fous la paix à Jose tte. Si elle n’était pas là, on n’aurait personne à charrier. Faudrait nous contenter du Poster ou nous saouler la
gueule, l’un chez l’autre, à tour de rôle. Vive Jos ette et René ! termina-t-il, en faisant un clin d’œil à la patronne du Bistrot. – C’est fini ? On peut être sérieux, maintenant ? demanda André Gard. Arthur ne disait plus rien. Il réfléchissait. Puis, tout à coup : – Et si la mariée n’était rien d’autre qu’une des f illes de la rue de la Joie ? On n’est pas habitué à les voir fringuées si classe. F audrait faire un agrandissement de son visage. Tu la connais peut-être ? dit-il, en s’adressant à Dédé. – Pas con, ça. Je ne suis jamais allé faire la brin gue là-bas, mais je m’y suis souvent promené pour mes enquêtes. Allez, agrandissement ! dit-il, en entraînant Arthur à sa suite. – Et voilà, encore le beau rôle pour l’intello, râla Ferdinand. – Pleure pas ! J’en ai pour deux minutes. Juste le temps de rogner la photo et j’arrive ! – Rogner la photo ? Avec ton dentier, ça m’étonnerait, rigola Ferdinand. Arthur sortit en haussant les épaules. « Pas possib le d’être aussi arriéré », pensait-il, en souriant. Cinq minutes plus tard, le visage agrandi de madame Verdier sortait de l’imprimante. – Je l’ai déjà vue, claironna Arthur. – Et moi, il me semble la connaître. Achille Verdie r l’a épousée il y a deux ans. Donc, si Josette a raison, je dois l’avoir rencontrée lors de mes recherches quant à l’assassinat de ma mère. – Ce qui nous fait trois ans, dit Arthur, après réflexion. « Comment faire pour me présenter à elle sans éveil ler ses soupçons ? » se demandait le jeune homme. – Viens, on va montrer ça aux zigotos, à Josette et à René. Il y en aura peut-être un qui confirmera qu’elle vendait ses charmes rue de la Joie, dit André Gard, déjà investi de sa nouvelle mission. Vu l’agrandissement, le portrait était un peu flou. Mais Arthur avait joué avec le contraste, les couleurs et la luminosité, pour finalement le mettre en noir et blanc. Ca rendait mieux les détails. – Bof, oui. Peut-être… C’est tout ce que Dédé put tirer de ses amis. – Le mieux, c’est encore d’aller sur place, déclara-t-il. – C’est sûr. Mais l’entrée en matière ? demanda René. – Sais pas, j’improviserai. Je vais d’abord me renseigner sur le Net, répondit le détective, en saluant la compagnie. Rentré chez lui, il tapa : Carole Verdier, « Au Cheval Fou ». À la vue des images qui se présentaient à ses yeux, on pouvait voir que monsieur cigare n’avait pas lésiné sur les moyens. Le haras était planté au mil ieu d’un écran de verdure agrémenté d’arbres exotiques et de fleurs rares. Un petit chemin le reliait à une
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