LE Mauvais côté des choses

Jean Lemieux

Description

Un soir d’automne, un restaurateur de la Petite-Italie est abattu. Détail troublant: son cadavre a été amputé de la main droite. S’agit-il de l’œuvre d’un psychopathe ou d’un règlement de comptes lié à la mafia sicilienne ? André Surprenant, nouvellement arrivé au sein de l’escouade des crimes majeurs du SPVM, tentera de démêler l’écheveau de cette enquête, dont les ramifications semblent s’étendre à sa propre histoire familiale. Tandis qu’il essaie de faire la lumière sur son passé, mais aussi sur l’identité de celui que la presse a baptisé « l’amputeur des ruelles », les victimes s’accumulent. Et, chaque fois, non loin des cadavres, on trouve une mystérieuse branche d’amélanchier.

Sujets

• Policier & Thriller
• Policier
• Thrillers
• Crime
• Fiction

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 13 janvier 2021
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782764443538
• Langue: Français

Extrait

« Avec toutes ses allusions à Jacques Ferron, son écriture efficace et toujours juste, sa quête des origines et cette histoire en trompe-l’œil dans un milieu de ripous et de balances, ce Mauvais côté des choses est sans aucun doute le meilleur livre de Jean Lemieux. »
Michel Bélair, Le Devoir
« Ce polar bien construit, bien écrit et parsemé de pointes d’humour parfois noir a pour thème les faux-semblants, tant dans la vie professionnelle que personnelle d’André Surprenant : rien de ce qu’il voit n’est ce qu’il croit. »
Marie-Christine Blais, La Presse
« Jean Lemieux, un écrivain à la plume superbe et un conteur hors pair, tient le lecteur bien accroché. »
Marie-France Bornais, Le Journal de Montréal
« Un thriller inspiré, énergique, où émotion et rebondissement se donnent rendez-vous. Avec ce suspense qui se prend en douceur, Jean Lemieux s’affirme comme une des bonnes plumes du polar québécois. »
Christian Vachon, Les libraires
« Le Mauvais côté des choses se déroule à plusieurs niveaux et sur plusieurs tons, sans perdre son homogénéité ni laisser le lecteur. D’un polar à l’autre, Jean Lemieux écrit aussi bien. À notre grande satisfaction. **** »
Normand Cazelais, Lettres québécoises
« De l’excellent auteur Jean Lemieux nous arrive ce polar bien ficelé au suspense soutenu […] Un excellent polar ! »
Paul Toutant, Le Bel Âge
« L’architecture de l’intrigue est impeccable et les rebondissements sont bien enchaînés et très crédibles. […] Franchement, un très bon polar, point à la ligne. »
Florence Meney, Polar noir et blanc

Du même auteur
Une Sentinelle sur le rempart , Québec Amérique, 2018.
Prague sans toi , Québec Amérique, 2013.
La Marche du Fou , La courte échelle, 2000 ; nouvelle édition , Nomades, 2016 .
La Lune rouge , Québec Amérique, 1991 ; La courte échelle, 2000 ; La courte échelle, format poche, 2009 ; nouvelle édition , Nomades, 2016 .
Les enquêtes d’André Surprenant
Les Demoiselles de Havre-Aubert , Québec Amérique, 2020.
Les Clefs du silence , Québec Amérique, 2017.
Le Mauvais Côté des choses , Québec Amérique, 2015.
L’Homme du jeudi , La courte échelle, 2012 ; nouvelle édition , Nomades, 2016 .
Le Mort du chemin des Arsène , La courte échelle, 2009 ; nouvelle édition , Nomades, 2016 .
• Prix littéraire de la ville de Québec et du salon du livre de Québec, adulte, 2010
• Prix Arthur-Ellis de la Crime Writers Association of Canada 2010
• Prix des abonnés de la biBliothèque de Québec, fiction, 2010
On finit toujours par payer , La courte échelle, format poche, 2009 ; La courte échelle, 2012 ; nouvelle édition , Nomades, 2016 .
• Prix France-Québec Philippe-Rossillon 2004
• Prix Arthur-Ellis de la Crime Writers Association of Canada 2004
Pour la jeunesse
FX Bellavance , vol. 1, La courte échelle, 2010.
Le Chasseur de pistou , La courte échelle, 2007.
Ma vie sans rire , La courte échelle, 2006.
Le Fil de la vie , La courte échelle, 2004.
• Prix littéraire de la ville de Québec et du salon du livre de Québec, jeunesse, 2005
Le bonheur est une tempête avec un chien , La courte échelle, 2002.
Les Conquérants de l’infini , La courte échelle, 2001.
Pas de S pour Copernic , La courte échelle, 2001.
Le Trésor de Brion , Québec Amérique, 1995.
• Prix Brive-Montréal 1995
• Prix du livre M. Christie 1996
La Cousine des États , Québec Amérique, 1993 ; nouvelle édition, Québec Amérique, 2017.

Conception graphique : Sara Tétreault, adaptation de Nathalie Caron
Mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Sylvie Martin et Diane-Monique Daviau
Lecture de sûreté de la présente édition : Sabrina Raymond
En couverture : photomontage à partir des œuvres de shutterstock © Concept Photo / © Arsentyeva E
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Le mauvais côté des choses / Jean Lemieux.
Noms : Lemieux, Jean, 1954- auteur.
Collections : qa (2019)
Description : Nouvelle édition en format poche. | Mention de collection : qa
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20200093428 | Canadiana (livre numérique) 20200093436 | ISBN 9782764443514 | ISBN 9782764443521 (PDF) | ISBN 9782764443538 (EPUB)
Classification : LCC PS8573.E5427 M38 2021 | CDD C843/.54—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2021

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2021.
quebec-amerique.com



À Evelyn


Je me sentais à la fois honteuse et fière d’être sa fille. Il avait partagé le monde en deux unités franches et distinctes qui figuraient le bon et le mauvais côté des choses. Lui seul avait accès à ce dernier, lui seul ne le craignait pas.
JACQUES FERRON

— Où tu vas ?
— J’en ai pour une minute.
— Mon rendez-vous est à 3 heures !
— C’est un régulier. Il attendra.
Sa grosse main noire, ornée d’une lourde chevalière en or, se pose sur ma cuisse. Ce n’est pas un geste d’affection ou même de protection. C’est un rappel de sa première colère devant ma réticence à travailler dans les hôtels. « Tu ne discutes pas avec Desmond, jeune fille. » Ce gros con régurgite des dialogues de films d’action à la troisième personne, comme s’il était Sauron ou De Niro. Mais je dois reconnaître que je n’ai pas eu d’embrouilles, si ce n’est cet Américain qui voulait renégocier le prix. Et la drogue est toujours top.
La Mercedes, qui sent encore le cuir, s’enfonce dans le parking souterrain. Je ne sais pas si Desmond l’a volée ou s’il vient de se la payer avec ce fric qui lui sort par les oreilles. SS2, SS3, SS4… Ce gros con ne comprend pas. Je flotte toujours, mais qu’est-ce que ce sera dans une heure, dans une heure et demie, si Roger insiste pour me lire des extraits de son manuscrit ? Est-ce que je trouverai un endroit qui convient pour me filer ma dose ? Dans les halls, dans les ascenseurs, je ne suis pas une pute tant que j’ai l’air dégagé. En manque, je suis un animal malade, une chose pitoyable obsédée par la peur d’être reconnue et jugée.
SS5. L’étage est désert. Ici, dans cet espace de béton gris, il n’y a pas d’amélanchiers en fleurs, pas de saisons, le printemps appartient à un univers lointain. Desmond stationne la Mercedes le long d’une cloison, comme s’il voulait la dissimuler. Il ouvre la boîte à gants et en sort de petites jumelles.
— Je reviens. Tu restes ici.
Il disparaît de l’autre côté de la cloison de béton. Il n’a pas eu besoin de lever sa grosse main. Il sait que je ne bougerai pas. Je vérifie mon maquillage dans le miroir du pare-soleil. Pas trop, juste assez. Avoir les yeux pâles, c’est terrible quand tu es une junkie. Mes pupilles, ces petites îles noires dans un océan de bleu, me trahissent. Je ne suis pas moi. Je suis Anna-Belle, ce personnage archétypal, jeune étudiante distinguée, aux allures bohèmes, qui arrondit ses fins de mois en vous libérant de votre solitude et de votre semence, messieurs. Vous ne l’exploi tez pas, gentils mécènes, vous lui permettez de survivre, de s’élever vers la connaissance. Jouir dans la bourse d’une lettrée, c’est doublement satisfaisant quand on ne lit que des revues d’avion et des rapports financiers.
Cinq, dix minutes passent. Je vais être en retard. J’ai besoin de cet argent. J’ouvre la boîte à gants. Je ne me suis pas trompée. Là où se trouvaient les jumelles, il y a une enveloppe pleine de cash. Du doigt, je soulève le rabat. Des billets de cinquante, de cent, il y en a pour quelques milliers de dollars. Je referme la boîte à gants. Je préfére rais crever de faim plutôt que de voler un vingt à mon pimp.
Qu’est-ce qu’il fait ? Des fourmillements naissent dans mes pieds, dans mes mains. Fumer. Pas dans cette Mer cedes neuve. Desmond aime cette odeur de cuir luxueux, qui s’harmonise avec sa bague vaudoue. Je sors, allume une cigarette. Depuis notre arrivée, aucune auto n’est descendue au SS5. De quoi ai-je l’air, avec mon jeans trop serré, mon chemisier trop décolleté, dans ce parking souterrain ? Je ne suis plus Tinamer de Portanqueu, l’héroïne de mon arrière-grand-oncle Ferron, mais une héroïnomane, guidoune à temps partiel.
Où est la réalité, où est la fiction ? Je redeviens Tina mer et risque un œil du mauvais côté des choses, derrière le mur de béton. Aucune trace de Desmond. Au fond du sta tionnement, j’aperçois une drôle de voiture bleue, qui res semble à une auto de gangster. Une autre voiture, une Ford d’un brun anonyme qui pue le char de flic, se dirige vers moi. Je me cache derrière la cloison. La Ford passe à quelques pas de moi, disparaît dans la montée qui mène à l’air libre. Le conducteur, un petit homme aux cheveux blancs, en veste de cuir, a eu le temps de se retourner et de m’apercevoir.
J’éteins ma cigarette et retourne en vitesse dans la Mercedes.
Mon cœur bat comme un oiseau affolé dans sa cage d’os.
Je connais cet homme. Où l’ai-je vu ?
Le père de Juliette ?
Trente secondes après, Desmond est de retour dans la Mercedes, l’air satisfait.
— Qu’est-ce que tu as ? demande-t-il en remarquant mon trouble.
— Rien.
— C’est bon.
Il ouvre la boîte à gants pour ranger les jumelles. Il sai